Nuit debout

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Re: Nuit debout

Message par Gaby » 19 Avr 2016, 13:40

http://www.revolutionpermanente.fr/Vide ... Guyancourt

Des militants de Nuit Debout ont diffusé un papier au Technocentre de Renault.

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Re: Nuit debout

Message par com_71 » 19 Avr 2016, 16:57

Gaby illustre probablement le nième avatar d'une vieille politique (qui n'a jamais marché). Celle qui consiste pour des groupes gauchistes (généralement se réclamant du trotskysme) à se glisser dans les habits des autres dans l'espoir bien illusoire d'en tirer un bénéfice politique. La liste est - très - longue.
Il y a eu ceux se déguisant en socialistes de gauche, en résistants gaullistes, en titistes, en castristes, en nationalistes algériens, en syndicalistes wallons, en syndicalistes FO, en souverainistes anti-Europe, en gauche CFDT, en SOS-racisme, en communautaristes musulmans, en altermondialistes, en contestataires "démocrates" du PCF, en pro-mélenchonistes..., etc., maintenant, c'est Nuit debout, et demain ?
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: Nuit debout

Message par Gaby » 20 Avr 2016, 11:42

Si tout ce que tu trouves comme arguments, c'est procès d'intention (une carte de parti à revendre) et comparer la participation à Nuit Debout avec une sympathie pour le gaullisme, c'est peu de dire que je suis conforté dans mon impression.

C'est le genre de choses que l'on lit au sujet de l'intervention de n'importe quel militant révolutionnaire dans une grève (la manipulation des trotskystes infiltrés dans la CGT, qui font des grèves pour des motifs politiques aux dépends des travailleurs, etc). Etre victime de ces caractérisations abusives devrait vacciner contre l'envie d'écrire la même chose, mais visiblement ce n'est pas le cas.

Parfois les choses sont plus simples. Il y a des combats dont on doit être, parce qu'ils sont justes, et parce qu'ils renforcent la classe ouvrière également. On lit parfois dans LO des brèves sur les médecins urgentistes qui sont très qualifiés, méritent d'être mieux traités, qui défendent l’hôpital public... LO en est quand c'est possible, et voudrait en être d'avantage. C'est l'attitude appropriée. Est-ce simplement parce que c'est le lieu de travail qui n'est pas visé par Nuit Debout ? Et bien, d'abord ce n'est pas vrai que ND ne pense pas à l'organisation des lieux de travail, et ensuite, on sait ici très bien que LO a aussi parfois essayé de s'organiser autour d'objectifs locaux (je fais référence ici à sa stratégie électorale de 2008).

Par ailleurs, la société a changé depuis mai 68, ce qui pourrait faire réfléchir à la façon dont on réfléchit aux rapports entre mouvements des classes moyennes et mouvement ouvrier.
Aujourd'hui, nombre d'étudiants travaillent. L'université française est devenue plus populaire.
Il y a des millions de chômeurs. Il y en avait 10 ou 15 fois moins.
Les travailleurs sont plus nombreux dans des petites entreprises, les grands complexes industriels ont changé de pays.
Les emplois sont moins sûrs, les contrats plus brefs.
L'Etat social se restreint.

Voilà bien autant de facteurs qui ne se prêtent pas à une analyse disqualifiante de Nuit Debout comme l'expression d'une classe réactionnaire. Surtout quand le mouvement tente les bulletins de boite et travaille conjointement aux journées de grèves ouvrières ! J'ai été biberonné dans une conviction qu'une grande qualité de LO était sa volonté de militer dans la classe ouvrière, avec un mode d'intervention... que ce mouvement de petits bourgeois adopte.

Et même en mai 68, à l'époque où les différences de classe entre le prolétariat et les classes moyennes étaient plus prononcées, il ne fallait pas rater le coche en disant qu'il s'agissait de personnes étrangères à la classe révolutionnaire. Je me souviens com_71 que tu écrivais sur le FALO par exemple qu'il fallait bien reconnaître bon gré mal gré que Cohn-Bendit était un meneur important du mouvement étudiant révolutionnaire... Là tu es loin d'avoir la même ouverture d'esprit.

Pointer du doigt les limites programmatiques de Nuit Debout ainsi que sa composition sociale, c'est une attitude de spontanéiste déçu, qui pense que la révolte sera mature et pleinement consciente de ses intérêts de classe dès son apparition. C'est aussi pertinent que de dire que LO est largement composé de profs blancs, etc... Oui, et ? L'histoire n'est pas là toute dite.
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Re: Nuit debout

Message par spartacre » 20 Avr 2016, 13:22

ce genre d 'appel extérieur , sans aucun lien avec un travail à l 'intérieur , sans présence militante ne peut qu 'être un coup de sabre dans l 'eau.. Si , effectivement , il y avait une mobilisation générale , un réel mouvement , une prise de conscience débouchant sur une lutte "spontanée", passe encore .. maintenant on peut toujours informer par voie de tract , appeler à la solidarité , ce qui est différent des "appels" contenus dans le tract....il convient de faire preuve d'un peu de modestie
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Re: Nuit debout

Message par Gaby » 20 Avr 2016, 14:00

sans aucun lien avec un travail à l 'intérieur

Ca, non seulement ça peut être une prophétie auto-réalisatrice (si les militants révolutionnaires de la boite ne collaborent pas...), mais en plus, tu ne le sais pas si c'est fait en collaboration avec du monde ou pas.

C'est en rapport avec les menaces qui pèsent sur un salarié qui avait exprimé de la sympathie pour le mouvement et le film "merci patron".

Bien sûr que le tract pourrait avoir une amélioration ci ou là, etc. Les mouvements ne sont pas parfaits tout de suite. L'eau mouille. Mais c'est dans la bonne direction.
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Re: Nuit debout

Message par com_71 » 20 Avr 2016, 17:48

lutte ouvrière a écrit :Nuit debout : entre deux chaises
20 Avril 2016

Le mouvement Nuit debout occupe toujours la place de la République à Paris et a même essaimé dans quelques autres villes. Il continue, en ne mobilisant pour l’instant que quelques milliers de participants, à faire la une des médias et à susciter les flatteries sans vergogne de commentateurs en mal de copie et de politiciens en mal de public.

La place de la République a été ainsi visitée par l’ancien ministre grec de l’Économie, Yanis ­Varoufakis. Ce dernier, en tournée de conférences, a apporté son soutien à Nuit debout le samedi et son amitié à Macron le mardi, donnant ainsi une leçon de souplesse politique à ses auditeurs les plus bienveillants.

Le philosophe réactionnaire Alain Finkielkraut, défenseur de l’identité nationale, pourfendeur du progrès en général et du communisme en particulier, a également fait le déplacement. Il a été fraîchement accueilli et pose depuis au martyr de la liberté d’expression, rôle dont il est familier. Mais sa présence a réussi à diviser les partisans de Nuit debout entre ceux qui pensent qu’ils ne sont pas là pour écouter les adversaires du mouvement et ceux qui disent que tout le monde doit pouvoir s’exprimer place de la République. Il n’aura donc pas fallu deux semaines pour que ce mouvement, qui s’affirme totalement en dehors des partis, se pose la question de sa délimitation politique : quelle opinion est tolérable et discutable à l’intérieur du mouvement, de quoi ses partisans ont besoin de parler entre eux et, en fait, sur quelle base sont-ils réunis ?

L’autre question posée à Nuit debout, et soigneusement esquivée par ses initiateurs, est de savoir s’il s’agit d’un mouvement de travailleurs ou de citoyens. Le mouvement a beau avoir commencé comme une contestation de la loi travail, le caractère de classe de cette revendication initiale a été rapidement et volontairement obscurci, au moins pour la minorité qui se rassemble à Paris. Ce n’est pas un hasard. En Espagne, Podemos, qui semble être une référence pour Nuit debout, s’est construit à partir du mouvement des Indignés en ôtant délibérément et pas à pas tout caractère de classe à ce mouvement. Podemos est aujourd’hui un parti comme un autre, aspirant à gérer la société telle qu’elle est, c’est-à-dire au compte des possédants. Son rejet des partis traditionnels et de la politique politicienne a accouché d’un nouveau parti, copie conforme des anciens. Du refus de s’affirmer du camp des travailleurs il est passé tout naturellement aux offres de service à celui des capitalistes.

Nuit debout n’en est certes pas là, ne serait-ce que parce que ce mouvement est loin d’avoir la puissance de celui des ­Indignés espagnols. Mais, s’il perdure, il ne suffira pas de la présence catalytique de quelque Finkielkraut pour l’obliger à préciser ses idées et aider ceux qui sont sincèrement révoltés par l’ordre social à s’orienter. Ceux-là auront besoin d’une politique, et d’une orientation de classe.

Paul GALOIS
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Re: Nuit debout

Message par Gaby » 20 Avr 2016, 18:25

http://www.dailymotion.com/video/x45eez ... d-apre_fun

La discussion stratégique à la Bourse du Travail, en ce moment même.

C'est bien plus fiable que le texte que com_71 vient de relayer pour savoir ce que pensent la majorité de ND et ses animateurs.

Où l'on entendra parler des actions communes entre CGT et Nuit Debout par exemple.
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Re: Nuit debout

Message par Gaby » 20 Avr 2016, 18:42

Une belle intervention à l'instant d'un syndicaliste qui vient d'insister que le nerf de la guerre, c'est l'argent, l'économie, que les clics en ligne sur des pétitions, ça ne suffit pas, qu'il faut aller jusqu'à la grève générale, sous des applaudissements très nourris.

Quant à déterminer la nature de classe du mouvement à partir d'une lecture purement textuelle ("parle-t-il de citoyenneté ou de travailleurs ?"), et bien à ce compte-là, on ne saisit pas la nature de classe... de la Commune de Paris de 1871 !
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Re: Nuit debout

Message par artza » 21 Avr 2016, 04:18

Ce qu'en dit Emmanuel Todd...et ce qu'il dit de lui-même

http://www.fakirpresse.info/emmanuel-todd-nuit-debout-contre-le-grand-vide
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