Avoir un poste de conseiller municipal

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Vérié » 08 Mars 2008, 12:28

(Wapi @ samedi 8 mars 2008 à 09:32 a écrit : De mon point de vue, en ayant une politique si résolument hostile au PS dans la période actuelle, la LCR semble se tourner vers la gauche, mais en renonçant au bolchevisme, qui peut nier qu'elle ne vire en fait à droite ?

Sur ce point nous sommes tout à fait d'accord. Il y a des contradictions dans la politique de la LCR. Dire qu'elle renonce au bolchevisme me semble excessif. Mais il est vrai que ce projet de NPA aux contours mal dessinés peut aboutir à cela. A mon avis, ce n'est pas encore tranché.

Idem, il y a des contradictions dans la politique de LO. D'un côté LO joue un role important dans des luttes comme la SNECMA et auparavant Citroen, en défendant un point de vue classe indépendant des bureaucraties syndicales. De l'autre LO, pratique une politique électoraliste et droitière. L'avenir de LO n'est pas non plus tranché. C'est pour cela que, contrairement à ce que certains veulent à tout pris me faire dire, je n'affirme pas que LO est devenue "réformiste", "social-traître",
"centriste"etc. La réalité est plus complexe que les étiquettes.

Mais, côté références théoriques, il ne suffit pas de répéter qu'on est trotskyste, léniniste, marxiste etc Ce genre d'affirmation ne protège pas de l'opportunisme le plus plat. Voyez le PT, qui lui aussi se proclame lui aussi le seul héritier de LT. Ce qui compte, ce n'est pas ce qu'on dit, mais ce qu'on fait.
Vérié
 
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Message par artza » 08 Mars 2008, 14:33

(Vérié @ samedi 8 mars 2008 à 12:28 a écrit :

Idem, il y a des contradictions dans la politique de LO. D'un côté LO joue un role important dans des luttes comme la SNECMA et auparavant Citroen, en défendant un point de vue classe indépendant des bureaucraties syndicales.

C'est ton point de vue, et ta façon de l'exprimer.

Tu n'ignores pas que les camarades de LO de ces entreprises sont syndiqués, et où ? Ben dans des syndicats qu'on ne peut au bout du compte que qualifier de "collaborationistes", s'ils ont des mandats c'est dans le cadre de la loi (bourgeoise) et avec quand même l'aval des directions syndicales.

On peut discuter en rond à l'infini, mais de mon point de vue un militant ouvrier est beaucoup plus ligoté par son syndicat et son patron à l'entreprise que localement même si il figure sur une liste d'un parti de gouvernement et qu'élu il siège au Conseil municipal.
artza
 
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Message par pelon » 08 Mars 2008, 14:37

(artza @ samedi 8 mars 2008 à 13:33 a écrit :

On peut discuter en rond à l'infini, mais de mon point de vue un militant ouvrier est beaucoup plus ligoté par son syndicat et son patron à l'entreprise que localement même si il figure sur une liste d'un parti de gouvernement et qu'élu il siège au Conseil municipal.
C'est ce que je n'arrête pas de répéter à Vérié mais il n'entend pas cet argument. Va comprendre pourquoi. 8)
pelon
 
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Message par Vérié » 08 Mars 2008, 14:53

(pelon @ samedi 8 mars 2008 à 14:37 a écrit : de mon point de vue un militant ouvrier est beaucoup plus ligoté par son syndicat et son patron à l'entreprise que localement même si il figure sur une liste d'un parti de gouvernement et qu'élu il siège au Conseil municipal.

C'est ce que je n'arrête pas de répéter à Vérié mais il n'entend pas cet argument. Va comprendre pourquoi. 8)
Mais si, j'entend cet argument, je vous lis attentivement, surtout quand vous avez la volonté de discuter et de convaincre, et non de ridiculiser.

Bien sûr cet argument n'est pas faux. Un militant d'entreprise subit toutes sortes de pressions que nous connaissons bien, sans doute plus fortes que celles que subit un conseiller municipal. Et je fais confiance à LO pour aider ses camarades conseillers municipaux à résister à ces pressions, comme elle le fait pour ses militants syndicalistes.

Mais la comparaison n'est valable que sur ce plan, alors que le problème n'est pas - seulement - là ! Sur le plan politique, ce n'est pas la même chose de participer à une liste dirigée par un politicien bourgeois de gauche que d'adhérer à un syndicat. Tu me diras qu'en adhérant à la CGT on cautionne Thibault et qu'en adhérant à Sud on cautionne des dirigeants qui ne sont pas plus fiables, idem hier à la CFDT ou à FO. Mais, dans une entreprise, on n'a pas le choix. Il est très, très difficile aujourd'hui de militer en dehors des syndicats. Même si ce n'est pas impossible, la participation à un syndicat apporte des facilités sans commune mesure avec celles qu'apporte un poste de conseiller municipal.

De plus, un syndicat est tout de meme un organisme qui a pour vocation de rassembler le plus grand nombre de travailleurs possible sur la base de la défense de leurs interets. Meme si les syndicats sont l'ombre de ce qu'ils étaient voici encore, disons quarante ans, ils organisent encore des travailleurs combatifs. Or, les communistes doivent aller là où sont les travailleurs, je ne vous apprend rien.
Dans les conseils municipaux, ni meme sur les listes, on ne trouve pas de travailleurs, ou très, très peu.

Je résume : participer à un syndicat, c'est un compromis incontournable dans la période actuelle. Figurer sur des listes menées par des politiciens bourgeois dont certains sont très connus pour leurs positions anti-ouvrières est une compromission.

Enfin, meme si je le répète, je fais confiance aux camarades qui seront élus et, dans une certaine mesure, à leur organisation, la voie dans laquelle LO les a engagés, notamment cette solidarité qui se traduit par le vote du budget, est une compromission supplémentaire assez inquiétante pour l'avenir.
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Message par pelon » 08 Mars 2008, 15:01

La compromission éventuelle sera à juger sur les faits, sur la pratique des militants; pas sur le fait de se présenter sur une liste commune. Nous l'avons dit : nous ne limons pas une seule de nos idées. L'intérêt, ou pas, d'avoir des conseillers municipaux pour militer sur une ville (tu as décidé que cela n'en avait pas) sera lui aussi consciencieusement mesuré par l'organisation.
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Message par Vérié » 08 Mars 2008, 15:27

(pelon @ samedi 8 mars 2008 à 15:01 a écrit : L'intérêt, ou pas, d'avoir des conseillers municipaux pour militer sur une ville (tu as décidé que cela n'en avait pas) sera lui aussi consciencieusement mesuré par l'organisation.
Non, je n'ai pas dit que ça n'avait pas d'intéret ! :rtfm:
Je dis que ça en a beaucoup moins que d'être délégué du personnel dans une entreprise. Dans le cas de l'entreprise, c'est plus ou moins incontournable. Dans une commune, ça peut apporter un petit plus, mais ce n'est pas du tout indispensable.

Sur le "petit plus" que ça peut apporter, LO a déjà me semble-t-il une expérience, et la LCR aussi.

Ce que j'avais dit aussi, c'est que d'être conseiller municipal, ça peut aussi avoir des aspects négatifs aux yeux d'une partie de la population qui assimile le CM à une mairie qui prend des décisions négatives ou du moins ne fait pas ce qu'elle attend d'elle. (Parfois trop évidemment.)

Donc que le jeu n'en vaut pas la chandelle si c'est au prix de etc.
Mais se présenter et se faire élire, sinon sur son programme, sur un programme minimum de défense etc, je suis pour !
Vérié
 
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Message par artza » 08 Mars 2008, 15:30

(Vérié @ samedi 8 mars 2008 à 14:53 a écrit :

Je résume : participer à un syndicat, c'est un compromis incontournable dans la période actuelle. Figurer sur des listes menées par des politiciens bourgeois dont certains sont très connus pour leurs positions anti-ouvrières est une compromission.


Dans ce petit paragraphe il y a plusieurs choses.

Tout d'abord j'aimerais savoir depuis quand et pourquoi Chéréque, Thibault, Mailly etc ne sont pas des politiciens bourgeois?
Ca c'est le truc des gauchistes qui défendent mordicus leur boutique syndicale et tirent à boulets rouges sur la voisine :hinhin: .

Des positions anti-ouvrières de la part des directions syndicales même locales, de base, mais je peux en raconter des dizaines, licenciement d'employés de cantine, vote de licenciement en conseil de discipline, refus face à la direction ,et oui, d'accorder les mêmes droits à des contractuels et à des titulaires.
"Revendications" sciemment diviseuses.
Organisation de cérémonies et de fêtes réactionnaires, patriotiques, sexistes.
Et les petits avantages...passons.

Militer dans une entreprise sans mandat et parfois bien difficile, mais pas impossible et question de circonstances n'interdit pas bien des initiatives.

Dans le passé bien des copains on du le faire et s'en sont pas si mal tirés.

Localement, on peut faire bien des choses sans être conseiller, mais pourquoi se priver d'un point d'appui si c'est possible et à un certain niveau aujourd'hui c'est utile plus que dans d'autres circonstances peut-être.

Bien sur la comparaison entre "syndicalisme" et "municipalisme" a bien des limites, mais de grâce que nos critiques de "gauche" nous épargnent cette publicité mensongère sur les syndicats.
artza
 
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Message par Vérié » 08 Mars 2008, 15:43

a écrit :
Tout d'abord j'aimerais savoir depuis quand et pourquoi Chéréque, Thibault, Mailly etc ne sont pas des politiciens bourgeois?

Il y a tout de meme une différence entre un parti comme le PS et un syndicat comme Sud ou la CGT. Le PS n'est pas obligé de tenir un discours prenant en compte les interets des travailleurs, ni sur le plan local ni sur le plan national. UN syndicat n'existe qu'en défendant au moins dans certaines limites les interets des travailleurs. Ceux qui capitulent complètement comme la CFDT s'auto-détruisent.
Encore une fois je ne vous apprend rien. C'est le B-A BA.


a écrit :
Bien sur la comparaison entre "syndicalisme" et "municipalisme" a bien des limites,


C'est ce que je me tue à dire.


a écrit :
de grâce que nos critiques de "gauche" nous épargnent cette publicité mensongère sur les syndicats.

:prosterne: :33: :prosterne:
Vérié
 
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Message par com_71 » 15 Nov 2008, 16:40

Pour rester dans le sujet du fil :

(article non signé @ supplément "spécial Aimé Césaire" de juin 2008 à "Révolution Socialiste", le journal du GRS, les camarades antillais de la LCR a écrit :

CONSEILLER MUNICIPAL
de la MINORITE de
GAUCHE à FORT-de
FRANCE SOUS CESAIRE


"Monsieur le
maire il va gêner
notre action..."
C'était à la fois
une affirmation,
une question, une
inquiétude. La
dame qui s'exprimait ainsi faisait
partie de l'entourage passionne
d'Aimé Césaire.
Cela se passait
pendant que les nouveaux conseillers municipaux élus en mars
1989 s'avançaient
pour la première
séance.
Le "il" en question, en l'occurrence moi-même,
était suffisamment près pour entendre la réponse d'un Césaire, plutôt
agacé: "Hé bien,
on verra, on
verra". .
Une réponse
empreinte de
pragmatisme et
de refus de juger
a priori.


Il est évident qu'un conseiller unique, élu sur une liste unitaire d'anticolonialistes situés à gauche du P.P.M., ne pouvait espérer bouleverser les choses comme il l'avait voulu, mais c'était la première fois qu'une opposition de gauche osait se présenter face à Aimé Césaire dans une élection municipale à Fort-de-France.

Le but n'est pas ici de faire le bilan de cette expérience, de son utilité, de ses limites, de ses difficultés, mais de porter témoignage sur Césaire face à l'opposition.

L'idée centrale est qu'Aimé Césaire, d'un naturel plutôt respectueux des droits de la minorité, restait malgré tout prisonnier d'un système verticaliste très méfiant voire agressif à l'égard de tout élément critique un peu coriace. Il est évident que le "leader fondamental" ne peut être exonéré de sa responsabilité dans la perpétuation de ce système. L'appareil mis en place au fil du temps était, à l'instar des systèmes staliniens, une forme de réponse à l'hostilité ambiante. C'est la fameuse culture de la citadelle assiégée. La ville ostracisée se blinde, sécrète des réflexes de rejet virulent de l'adversaire.

Au début, l'auto-défense vigoureuse s'exprime aussi bien face au pouvoir colonial que face aux anciens camaades du parti communiste. La violence des échanges verbaux et non verbaux donne une place de choix dans le dispositif municipal à celles et ceux qui organisent au quotidien la défense de la citadelle. La culture autoritaire, et pour tout dire antidémocratique née de cette situation, a évidemment survécu aux conditions qui l'ont fait naître.

Au sein du conseil municipal il a fallu batailler sans un seul jour de relâchement pour imposer chaque avancée de pratiques démocratiques.

En 1992, c'est-à-dire au bout de trois ans de l'expérience, la publication de notre brochure "Quelque chose doit changer à Fort-de-France" ne déboucha sur aucun débat public avec la majorité municipale césairiste, même si certaines idées et certains thèmes en furent repris, soit pour application partielle (la proposition par exemple des relais administratifs de quartier, la proposition de développer une ville piétonne ou encore l'exhortation à mettre fin au projet écologiquement aberrant de construire un parking souterrain sous la savane), soit pour une récupération propagandiste (thème des conseils de quartier et de la démocratie participative, proposition de lutter pour le transfert du Fort Saint-Louis dans le patrimoine de la ville.

En règle générale, Aimé Césaire ne fit rien pour entraver l'expression de l'op-posant de gauche, mais n'alla jamais publiquement à contre courant de sa majorité pour imposer, par exemple, un statut de l'élu permettant qu'il dispose d'un local pour recevoir les administrés, d'une place dans le bulletin municipal pour ne prendre que ces exemples.

A l'ombre de son autorité prestigieuse, il faut dire que des pratiques inacceptables ont prospéré. Pratiques de clientélisme, pratiques d'agression des minorités lors des campagnes électorales avec des extrémités que la réthorique n'efface pas.

Il est clair que les héritiers politiques de Césaire à Fort-de-France ont devant eux, une tâche largement inachevée : débarrasser leur parti et les institutions qu'il contrôle de toutes les pratiques, de toutes les habitudes qui freinent la libre expression de tous les courants populaires et donc l'action autonome des masses.

Pour cela, l'esprit d'ouverture et de tolérance d'Aimé Césaire peut être un héritage utile, à condition qu'il s'accompagne d'une rupture nette avec sa complaisance coupable pour toutes les pratiques contraires.


Déjà, qui pourrait renseigner sur l'identité du rédacteur ?
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Valiere » 17 Nov 2008, 08:12

Je reviens sur le commentaire de Vérié. Il existe aussi des listes municipales menées par des réformistes ce n'est pas automatiquement " Figurer sur des listes menées par des politiciens bourgeois dont certains sont très connus pour leurs positions anti-ouvrières est une compromission".
Et d'ailleurs quel est le révolutionnaire qui accepterait de figurer sur une liste avec des politiciens de tel niveau de compromission!
Prenons un exemple: mon maire est réformiste mais a toujours soutenu les travailleurs en lutte!
Valiere
 
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