le NPA à hue et à dia

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Matrok » 22 Mars 2012, 11:12

La fameuse tribune dans Libé est . C'est tellement dégueulasse qu'ils me donneraient envie de voter Poutou, tiens !
(Libération Politiques Aujourd'hui à 0h00 a écrit :
Des dirigeants du NPA appellent à voter Mélenchon le 22 avril

Par Hélène Adam, Myriam Martin et Pierre-François Grond Membres du Conseil politique national du NPA

La campagne présidentielle entre dans sa dernière ligne droite et doit affronter une situation lourde de dangers. Danger d’une droite autoritaire, incarnée par le président sortant, dont le projet est dans la continuité de son action : nocif pour une majorité de la population tant se sont creusées les inégalités, tant se sont développés un discours et une politique de plus en plus poreux aux thèses de l’extrême droite. Danger d’un Front national dont l’emprise sur une partie de la population frappée par la crise distille le poison mortel du racisme et de la xénophobie. Danger d’une crise écologique qui pose des enjeux de civilisation. Danger, enfin, d’un capitalisme financier mondialisé, qui se moque du calendrier électoral, qui peut imposer en Grèce ou en Italie son propre personnel politique et dicter son choix, celui d’une politique d’austérité sans fin et sans fond.

Alors, oui, il faut sortir le sortant, combattre le Front national, s’insurger contre la dictature des banques et du capital, et faire de cette élection présidentielle un premier moment de résistance sociale et démocratique. Il nous suffit de regarder la Grèce pour saisir la gravité de la situation actuelle. Nous avons là une paupérisation sans précédent des populations. Baisses des salaires et des pensions, coupes sombres dans les budgets sociaux, privatisations imposées des services publics avec profits juteux pour les requins de la finance, se succèdent à un rythme d’enfer. Et qui est aux manettes ? Un gouvernement soi-disant «technique», aux ordres des banques et des grandes institutions qui ont plongé le pays dans le chaos et qui font désormais payer à la population une dette et une crise qui ne sont pas les leurs ! Si la situation de la Grèce est particulièrement dramatique, elle n’est pas isolée en Europe. Les responsables politiques et économiques du libéralisme et de la crise économique ont mis en place ce monstre financier qui se croit tout-puissant. Ils ont construit l’Europe des traités de Maastricht et de Lisbonne, au mépris de la souveraineté populaire. Ils veulent aller toujours plus loin. A présent, c’est le modèle social européen, produit d’un siècle et demi de luttes et de conquêtes ouvrières, qui est en ligne de mire.

Battre Sarkozy est un enjeu essentiel et primordial. Mais il n’est pas le seul. Le programme de François Hollande, à l’instar des politiques sociales-démocrates européennes, s’inscrit dans le cadre de la gestion du capitalisme, ce qui signifie austérité à tous les étages et respect des critères imposés par les marchés financiers, ces critères que les dirigeants veulent à nouveau graver dans le marbre d’un nouveau traité. Il tourne le dos aux exigences de justice sociale. Il ne prend pas davantage en charge les questions écologiques.

Il importe alors qu’existe au premier tour, un vote, le plus massif et dynamique possible, pour donner force à un programme d’urgence basé sur une autre répartition des richesses, la transition énergétique, des transformations démocratiques radicales.

Une nouvelle chance sera ainsi offerte pour faire exister durablement un courant politique qui conteste à gauche l’hégémonie du social-libéralisme. C’est essentiel pour faire contrepoids à l’extrême droite. C’est décisif pour donner force et courage à celles et ceux qui résistent aux politiques d’austérité.

Et dès après la présidentielle, sur la base de cet élan, les forces politiques et sociales qui refuseront de collaborer, sous quelque forme que ce soit, avec un gouvernement d’austérité dit de gauche devront former ensemble un bloc contre la crise pour défendre une alternative sociale et démocratique en toute indépendance vis-à-vis du Parti socialiste.

Telle est notre analyse des urgences de l’heure.

Nous sommes militants de la «Gauche anticapitaliste», courant unitaire du NPA, nous avons été membres de la LCR auparavant. C’est avec beaucoup d’amertume, mais aussi de colère, que nous voyons notre parti renoncer à l’engagement pris lors de sa fondation : rassembler tous les anticapitalistes dans un parti de masse. Le NPA avec son candidat prend le chemin de la marginalité, qui lui interdira de peser réellement dans une situation politique aux enjeux majeurs.

La Gauche anticapitaliste, sans donner de position en tant que courant sur le vote, prend acte de cette impasse et estime que la dynamique créée autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon constitue un fait positif de la situation actuelle. Nous voulons en souligner les conséquences à nos yeux.

Réquisitionner les entreprises qui licencient en délocalisant, prendre des mesures pour museler la finance, refuser de faire payer la crise à la population, organiser la planification écologique, rompre avec une Ve République antidémocratique, refuser les traités européens pour réorganiser une Europe qui réponde aux impératifs sociaux, écologiques, démocratiques, sont autant de propositions qui vertèbrent la campagne de Jean-Luc Mélenchon et qui vont dans le bon sens. Nous apprécions les déclarations affirmant qu’aucune participation à un gouvernement qui pratiquerait la politique préconisée par Hollande n’est envisageable. Nous conservons des points de vue différents sur certains aspects concernant notamment la République et la nation, mais nous estimons l’orientation générale positive.

La dynamique politique militante qui ne cesse de s’amplifier permet que vive et se développe une force militante et électorale qui refuse de se soumettre à la gestion sociale-libérale des crises et aux politiques d’austérité.

C’est un facteur important du rapport de forces et un puissant encouragement pour les luttes sociales. En témoigne d’ailleurs le nombre de syndicalistes, de militants du mouvement social, écologiste, féministe, antiraciste qui rejoignent la campagne.

Dès lors, nous pensons qu’il ne faut pas hésiter à affirmer que si nous sommes nombreux à exprimer notre force par notre vote le 22 avril pour la candidature de Jean-Luc Mélenchon, la situation en sera nécessairement positivement bouleversée.
Matrok
 
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Message par abounouwas » 22 Mars 2012, 12:02

de l'opportunisme politique,
mais ils n'auront rien en "récompense" de leur ralliement.
abounouwas
 
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Message par artza » 22 Mars 2012, 12:11

Myriam Martin était candidate à la candidature du NPA.

Elle fut black-boulée. Ceci explique peut-être celà en politique comme dans la vie les motivations sont parfois fort simples et très personnelles.

Quant au fond les divergences entre la "majo" (circonstancielle) du NPA et cette fameuse GA ne sont pas si importantes.
artza
 
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Message par com_71 » 22 Mars 2012, 12:42

(Lutte Ouvrière du 23 mars 2012 a écrit :

De Marchais à Mélenchon : les orateurs fanfarons préparent les ministres disciplinés

...avec ou sans ministre du Front de gauche, avec Mélenchon à 5 comme à 15 %, les attaques antiouvrières de Hollande dépendront avant tout de la profondeur de la crise et des besoins du grand patronat. Et, une fois encore, les électeurs et certains militants se sentiront « trahis » par ces attaques venant de ceux qu'ils auront élus.

Mais, si trahison il y a, c'est maintenant qu'elle a lieu, avant les élections. Elle est le fait de ceux qui prétendent défendre les travailleurs en leur disant qu'un bon vote puis un bon gouvernement les protégeront des conséquences de la crise et de l'avidité patronale. C'est leur préparer des lendemains qui déchantent.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par pelon » 22 Mars 2012, 14:11

(abounouwas @ jeudi 22 mars 2012 à 13:02 a écrit : de l'opportunisme politique,
mais ils n'auront rien en "récompense" de leur ralliement.

Pas sûr. Piquet a été mis en tête de liste et donc élu au conseil régional de Midi-Pyrénées.
pelon
 
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Message par Mano » 22 Mars 2012, 22:41

Vraiment gerbant!!! :halalala:
Mano
 
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Message par Ian » 23 Mars 2012, 01:13

(abounouwas @ jeudi 22 mars 2012 à 12:02 a écrit : de l'opportunisme politique,
mais ils n'auront rien en "récompense" de leur ralliement.
Si. Des places aux législatives pour le FDG, et peut-être même des places dans l'appareil du PG, sait-on jamais...
Ian
 
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Message par nnscrrtl » 23 Mars 2012, 01:44

« Mélenchon sait très bien qu'on ne se ralliera jamais à sa candidature. »
- Pierre-François Grond, 21 janvier 2011

http://www.lexpress.fr/actualite/politique...eme_954695.html

Ca ne veut bien sûr pas dire grand chose puisque du point de vue de Grond et cie les conditions ont changées... mais c'est toujours cocasse de relire ça.

Et une citation de Hayes (nov. 2010), signataire du texte qui ouvre ce fil :

"Réactualisation de l'illusion réformiste, le "mélenchonisme" est mille fois préférable au réalisme froid des énarques socialistes. Mais pour ce qui est de changer de système, si le chemin qui mène à la Rome écosocialiste est difficile à tracer, celui de Mélenchon est à coup sûr une impasse"
nnscrrtl
 
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Message par Zelda » 23 Mars 2012, 08:15

Feue la LCR nous avait déjà fait le coup du "Votez pour qui vous voulez à gauche", mais pas quand elle avait un candidat maison. Il faut croire que tous les membres du NPA ne considèrent pas que Poutou est un candidat maison...
C'est un peu leur problème en même temps... Perso, je ne cherche plus à comprendre et je ne trouve pas ça "gerbant". C'est leurs moeurs, on n'a pas les mêmes c'est tout.
Cela fera les choux gras d'un jeune étudiant en sociologie qui ferait son mémoire sur l'extrême-gauche en France, qui aura plus de choses à raconter au chapitre NPA qu'au chapitre LO question happenings. :hinhin:
Zelda
 
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Message par Ottokar » 23 Mars 2012, 08:33

je crois que Zelda sous-estime ce qui se passe. Le NPA est en train d'éclater. ce n'est pas la liberté de vote accordée à tous, même avec candidat NPA. C'est le départ de fondateurs du NPA vers Mélenchon.

C'est un affaiblissement du NPA qui ne me réjouit guère car il ne renforce en rien LO. On peut se dire qu'à cultiver l'ambigüité dès le début, à amalgamer des gens venus de la gauche et qui n'en avaient pas fait leur deuil, à croire que le NPA avait bouffé le PC sous prétexte d'un éphémère succès électoral (inférieur à ceux d'Arlette) on prenait un tel risque. Et de toute façon ni moi ni LO n'y pouvaient rien. Mais cela ne renforce pas le camp de l'extrême gauche, quand on voit monter des démagos de gauche, rabatteur de voix pour le PS.

Que Mélenchon fasse 13 ou 14 (ou même 15, ce que je ne crois pas) ne changera rien. Marchais avait fait plus de 15 en 81, avec un autre poids, un parti soudé derrière lui, une influence syndicale autre, des liens autrement plus forts avec le mouvement populaire et qu'en a-t-il fait ? Quatre ministres... qui ont échangé la casse de la sidérurgie et le blocage des salaires contre les ors des palais ministériels (et ont fini eux-mêmes par quitter le PC) et un parti en capilotade.

Vas-y Nathalie, que LO fasse entendre sa voix, pour que la désillusion inévitable ne se transforme pas en résignation !
Ottokar
 
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