enfin un journal qui dit la vérité. Ca fait du bien...
a écrit :Origine : Union européenne
L'ASSEMBLEE nationale a donc voté la contre-réforme de l'assurance maladie. " Le projet de loi n'a que peu bougé par rapport à sa version initiale ", souligne Le Figaro.
Que ne nous avait-on pourtant pas raconté sur la titanesque bataille d'amendements à l'Assemblée ! Le résultat est là : la loi a été adoptée.
François Hollande, lors du dernier jour de débat, lance cette accusation contre le gouvernement : "Vous avez décidé de recourir à l'emprunt pour toujours (...). C'est cela qui est le plus grave. " Estimant que le gouvernement " organise lui- même la couverture des déficits ", il ajoute : " Rien que pour cela, vous signez l'échec de votre réforme, qui est un plan de renflouement de l'assurance maladie. " Et pour le député PCF Maxime Gremetz, la réforme ne va "pas résoudre les problèmes, mais les aggraver, et le déficit de demain va devenir de plus en plus important ".
Comment comprendre? La Sécurité sociale n' a-t-elle pas été fondée pour assurer l'accès de tous aux soins ? L'article 1er de l'ordonnance de 1945 n'établit-il pas que les cotisations qui financent la Sécurité sociale sont destinées à " garantir les travailleurs et leur famille contre les risques de toute nature susceptibles de réduire ou de supprimer leur capacité de gains " ?
Alors, pourquoi nous parler de " déficit ", de " renfloue- ment" ? N'est-ce pas parce qu'aucun député, qu'il soit de la " majorité" ou de " l'opposition ", n'a eu l'honnêteté de dire : cette contre-réforme remettant en cause la Sécurité sociale de 1945 n'a rien à voir avec un prétendu déficit ; elle trouve son origine dans les exigences du FMI et de l'Union européenne ?
Pas un pour rappeler que c'est l'Union européenne qui, dans les "grandes orientations des politiques des Etats membres ", exige " de mettre en œuvre de vastes réformes structurelles pour enrayer la spirale des dépenses dans le secteur de la santé ".
Pas un qui évoquera la directive européenne sur les services - notamment de santé - de janvier 2004, pourtant d'une clarté absolue : " Certaines des restrictions nationales sont archaïques, pesantes et en contradiction avec la législation de l'Union européenne, Elles doivent purement et simplement disparaître (1). "
Douste-Blazy a, au soir du vote, reçu les félicitations du Premier ministre : "Je crois qu'ensemble nous avons construit une méthode de réforme nouvelle sans choc social, qui nous sera bien utile pour les actions de l'avenir, notamment la recherche et l'école. "
Cette méthode est celle du " diagnostic partagé " du Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance maladie, qui a préparé le projet de loi Douste-Blazy. Cette " méthode " se concentre en un principe : chercher à intégrer les organisations de la classe ouvrièrs aux contre-réformes destructrices de civilisation. Là est toute la question.
Interrogé à propos de la gouvernance de la Sécurité sociale, Douste-Blazy souligne : " L'assurance maladie a devant elle des chantiers considérables. Elle a besoin d'une direction responsable et efficace. " Et Le Figaro s'inquiète du " service après vote ". "Beaucoup dépendra des hommes chargés de la nouvelle gouvernance de l'assurance maladie (...). La gestion de la réforme reste en devenir, avec ses difficultés et ses rebondissements probables. "
Nous sommes là au cœur des problèmes posés à tout le mouvement ouvrier.
Personne ne peut le nier, un coup sévère vient d'être porté à une conquête majeure de la classe ouvrière, structurant toutes les relations sociales depuis des décennies dans notre pays. Et immédiatement, Le Figaro, favorable à la réforme, formule clairement les exigences de l'Union européenne, du MEDEF, de Douste-Blazy : il faudrait que les organisations syndicales prennent elles-mêmes en charge le démantèlement de la Sécurité sociale. C'est là tout le problème de l'indépendance du mouvement ouvrier, de la démocratie.
Cent mille travailleurs, militants et jeunes, avec le Parti des travailleurs, ont affirmé : rendez à la Sécurité sociale les milliards d'euros d'exonérations patronales et il n'y aura pas de " déficit ". Ensemble, nous avons dit : la Sécurité sociale de 1945 a été bâtie par la mobilisation de tout un peuple qui se dressait pour en finir avec la barbarie afin de garantir l'accès aux soins pour tous. Cela demeure.
" Si j'ai signé, c'est pour continuer ", explique une des signataires. " Que puis-je faire pour vous aider ? ", ajoute une autre. Nous répondons franchement : dans cette situation difficile que connaît le mouvement ouvrier, afin de mener l'indispensable combat politique pour l'indépendance, n'est-il pas nécessaire que nous bâtissions dans une construction commune le Parti des travailleurs, au sein duquel, par la discussion, par la diffusion des informations rétablissant la vérité, nous définirons les voies et les moyens pour aider au combat de résistance et de reconquête ?
(1) On a là très exactement le contenu de la "Constitution " européenne : tout doit disparaître.