par Catharos » 07 Fév 2004, 00:36
Arlette Laguiller et Olivier Besancenot, vendredi à Paris
© AFP Robert FrançoisPARIS (AFP) - Arlette Laguiller et Olivier Besancenot ont lancé la campagne de leur liste commune LO/LCR pour les régionales en Ile-de-France en tenant un meeting vendredi dans une salle de la Mutualité archi-comble.
Les militants venus de Lutte ouvrière et de la Ligue communiste révolutionnaire étaient réunis pour la première fois dans une campagne électorale depuis les élections européennes de 1999.
Devant plus de 2.000 personnes, les huit têtes de section des départements de la région étaient présentes sur l'estrade autour du "couple Arlette/Olivier" très chaudement applaudi.
"On n'est pas le casting de l'année sponsorisé par La Poste (où travaille Olivier Besancenot, ndlr) et le Crédit Lyonnais (ancien employeur d'Arlette Laguiller, ndlr)", mais "nous sommes là à l'issue d'un accord militant et politique", a affirmé M. Besancenot qui a pris la parole en premier.
Se disant "enthousiaste et motivé" par la présence de tant de monde dans une atmosphère chaleureuse malgré un contexte mondial difficile, "c'est notre première victoire", a-t-il lancé en revendiquant "plus de points communs que de divergences" entre LO et la LCR.
Pendant cette campagne, "nous avons deux objectifs simples : faire entendre une voix - la vraie, la voix sociale - et envoyer un message politique clair", a affirmé Olivier Besancenot qui a ironisé sur le président de la République, "Jacques Chirac (qui) ne s'intéresse pas du tout aux régionales", mais plutôt de "repasser devant les électeurs en 2007 pour ne pas passer devant les juges".
Il n'a pas non plus résisté au plaisir de se moquer de Nicolas Sarkozy, "obligé de courir quand il va aux Halles" en faisant référence à la visite mouvementée du ministre de l'Intérieur dans ce quartier de Paris.
En concluant son intervention, Olivier Besancenot a appelé à "une grève générale", deux mots repris en choeur par toute la salle, et refusé "le cynisme et la résignation" de la droite et de la gauche.
Pour sa part, Arlette Laguiller s'en est prise au "système devenu fou", "il faut l'arrêter tant qu'il est temps". Elle a dénoncé ce "gouvernement (qui) s'en prend non pas aux patrons voyous qui licencient, mais aux chômeurs". "Ce n'est pas un gouvernement, c'est un cabinet de guerre contre les travailleurs et contre ceux que le patronat a transformé en chômeurs et en pauvres", a-t-elle lancé.
"Il faut une politique qui prenne aux riches pour réduire les inégalités, réduire le chômage, la précarité et pour assurer aux travailleurs et aux retraités des revenus qui permettent de vivre convenablement", a-t-elle exigé.
Répondant aux critiques qui accusent l'extrême-gauche d'être des "utopistes", Mme Laguiller a répondu : "nous savons qu'on ne peut pas répartir ce qu'on n'a pas produit". "Mais on peut produire et répartir autrement", a-t-elle affirmé, "en donnant la priorité aux besoins de la société, et pas au droit des plus riches à accumuler toujours plus".
"Bien sûr, ce programme ne peut s'appliquer sans la participation active, consciente d'un grand nombre de travailleurs", a-t-elle reconnu, mais "un large vote en faveur de notre programme sera une façon d'exprimer nos choix sociaux" pour "arrêter la course sociale vers l'abîme".