(Vérié @ mardi 31 janvier 2006 à 14:10 a écrit :
A Pelon, certes, il y a une nuance entre voter Chirac et voter Miterrand, mais ça dépend pour qui et ce n'est pas un fossé. Et je peux te dire que, pour beaucoup de militants PC, ou d'anciens militants PC (dont je suis), voter pour l'assassin de notre camarade Fernad Yveton, c'était aussi une sacrée couleuvre ! Et Chirac, à ce jour, n'a pas fait exécuter de militants communistes.
Bien sûr, on sait que de nombreux militants PC ne votèrent pas Mitterrand de gaieté de coeur et que d'ailleurs certains ne s'y résolurent jamais... et on les comprend. Mais la couleuvre Mitterrand c'était bien avant son élection qu'ils l'avaient avalée, c'était au moment de l'Union de la Gauche (voire lors de l'élection de 1967), le reste n'était qu'une suite logique et la rupture de 77 n'y changea pas grand chose. Mitterrand, les dirigeants du PC l'avaient avalisé. (Mitterrand, "premier secrétaire du PS" répétaient nos camarades de l'OCI comme les dévots font précéder Marie, de "très sainte vierge"pour bien montrer à quel titre ils appelaient à voter pour lui.)
Ces militants du PC entrainés par leur parti à faire le jeu de Mitterrand on ne peut pas dire qu'ils se soient exprimés politiquement. Disciplinés, ils ont maugréé dans leur coin et n'ont pas contesté ouvertement le ligne du PC.
Donc voter "à gauche" même à travers Mitterrand qui s'était refait une virginité à Epinay ce n'était pas pareil, pour les militants, que voter "à droite". Cela avait encore un parfum d'amer Front Populaire.
Voter Chirac fut brutal. Encore une fois, nombreux sont ceux qui n'avaient jamais voté à droite alors que voter PS, même pour les membres du PC c'était courant, ne serait-ce qu'au 2ème tour des élections législatives ou pour des coalitions municipales.
Quant aux compromis on peut tout discuter sur le plan tactique et je n'ai jamais dit que LO avait toujours eu raison. Avec le temps, on peut regretter telle ou telle décision mais il faut aussi analyser avec ce que nous savions quand nous l'avons prise. Mais le "vote Chirac", pour la LCR, c'est autre chose qu'un choix tactique (comme de militer dans la mouvance intermondialiste par exemple). Il s'agit d'une reculade sous la pression de la partie de la petite bourgeoisie à laquelle la LCR est si sensible, une décision de lacheté. Ce choix, ils ne l'assument pas. Des membres de la LCR disent encore aujourd'hui que la LCR n'a jamais appelé à voter Chirac. On peut d'ailleurs certainement en retrouver des traces sur ce forum.