le PS et LO

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Message par Weltron » 31 Jan 2003, 14:10

Je suis d'accord. Alors, par rapport à ...
a écrit :C’est sans doute pour cela que le candidat à l’adhésion doit subir un véritable examen de moralité : une commission d’examen nationale juge le dévouement militant, les ventes du journal du parti, la bonne assimilation des ouvrages de Marx, Lénine et Trotsky.

C’est sans doute pour cela que les instances dirigeantes sont monopolisées depuis 40 ans par les mêmes 7 personnes (Robert Barcia, dit Hardy, étant le très discret dirigeant d’une organisation dont Mme Laguiller n’est que la porte parole), et que l’instance suprême du parti, le secrétariat central, n’est pas élue.

... j'aimerais savoir quelles sont les réponses de LO. Je sais, ce genre d'accusation n'est pas nouveau, mais je n'ai jamais lu ou entendu ce que les militants LO avaient à dire contre ça ... Je suppose qu'il y a une part de pur mensonge et une part de "simple" déformation de la réalité ...

Je pose la question parce que ça peut servir dans les discussions : car c'est vrai que beaucoup de gens ont une image de LO proche de la célèbre affiche du bolchévique avec le couteau entre les dents ! :wacko:
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Message par faupatronim » 31 Jan 2003, 16:07

(Weltron @ vendredi 31 janvier 2003 à 14:10 a écrit :... j'aimerais savoir quelles sont les réponses de LO. Je sais, ce genre d'accusation n'est pas nouveau, mais je n'ai jamais lu ou entendu ce que les militants LO avaient à dire contre ça ... Je suppose qu'il y a une part de pur mensonge et une part de "simple" déformation de la réalité ...

Je pose la question parce que ça peut servir dans les discussions : car c'est vrai que beaucoup de gens ont une image de LO proche de la célèbre affiche du bolchévique avec le couteau entre les dents !   :wacko:

Pour répondre point par point pour Weltron

a écrit :le candidat à l'adhésion doit subir un véritable examen de moralité

Le candidat à l'adhésion n'est pas soumis à un examen. LO considère que chaque militant doit connaître les positions de LO, ses choix organisationnels, les idées communistes avant de militer pleinement et d'avoir le droit de décider de la politique et donc de l'avenir de l'organisation. La "moralité" n'a rien à voir là dedans, sauf si nous tombions sur un "candidat" macho ou raciste ou je ne sais quoi d'autre de ce genre, mais cela n'arrive pas souvent et ils voient vite à qui ils ont à faire. Donc on demande à ceux qui veulent militer de connaître nos idées et, je suis d'accord avec ce que dit Discufred là dessus, c'est la moindre des choses. On ne juge pas sur le nombre de journaux ou autre. On accepte parmi nous des gens qui sont des communistes et qui veulent militer à nos côté.

a écrit :C'est sans doute pour cela que les instances dirigeantes sont monopolisées depuis 40 ans par les mêmes 7 personnes

D'une part cela n'est pas exact, même si beaucoup de camarades de la direction restent en place car ils donnent satisfaction. Mais ils sont réélus tous les ans, lors d'un congrès. Aucune autre organisation n'a de congrès et ne renouvelle sa direction annuellement. Le PS peut bien donner des leçons, lui qui promène les mêmes éléphants, pas de première jeunesse, à sa tête depuis 20 ans ou plus. Ne serait-ce que proposer une contribution à un congrès du PS n'est possible que pour les seuls dirigeants. Bonjour la démocratie !
D'autant que la démocratie interne ne se limite pas chez nous à élire une direction. Tout militant peut rédiger et faire parvenir à l'ensemble de l'organisation des textes de discussion interne, à tout moment.

a écrit :C'est sans doute pour cela que les députés européens LO (dont Arlette) ont voté contre la résolution du Parlement européen sur la taxe Tobin.

Le vote à l'assemblée européenne ne portait pas sur l'établissement de la taxe Tobin. C'était un texte, rédigé conjointement par la gauche et la droite nationaliste, dont Pasqua, qui vantait le capitalisme et demandait, dans le cadre de la sauvegarde de ce système, une étude de faisabilité d'une taxe sur les échanges de capitaux. On ne pouvait voter pour un tel texte. D'ailleurs les élus LCR se sont abstenus. Et Robert Hue, qui n'a eu de cesse de critiquer le vote de LO, était absent lors du vote car il était invité à une garden-party chez Gaissot (où était aussi invité Lagardère).

a écrit :Ceci n’est pas une prophétie, mais une stratégie : celle ci est vieille comme l’extrême gauche, et consiste à parier que la situation des plus pauvres deviendra insupportable au point d’entraîner une révolution et une dictature du prolétariat.

Le fait que la situation des plus pauvres se dégrade n'est pas une stratégie, c'est la réalité du capitalisme. Et nous oeuvrons partout où nous sommes pour l'amélioration immédiate, lorsque cela est possible, des conditions de vie, des salaires, des conditions de travail, etc. Bref nous n'essayons pas de rendre la vie des gens pénible pour qu'ils deviennent révolutionnaires. Dégrader la vie des gens, le PS s'en charge très bien en gérant les affaires des capitalistes (35h, flexibilité, travail de nuit des femmes, attaques sur les retraites,...). La révolution viendra de la prise de conscience dans les luttes, non de manoeuvres. Le PS est tenté d'attribué aux autres la manière de faire de la politique qui est la sienne : manipuler les gens pour ses intérêts. Ce n'est pas notre fonctionnement.
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Message par Weltron » 31 Jan 2003, 16:20

OK, c'est très clair.

Maintenant, une dernière question :
a écrit :... et que l’instance suprême du parti, le secrétariat central, n’est pas élue.

Est-ce que c'est vrai et, si oui, qu'est-ce qui justifie ce mode de fonctionnement ?
Weltron
 
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Message par faupatronim » 31 Jan 2003, 16:38

(Weltron @ vendredi 31 janvier 2003 à 16:20 a écrit :OK, c'est très clair.

Maintenant, une dernière question :
a écrit :... et que l’instance suprême du parti, le secrétariat central, n’est pas élue.

Est-ce que c'est vrai et, si oui, qu'est-ce qui justifie ce mode de fonctionnement ?

Le secrétariat central n'est en aucune manière "l'instance suprême du parti". La direction "suprême" c'est le comité central élu par l'ensemble de l'orga.
On ne vote pas tout le temps et pour tout. Un certain nombre de responsabilités sont assumées par des camarades désignés par la direction. Mais tout le monde rends des comptes, se soumet au contrôle de tous les autres camarades et cela en permanence, et c'est là l'essentiel.
Note que cela choque moins le PS que la haute administration, les juges, les commissaires de police, les officiers de l'armée, non seulement ne sont pas élus mais ne sont jamais contrôlés par la population. Cela me parait bien plus "dictatorial" non ?
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Message par faupatronim » 31 Jan 2003, 17:06

Pour t'éclairer un peu plus voici un chapitre du texte dont est parti le PS pour argumenter. Tu pourras retrouver l'intégralité du texte sur le site de LO.

(LO @ Qu'est-ce que Lutte Ouvrière a écrit :
Un fonctionnement simple et fraternel

    Les statuts de Lutte Ouvrière sont très démocratiques car ils sont très simples. Chacun peut s'exprimer librement, à tout moment, au sein de l'organisation. Il peut le faire oralement, autour de lui, dans les organes, cercles, cellules, auxquels il appartient ou dans les assemblées locales. De plus, s'il le souhaite, il peut librement et à tout moment s'adresser, par écrit, à l'ensemble de l'organisation sous la forme et le ton qui lui conviennent et critiquer ce qu'il juge bon de critiquer et qui il veut. Les tendances peuvent se créer librement, à tout moment et pas uniquement quelques mois avant un congrès, comme le font toutes les autres organisations politiques.
    A tous les niveaux, les décisions sont prises démocratiquement, en général à la majorité simple, mais nous recherchons le plus souvent un consensus (ce qui a entraîné certains à critiquer ce qu'ils considèrent comme une unanimité suspecte, montrant par là qu'ils méprisent ce que peut être une attitude respectant le plus possible les points de vue minoritaires).
    Les décisions sur les questions d'orientation générale sont prises par un Congrès qui est convoqué annuellement tandis que la direction élue par le Congrès étant chargée de les appliquer entre deux congrès. Les décisions concernant la vie courante de l'organisation sont prises par les organismes de base, par les sections ou les fédérations, selon les cas et la nature des décisions à prendre.
    Ce que nous appelons le centralisme démocratique, terme que nos adversaires présentent de façon déformée, est simplement le fait que toutes les décisions, quel que soit le problème, sont d'abord discutées librement avant qu'une décision soit prise, et même après, mais qu'une fois la décision prise tout le monde doit l'appliquer, même ceux qui n'étaient pas d'accord.
    La République française, son gouvernement, son parlement, ne fonctionnent pas autrement : une fois une loi votée, tout le monde doit l'appliquer, même les députés qui étaient contre et, a fortiori, tous les citoyens. Mais, au sein de Lutte Ouvrière, il n'y a ni loi ni tribunaux ni police pour la faire appliquer.
    Notre fonctionnement est donc bien plus démocratique que la plupart des partis.
    De plus, nos congrès étant annuels, personne de Lutte Ouvrière n'est élu pour deux, cinq ou sept ans. Chaque année, la direction élue l'année précédente remet donc ses mandats aux délégués de l'ensemble de l'organisation et ses membres, s'ils le veulent, doivent se représenter aux suffrages du congrès.
    Le droit des tendances ou des fractions est respecté et elles sont élues à la direction sur la base des voix qu'elles ont obtenues. La condition pour se constituer en tendance étant de le faire sur la base d'un programme et pas sur un simple désaccord circonstanciel.
    En dehors de cela, Lutte Ouvrière est une organisation très décentralisée. Par exemple, chaque groupe local édite sa presse d'entreprise, ses tracts, et les diffuse de façon autonome. En ce qui concerne la presse d'entreprise, il y a seulement un éditorial commun à ses 400 et quelques publications pour maintenir une identité politique à l'échelle du pays. Toutes nos activités sont basées sur le bénévolat et, comme tous nos camarades travaillent pour gagner leur vie (à part les retraités ou les étudiants – et pour ces derniers cela leur est bien souvent nécessaire aussi), tous nos camarades ne participent à la vie de notre organisation que pendant leur temps libre. Les organismes de base sont constitués, sur une ville, une entreprise, un secteur d'activité par des cercles ou des cellules ou par des réunions de camarades d'une entreprise pour rédiger leur presse d'entreprise. C'est ce bénévolat et cette façon décentralisée de fonctionner qui nous permet de nous passer d'un lourd appareil administratif rétribué, contrairement à presque tous les partis.
    Pour adhérer à Lutte Ouvrière, il faut en manifester le désir, être en accord avec son programme et ses statuts, être parrainé par au moins deux autres membres et être accepté.
    Les règles normales dans une organisation politique s'appliquent aux membres de Lutte Ouvrière : payer régulièrement ses cotisations, assister à ses réunions et participer à ses activités générales ou à celles décidées en commun accord dans l'organisme de base dont on est membre.
    Toutes les activités ne sont d'ailleurs pas les mêmes pour tous nos camarades. Par exemple, un militant d'entreprise, même s'il est par ailleurs militant syndicaliste comme la plupart de nos camarades salariés, n'affichera pas forcément vis-à-vis de son employeur son appartenance à Lutte Ouvrière. C'est pourquoi il ne diffusera pas, par exemple, un bulletin «Lutte Ouvrière» à la porte de son entreprise ni même à la porte d'une autre, non seulement pour des problèmes de discrétion mais aussi, évidemment, pour des problèmes d'horaire. C'est ainsi que de telles diffusions reposent plus sur des camarades étudiants ou enseignants. Par contre, presque tous nos camarades peuvent participer aux tâches techniques d'édition de tels bulletins, et ceux de l'entreprise, plus particulièrement, à leur rédaction.
    Aucune cotisation n'est fixée de façon formelle et, en particulier, elles ne sont pas calculées selon un quelconque pourcentage des revenus. Chacun verse ce qu'il estime pouvoir donner. Nous considérons en effet que, pour un même revenu, deux camarades peuvent avoir un niveau de vie bien différent, tout dépendant de leurs conditions de vie et de travail, de leurs charges familiales. De plus, défendre ses idées entraîne certaines dépenses personnelles, comme l'achat de livres, de journaux, et que chacun ne peut faire cela qu'en fonction de sa situation propre.
    La majorité de nos militants appartient au monde du travail. Nous sommes, et nous voulons être, une organisation de travailleurs manuels et intellectuels au service des intérêts politiques et sociaux du monde du travail.
    Nombre de nos camarades sont des étudiants, des enseignants ou des travailleurs intellectuels, mais beaucoup d'autres travaillent dans de grandes entreprises de la chimie, de la métallurgie ou de l'automobile, ou dans des services publics ou privés : des banques ou des compagnies d'assurances, à la SNCF, à la Poste, aux télécoms, dans les hôpitaux.
    Nous faisons en sorte que les travailleurs jouent un rôle essentiel à la direction de notre organisation et en particulier les femmes, qu'elles soient travailleuses ou intellectuelles.
    Nous faisons, en effet, un effort particulier vis-à-vis de nos camarades femmes pour qu'elles exercent le maximum de responsabilités et si les partis de la bourgeoisie ont besoin de se voir imposer des quotas pour cela, cela fait bien longtemps qu'à Lutte Ouvrière nous avons de nombreuses femmes à tous les postes de responsabilités et comme candidates aux élections. La meilleure illustration en étant qu'Arlette Laguiller est la première femme qui ait été présentée par son parti à une élection présidentielle (rappelons qu'à la dernière présidentielle elle a obtenu plus de voix que Dominique Voynet qui ne doit son mandat de députée et son poste de ministre qu'à une complaisance du Parti Socialiste).
    Il n'y a à Lutte Ouvrière aucun titre particulier propre à la plupart des partis politiques, tels que «Secrétaire général», «Secrétaire national», «Président», etc. La seule fonction particulière est celle qu'exerce Arlette Laguiller, celle de porte-parole de Lutte Ouvrière. Partout où c'est possible, nos camarades mènent une activité syndicale, en majorité à la CGT, mais aussi dans d'autres syndicats, car les travailleurs doivent se défendre quotidiennement contre les pressions du patronat, contre l'exploitation. C'est cela la lutte de classes.
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Message par Louis » 31 Jan 2003, 17:33

(faupatronim @ vendredi 31 janvier 2003 à 17:38 a écrit :
(Weltron @ vendredi 31 janvier 2003 à 16:20 a écrit :OK, c'est très clair.

Maintenant, une dernière question :
a écrit :... et que l’instance suprême du parti, le secrétariat central, n’est pas élue.

Est-ce que c'est vrai et, si oui, qu'est-ce qui justifie ce mode de fonctionnement ?

Le secrétariat central n'est en aucune manière "l'instance suprême du parti". La direction "suprême" c'est le comité central élu par l'ensemble de l'orga.
On ne vote pas tout le temps et pour tout. Un certain nombre de responsabilités sont assumées par des camarades désignés par la direction. Mais tout le monde rends des comptes, se soumet au contrôle de tous les autres camarades et cela en permanence, et c'est là l'essentiel.
Note que cela choque moins le PS que la haute administration, les juges, les commissaires de police, les officiers de l'armée, non seulement ne sont pas élus mais ne sont jamais contrôlés par la population. Cela me parait bien plus "dictatorial" non ?

Personnelement je ne suis pas a lo mais a la lcr !

sur la question du "secrétariat général" En général, c'est une instance qui fonctionne a l'intérieur du bp pour préparer les débats, des taches administratives et organisationnelle non ? Il y a la meme chose a la ligue, bien évidemment, au pcf et au ps aussi, bien sur. Ainsi que dans nombres d'associations etc.
Louis
 
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Message par pelon » 01 Fév 2003, 11:56

(Weltron @ vendredi 31 janvier 2003 à 16:20 a écrit :OK, c'est très clair.

Maintenant, une dernière question :
a écrit :... et que l’instance suprême du parti, le secrétariat central, n’est pas élue.

Est-ce que c'est vrai et, si oui, qu'est-ce qui justifie ce mode de fonctionnement ?

Je ne sais pas ce qu'ils appellent le "secrétariat central". Mais ce qui est sûr, c'est que TOUS les camarades assurant des taches de direction sont élus à la direction nationale de LO chaque année. La manière dont les membres de la direction se répartissent le travail entre eux, n'est pas réellement un problème politique. A vrai dire, moi, je m'en fous.

Juste une remarque (et ce n'est pas un jugement): la LCR possède un certain nombre de secrétariats (femmes, homosexualités, écologie...). Les membres de ces secrétariats ne sont ni élus par les militants de la LCR, ni membres de la direction de la LCR. Et alors? Si ça doit poser un problème à quelqu'un, ce n'est certainement ni à nous, ni au PS, ni aux journalistes. Chacun s'organise comme il le veut.
pelon
 
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Message par Louis » 01 Fév 2003, 12:07

a écrit :Les membres de ces secrétariats ne sont ni élus par les militants de la LCR, ni membres de la direction de la LCR


on peut expliquer : ces secrétariats sont construit en fonction d'interventions "de masse" (ou ayant une prétention à l'etre) : femmes, homosexualité, écologie etc Dans ce cadre deux solutions sont possible : soit tu place les dirigeants de ces interventions a la direction de la ligue, ce qui n'est pas normal dans un sens, puisque ce qui doit etre distingué ce doit etre la capacité a construire et non pas une intervention reconnue dans le mouvement de masse Soit tu dotes ces interventions d'une structure souple, le secrétariat, désigné par les militants qui interviennent dans le secteur (ce n'est pas non plus de la cooptation

Maintenant, un secrétariat général, ca existe un peu partout
Louis
 
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