Le 47ème congrés de la CGT

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par stef » 28 Mars 2003, 23:42

Pipeau !

Depuis deux mois les tkystes de CpS interviennent avec acharnement sur la ligne : Défense du code des pensions des fonctionnaires ! Non à toute remise de nos acquis ! Dirigeants syndicaux : rompez avec le gouvernement, quittez les négociations de Fillon !

Malgré nos forces limitées, nous avons eu des résultats réels sur cette ligne.
Je suis incapable de citer le moindre exemple concernat la LCR. Pour LO : Danfoss....

Comme je ne crois pas que les militants LO ou LCR soient tous des incapables, je ne peux en déduire autre chose que le fait qu'ils ne se sont pas réellement battus.


Les suppléments d'entreprise de Pelon cités dans le thread sur l'Irak sont d'ailleurs révélateurs. Il y est question des retraites, pas du boycott des négociations...

Quant au travail "à la base", tu es suffisemment expérimenté - comme moi - pour savoir ce que valent ces arguments.
stef
 
Message(s) : 0
Inscription : 15 Oct 2002, 11:50

Message par pelon » 31 Mars 2003, 15:31

a écrit :mercredi 26 mars 2003, 16h22

      Vifs débats au congrès de la CGT qui tourne le dos à l'unanimisme

                     MONTPELLIER (AFP) - La CGT a tourné le dos à sa culture de l'unanimisme à l'occasion du
                     congrès de Montpellier où le vote du rapport d'activité a cristallisé des inquiétudes et oppositions
                     suscitées par les options de la direction au sein d'une frange non négligeable des congressistes.

                     Le score de 75% obtenu par le rapport contraste avec ceux des précédents congrès: 91,04% en
                     1999 à Strasbourg, 95,7% en 1995 à Montreuil.

      Reflet de la "période agitée" que traverse la centrale, selon Maryse Dumas, secrétaire confédérale, cette situation exprime
      la fin d'une certaine culture unanimiste qui empêchait auparavant les oppositions d'être traduites en votes.

      "Les pratiques ont un peu changé", analyse Sophie Beroud, maître de conférence à l'IEP, spécialiste des syndicats. En
      effet, la direction, dans un souci de transparence, a innové en suscitant d'emblée le vote sur les grands axes de la stratégie
      de la centrale, alors que par le passé il n'intervenait qu'au terme du congrès.

      Mme Beroud met en avant "une pluralité de facteurs" susceptibles d'expliquer le résultat du vote.

      "Il y a des inquiétudes à la base et les délégués n'y ont pas trouvé de réponses en raison du caractère un peu sommaire du
      rapport d'activité", fait-elle valoir, relevant notamment l'importance de l'abstention (12,99% contre 5,98% en 1999 et 3,3 en
      1995).

      "La façon dont le débat a été conduit sur le rapport d'activité, avec seulement une vingtaine d'interventions et une réponse
      indigente" de la direction a pu renforcer cette inquiétude et peser sur l'ampleur de l'approbation, ajoute Mme Beroud.

      Les non au rapport d'activité ont pu également émaner de fédérations et organisations affichant plus clairement leur
      opposition à la ligne confédérale, comme la fédération de l'agroalimentaire, celle des travailleurs de l'Etat et une partie de
      la fédération de la métallurgie.

      Surfant sur l'inquiétude latente d'une partie des délégués, une autre frange d'oppositionnels ont pu enfin appuyer leurs
      critiques à l'égard de la direction.

      Des membres du parti des Travailleurs ou de Lutte ouvrière ont ainsi profité de la brèche pour mener une contestation ouverte, visant notamment la participation
      de la CGT au comité intersyndical d'épargne salariale (CIES) ou le rôle de la Confédération européenne des syndicats (CES) dont la CGT fait désormais partie.

      "Le but des militants du parti des Travailleurs est d'arriver à ce qu'il y ait quelque chose qui ne passe pas à ce congrès, afin de ternir l'action de Bernard
      Thibault", selon Mme Béroud.

      Reste à savoir si une majorité peut épouser une telle démarche. Selon René Mouriaux, également spécialiste du monde syndical et observateur attentif des
      débats, le congrès "peut voter contre une des résolutions soumises au vote mais seulement à la condition de ne pas se sentir manipulée à des fins purement
      politiques".
pelon
 
Message(s) : 33
Inscription : 30 Août 2002, 10:35

Message par pelon » 31 Mars 2003, 15:35

a écrit :
Le congrès de la CGT

Bien plus que les résolutions proposées à la discussion au 47ème congrès de la CGT, qui vient de s'ouvrir à Montpellier, ce qui est au coeur du débat reste -mais ce n'est pas d'aujourd'hui- le positionnement de la
confédération.

Ce congrès va se traduire malheureusement par un pas supplémentaire vers la transformation de la CGT en syndicat dit de "concertation" ou de "proposition", comme ses dirigeants en affichent depuis des années
l'ambition. Il marquera un peu plus la rupture avec son image de syndicat de lutte, considéré tel par encore nombre de ses militants et de ses sympathisants mais aussi par les patrons qui voient en lui un syndicat différent,
moins accommodant. Une partie de l'appareil et les dirigeants cégétistes ne ménagent pas leurs efforts pour rompre avec cette image. Dans le même esprit, ils multiplient les gestes afin de montrer leur volonté de refus de
l'inféodation à des partis politiques, en particulier au PCF.

Ces deux préoccupations traduisent le désir des dirigeants cégétistes d'obtenir le label de syndicat "comme les autres", afin d'être admis sans réticence au rang que ce que l'on appelle les partenaires sociaux dans le plein
sens que l'on donne au terme de partenaires (organisations patronales et syndicales) avec comme arbitre le gouvernement.

Bernard Thibaut et les tenants de cette transformation expliquent qu'il faut que le syndicat sache s'adapter, qu'il soit en quelque sorte le reflet du salariat dans son ensemble, et qu'il abandonne l'ambition de se vouloir une
avant-garde. Il devrait donc se cantonner au terrain qui lui est dévolu, celui des luttes pour l'amélioration du sort des salariés, celui de la lutte économique.

On nous dit qu'il faut privilégier la concertation à l'affrontement. Derrière une telle proposition qui semble relever du bon sens, il y a une mystification. Car la concertation dont on nous parle ne se fait pas à armes égales,
entre les salariés d'une part et d'autre part les patrons et des gouvernements à leur service, parfois de façon affichée comme l'actuel gouvernement Raffarin, parfois de façon moins visible comme le gouvernement de la
gauche plurielle.

Ce qui permet aux salariés de se défendre, d'obtenir par exemple que l'on mette un coup d'arrêt aux prochaines attaques qui se préparent contre les retraites, ce n'est pas tant de pouvoir disposer de bons avocats à
opposer à ceux des patrons et du gouvernement. C'est de disposer d'un rapport de forces, qui fasse hésiter le patronat et impose au gouvernement de remiser ses projets. La concertation est un leurre quand l'un des
interlocuteurs dispose du pouvoir économique. C'est cette réalité-là que les dirigeants de la CGT veulent gommer, en prétendant paradoxalement mieux coller à la réalité.

Autre piège, celui qui consiste à opposer l'action syndicale à l'action politique. Les patrons ne s'embarrassent pas de telles précautions. Ils savent intervenir sur le terrain politique. Il n'est qu'à voir le nombre de patrons,
d'avocats d'affaires, qui siègent dans les assemblées, sans compter les patrons que l'on retrouve dans les cabinets ministériels, et qui ont leurs entrées dans les ministères. Seuls les travailleurs, en s'organisant politiquement,
s'interdiraient donc ce que les patrons s'autorisent!

En fait c'est une escroquerie que de contribuer à cultiver les préjugés contre la politique au sein du monde du travail, sous le prétexte que la CGT a été longtemps la "courroie de transmission" du PCF dans la classe
ouvrière. Que les militants de la CGT soient aussi des militants politiques, ce n'est pas cela qui est contestable mais cette politique elle-même, quand par exemple elle a transformé les militants de la CGT en propagandistes des
mesures des gouvernements socialistes, expliquant aux travailleurs que les lois Aubry, par exemple, représentaient une avancée formidable.

On peut aussi reprocher les agissements de ces militants du PCF, qui ont utilisé leur prépondérance au sein de la CGT pour juguler toute vie démocratique, qui seule peut vivifier la vie syndicale. Mais si cette attitude a
découlé de l'existence d'une fraction majoritaire, qui faisait la loi, il n'est pas certain que le nouveau cours incarné par Thibault contribue à ré-instaurer cette vie démocratique. D'ailleurs une telle vie démocratique n'existe
pas plus au sein d'autres confédérations, telle la CFDT.

Il est sans doute plus facile de gommer la lutte de classes des statuts et des discours que de la supprimer de la réalité. Il est sans doute facile d'aller dans le sens des préjugés dominants et d'ajouter son discours à ceux qui
professent que la politique serait réservée aux spécialistes. Mais la politique nous rattrape, y compris à l'usine, dans les bureaux, sur les lieux de travail.

Ceux qui s'opposent au cours majoritaire et qui contestent l'évolution de leur syndicat vers l'abandon d'une position de classe, ne sont que 13% au congrès de Montpellier, (en nette augmentation cependant). Mais ils sont
sans doute plus nombreux dans les entreprises, où l'on vit la réalité de la lutte de classes, là où l'on subit les effets de la politique patronale et gouvernementale. Et il faut agir pour que ce courant se renforce.

Jean-Pierre VIAL

Lutte Ouvrière n°1808 du 28 mars 2003
pelon
 
Message(s) : 33
Inscription : 30 Août 2002, 10:35

Précédent

Retour vers Politique française

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 2 invité(s)