Vic_tor a un scoop

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par gerard_wegan » 14 Nov 2005, 23:24

mouais... un peu faible quand même comme argumentation quand on a, comme souvent LO, le souci de l'"hygiène politique", Kaldy dixit !
gerard_wegan
 
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Message par Puig Antich » 14 Nov 2005, 23:24

a écrit :Ce ne sont pas des bandes fascistes, et on n'en est pas à réclamer l'abolition de l'Etat. Faudrait pas en arriver à faire croire que c'est la police qui a fabriqué ces grandes barres et ces tours, le chômage, le bizness, etc.


Les bandes fascistes répondent dans un moment déterminé de l'histoire à la même fonction que celle de la police bourgeoise. La différence est purement quantitative dans la violence, elle n'est pas qualitative. C'est là un point fondamental du marxisme.
Puig Antich
 
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Message par Wapi » 14 Nov 2005, 23:27

puig antich
a écrit :dans un moment déterminé de l'histoire


c'est maintenant ?
Wapi
 
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Message par Puig Antich » 14 Nov 2005, 23:39

On t'a déjà arrété au coin d'une rue sans motif sinon que tu milite pour la révolution en te plaquant sur un mur ? On t'a déjà expulsé d'un pays parce que tu n'avais pas de papier, aprés t'avoir interpellé et traité comme de la merde dans un centre de rétention ? On t'a déjà tappé sur la tête en manif ? On t'a déjà tabassé, dis qu'on te mettrait dans un transformateur, jeté dans la seine, arrété parce que juif (hé oui, c'était la même police, l'appareil d'état est le même) ? On t'a déjà expulsé de ton logement parce que tu ne payais pas ton loyer ?

Bon, hé bien cette fonction générale, maintenir la domination de la bourgeoisie sur la société, elle reste invariablement la même, peu importe le niveau de brutalité du régime ; et la position des révolutionnaires restent aussi invariablement la même. Elle n'appelle pas la police au respect de la loi ; elle appelle les prolétaires à aller vers une société sans police spécialisé, sans état, sans classe. Et particulièrement dans des moments de crise comme celui que nous connaissons aujourd'hui. Le socialisme, c'est pas pour les jours de fête.
Puig Antich
 
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Message par pelon » 15 Nov 2005, 00:33

Contrairement à ce que j'ai lu, Le monde se moque bien des discussions des gauchistes sur les points-virgules. Voilà ce qu'il a retenu.
Sous le titre "Plusieurs associations critiquent la prolongation de l'état d'urgence" :
a écrit :
Un collectif, composé d'une douzaine d'associations et de partis d'opposition (dont Attac, CGT, Lutte ouvrière, FIDH, FSU, Les Verts, MRAP, PCF, Syndicat de la magistrature, Union nationale lycéenne, UNSA, notamment) s'est également constitué ad hoc pour prendre position sur l'état d'urgence : "On ne répond pas à une crise sociale par un régime d'exception (...). Ce sont des années de politique centrée sur le tout-sécuritaire qui sont en cause". "Il y a là une véritable urgence nationale : il faut substituer à l'état d'urgence policier un état d'urgence sociale, afin que les actes des gouvernants cessent de contredire la devise de la République".


Bien entendu, encore une fois, ce ne sont pas nos termes (on se contrefout de la République) mais comme nous ne sommes pas sectaires nous préférons déoncer à plusieurs l'état d'urgence. C'était l'essentiel du texte et c'est ce que la grande presse en retiendra.
pelon
 
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Message par Puig Antich » 15 Nov 2005, 01:22

Hé bien ces deux phrases ne veulent rien dire.

1)
a écrit :"On ne répond pas à une crise sociale par un régime d'exception (...). Ce sont des années de politique centrée sur le tout-sécuritaire qui sont en cause"


Il est tout à fait logique que, dans le cadre actuel, la bourgeoisie réponde à une crise sociale par un régime d'exception. Par quoi d'autre "ON" devrait y répondre ?

Qu'est-ce que le "tout-sécuritaire" ? Fraudrait-il un mi-social, mi-sécuritaire ? Et puis sécuritaire ça veut dire quoi ?


2)
a écrit : "Il y a là une véritable urgence nationale : il faut substituer à l'état d'urgence policier un état d'urgence sociale, afin que les actes des gouvernants cessent de contredire la devise de la République"


Au-delà de la République (qu'on nique comme le dit fort bien Zelda sur un autre fil critiquant un communiqué de l'UFAL) ; qu'est-ce qu'une urgence nationale ? Une urgence nationale pour quelle classe ? C'est quoi la nation ? Qu'est-ce qu'une urgence sociale ? En quoi peut bien constituer la substitution d'une urgence sociale à une urgence policière ? Elle s'opère de quelle manière ? Elle doit être immédiate et sans préalable où faut-il attendre encore quelques centaines de jugements sommaires et de régime judiciaire d'exception ? Peut-être quelques milliers ?




Au-delà de son contenu politique nul, antimobilisateur et d'union nationale, ce communiqué n'est même pas capable de formuler une seule orientation politique claire. Au lieu de s'adresser aux travailleurs - ou même aux "citoyens" -, il semble s'adresser à la grande communauté nationale du "ON" (on ne répond pas, on devrait faire ça) comme si la République, c'était notre pouvoir propre, et qu'elle était au dessus des classes.


Ce communiqué n'a donc même pas le mérite d'avoir une seule qualité politique :
- il est confusionniste
- il ne réclame même pas la levée IMMEDIATE de l'état d'urgence, mais renvois celle-ci aux calandes grecques


a écrit :comme nous ne sommes pas sectaires nous préférons déoncer à plusieurs l'état d'urgence


Bien. Je suis d'accord. Il faut la plus large unité possible contre cet état d'urgence. Mais n'est-ce pas l'inverse de l'unité que ce genre d'appels flous et diviseurs ? (Diviseurs : il n'y a qu'à voir comment nous nous étripons là dessus.)

Et l'unité, c'est plus dans la lutte quotidienne qu'elle se construit que dans des appels, certes nécessaires (sauf ce genre là), mais qui restent lettres mortes si ils ne se traduisent pas en effort militant quotidien. Et avec qui donc, dans la période qui s'ouvre, les militants de LO vont militer pour mobiliser un contenu qui serait un contenu de combat contre la bourgeoisie sur cette question là ? Avec la LDH et le PCF ? J'espére que, comme celà devrait logiquement avoir lieu, des collectifs délimités politiquement par des revendications claires et qui parleront un langage qui s'adresse non aux honnêtes citoyens mais aux prolétaires révoltés, fleuriront contre l'état d'urgence, et que les militants de LO les préféreront aux coquilles vides bureaucratiques...

a écrit :souci de l'"hygiène politique", Kaldy dixit


L'unité que nous souhaitons elle se construit dans les luttes. Et comment impulser une lutte sur ce contenu là ? En tout cas, ces luttes n'auront pas le caractère de classe que nous souhaitons si on en reste à ce contenu politique, mais seront sous leadership de l'idéologie bourgeoise.
Puig Antich
 
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Message par Gaby » 15 Nov 2005, 01:29

(Puig Antich a écrit :La différence est purement quantitative dans la violence, elle n'est pas qualitative. C'est là un point fondamental du marxisme.

Tiens te formalise pas, mais je vais te répondre de façon assez longue...
Un point fondamental du marxisme, c'est de manier les concepts de "quantité" et de "qualité" de façon un peu plus fine, de les apprécier de façon dialectique. C'est même un des fondements de la méthode que de comprendre ce qui les lie, une de ses lois. C'est plutôt malvenu que tu les emploies ainsi, juste avant de dire que c'est la base du marxisme.
Puisque tu fais appel aux grands écrits théoriques, permets-moi de te signaler que ca apporte tout de même quelque chose que de comprendre le phénomène du fascisme comme une forme particulière d'un Etat bourgeois, et pas seulement en disant "c'est la même chose en plus gros". Appréhender l'histoire et manier les exemples avec plus de précaution te permettrait d'éviter de faire des comparaisons ridicules. Si un camarade qui avait connu Vichy passait par ici et se donnait la peine de te répondre, j'ose à peine imaginer comment il t'enverrait paître. La Vème République, allant plus loin encore que la dictature économique de la bourgeoisie, est aussi une dictature politique ? Lutte Ouvrière a trahi comme Kautsky et la sociale-démocratie en 1914 ? Voilà les parallèles que tu appliques, comme d'autres osent dire que les casseurs de novembre sont les Communards de 1871. A mon avis, il te manque dans cette conversation le sens de la mesure et même le sens des réalités. Pour exposer ton sentiment, tu te mets à parler de société sans classe, sans Etat au sens marxiste du terme. Tu nous racontes que l'Association, le communisme, ce serait un monde sans police. Qui te contredirait là-dessus ici ? Ne te raconte pas des histoires... Restes-en à la critique d'un texte qui ne sera lu par personne ou presque. Des "cahiers de doléance" ? Comme les revendications des paysans pauvres lors de la Révolution Française ? Pfeuh, du charabia pour fétichistes de 1789... Ce qui compte, c'est la dénonciation d'un monde toujours plus enferré dans la pauvreté, montrer comme la classe dominante, politiciens et capitalistes, nous dirige vers la plus grave des catastrophes, et la lutte, la lutte, encore la lutte.
Ce texte unitaire qui fait tant polémique restera largement anonyme, défend (trop timidement) trois axes importants de notre propagande : la violence des banlieues est le résultat de la précarité, cette même précarité est la responsabilité des gouvernements de gauche comme de droite, et la représsion n'est pas la solution, c'est l'action de la population.
Bien sûr on l'aurait mieux dit, et on se serait pas emmerdé avec des tournures qui laissent entendre que la République pourrait/devrait être fidèle à sa devise... D'ailleurs dans un monde parfait, on aurait plutôt dit comme Lafargue dans son cours d'économie sociale : "Les bourgeois républicains brûlent d'un amour si ardent pour les trois déesses Liberté, Egalité, Fraternité, qu'ils vont jusque sur les prisons et les bagnes graver leurs noms bénis: ils prouvent ainsi que dans la société capitaliste il y a autant de liberté, d'égalité et de fraternité hors que dans les prisons. La société capitaliste est un immense bagne: sans distinction d'âge et de sexe, la grande masse de la nation, est enfermée dans des ateliers et condamnée à un rude travail quotidien de 10 et 12 heures, pour ne recevoir qu'un salaire de famine."
Mais c'est pas la même affaire, pas le même public, pas la même publication. Pourtant on pense comme lui. S'il suffisait de recopier les grands classiques du mouvement ouvrier, alors on mettrait tous nos efforts dans l'édition de vieux bouquins inconnus... Malheureusement ce n'est pas seulement comme cela que l'on gagne des gens à nos idées. La façon dont on communique, par exemple en ayant des revendications de transition comme l'interdiction des licenciements, c'est toujours conditionné par des considérations tactiques. Les puristes diront que c'est laisser croire que le capitalisme est réformable. Les réalistes comprendront que c'est un moyen de solidariser les travailleurs autour de leur conscience de classe, de leurs intérêts propres. Une étape (soit dit en passant, le "parti antilibéral" ou la propagande autour de l'antilibéralisme, ce n'est pas à mon gout une étape). Et pour prendre l'exemple du texte, je serais bien content si mes potes arrivaient à dire que les violences, c'est pas seulement le fait de petits cons qui l'auraient décidé par libre arbitre, c'est la faute à une vie de misère financière, intellectuelle, affective, humaine.

"Kautskyste" ou presque dis-tu de LO, digne de "l'union nationale" ? J'ai pas l'impression qu'on envoie les prolétaires à la boucherie, et même ! encore serait-ce le cas qu'on ait cette force, cette influence sur les masses...

Au fil de tes interventions, il resort que tu penses qu'il faudrait que le parti ouvrier communiste (qui n'existe pas) parle "le langage de la révolution" (je te cite). C'est un excellent credo, une bonne intention. Mais terriblement incantatoire, et dégagé de tout considérations sur le contexte...

La base programmatique de LO, tu la connais : elle est toute les semaines dans sa presse, avec notre lecture de l'actualité. Ne néglige pas ce qui est la colonne vertébrale du travail militant d'une organisation communiste fière de l'être.
Gaby
 
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Message par youri » 15 Nov 2005, 02:08

LO signe ce texte horrible contrairement à son habitude de ne pas signer de tracts unitaires .....


LO a t-elle signé cet appel si , plus concrect puiskil s'agit de mobilisation ? Il s'agit d'une question ....

" Paris (Enfin)
Rassemblement, puis manif Mercredi à18h30 à St Michel, qui se dirigera ensuite vers le Sénat.
L'appel est unitaire (PCF, Verts, MRAP, LDH, LCR, Mouvement pour la Paix, Droits Devants, Cedetim, DAL, ATMF, Alternatifs, Alternative Libertaire, FA, Alternative Citoyenne, Mars, Solidaires, et la FSU. CGT et UNSA n'appellent pas.
Contre l'état d'urgence. "
youri
 
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Message par gerard_wegan » 15 Nov 2005, 02:10

Inutile de (re)répondre longuement ici sur le fond, en particulier à ce que dit Pelon ci-dessus : il restera -- du moins pour bon nombre de militants qui acceptent de regarder les choses en face et de les appeler par leur nom -- que l'attitude de LO dans cette histoire de communiqué est une façon de marcher sur des principes politiques que cette organisation avait jusqu'ici maintenus face à toutes sortes de formes d'opportunisme. Ca ne laissera pas de trace dans les colonnes du Monde : la belle affaire ! Les travailleurs ne voient pas la différence ou s'en fichent : comme s'il s'agissait de cela ! C'est typiquement une façon opportuniste de se comporter en politique qui peut conduire in fine à perdre toute boussole... En s'affranchissant de la sorte d'un certain nombre de principes, on pourrait reéxaminer nombre de prises de position de LO depuis des décennies : inutile de dire que personne ne peut vraiment dire où cela aurait conduit l'organisation aujourd'hui !

J'ai, dans un autre fil sur la situation dans les banlieues, fait du mauvais humour en reprenant le titre d'un texte de :trotsky: sur un tout autre sujet : D'une égratignure au danger de gangrène. Il n'empèche : nous en sommes aujourd'hui au stade de la mauvaise égratignure...


Youri : peux-tu dire d'où provient l'appel que tu cites ? Je ne trouve pas...
gerard_wegan
 
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Message par gerard_wegan » 15 Nov 2005, 02:40

(Le Monde % 15 novembre 2005 a écrit :A gauche, un début de mobilisation

Après quelques jours d'atermoiements où, à gauche, les partis et associations étaient partagés sur la façon de s'opposer à la décision du gouvernement d'instaurer l'état d'urgence, un appel unitaire devait être publié, lundi 14 novembre.

Le texte signé par une trentaine d'organisations parmi lesquelles la CGT, la FSU, l'UNSA, l'Union syndicale Solidaires, le Syndicat de la magistrature et le Syndicat des avocats de France, le MRAP, la Ligue des droits de l'homme (LDH), Attac, la FCPE, le Gisti, le PCF, les Verts, Lutte ouvrière, les Alternatifs (autogestionnaires) et le MARS (républicains de gauche), se veut une première réponse contre le projet de loi présenté, lundi, en conseil des ministres qui prévoit de prolonger l'état d'urgence pour une durée de trois mois.

Les signataires affirment que "si ce régime d'exception devait être prolongé, (ils) mettraient en oeuvre tous les moyens démocratiques dont (ils) disposent pour (s') y opposer". "Recourir à un texte (la loi de 1955) provenant de la guerre d'Algérie à l'égard de Français descendant d'immigrés, (...) c'est réduire des dizaines de milliers de personnes à la catégorie d'ennemis de l'intérieur" et faire courir un "risque d'atteintes graves aux libertés", estiment les signataires qui réclament une "loi de programmation" pour les banlieues. "La décision du gouvernement de prolonger de trois mois l'état d'urgence ne se justifie en aucune manière, surtout en période de décrue, juge Michel Tubiana, président d'honneur de la LDH. On ne laissera pas passer."

L'ensemble des organisations devaient se retrouver lundi 14 novembre au soir pour discuter de l'éventualité d'une manifestation à Paris mercredi 16 novembre. La LCR – qui n'a pas signé l'appel jugé trop complaisant avec les forces de l'ordre mais "soutient l'initiative" – avait déjà proposé, jeudi 10 novembre, dans un courrier à ses partenaires, une manifestation "ni symbolique ni silencieuse". Samedi, des organisations libertaires ou altermondialistes d'un côté, les Jeunesses communistes révolutionnaires et les Jeunes Verts de l'autre, ont appelé à une manifestation mercredi mais chacune dans un endroit différent. Jusque-là, la LDH demeurait réticente par peur des "débordements". Elle devrait plaider pour un rassemblement symbolique.

De son côté, le PS semble décidé à hausser le ton contre le gouvernement. Pris de court par l'appel sur lequel le bureau national ne s'est pas encore prononcé, la direction cherche à mieux faire entendre son opposition. Le sujet devrait être abordé en réunion du groupe socialiste de l'Assemblée nationale, mardi 15 novembre. Les maires d'Ile-de-France, réunis vendredi Rue de Solférino autour du premier secrétaire, François Hollande, ont souhaité que les parlementaires ne votent pas le projet de loi sur l'état d'urgence. La fédération socialiste de Seine-Saint-Denis avait unanimement fait la même demande vendredi soir. "On ne va pas laisser le gouvernement régler comme ça la situation", assure Annick Lepetit, porte-parole du PS.

Sylvia Zappi
Article paru dans l'édition du 15.11.05


Sur ce coup-là, l'attitude de la LCR est beaucoup plus correcte que celle de LO !
gerard_wegan
 
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