(Le Monde @ 23 février 2006 a écrit :Ségolène Royal : "Si je ne réussis pas, les femmes n'essaieront plus pendant des années"
Ségolène Royal, interviewée par des lecteurs du Parisien dans l'édition du quotidien du jeudi 23 février, a affirmé qu'elle garderait "jusqu'au bout [sa] liberté de parole". La présidente socialiste de la région Poitou-Charentes, qui, selon un sondage BVA pour L'Express, rendu public mardi, ferait un meilleur président de la République que l'ancien premier ministre Lionel Jospin pour 47 % des Français, affiche sa détermination : "Si je trébuche, si je renonce, ce serait un désaveu pour les femmes et pour les hommes qui sont prêts à cette audace", à savoir élire une femme à l'Elysée.
"Si les Français osent – pour l'instant dans les sondages –, mon devoir est de ne pas les décevoir en étant à la hauteur de cette attente et en portant un projet collectif", commente-t-elle. Critiquée pour son absence de propositions politiques, la socialiste répond qu'elle "prendra la parole le moment venu en respectant le calendrier de son parti". "Je ne parle pas beaucoup car je suis dans une phase d'écoute, de repérage et de maturation."
"JE NE DÉFERAI PAS POUR LE PLAISIR CE QU'A FAIT LA DROITE"
Interrogée sur le chômage des jeunes et la politique du gouvernement, Mme Royal déclare que "ce que propose Villepin est le contraire de ce qui devrait être fait. Il décourage la valeur du travail". Elle s'est toutefois défendue de vouloir "jeter" toutes les mesures prises par la droite : "Il est devenu insupportable de défaire la nuit ce que Pénélope a fait le jour. Je ne déferai pas pour le plaisir ce qu'a fait la droite."
Il faut "régler les problèmes avec un souci d'efficacité tout en étant clair avec les valeurs de la gauche. C'est-à-dire que l'argent n'aille pas toujours à l'argent. Pas en faisant table rase du passé, mais en allant de l'avant", a-t-elle ajouté. Sur la question des 35 heures, l'ancienne ministre a observé qu'"il y avait déjà eu des assouplissements avec la possibilité d'heures supplémentaires". "D'autres méritent réflexion. C'est possible d'ouvrir portes et fenêtres. Il y a des salariés qui ont envie de travailler plus, et cette liberté-là doit leur être donnée", a-t-elle estimé. Mme Royal a néanmoins mis une condition : "Que ce soit en accord avec les partenaires sociaux et que ce ne soit pas imposé."
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