violences en banlieue : quelle politique

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Vic_tor » 10 Nov 2005, 02:38

a écrit :N'empêche que je ne suis pas pour rester à la superficialité des problèmes. Sarko, et ses rodomontades, c'est une chose. Il est évident que ça n'est pas QUE le gouvernement qui fout en rogne certains jeunes. Cette hargne, pour l'instant stérile voire aveugle, c'est, je crois, contre la société et l'absence de statut qu'elle leur fournit.

Entièrement d'accord.

a écrit :Et Caupo ce qui me choque dans ta démarche, c'est cette impression que tu me donnes de penser : "peu importe les moyens pourvu qu'on ait la fin." Comme si toute fuite en avant était à applaudir. A ce tarif là, on va applaudir les suicides.
Ca se discute... en fonction de la situation. Et dans le cas présent, je suis d'accord, on ne peut favoriser une certaine pespective sans souligner dans le même temps que les méthodes et les cibles employées sont une impasse.
Vic_tor
 
Message(s) : 0
Inscription : 06 Nov 2005, 18:37

Message par Vic_tor » 10 Nov 2005, 02:45

(jean%claude @ jeudi 10 novembre 2005 à 02:31 a écrit :
a écrit :L'erreur de la fraction et des JCR c'est de ne pas écrire et dire clairement que nous n'avons rien à soutenir dans ce que font ces caïds

Donc ces émeutes auront été la première vraie divergence entre la fraction et la majorité de LO.

Peut-être si Musset93, Jean-claude et autres veulent discuter des politiques proposées par la majorité et la minorité, un modérateur pourrait déplacer sur un autre fil.

Car ici, plusieurs ont rappelé que les positions sont plutôt individuelles, souvent nuancées, ce qui me semble assez extact. Les deux discussions sont entièrement liées, mais ça faciliterait la lisibilté des discussions ?

-- Note : Pour ma part, je rappelle que comme le dit ce post, il s'agit de discussions individuelles et je remercie l'ENSEMBLE des intervenants de discuter de cette façon. Chacun ne représente ici que lui-même et les discussions éventuelles entre tel ou tel groupe, telle ou telle fraction de tel groupe se déroulent ailleurs, dans la vraie vie et pas sur internet.

Cela n'empêche pas tel ou tel intervenant de discuter, de critiquer tel ou tel texte, qu'il soit publié par LO, Rouge, le site de la LCR, l'éditorial de LO, des bulletins Etincelle, de la LCR, des tracts, etc.

Merci désormais de vous en tenir à ces règles élémentaires et de bon sens... on peut discuter entre nous sans avoir recours à l'état d'urgence et au couvre-feu !
Ottokar --
Vic_tor
 
Message(s) : 0
Inscription : 06 Nov 2005, 18:37

Message par logan » 10 Nov 2005, 08:17

(Caupo @ mercredi 9 novembre 2005 à 23:40 a écrit : La forme qu'elle a pris cette révolte est multiforme mais elle correspond au niveau de conscience des personnes qui se revoltent. Vous accentuez les cotés négatifs et faisant un croche patte à toute logique, vous dites, tout ça est purement négatif, nous est étranger, ce n'est pas la revolte comme nous la concevons; c'est des voyous.

Je souligne l'autre coté, que je pense est plus important; c'est à dire tout ce qu'une revolte apporte à la société dans son ensemble et au mouvement des travailleurs en particulier.

Vous oppossez à cela les manoeuvres de la droite...je trouve que bien qu'elles existent (et que j'ai traité de montrer; que je m'efforce dans mon travail de montrer que le coup sera dirigé avant tout contre tous les travailleurs) elles sont aussi inévitables que l'apparition du soleil et qu'on ne peut pas se cacher derrière cela.
La droite joue son role; et elle le joue avec la complicité des autres parties de gauche; mais ce qui est grave est de mettre l'accent là où la droite met l'accent; sur les actes quui accompagnent la revolte; non pas sur les causes et les justes raisons de cette revolte.

On me donne maintes exemples de l'action des voyous; mais j'écoute maintes personnes; au moins celles que je peux toucher, qu'ils ont un autre discours. Ils justifient complètement cette explosion de violence, non pas par les destructions inévitables qu'elles entrainent, mais par la situation intolérable, impossible qu'on fait vivre à la jeuneusse immigré ou de souche immigré.

Que "l'action" est le fait des voyous? Il est aussi le fait des jeunes qui sont excédés par l'attitude de la police, qui ont accumulé trop de haine et qui trouvent un moment pour l'expulser. Cela devient presque thérapeutique. Comment me mettre dans la meme position de ceux dont je sens la haine contre ces personnes, personnes qui me sont proches rien que du fait que je connais ( et poutant bien moins peut-être) ce que c'est d'être regardé comme on est regardé?. Des exemples je pourrais aligner des tonnes; et pourtant, je repete, je suis incomparablement mieux loti qu'un magrebin ou un noir.

Tous les immigrés avec qui j'ai pu discuter, tous, comprenent parfaitement cette revolte et je vous passe leurs commentaires quand il sont entre eux. Face à cette réalité et à ce constat, je suis solidaire de ce qui resultera de cette révolte. Et j'ai confiance que ce ne sera pas que la réaction. Des mouvements de la sorte, la réaction de l'opinion publique, sont propres d'une situation comme celle qui est en train de finir. Mais, dans les jours et les mois qui vienent, les gens reflechiront (reflexion induite par la revolte) et loin de passer à droite, ils verront dans cette revolte la forme de leurs propres luttes.

Je n'ai jamais vu de revolte qui profite à long terme à la droite. Si aujourd'hui il peut avoir une réaction vers la droite ( ce n'est pas ce que je constate au travail, les gens meme s'ils sont enmerdés par la casse, ils savent qu'on a fait une situation injustice aux immigrés et il suffit de le rappeler pour qu'on puisse discuter au moins) avec le trancours du temps, à plus courte écheance que longue les gens comprendront; et cela parce que ceci n'est qu'un préambule des attaques d'une ampleur très importante contre les travailleurs, la santé publique, l'éducation publique, les chomeurs etc. qui vont se faire jour du fait de la position très inconfortable, de la nécessité impérieuse du capitalisme français.

Pour ceux qui sont à cheval, je vous recommande de vous attacher fermement à la selle; parce que je crois qu'on va galoper. Ou on va s'écraser. Hélas,et vu les réactions jusqu'à maintenant, je crians que la deuxième option soit le résultat de tout ça. Il se peut meme que les memes revoltés passent au service de la réaction, mais de cela il n'y aura qu'à s'en prendre à soi meme. On ne reste pas à coté des évennements qui intéressent la frange la plus pauvre et exploité des travailleurs et chomeurs sans passer prendre la facture.
Assez d'accord avec Caupo, tout en étant moins optimiste.

Autour de moi aussi les individus d'origine immigrée ne sont pas défavorables aux types qui brûlent les voitures.
Chez eux il y a le sentiment justifié qu'ils sont de plus en plus rejetés, même quand ils ont un taf.

Donc, sans approuver forcément les formes de l'explosion, ils la comprennent et tiennent la politique depuis des années comme principale responsable.
Et la personnification de cette politique anti-immigrés c'est bien sur Sarkozy. Le karcher revient sans arrêt dans les discussions.
Et aussi lepen au 2ème tour qui n'est pas oublié.

Tout cela se fait dans un contexte de plus en plus étouffant :
- Augmentation régulière de l'extreme droite
- Politique anti immigrée de plus en plus marquée
- Explosion des bavures
- Difficultés à trouver un job stable, voire un job tout court
- Difficultés croissantes à trouver un logement, même quand on travaille
- Baisse des subventions aux assos de quartiers (c'est impressionnant, le nombre d'asssos qui ferment ou qui limitent leurs activités ces derniers temps)

Bien sur c'est le lot de beaucoup de travailleurs... mais pour ceux qui ne sont visiblement pas des descendants des gaulois c'est beaucoup plus marqué.


Alors quoi?
On se contente de dire que ceux qui brulent des voitures sont des voyous sexistes manipulés par des caïds et qu'ils font le jeu de LePen?
C'est un peu court je trouve.
logan
 
Message(s) : 440
Inscription : 23 Fév 2004, 13:47

Message par shadoko » 10 Nov 2005, 08:55

a écrit :
Alors quoi?
On se contente de dire que ceux qui brulent des voitures sont des voyous sexistes manipulés par des caïds et qu'ils font le jeu de LePen?
C'est un peu court je trouve.

Je ne comprends pas à qui tu t'adresses, Logan. Qui est ce "on"? J'ai l'impression qu'aucun intervenant ne minimise les causes sociales de ces émeutes. Personne ne "se contente de etc...". J'ai un peu de mal à voir la finalité de ton propos, là.
shadoko
 
Message(s) : 2
Inscription : 17 Juin 2004, 19:35

Message par ianovka » 10 Nov 2005, 11:31

a écrit :COMMUNIQUE de l’Union Départementale CGT du Rhône




Les graves événements survenus ces derniers jours sur le réseau TCL remettent en cause la sécurité des traminots et des usagers.

Ce sont les populations démunies qui en subissent le plus les conséquences.

La responsabilité de cette situation incombe aux politiques menées depuis des années qui ont abouti à exclure plus de 5 millions de personnes de l’accès à un véritable emploi.

L’UD CGT du Rhône condamne de tels actes.

Sur tout le réseau TCL, du 10 au 13 Novembre 2005, le service ne sera plus assuré après 19h00.

Dans la mesure où la sécurité des salariés et des usagers des TCL  n’est plus assurée, l’UD CGT du Rhône soutient les traminots dans leurs négociations avec la direction pour assurer dans les meilleures conditions possibles la continuité du service public sur tout le territoire du Grand Lyon.


Fait à Lyon le 9 Novembre 2005.
"Le capital est une force internationale. Il faut, pour la vaincre, l'union internationale, la fraternité internationale des ouvriers." Lénine
Avatar de l’utilisateur
ianovka
 
Message(s) : 174
Inscription : 30 Août 2002, 11:30

Message par Puig Antich » 10 Nov 2005, 13:44

a écrit :Réagissons !

Les causes des événements récents
20 ans de chômage et de pauvreté de masse, le délabrement des cités ouvrières, le racisme quotidien à l'embauche, pour l'accés au logement, l'arbitraire policier, les rafles d'étrangers sans-papiers ; les provocations, les insultes, du ministre de l'intérieur Sarkozy, « tous ces gens là », « la racaille » à « nettoyer au Karcher » ; et la mort de deux jeunes fuyant la police : voilà les causes, non exhaustives, des émeutes, des incendies, qui se déroulent actuellement dans les banlieues françaises.

Certes, ces événements peuvent être exploités par une minorité pour s'attaquer aux personnes et à des biens publics utiles, et les provocations sont nombreuses, provenant d'origines diverses. Mais si l'on s'étonne beaucoup, pour les condamner, des violences visibles, on parle moins de la violence si quotidienne et banale qu'elle en devient invisible : celle du béton, du racisme, de l'exploitation, des ghettos sociaux et de la précarité galopante.  Et la violence brute, refoulée, qui se nourrit de tant d'oppressions et de brutalités, pourquoi s'étonner de son impolitesse, de son caractère souvent antisocial, lorsqu'elle éclate ?

Le couvre-feu... et le reste
Le couvre-feu favorise les arrestations systématiques et indiscriminées, les contrôles d'identité humiliants, telles qu'ils se pratiquent depuis les commencements des événements. Il est pratiquement ingérable et revient à aggraver la situation.

Mais si il est attentatoire en lui-même aux libertés publiques les plus fondamentales, ce couvre-feu, qui s'appuie sur la loi 55 – 385 réactivée pour l'occasion, est aussi le cache-sexe de toutes une séries de mesures lourdes de menaces pour les libertés. Votée aux commencements de la guerre d'Algérie, cette période sombre où régnaient en maîtres les tortionnaires colonialistes, les rafles, et où la police a massacré en masse à Paris même, cette loi est en elle-même une incitation à l'émeute.

Interdiction de réunions publiques, fermeture de salles de spectacle, interdiction de séjour dans certaines zones de toute personne «cherchant à entraver, de quelque manière que ce soit, l'action des pouvoirs publics», contrôle de la presse et des publications, possibilité de saisir la juridiction militaire pour des crimes ou délits civils, sont désormais possibles sur simple décision gouvernementale ou préfectorale. Tout cela raisonne comme un défi pour tous ceux qui s'aviseraient de vouloir changer cette société pourrie, ou tout simplement de revendiquer une éducation potable, des emplois et un salaire décent, comme l'ont fait les lycéens contre qui le gouvernement a fait donner les CRS, ou les marins de la SNCM et les postiers de Begles, à qui il a envoyé le GIGN.

La « réponse sociale » du gouvernement
Pour couvrir son offensive répressive sous des allures charitables, Villepin et sa bande disent vouloir donner de l'argent aux associations des quartiers, mais des sommes dérisoires, et ils n'ont pas tenu les promesses déjà faites à cet égard précédemment. Mais ses mesures phares en matière sociale, c'est d'augmenter les bourses au mérite, favorisant l'élitisme, et d'envoyer dès quatorze ans les enfants et les jeunes se faire exploiter dans des travaux pénibles qui ne seront pas rénumérés. Il s'agit en vérité d'une offensive contre l'instruction des classes populaires, et de donner gratuitement de la main d'oeuvre à un patronat qui licencie par ailleurs à tour de bras.

L'urgence : mobilisation dans l'unité !
Nous devons refuser les amalgames. Refuser les provocations. Braver l'état d'urgence. Pour donner une issue positive à la crise, nous devons nous mobiliser massivement. Etudiants comme lycéens, jeunes apprentis ou chômeurs, quelles que soient nos origines, notre sexe, que nous ayons ou non des papiers, nos intérêts sont les mêmes. C'est dans ces moments là qu'il est important de le clamer haut et fort, et de le montrer par des puissantes démonstrations de masse. Si il ne se passe rien, une période dure risque de s'ouvrir, où nos conditions sociales et nos libertés se dégraderont à une vitesse record.


Premier jet d'un tract "unitaire" pour la fac, qui n'a pas été encore rediscuté. Qu'en pensez vous ?
Puig Antich
 
Message(s) : 0
Inscription : 25 Nov 2004, 02:02

PrécédentSuivant

Retour vers Politique française

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : conformistepote et 4 invité(s)