A propos des manifs Anti Sarkozy

par **Puig Antich** » 15 Mai 2007, 21:16

Pour info et pour bien voir ce qui s'est passé de façon sporadique et un peu partout en france, et que ca ne peut pas être amalgamé avec les actions minoritaires et violentes de quelques totos et aussi de quelques jeunes désespérés par l'avenir qui les attend, si nous ne mettons pas un coup d'arrêt à l'offensive capitaliste.

a écrit :anti sarkozy.

Salut à tous. J'ai voulu vous faire part d'une action menée le lendemain des elections à Valence (ville où il ne s'est pas passé grand chose...)

lundi 07 mai, 6H30.

Nous sommes un petit nombre a avoir été réunis. Une bande d'amis absolument contre sarkozy...
On s'est retrouvé à 6H30 au centre ville de valence pour prendre une décision. Que faire après le passage au pouvoir d'un homme...pas forcément très homme…

Nous avons donc décidé de bloquer notre lycée de manière pacifiste (nous nous considérons tous comme non violents pour des actions comme celles-ci).

A 7H10, nous étions une trentaine de motivés. Alors, par petits groupes, pour faire moins repère devant les gens, nous nous sommes rendus devant le lycée Emile Loubet à Valence (plein centre-ville). A 7H35, nous avons commencés le travail de blocage : 3 lignes de 10 devant les grilles du lycée, les lignes de derrière accrochées aux grilles avec des ceintures et chaque rang accrochés aux rangs de derrière avec ceinture, corde,…
A 7H32, le proviseur du lycée a daigné sortir le bout de son nez en nous demandant de bien vouloir débloquer les lieux. Il était accompagné d’une personne de la police.
A 7h47, 5 voitures de policiers sont arrivées sur les lieux. Ils étaient 5 par voitures… Je vous laisse faire le compte…1 manifestant pour un policier. Peu après, 2 voitures de la Bac débarquent gentiment…
On Nous Demande de quitter les lieux au plus vite sinon on nous lâchait les chiens en bleu...
Fidel à nous-mêmes, nous n’avons rien lâchés. Impassibles et motivés à jamais pour exprimer notre mécontentement contre le passage d’un hitlero-bush-sconni (qui bien de berlusconni bien sûr...).
Des slogans commencent à voler « sarko facho » « on est pas fier d’être français »…

Puis, à 8H10, les policiers ont eu pour ordre de nous virer de là…
Des coups de matraque dans les genoux, des pleurs, des cris et tellement de solidarité !
A 8H13, Acte inconsidéré des policiers : Les LACRYMOS. Sur des jeunes. Sans Armes et pas franchement dangereux... Qui veulent faire entendre leurs revendications…

« Mais Il N’a rien fait encore ! contre Quoi vous Vous battez !? »
Non, Il n’a rien fait depuis 4 ans qu’il est là haut…Des expulsions, de la police, du fichage ADN, des tests sur les gamins,…

C’est tout.

A 8H32, On a été obligé de lever le camp, pendant que 4 personnes étaient amenées au poste pour interrogatoire et garde à vue et 3 autres personnes, viré[e]s de leur lycée…

On Ne lâchera pas l’affaire. Mais ça nous a mis un sacré coup…au moral…et au physique…

Nous sommes lycéens, travailleurs, chômeurs, étrangers, chefs de service,…ET NOUS NE LACHERONS RIEN PENDANT LES 5 ANS à Venir.

Merci pour votre lecture.

Utopike.

amnistie !

par **Jul** » 16 Mai 2007, 00:09

Oui on aurait pu croire que Puig se fatiguerai mais non ! Toujours ce même ton ! Il n'écoutes pas les réponses des copains, ne répond pas au questions et se contente de clamer : "amnistie" !! Ca commence vraiment à friser le ridicule !!

par **Barnabé** » 16 Mai 2007, 00:20

Moi, il me semble que dans toute cette discussion (et de part et d'autre) il faut garder le sens des proportions.
Ce qui s'est passé au lendemain du 2ème tour c'est qu'une petite minorité, essentiellement de jeunes mais un peu au delà des milieux militants habituels s'est sentie révoltée par l'élection de Sarkozy. Pourquoi là et pas avant? En partie à cause de l'effet fantasmé (et en bonne part entretenue par l'opération "tout sauf Sarkozy" orchestrée par la gauche) "sarkozy élu = fascisme au pouvoir". Dans le lot, des gauchos irresponsables cherchant l'affrontement avec les flics (enfin ils ont pas eu à chercher beaucoup non plus) embringuant dans la plus totale irresponsabilité une partie de ces jeunes dans leurs conneries (mais pas tous, la plupart des manifestants venus là spontanément se barrant dès que les CRS commençaient à attaquer). Ces jeunes avaient bien des choses fausses en tête, le côté Sarko=facho étant d'ailleurs le reflet par la négative d'illusions dans la gauche (forcément moins pire à défaut d'être géniale). Malgré tout le premier aspect choquant là dedans c'est l'ampleur de la répression, la dureté des peines prononcées, et indépendamment de tout le reste, on ne peut que dénoncer cette répression.
Ensuite, cette minorité de jeunes, comme les lycéens qui ont débrayé leurs bahuts, ont été prêts pour certains à discuter, à se réunir (et encore une fois 300 personnes à Lyon ce n'est pas représentatif de la ville mais ce n'était pas que le milieu militant habituel). Et prêts aussi à entendre un autre discours, l'idée que Sarkozy ce n'était pas le fascisme mais la poursuite d'une politique, que face à cela il faudrait des luttes d'ampleur ce qui commençait par ne pas faire des actions minoritaires forcément incompréhensibles. Parmi ceux-là, certains adhérant à l'idée qu'il fallait s'adresser à la population pour tisser des liens, préparer la suite (pas forcément pour tout de suite). D'ailleurs aux diffs qui se sont tenues ensuite, l'ambiance, y compris à des métros populaires, n'était pas à l'incompréhension ou l'hostilité générale, et permettait bien des discussions de fond (sur la politique que prépare Sarkozy, les moyens d'y faire face etc.).
Comme c'était prévisible cette (toute) petite agitation retombe (puisqu'on imagine mal un mouvement démarrer sans même que le gouvernement soit en place et encore moins qu'il ait démarré sa politique). Les manifs de demain risquent d'être petites. Au mieux il en restera un tout petit peu de monde prêt à continuer à discuter, voire à militer sur l'axe "préparer la riposte qui sera nécessaire quand les attaques seront annoncées", peut-être certains prêts à discuter au delà de la société et des moyens de la changer. Voilà à mon sens tout ce dont il s'agit, qui ne mérite à mon avis ni de grandes proclamations sur la monté des luttes ou les responsabilités (ou trahisons) historiques, ni le simple mépris amalgamant simplement cela aux gauchistes irresponsables qui s'agitent dans leur coin.

par **Puig Antich** » 16 Mai 2007, 00:37

C'est fou Jul et totore, j'essaie de discuter - ici en donnant un exemple -, tout en restant inchangé sur ce que je pense, et on me rétorque "toujours le même ton", etc. A croire que le seul ton qui vous convienne, c'est l'accord total sur vos idées.

Alors, à LO comme dans toutes les organisations ouvrières et progressistes, aujourd'hui ça commence à se réveiller sur l'ampleur de la répression, et à discuter sur le fait qu'il ne faut pas laisser seule face aux flics une fraction - minoritaire certes - de la jeunesse. J'interrogeais sur votre responsabilité, qui est somme toute mineure mais qui existe, en parlant des slogans. Oui quand on dit qu'on obtient rien par les urnes, et que Sarkozy c'est les idées de Le Pen, hé bien il est évident qu'une partie des gens qui entendent ça comprennent qu'il va falloir manifester contre - et à ce niveau pourquoi attendre les réformes ?

Tu me parles de 2002 et me dit que les bobos n'étaient pas là. Effectivement, il n'était pas là, et précisément parce que ces manifestations n'avaient pas un caractère d'union nationale derrière le gouvernement et la pseudo-république. C'est justement pour celà qu'elles sont intéressantes, parce qu'elles regroupent des gens qui souffrent, des gens qui ont la rage, des gens qui ont peur aussi de ce que veut mettre en place la trés probable future majorité UMP à l'assemblée.

Alors cette souffrance, cette rage et cette peur, plutôt que de la laisser aux mains de ceux qui prônent comme seule solution de foncer droit dans le mur, hé bien la tâche des révolutionnaires est de l'armer politiquement, de faire comprendre à ceux qui l'expriment quelles sont les conditons de la victoire (s'adresser aux travailleurs, s'adresser au mouvement ouvrier). Et effectivement de dire que même si Sarkozy veut instaurer le ministère de l'immigration et de l'identité nationale d'inspiration pétainiste, même si il veut ficher tout le monde y compris les enfants, hé bien ce n'est pas ça le fascisme, et que la bourgeoisie n'a ni les moyens ni besoin de l'instaurer aujourd'hui.

Tout cela il faut le faire comprendre à cette fraction de la jeunesse qui, dans les quartiers populaires, les lycées et les universités, est aujourd'hui déboussolée politiquement et poreuse à tous les pièges gauchistes - qui existent aussi grace à l'opportunisme du mouvement ouvrier existant.

Comme communiste, je suis dans le camp de la jeunesse et des travailleurs, y compris quand une fraction de ceux ci jaugent mal le rapport de force. Je suis dans le camp de tous ceux qui souffrent et qui ont vécu la victoire de Sarkozy comme une menace directe - et bien réelle - sur leurs conditions de vie (en particulier les travailleurs immigrés, et bientot tous les travaillleurs). Je suis dans le camp des désespérés et pour leur expliquer que ce n'est pas l'acte personnel, exemplariste, qui peut changer la société. Je suis pour que tous ces gens se regroupent, s'organisent, pour se préparer à affronter les prochaines batailles, et certainement pas pour en laisser une fraction - aussi infime soit-elle - aux mains de la police.

par **Puig Antich** » 16 Mai 2007, 00:59

a écrit :Il est tard. je reposterais plus tard, pour te "répondre" sur la solidarité, et deux ou trois autre conneries que tu postes et qui commence vraiment à me gonfler.

La solidarité, une connerie ?

par **chuck** » 16 Mai 2007, 05:01

Pour aller dans le sens du manque de conscience politique d'une grande partie des "anti-Sarko", je ne crois pas me tromper en remarquant qu'une bonne partie d'entre eux sont les mêmes qui huaient LO aux manifs du premier mai 2002 par rapport à sa position sur le vote pour Chirac.

On peut être solidaires face à la violence policière en général, comme on est solidaires face aux victimes de la violence policière à la gare du Nord il y a quelques semaines. Par contre je ne suis pas solidaire du combat politique de ces jeunes et moins jeunes.

par **manu31** » 16 Mai 2007, 10:29

(chuck @ mercredi 16 mai 2007 à 06:01 a écrit : Pour aller dans le sens du manque de conscience politique d'une grande partie des "anti-Sarko", je ne crois pas me tromper en remarquant qu'une bonne partie d'entre eux sont les mêmes qui huaient LO aux manifs du premier mai 2002 par rapport à sa position sur le vote pour Chirac.
Oui, je m'étais fait la même réflexion.

A propos des manifs Anti Sarkozy

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