a écrit :Au moins 5.000 personnes à Paris pour la régularisation des sans-papiers
PARIS (AP) - Les sans-papiers ne lâchent pas prise. Plusieurs milliers de personnes (5.000 selon la police, 10.000 selon les organisateurs) ont participé samedi après-midi à Paris à une manifestation nationale pour la régularisation de tous les étrangers vivant clandestinement en France depuis plusieurs années.
Selon la Coordination nationale des sans-papiers, à l'origine de cette journée d'action, des manifestations de moindre ampleur étaient également organisées à Marseille, Lyon, Nantes, Dijon, Bordeaux et Toulouse.
Dans cette dernière ville, quelque 300 personnes, selon la police, ont défilé en deux cortèges distincts durant l'après-midi entre la place du Capitole et la préfecture -où une délégation a été reçue- pour réclamer la régularisation des sans-papiers, la fermeture des centres de rétention, la libération des sans-papiers emprisonnés et l'arrêt des expulsions.
A Paris, les manifestants qui répondaient à l'appel de la Coordination nationale et de plusieurs dizaines d'associations de défense des droits de l'Homme, de syndicats et de partis politiques de gauche, ont marché entre la place Denfert-Rochereau et les abords de l'Hôtel Matignon.
"C'est pas les immigrés, c'est pas les sans-papiers, c'est la loi qu'il faut changer", "Des papiers pour tous!" ou encore "Chirac, Raffarin, Sarkozy, des papiers!", ont scandé les manifestants, des sans-papiers chinois en grand nombre -certains accompagnés d'enfants- sénégalais, béninois, maliens, ou encore kabyles, venus de différents collectifs de Paris et d'Ile-de-France, mais également de Roubaix, de Lille, du Havre, de Clermont-Ferrand et de Marseille.
Plusieurs personnalités marchaient en tête du cortège, notamment le candidat des Verts à la dernière présidentielle Noël Mamère, le président de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) Alain Krivine, la porte-parole de Lutte ouvrière Arlette Laguiller, Mgr Jacques Gaillot, le secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire (FSU) Gérard Aschiéri, ou encore la secrétaire confédérale de la CGT Jacqueline Lazarre.
A l'occasion de cette manifestation, Noël Mamère a ironisé sur la proposition du présidente Jacques Chirac, qui, lors d'un déplacement à Troyes lundi dernier, a fait de l'intégration une "priorité" gouvernementale, et a proposé la mise en place d'un "contrat d'intégration" pour les nouveaux arrivants, "comprenant notamment la possibilité d'accéder à des formations et à un apprentissage rapide de notre langue".
"Je pense qu'il ne faut pas se laisser piéger par cette opération séduction. Je n'ai pas entendu le gouvernement dire un seul mot sur la régularisation des sans-papiers ou parler du vote des immigrés", a déclaré Noël Mamère à l'Associated Press.
Selon lui, le gouvernement ne fait "qu'amuser la galerie. C'est un peu comme les avions renifleurs qui essayent de sentir ce qui peut marcher. On ne peut pas y croire tant qu'on n'aura pas supprimé la double peine, tant qu'on n'aura pas réglé la question des sans-papiers, tant que le droit d'asile sera interprété de manière aussi restrictive" a-t-il ajouté.
De son côté, le porte-parole de la Coordination nationale Romain Binazon a estimé qu'il s'agissait "d'une énième facette du personnage Chirac".
"Ce sont encore des promesses pour dire aux gens 'on n'est pas méchant'", a-t-il dit. "Ras-le-bol des discours. On veut du concret. Que le gouvernement commence par remettre les compteurs à zéro en régularisant tous ceux qui sont déjà ici. Après, on verra". AP
Y avait beaucoup de sans-papier, mais peu manifestant en solidarité. Les cortèges des organisations politiques et syndicales qui avaient appelé étaient très rikiki, à l'exception peut-être de celui de LO et dans une moindre mesure de la LCR.
Au fait est-ce quelqu'un connait les raisons qui poussent le PT à ne pas participer à ce mouvement ?