Bon, un article un peu étonnant avec une humour particulier :
a écrit :
Une nouvelle percée technologique : la transplantation politique
Par Schlomoh Brodowicz pour Guysen Israël News
7 décembre 2005 01:00
Un vieux proverbe américain, du reste copieusement attesté par l’histoire, affirme que « la politique fait d’étranges compagnons de lit ». Force est de reconnaître que la cuisine politique israélienne vient de donner à cette vérité un relief indépassable.
Il y a encore à peine cinq ans, la seule conjecture qu’un Shimon Pérés pourrait faire une station de bus avec un Ariel Sharon aurait fait douter de la santé mentale de celui qui l’aurait émise. On savait l’art de Pérès de recycler ses échecs mais il faut tout de même saluer ici le tour de force.
Alors, si j’ai bien décrypté, deux personnalités politiques quittent les partis respectifs auxquels elles doivent leurs vocations et leurs parcours, pour mettre leurs talents au service d’un nouveau parti – auquel l’une d’elles n’appartiendra pas – et abandonnent de ce fait sur le bas côté de la route leurs compagnons de toujours, lesquels trépignent de rage devant l’entourloupe.
S’il faut saluer les immenses progrès de la médecine dans le domaine de la transplantation d’organes, on aurait tout de même souhaité que les applications de ces techniques de pointe dans le domaine politique épargnent la terre promise.
Une telle percée dans le domaine de la politique transgénique ouvre des perspectives qui renvoient à leurs études les politologues les plus hardis. Songez donc aux applications qu’une telle innovation politico-culinaire peut inspirer, pour peu qu’on veuille en extrapoler le principe à d’autres latitudes.
Ainsi, Arlette Laguiller, lassée – on la comprendrait – de faire depuis des lustres, des pourcentages qui l’élèvent à peine au dessus de la bière, pourrait faire le service des aptitudes qu’elles croit se connaître à Nicolas Sarkozy, en interfaçant en son nom les masses laborieuses. Le pauvre Besancenot en serait fort marri, mais après tout, une banquière qui plaque un postier, ça c’est déjà vu.
Marie-George Buffet, qui doit venir armée dans son bunker du Colonel Fabien, tant celui-ci est devenu désert, pourrait former avec un Jack Lang ou quelque autre cacique décati du PS, un parti de gauche alternative au slogan accrocheur (« Socialistes de tout l’Hexagone, communiez-vous ! ») dont la seule matérialisation sur l’échiquier politique en bouleverserait la donne pour… allez, deux bonnes semaines. Un jumelage Bérézina-Solférino, ça n’est pas si saugrenu.
Mon cher maître Pierre Dac, n’aurait, j’en suis certain, pas hésité à proposer qu’on greffe le cœur d’un défunt de gauche à un patient de droite ou inversement et qu’à son réveil on l’interroge sur ses intentions de vote au prochain scrutin. On peut parier que des études statistiques poussées dans ce domaine, en faisant varier les donneurs et les receveurs en fonction de critères de comparaison rigoureux, seraient d’un puissant apport à la science et jetteraient même les fondations d’une nouvelle chaire dite de « chirurgie-politique » que maints universitaires réclament depuis longtemps avec une impatience qu’on leur sait gré d’avoir su contenir jusqu’à présent.
Et puisqu’on est dans l’hybride, on pourrait aller chercher l’œil qui regarde Caïn dans sa tombe et le greffer à Jean-Marie Le Pen, histoire de voir si le point de détail lui apparaît désormais avec un peu plus d’acuité.
Non, là je vais trop loin, c’est probablement sans espoir.
Reste que tout observateur aguerri du marigot politique israélien étant en droit de s’attendre à ce qu’un député du nouveau parti « Kadima » claque la porte de la formation dans un délai d’autant plus bref qu’il sera moins long – c’est à dire aussi vite que le nom du parti l’indique – on serait curieux de savoir vers quel horizon politique il se tournera. On lui suggérera alors peut-être de briguer un poste de trapéziste chez Barnum ou de contorsionniste à la Foire du trône. À moins que ses prédispositions pour le grand écart n’intéressent les chorégraphes.
Car vous l’avez compris, chers lecteurs, en modeste héritier, parmi d’autres, d’un Livre dans lequel D-ieu a ordonné – certes de façon allusive – « Vous ne vous diviserez pas en factions » (Deut. 14,1), et sans jamais abdiquer ma fidélité à Pierre Dac, je prends donc le parti… d’en rire.