Punir les clients des prostituées ?

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Gaby » 29 Avr 2011, 15:11

(shadoko @ vendredi 29 avril 2011 à 09:21 a écrit :
(Gaby a écrit :
C'est une façon de botter en touche assez ahistorique.

J'en connais un autre, qui botte en touche (assez a-présentique). Quel est le rapport entre ce qui précède et la retraite? Ni Granit, ni Remarque, ni Jacquemart ne parlent de ça, mais du fait que les gens travaillent (ou pas) en général au cours de leur vie, théorisent de ne pas travailler ou de ce qui est un travail, etc. Pas du fait qu'il faut travailler de 0 à 99 ans. On peut aussi disserter sur le travail des enfants, si on veut, mais ça ne va pas vraiment faire avancer la discussion.

C'est pourtant pile le sujet. On peut disserter des heures dans le vent de la théorie pure, à un moment il faut revenir à la vie réelle, celle où le "travail obligatoire" doit bien s'appliquer à quelqu'un.

- aparté : C'est comme la discussion sur la dictature du prolétariat, on a déjà lu ici des camarades n'accorder aucun intérêt au fait que l'idée de dictature a parfaitement changé de signification depuis le 20ème siècle (et comment). C'est un réflexe de séminariste. Les mots et les idées sont des objets historiques, sujets à des évolutions et il faut traduire. C'est un principe de base de l'exercice de l'étude des vieux textes, il faut historiciser, voyez la polémique autour de la dernière adaptation des textes de Mark Twain. Après il y a de bonnes et de mauvaises traductions... -

A qui en l'occurrence ? Aux "punks à chien"... Je connais des RMIstes à vie. Des jeunes et des moins jeunes. Beaucoup sont des malades psychiques. Cette condition même était parfaitement ignorée à l'époque de Marx (et le croire supérieure à l'Histoire en lui prêtant une conscience progressiste à ce sujet, c'est ne pas faire honneur à ses théories). Elle l'est encore largement aujourd'hui et se traduit dans un mépris de classe (même les travailleurs peuvent être haineux, à tort) pour ceux qui ne peuvent pas mener une vie intégrée à la société, et ce n'est pas faute de le vouloir.
N'importe quelle personne un peu versée dans le problème des maladies mentales voit à quel point les mendiants sont touchés. Par contre ce que peu de gens voient, c'est que ça peut être la maladie mentale qui envoie les gens au bord du gouffre, et non pas forcément l'inverse (on s'imagine l'inverse plus naturellement). Ce n'est pas forcément une conséquence de l'exclusion, c'est souvent sa cause.

Et ne me dis pas que ce n'est pas ce qui est discuté ici, la discussion a dévié précisément à cause d'un accès de mépris pour "ceux qui théorisent le refus de travailler". Franchement il y en a combien en France, une dizaine d'anar' qui provoquent sur le sujet, c'est tout ? Quand je vois leurs banderoles en manif' (je pense à un camion en particulier en fait), je rigole, qui n'a pas envie de dire merde au boulot, et ce n'est une menace pour personne, ils ne méritent aucun mépris... Qui vit au crochet de la société aujourd'hui ? Les punks à chien ou General Electric (qui n'a pas payé d'impôt à l'Etat américain l'an passé) ? Mon dieu mais qu'est ce qu'il passe par la tête de certains camarades quand ils voient des jeunes mendiants, que quoi, ils n'essaient pas assez de s'en sortir ?

Si Marx se prononce tôt pour l'interdiction du travail des enfants dans les fabriques, il ne dit rien sur les retraites. D'ailleurs, ce que l'on appelle un enfant et un adulte à l'époque, ça n'a rien à voir, va-t-on pour autant dire avec lui que passé 10 ou 12 ans tout le monde doit travailler, sans date de retraite ? C'est la seule entorse qu'il fait à l'obligation de travailler quand il en parle à l'époque du Manifeste, fin 1840s. Plus tard il ne formule pas les choses aussi lapidairement...

L'argument que je mets en avant, c'est qu'on gagne à être précis. Dire qu'il ne faut "jamais vivre du travail des autres" (je vois l'intérêt pour l'abolition de l'actionnariat), c'est d'une part surtout contraire au principe général de "de chacun selon ses moyens" et d'autre part trop éthéré pour avoir un semblant d'utilité quand il y a tant d'entorses au principe auxquels les travailleurs sont aujourd'hui habitués.

Sinon, je ne suis pas sûr de comprendre le trait d'humour avec "a-présentique" (sic) qui ne veut rien dire, même en cherchant.
Gaby
 
Message(s) : 401
Inscription : 27 Fév 2004, 10:53

Message par Gaby » 29 Avr 2011, 15:29

(Remarque @ vendredi 29 avril 2011 à 10:38 a écrit : Mais venant d'une tendance qui expliquait en 2005 que les jeunes qui brûlaient des bus, c'était "la révolte du prolétariat", ce n'est pas très surprenant. Au moins, tu as de la suite dans les idées.
Bon, bien tenté mais manque de bol pour toi, à l'époque je filais un coup de main à LO, pas à l'Etincelle, et ici-même sur ce forum en particulier, j'ai sans doute été le plus vocal parmi ceux qui trouvaient intolérable cette analyse de la Fraction. Ce n'est pas un fait de gloire, mais je suis sûr que si tu vas dans les archives, j'étais le premier à bondir quand j'ai lu l'expression de "révolte d'une fraction de la jeunesse prolétarienne", qui prêtait un caractère de classe à une action qui n'en était pas forcément. Aujourd'hui je suis moins catégorique ceci dit (il vaut mieux vieillir en doutant qu'en croyant avoir toujours eu raison), mais je pense toujours que les formulations étaient mauvaises, fausses, trop politiques (la faute à la révolte que l'on attend et qui ne vient pas, alors on la rêve).

Ah oui et continue avec :
- le mépris de classe que tu dérives d'un sentiment de pouvoir parler pour la classe entière parce que toi tu bosses et d'autres pas, visiblement.
- le côté bravado macho du mouvement ouvrier fantasmé qui roule des mécaniques pour péter la gueule des dealers de drogue, ça doit te griser une telle puissance par procuration.
- les textes sur les décroissants comme une façon de me prêter leurs idées.
et j'en passe. C'est plutôt rigolo.
Gaby
 
Message(s) : 401
Inscription : 27 Fév 2004, 10:53

Message par Gaby » 29 Avr 2011, 15:35

Un mot supplémentaire si je peux me permettre d'ailleurs au sujet d'une attitude générale quant au NPA... Beaucoup de camarades disent souvent "c'est pas mon camp, pourquoi est-ce que je m'intéresserai à leur expérience" (souvent en opposition avec les staliniens qui eux comptent). Ecoutez franchement, on commente bien les conneries d'une poignée de décroissants qui prétendent vivre du RMI (c'est impossible, ils ont forcément d'autres revenus, un capital ci ou là ou une sécurité quelconque, familiale, un CV pour se retourner, etc) au point d'en faire un texte à lire avec des trémolos dans la voix, alors on peut bien sur un forum causer de tout sans dire "on s'en fout" à tout bout de champ...

----

Souvenons-nous de cette vidéo...
http://www.youtube.com/watch?v=BDAu6aj0OOM
"Bien sûr il y a quelques SDF qui eux ont choisi de vivre en marge de la société... Et ceux-là on s'en occupe..."
Balkany partage la même analyse (l'exclusion théorisée et souhaitée par les exclus) mais au moins il se montre plus généreux que d'autres...
Gaby
 
Message(s) : 401
Inscription : 27 Fév 2004, 10:53

Message par shadoko » 29 Avr 2011, 17:26

a écrit :
Balkany partage la même analyse (l'exclusion théorisée et souhaitée par les exclus) mais au moins il se montre plus généreux que d'autres...

Heureusement que la malhonnêteté ne tue pas...(et je ne parle pas de Balkany). Si ça t'amuse de faire semblant de croire qu'il y a un (des?) intervenant sur ce fil qui prétend que tous les SDF, chômeurs, etc. souhaitent être exclus, je crois que la discussion va devenir difficile.

Quand au NPA et je ne sais quelle attitude supposée de je ne sais qui, mais quel rapport?
shadoko
 
Message(s) : 2
Inscription : 17 Juin 2004, 19:35

Message par Gaby » 29 Avr 2011, 17:33

(shadoko @ vendredi 29 avril 2011 à 18:26 a écrit :
a écrit :
Balkany partage la même analyse (l'exclusion théorisée et souhaitée par les exclus) mais au moins il se montre plus généreux que d'autres...

Heureusement que la malhonnêteté ne tue pas...(et je ne parle pas de Balkany). Si ça t'amuse de faire semblant de croire qu'il y a un (des?) intervenant sur ce fil qui prétend que tous les SDF, chômeurs, etc. souhaitent être exclus, je crois que la discussion va devenir difficile.

Oh, j'ai bien compris que l'astuce rhétorique repose dans la définition d'une population ultra-minoritaire (les "punkachiens", venant de "punkachine") qui mérite tout le mépris, etc. Tellement minoritaire qu'elle mérite de rappeler des grands principes généraux du Communisme Authentique pour les accabler. Elle vit du travail des autres, mais on ne sait pas bien comment elle récupère l'argent.

C'est un moulin de Don Quichotte.

Sinon un autre truc que je n'ai pas noté mais qui est assez ironique, c'est de voir que quand un camarade parle de l'économie informelle (trafic de drogue entre autres) et dit qu'il ne s'agit pas de boulot, il se retrouve en fait dans la position d'un marxiste qui définit le travail par le rapport salarié ou contractuel sanctionné par la supervision des Etats seulement. Ou alors admettons que ce soit par les propriétés morales de l'activité, mais alors, que faire des ouvriers de l'armement, ou des soldats, qui sont bien des travailleurs...
Gaby
 
Message(s) : 401
Inscription : 27 Fév 2004, 10:53

Message par shadoko » 29 Avr 2011, 17:51

"L'astuce rhétorique" de Remarque ... venant de quelqu'un qui fait trois hors sujet en deux messages, qui interprète de travers à dessein les propos des autres, c'est vraiment le florilège, aujourd'hui.

Tu peux pas deux minutes descendre de tes grands chevaux et discuter normalement?
shadoko
 
Message(s) : 2
Inscription : 17 Juin 2004, 19:35

Message par Gaby » 29 Avr 2011, 18:01

(shadoko @ vendredi 29 avril 2011 à 18:51 a écrit : "L'astuce rhétorique" de Remarque ... venant de quelqu'un qui fait trois hors sujet en deux messages, qui interprète de travers à dessein les propos des autres, c'est vraiment le florilège, aujourd'hui.

Tu peux pas deux minutes descendre de tes grands chevaux et discuter normalement?

HS, HS, c'est vite dit, j'en compte un à la limite, et encore c'est pour dire que causer des décroissants, c'est pas causer d'un courant qui importe d'une quelconque façon... L'aparté sur les mots et l'histoire, c'est pile dans le sujet, c'est juste un développement sur la nécessité de contextualiser l'histoire des idées, traduire les textes...

Mais bon, à défaut de répondre sur le fond, tu peux faire une accusation personnelle, c'est aussi une stratégie.

Je ne vois pas de grands chevaux, mais en tout cas ce que je vois c'est beaucoup de mépris pour les exclus ou au mieux, une vision farfelue d'une population qui n'existe pas, les parasites pauvres qui piquent l'argent des travailleurs... non, pas sous le capitalisme.
Gaby
 
Message(s) : 401
Inscription : 27 Fév 2004, 10:53

Message par Remarque » 29 Avr 2011, 19:40

a écrit : Gaby
- le mépris de classe que tu dérives d'un sentiment de pouvoir parler pour la classe entière parce que toi tu bosses et d'autres pas, visiblement.
- le côté bravado macho du mouvement ouvrier fantasmé qui roule des mécaniques pour péter la gueule des dealers de drogue, ça doit te griser une telle puissance par procuration.

:w00t:
Tu te sens bien, Gaby ?
Remarque
 
Message(s) : 0
Inscription : 13 Avr 2005, 18:26

Message par Jacquemart » 29 Avr 2011, 22:17

a écrit :Sinon un autre truc que je n'ai pas noté mais qui est assez ironique, c'est de voir que quand un camarade parle de l'économie informelle (trafic de drogue entre autres) et dit qu'il ne s'agit pas de boulot, il se retrouve en fait dans la position d'un marxiste qui définit le travail par le rapport salarié ou contractuel sanctionné par la supervision des Etats seulement. Ou alors admettons que ce soit par les propriétés morales de l'activité, mais alors, que faire des ouvriers de l'armement, ou des soldats, qui sont bien des travailleurs...

Qu'est-ce qu'il ne faut pas raconter comme bêtises prétentieuses pour montrer qu'on est plus intelligent que ces ânes de LO qui ne comprennent rien, hein... ;)

Bon, on attend impatiemment que soit fondé un syndicat des salariés du deal, qui sera sans nul doute à l'avant-garde de la prochaine lutte sociale d'envergure.
Avatar de l’utilisateur
Jacquemart
 
Message(s) : 203
Inscription : 16 Déc 2003, 23:06

Message par Matrok » 29 Avr 2011, 23:50

(redaxe @ mardi 26 avril 2011 à 22:39 a écrit :... pour moi dans tout ce qui concerne l'humain, il n'y a pas d'absolu, il y a des valeurs, et quand on en a on essaye de les défendre, sinon ce sont les autres qui imposent les leurs. Et les valeurs ne sont pas réductibles à des formules logiques. Tu disais Luc sur un autre fil que si un scientifique, certes raciste/sexiste, parvenait à prouver l'intelligence supérieure des hommes sur les femmes, ou des blancs sur les noirs, il faudrait l'accepter. Mais quelqu'un qui a des valeurs féministes, ou anti-racistes, n'acceptera jamais ça. Il y a eu des gens pour avoir de telles valeurs même quand la "science", les religieux, les politiciens, et toute la société, disaient le contraire. Parce que le respect de soi, la dignité (quand on est concerné directement), ou la connaissance d'autrui, l'empathie vis-à-vis des expériences des autres, ça compte aussi dans la formation des valeurs et des idées.

On est hors sujet, là, mais bon, c'est pas moi qui ai commencé, et comme la discussion semble avoir dérivé sur des questions de morale individuelle, j'aurais plein de trucs à redire à ça... je ne suis d'accord quasiment avec rien de tout ce passage.

D'abord si on parle de morale, qu'est-ce que c'est que cette histoire de "valeurs" ? Je tique toujours sur cette idée d'une "morale communiste" pour reprendre les mots de Zelda, mais je tiens quand même à rappeler que :trotsky: par exemple avait une conception utilitariste de la morale, et non pas un blabla sur des "valeurs"...

Par ailleurs, tu affirmes que si on a des "valeurs" on ne peut pas accepter certaines propositions. Je pense au contraire que la seule raison valable d'admettre une proposition, c'est d'avoir de bonnes raisons de penser qu'elle est vraie, au moins de façon probable. Et la science s'impose comme un moyen extrêmement puissant de traquer la vérité - ce n'est pas pour rien quand même que :engels: parlait de "socialisme scientifique" pour ses théories et celles de :marx: . Se mettre des œillères pour des raisons de morale, surtout si cette morale est en fait dérivée de "valeurs", ce serait faire la même bêtise que ceux qui rejettent encore aujourd'hui les idées de Darwin.

Si demain des scientifiques prétendent prouver la supériorité intellectuelle des hommes sur les femmes, alors leur dire "c'est contraire à nos valeurs" ne suffira pas. Il faudra regarder attentivement leurs travaux, et si possible c'est avec des arguments scientifiques qu'il faudra les réfuter. Pour ma part, mon dernier tournoi de go a été catastrophique et je me suis autant fait battre par des filles que des mecs, alors à mon niveau je dirais que c'est au moins sans conséquence mesurable !

Enfin sur la dernière phrase, on croirait que tu sous-entends que Luc aurait moins de "respect de soi", de "dignité", de "connaissance d'autrui" ou "d'empathie vis-à-vis des expériences des autres" que toi, qui bien sûr est au dessus du lot dans tous ces domaines. Comme moi, d'ailleurs. :hypocrite:
Matrok
 
Message(s) : 177
Inscription : 12 Mars 2003, 21:43

PrécédentSuivant

Retour vers Politique française

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 5 invité(s)

cron