(pelon @ mardi 16 novembre 2010 à 18:43 a écrit : Pas du tout envie de ridiculiser tes arguments mais de les discuter. L'extrême-gauche, comme tu dis n'a pas toujours quelque chose d'original à dire. On ne peut pas parler de trahison, par exemple, quand on n'a pas d'argument. On sait que les confédérations n'étaient pas en deçà de ce qu'était prête à faire la classe ouvrière. Elle n'a mis de frein nulle part, au contraire, quand des secteurs, peu nombreux, se sont mis en grève (dans les raffineries par exemple). Alors servir à quelque chose, pour des militants révolutionnaires, c'est être actif là où on travaille, c'est d'amener des gens aux manifs par exemple. Et là, crois-moi, dans les cars on discute y compris de ce qu'il ne faut pas attendre des syndicats. Mais distribuer un tract qui dit que les syndicats n'en font pas assez à des travailleurs qui sont gênés de ne pas participer tout en trouvant bien ce que font les syndicats serait décalé et même nous ferait apparaître comme des criticailleurs qui disent n'importe quoi ou, au mieux, font des procès d'intention. Un mouvement qui se développerait, où des masses de travailleurs se mettraient en grève, quand les syndicats prendraient peur de ne plus contrôler, nous placeraient dans une toute autre position.
On a pas mal entendu dans ce mouvement, dans les manifs et les boites, que cela se jouerait maintenant dans les prochaines élections. Et là, tu remarqueras que nous avons mis en garde contre tout espoir dans un gouvernement du PS qui a bien réussi à brouiller les cartes. Par contre, ceux qui ont exclusivement centré leur propagande contre Sarkozy n'ont pas préparé les travailleurs à de futures désillusions.
Il me semble que cette réponse est juste et correspond à ce que nous avons vécu dans la réalité du mouvement : tout le monde d'accord pour vomir Sarko and Co mais surtout en paroles, et en oubliant que c'est une classe, la bourgeoisie qui a besoin de s'en prendre aux droits élémentaires de l'autre classe, celle des travailleurs.
Et cela nous avons essayé de le dire (sans être très entendus) tout en mobilisant autant que nous le pouvions contre la réforme.
Et (malheureusement), il n'y avait guère besoin des syndicats pour développer un "antisarkozysme primaire" qui masque la réalité et prépare de futures désillusions.
Les travailleurs en sont là aujourd'hui, et militer en tant que révolutionnaires, c'est militer avec les travailleurs où ils en sont, sans se faire de films à partir quelques actions radicales ultra-minoritaires, même si elles sont REGARDEES avec sympathie.Et prétendre que ce sont les confédérations qui ont freiné est simplement ridicule ....dire que LO a freiné, c'est mensonger et grotesque, surtout quand, au quotidien, on peut mesurer le poids réel de l'extrême-gauche.
Cela dit, le quatre pages est parfait et j'espère qu'on pourra le faire lire un peu pour préparer l'avenir.
(granit @ mardi 16 novembre 2010 à 19:15 a écrit : OK pelon et merci pour ta réponse.
mais : - je ne parle pas du tout de "trahison" ! il ne s'agit pas de ça : je parle de "passivité" non pas au niveau individuel, militant mais au niveau politique, général : prise de parole dans les média, etc.. : apparaître comme une alternative possible, crédible à la direction du mouvement. Poser des jalons pour l'avenir. Que les travailleurs sachent qu'il y a "quelque chose" à gauche qui existe, qui ne dit pas que des appels outranciers à des grèves illusoires (ce que les syndicats savent faire très bien parfois ! pour les faire perdre) mais qui propose un plan unifié, coordonné pour gagner.
Les journées d'action à répétition sont elles une bonne stratégie ?
les délais parfois très long entre 2 journées sont ils justifiés ? ( je pense au 7 / 23 septembre ).
Quels intérêts réels se cachent derrière la politique des syndicats ?
Que veut dire Chérèque quand il condamne les blocages ?
etc..
Voilà ce que je voulais dire en fait, au niveau d'une démarcation politique.
(luc marchauciel @ mardi 16 novembre 2010 à 19:14 a écrit : On a vécu le même mouvement ? Il y avait une base qui bouillait et des directions qui freinaient des 4 fers ??????
(Gaby @ jeudi 18 novembre 2010 à 01:20 a écrit :
Je suis aussi persuadé qu'on n'aurait rien perdu à dire que les journées de promenade ne servent à rien.
Génial, c'est comme parler de manifestations traine-savates aux manifestants...L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
a écrit :On peut penser, même s'il n'y a pas eu de base qui dépasse à la gauche la direction du mouvement, que si la direction du mouvement avait poussé vers la grève générale il y aurait eu de répondant.
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