La LCR réfléchit à la création d’un nouveau parti

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Message par Barikad » 03 Juil 2007, 10:49

(Liberation a écrit :
QUOTIDIEN : mardi 3 juillet 2007
La LCR réfléchit à la création d’un nouveau parti

La création d’un «nouveau parti» à gauche du PS et du PCF sous la houlette de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) sera le principal sujet de débat inscrit à l’ordre du jour du prochain Congrès de la LCR, début décembre, a annoncé hier l’organisation trotskiste. La direction nationale (80 membres) réunie ce week-end a approuvé à une large majorité de 80 % un texte qui va lancer la discussion au sein de la Ligue. Cette création d’un nouveau parti avait déjà été avancée par Olivier Besancenot au lendemain des élections.
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Message par Barikad » 03 Juil 2007, 10:52

Dans "Rouge":

("Rouge" a écrit :
La motion sur la construction d’un nouveau parti anticapitaliste adoptée par une large majorité de la DN de la LCR

Afin de lancer le débat sur la perspective d’un nouveau parti anticapitaliste, d’abord parmi les militantes et les militants de la LCR, puis parmi tous ceux et toutes celles qui pourraient être intéressé(e)s par ce projet, la Direction nationale a adopté la motion suivante. Elle ne préjuge évidemment pas des suites d’une discussion qui ne fait que commencer et qui va maintenant se poursuivre dans les mois qui viennent...


Pour la fondation d’un nouveau parti anticapitaliste


1/ L’injustice n’a pas régressé dans le monde. Bien au contraire, elle continue à frapper des milliards d’être humains. Cette injustice multiforme est l’inévitable conséquence d’un système d’organisation de la société, le capitalisme, dont le moteur demeure la recherche de la satisfaction de la soif de pouvoir et de profits d’une toute petite minorité. Ici, les profits exorbitants du CAC 40, les parachutes dorés, les salaires faramineux des dirigeants s’accompagnent d’un accroissement des inégalités, souvent de la détresse. C’est la course folle au profit, accentuée encore par les politiques libérales qui dominent la globalisation capitaliste, qui génère la misère, le mal logement, la précarité et creuse les inégalités sociales, qui détruit les services publics et les protections sociales, qui provoque des guerres et le pillage du tiers-monde, qui met en danger toute l’humanité par un gestion catastrophique des ressources et de l’énergie. La logique de la concurrence de tous contre tous, de la privatisation du monde, et celle des solidarités, du partage des richesses, de la démocratie la plus large sont inconciliables. Pour en finir avec la dictature des actionnaires, de la propriété privée capitaliste, il faudra des mobilisations puissantes, généralisées, des grèves, des manifestations, des occupations. L’avenir de la société est entre les mains des classes exploitées, des salariés qui produisent toutes les richesses.

2/ Au nom de la rupture, la politique de Nicolas Sarkozy, s’inscrit en réalité dans la continuité et l’approfondissement des politiques capitalistes, libérales et antisociales. Le gouvernement Sarkozy - Fillon est au service des plus riches et des gros actionnaires. Cette droite-là, c’est aussi un programme profondément dangereux pour les libertés publiques, le droit d’expression, les droits des immigrés, les droits des femmes, les jeunes victimes des discriminations. Il faut mettre en échec Sarkozy et le MEDEF par la mise en place de larges fronts unitaires.

3/ Nous ne pouvons pas compter sur le PS pour conduire une opposition digne de ce nom. Converti au libéralisme, miné par les ambitions, de plus en plus obnubilé par l’alliance avec les centristes, le PS ne peut pas conduire un changement de politique qui permette concrètement d’améliorer le sort de millions de personnes. Il a abdiqué de toute velléité de contestation de l’ordre établi pour se plier à la logique de la mondialisation financière et impérialiste. Quant à la direction du parti communiste, elle n’offre aucune perspective indépendante du PS et s’enferme dans sa propre crise. Toute alliance institutionnelle avec le PS est vaine, source de nouvelles désillusions. Il faut rompre avec les politiques menées par tous les gouvernements successifs. Une page est tournée. Celles et ceux qui entendent lutter sans concession contre la politique de ce gouvernement, instrument du MEDEF, celles et ceux qui veulent défendre un programme d’urgence anticapitaliste à l’image de celui qu’a porté Olivier Besancenot à la Présidentielle ont besoin d’un nouveau parti qui défende les intérêts des travailleurs et des travailleuses, de tous les opprimé-e-s, de tous les exploité-e-s. C’est pourquoi nous proposons que se rassemblent tous les anticapitalistes dans un nouveau parti, implanté dans la jeunesse, les entreprises, les services publics, les quartiers populaires pour construire les mobilisations d’aujourd’hui qui, pour nous, doivent préparer un changement radical, révolutionnaire, de la société. Nous ne partons pas de rien. D’imposantes luttes ont eu lieu ces dernières années et on sent la résistance, rejointe par une nouvelle génération, s’organiser face aux attaques du nouveau pouvoir.

4/ Concrètement, nous souhaitons un débat commun avec toutes celles et tous ceux, individus, équipes militantes, courants politiques :
-  qui veulent défendre un programme anticapitaliste dans les luttes et aux élections ;
-  qui se situent dans la plus stricte indépendance avec le PS et refusent de cogérer les institutions avec celui-ci, voulant centrer leur activité sur la lutte des classes, la mobilisation sociale et politique ;
-  qui veulent se regrouper dans un cadre politique organisé, militant, national et démocratique, un parti tissant des liens internationaux avec les forces qui défendent une telle perspective.

5/ Dans un premier temps, nous proposons que s’organise dès la rentrée de septembre, des réunions dans le plus grand nombre de villes, de quartiers, d’entreprises, de facs et de lycées possible. Il s’agira de débattre à la fois des formes et des moyens de la riposte indispensable aux mesures prises par le gouvernement, du programme et du fonctionnement démocratique du parti que nous voulons créer, de la présentation, dans un maximum de villes pour les prochaines échéances municipales, de listes anticapitalistes totalement indépendantes du PS et de ses alliés. La constitution de ces listes participera de la démarche pour le nouveau parti. Dans le cadre du congrès national, qui est d’ores et déjà lancé, nous ferons un bilan d’étape du processus et ferons de nouvelles propositions pour aller plus loin et rendre possible la convergence de toutes et de tous dans un nouveau parti. Ensuite, nous envisageons la tenue d’assises départementales vers un congrès national de fondation de ce nouveau parti anticapitaliste, féministe, écologiste, internationaliste, et socialiste. Résister, se mobiliser et s’organiser, agir, débattre et décider, c’est ce que nous proposons de faire ensemble, à égalité.
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Message par abounouwas » 03 Juil 2007, 11:16

"...à égalité."
un message subliminal au PC?
abounouwas
 
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Message par abounouwas » 03 Juil 2007, 11:34

Dans "Rouge":

("Rouge" a écrit :
La motion sur la construction d’un nouveau parti anticapitaliste adoptée par une large majorité de la DN de la LCR

Afin de lancer le débat sur la perspective d’un nouveau parti anticapitaliste, d’abord parmi les militantes et les militants de la LCR, puis parmi tous ceux et toutes celles qui pourraient être intéressé(e)s par ce projet, la Direction nationale a adopté la motion suivante. Elle ne préjuge évidemment pas des suites d’une discussion qui ne fait que commencer et qui va maintenant se poursuivre dans les mois qui viennent...


Pour la fondation d’un nouveau parti anticapitaliste


1/ L’injustice n’a pas régressé dans le monde. Bien au contraire, elle continue à frapper des milliards d’être humains. Cette injustice multiforme est l’inévitable conséquence d’un système d’organisation de la société, le capitalisme, dont le moteur demeure la recherche de la satisfaction de la soif de pouvoir et de profits d’une toute petite minorité. Ici, les profits exorbitants du CAC 40, les parachutes dorés, les salaires faramineux des dirigeants s’accompagnent d’un accroissement des inégalités, souvent de la détresse. C’est la course folle au profit, accentuée encore par les politiques libérales qui dominent la globalisation capitaliste, qui génère la misère, le mal logement, la précarité et creuse les inégalités sociales, qui détruit les services publics et les protections sociales, qui provoque des guerres et le pillage du tiers-monde, qui met en danger toute l’humanité par un gestion catastrophique des ressources et de l’énergie. La logique de la concurrence de tous contre tous, de la privatisation du monde, et celle des solidarités, du partage des richesses, de la démocratie la plus large sont inconciliables. Pour en finir avec la dictature des actionnaires, de la propriété privée capitaliste, il faudra des mobilisations puissantes, généralisées, des grèves, des manifestations, des occupations. L’avenir de la société est entre les mains des classes exploitées, des salariés qui produisent toutes les richesses.

2/ Au nom de la rupture, la politique de Nicolas Sarkozy, s’inscrit en réalité dans la continuité et l’approfondissement des politiques capitalistes, libérales et antisociales. Le gouvernement Sarkozy - Fillon est au service des plus riches et des gros actionnaires. Cette droite-là, c’est aussi un programme profondément dangereux pour les libertés publiques, le droit d’expression, les droits des immigrés, les droits des femmes, les jeunes victimes des discriminations. Il faut mettre en échec Sarkozy et le MEDEF par la mise en place de larges fronts unitaires.

3/ Nous ne pouvons pas compter sur le PS pour conduire une opposition digne de ce nom. Converti au libéralisme, miné par les ambitions, de plus en plus obnubilé par l’alliance avec les centristes, le PS ne peut pas conduire un changement de politique qui permette concrètement d’améliorer le sort de millions de personnes. Il a abdiqué de toute velléité de contestation de l’ordre établi pour se plier à la logique de la mondialisation financière et impérialiste. Quant à la direction du parti communiste, elle n’offre aucune perspective indépendante du PS et s’enferme dans sa propre crise. Toute alliance institutionnelle avec le PS est vaine, source de nouvelles désillusions. Il faut rompre avec les politiques menées par tous les gouvernements successifs. Une page est tournée. Celles et ceux qui entendent lutter sans concession contre la politique de ce gouvernement, instrument du MEDEF, celles et ceux qui veulent défendre un programme d’urgence anticapitaliste à l’image de celui qu’a porté Olivier Besancenot à la Présidentielle ont besoin d’un nouveau parti qui défende les intérêts des travailleurs et des travailleuses, de tous les opprimé-e-s, de tous les exploité-e-s. C’est pourquoi nous proposons que se rassemblent tous les anticapitalistes dans un nouveau parti, implanté dans la jeunesse, les entreprises, les services publics, les quartiers populaires pour construire les mobilisations d’aujourd’hui qui, pour nous, doivent préparer un changement radical, révolutionnaire, de la société. Nous ne partons pas de rien. D’imposantes luttes ont eu lieu ces dernières années et on sent la résistance, rejointe par une nouvelle génération, s’organiser face aux attaques du nouveau pouvoir.

4/ Concrètement, nous souhaitons un débat commun avec toutes celles et tous ceux, individus, équipes militantes, courants politiques :
-  qui veulent défendre un programme anticapitaliste dans les luttes et aux élections ;
-  qui se situent dans la plus stricte indépendance avec le PS et refusent de cogérer les institutions avec celui-ci, voulant centrer leur activité sur la lutte des classes, la mobilisation sociale et politique ;
-  qui veulent se regrouper dans un cadre politique organisé, militant, national et démocratique, un parti tissant des liens internationaux avec les forces qui défendent une telle perspective.

5/ Dans un premier temps, nous proposons que s’organise dès la rentrée de septembre, des réunions dans le plus grand nombre de villes, de quartiers, d’entreprises, de facs et de lycées possible. Il s’agira de débattre à la fois des formes et des moyens de la riposte indispensable aux mesures prises par le gouvernement, du programme et du fonctionnement démocratique du parti que nous voulons créer, de la présentation, dans un maximum de villes pour les prochaines échéances municipales, de listes anticapitalistes totalement indépendantes du PS et de ses alliés. La constitution de ces listes participera de la démarche pour le nouveau parti. Dans le cadre du congrès national, qui est d’ores et déjà lancé, nous ferons un bilan d’étape du processus et ferons de nouvelles propositions pour aller plus loin et rendre possible la convergence de toutes et de tous dans un nouveau parti. Ensuite, nous envisageons la tenue d’assises départementales vers un congrès national de fondation de ce nouveau parti anticapitaliste, féministe, écologiste, internationaliste, et socialiste. Résister, se mobiliser et s’organiser, agir, débattre et décider, c’est ce que nous proposons de faire ensemble, à égalité.


La direction de la LCR a ainsi décidé de mettre la charrue avant les boeufs. Or, si la question des ripostes se pose clairement à l'extrême-gauche, on voit dans cette motion se diluer les positions communistes révolutionnaires au profit d'un rassemblement patchwork quant à son orientation politique. Entre débattre et former un parti anticapitaliste, il y a un écart : les effectifs militants.
Qu'est-ce qui justifie de passer du statut d'organisation à celui de parti dans la réalité des forces en présence? Rien. Les luttes récentes n'ont pas débouché sur une mobilisation militante supérieure quantitativement. La LCR part donc une nouvelle fois à la pêche à l'alter et au radical, au 100%, j'en passe et des meilleures. Rien qui au demeurant ne fera progresser les idées révolutionnaires dans la population, en revanche voilà qui pourra satisfaire certaines impatiences.
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Message par Jacquemart » 03 Juil 2007, 12:14

Surtout, on voit clairement que si la motion pose le problème de l'alliance électorale avec le PS et si elle revendique à plusieurs reprises l'étiquette "anti-capitaliste", elle ne se prononce pas sur le réformisme en tant que tel, et s'abstient soigneusement de se réclamer de la tradition "révolutionnaire".

Ce n'est pas un reproche, encore moins une surprise, pour qui connaît les vieilles divergences entre LO et la LCR sur ce point. Mais c'est un constat que doivent faire tous ceux qui déplorent le manque d'unité de l'extrême-gauche. L'unité, certes, mais pour construire quelle organisation, et former quel type de militants sur la base de quel programme, zat is ze kouechtionne.
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Message par abounouwas » 03 Juil 2007, 12:15

=D>
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Message par pelon » 03 Juil 2007, 12:16

Si un tel parti est fondé, ce ne sera évidemment pas un parti révolutionnaire. Par contre, comme beaucoup à la LCR veulent changer de nom depuis longtemps, l'occasion fera les larrons. Je prends les paris qu'il n'y aura plus "communiste" dans le nom.
Un pronostic : la LCR pourrait devenir le PGA (Parti de la Gauche Anticapitaliste)
pelon
 
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Message par BuenaventurayAndreu » 03 Juil 2007, 13:01

(pelon @ mardi 3 juillet 2007 à 13:16 a écrit : Je prends les paris qu'il n'y aura plus "communiste" dans le nom.

Dans " Lutte Ouvrière " y a le mot communiste peut-être ? :whistling_notes:
BuenaventurayAndreu
 
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Message par abounouwas » 03 Juil 2007, 13:04

LO c'est le titre du canard, sinon dans Union Communiste Internationaliste, il y figure.
abounouwas
 
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