La lutte contre les licenciements

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Friedrich » 01 Oct 2003, 13:09

CITATION (DAISY @ mercredi 1 octobre 2003, 11:12)Voilà qui m'interroge.

D'un côté les miltants de CPS considèrent le PS et le PC comme des partis ouvriers (dégénérés certes, mais ouvriers) et appellent de manière systématique à voter pour eux. D'un autres côté, lorqu'un de ces partis appel à manifester (pour des prétextes fallacieux certes), il ne faut pas se mêler à ces manifs car cela entretiendrait des illusions sur la politique de ces partis.

La tête me tourne... Mais comment font les miltants de CPS pour détourner les travailleurs des directions "traitres". En ne cherchant jamais à s'adesser à eux?

En appelant à voter pour ces partis, ils entretiennent les illusions que ceux-ci tentent de véhiculer (et des illusions sur l'importance du système électoral) et, en ne particiant aux manifestations avec leus mots d'ordre, ils abandonnent toutes idées de s'adresser aux militants combatifs qui pourraient, dans certains cas, être intéressés par une politique plus combative. Bref, ils abandonnent le combat contre les directions poltiques et syndicales avant même que celui-ci ait lieu. Ils refusent, que ce soit dans les manifs ou dans les élections, de proposer aux travailleurs et aux militants d'autres perspectives que celles proposées par le PS et le PC. Bref, par refus de se confronter aux directions de ces partis, ils mènent une politique, qui me semble, opportuniste.
[/quote]
Aller ou ne pas aller à une manifestation est une question tactique ca se discute selon qu'on considère qu'on va pouvoir faire entendre sa propre politiqueou non. Si on va pouvoir combattre la politique pourrie des appareils ou si on va entrer dans le jeu des appareils.

Mais j'aimerais revenir là-dessus "ils abandonnent toutes idées de s'adresser aux militants combatifs qui pourraient, dans certains cas, être intéressés par une politique plus combative. "

Le pb de la politique de la direction du PCF n'est pas qu'elle n'est pas assez combative... le problème est qu'elle mene une politique contre les intérêts des travailleurs.

Nuance ? Non ! Démarquation politique.

A partir de là. Il y a toute une différence entre dire au travailleurs "Du succès de la manifestation mesurée à l'aune de la mobilisation des travailleurs dépend la mise en échec des licenciements" discours classique de LO et dire "Nous allons aller à la manifestation pour dire PS, PCF retirez la loi de modernisation sociale et interdisez les licenciement".

Tu comprends bien qu'entre ces deux discours, il y en a un qui rentre dans le moule de la politique du PCF en rendant les travailleurs responsables de leur propre manque de combativité et l'autre qui le combat !

Quand à Barikad je répondrais, on fait toutes les manifs convoqués par les appareils syndicaux et alors ? On a gagné ? Le gouvernement a reculé ? Non ! Car les confédérations ont tenues et refusés d'appeler à la GG. Seule à même de faire reculer le gouvernement.

La seule chose dont on peut se féliciter du mouvment de mai-juin ce n'est pas du "niveau de mobilisation", il était prévisible. Vous croyiez que les fonctionnaires allaient se laisser tondre sans réagir ? Non. Mais on peut se féliciter que nombreux sont ceux parmi l'avant-garde des manifestants qui ont compris que la politique du gouvernement ne serait pas stoppée sans briser l'obstacle des directions syndicales.
Friedrich
 
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Message par pelon » 01 Oct 2003, 15:16

Ah, si la seule raison pour laquelle les travailleurs du privé ne s'étaient pas mis en grève était la politique des directions syndicales, nous serions dans une période extrèmement favorable.
Mais ce n'est pas en essayant de faire voter l'Union FO des Travailleurs des Voitures à Bras (section de Mende/ Lozère) pour faire pression sur l'union départementale et éventuellent la fédération du même secteur que nous ferions avancer le schmilblic.
Note : Je n'ai rien contre les travailleurs de la noble corporation ni pour sa section FO. :hinhin:
pelon
 
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Message par stef » 01 Oct 2003, 15:28

Pelon serait-il encore en train de nous chanter que les travailleurs ont le sort qu'ils méritent - notamment les syndiqués FO de Lozère ?
:D :headonwall: :06:
stef
 
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Message par pelon » 01 Oct 2003, 15:45

CITATION (stef @ mercredi 1 octobre 2003, 16:28)Pelon serait-il encore en train de nous chanter que les travailleurs ont le sort qu'ils méritent  - notamment les syndiqués FO de Lozère ?
:D  :wall:  :down:[/quote]
C'est une bien curieuse manière de poser le problème pour un militant...

En gros, pour toi, soit les travailleurs, qui sont toujours prêts à monter au créneau contre le bourgeoisie bien sur, sont trahis par les directions réformistes, soit "ils n'ont que le sort qu'ils méritent"???

Penser que dans l'histoire du mouvement ouvrier, il y a des périodes de montée des luttes et des périodes de recul, ça équivaut à dire que dans les périodes de recul, "les travailleurs n'ont que ce qu'ils méritent"?

Mettre un signe d'égalité entre "les travailleurs ne se sont pas mis en grève" et "les travailleurs ont le sort qu'ils méritent", ce n'est pas d'un militant ouvrier communiste, mais d'un petit-bourgeois aigri et démoralisé. Et cela me surprend quand même venant de toi...

Ben oui, même si à l'échelle historique, "la crise de l'humanité, c'est la crise de la direction révolutionnaire du prolétariat", il n'empèche que la classe ouvrière a une combativité variable. Quand elle subit des défaites, elle a le moral dans les chaussettes, et même si tous les travailleurs voient bien que la situation se dégrade d'année en année, bien peu croient aujourd'hui qu'ils ont la force d'inverser la tendance.

Tu penses que cela doit nous faire arrêter de militer ("ils le méritent")? C'est être bien peu confiant dans l'avenir et dans les capacités du prolétariat à relever la tête. Mais pour cela, il faut une vision à long termee et ne pas avoir peur de regarder la réalité en face, y compris dans les périodes de recul. Et ne pas employer la théorie du complot pour se remonter le moral.



(je suis désolé Wolf, j'ai pas réussi à caser le mot "programme", mon intervention te paraitra bien peu politique)
pelon
 
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Message par pelon » 01 Oct 2003, 15:49

pour éviter les polémiques malintentionnées, je suis obligé de m'empresser d'ajouter que bien sur, le jour où la classe ouvrière retrouvera le chemin des luttes, les organisations réformistes mettront tout leur poids dans la balance pour limiter les luttes et leur mettre des batons dans les rues.
pelon
 
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Message par stef » 01 Oct 2003, 16:26

Et tout ceci ne veut pas dire que la combattivité ouvrière est constante.

Cela veut dire qu'elle se heurte en permanence à la politique des directions - qui se hâtent de tout faire pour qu'elle retombe. C'est en ce sens que "la crise de direction se réduit à la crise de direction révolutionnaire", bref que c'est ça - pas autre chose - l'obstacle.

Maintenant, il faut quand même avoir un aveuglement incroyable pour ne pas considérer qu'en mai-juin toutes les conditions étaient réunies pour la grève générale - ces manifs monstres, c'était du à l'approche de la canicule, ss doute ? Toutes les conditions étaient réunies sauf une : la politique des directions.

Et ça, ça implique une certaine politique.
stef
 
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Message par pelon » 01 Oct 2003, 16:29

CITATION (stef @ mercredi 1 octobre 2003, 16:28)Pelon serait-il encore en train de nous chanter que les travailleurs ont le sort qu'ils méritent  - notamment les syndiqués FO de Lozère ?
:D   :headonwall:   :06: [/quote]
Non, Pelon ne considère pas que la pression sur l' Union FO des Travailleurs des Voitures à Bras (UTVB) est le passage obligé pour mobiliser les travailleurs. Pelon pense que les travailleurs peuvent s'organiser indépendamment des bureaucraties syndicales si ces dernières ne répondent pas à leur volonté de lutte.
Et quand il n'y a pas volonté de lutte Pelon ne fait la morale à personne et trouve des raisons dans la situation (comme le poids de chômage) et reste avec la classe ouvrière, quel que soit son niveau de conscience ou de combativité.
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Message par pelon » 01 Oct 2003, 16:42

CITATION (wolf @ mercredi 1 octobre 2003, 17:04)Et si vous n'avez pas été dans le coin, je vous rappelle:
Des centaines de milliers réunis en meeting à Marseille le 12 juin ont conspué Thibault qui disaitt - comme vous - que les travailleurs "ne sont pas prêts", qu'il faut "faire bouillir la marmite".
[/quote]
Je ne pense pas que tu trouveras dans aucune de nos interventions pendant le mouvement ce genre de chose.

C'est une chose que de dire aux grèvistes dans un meeting que "les travailleurs ne sont pas prêts", et c'en est une autres, après un mouvement, de se demander quel était le niveau de combativité, si les travailleurs étaient prêts à déborder les appareil pour faire aller le mouvement plus loin, dans quelle proportion. Ne mélange pas tout stp.

Pendant un mouvement, il faut bien entendu tenir un langage le plus ofensif possible: il faut étendre la grève, nous avons la force de faire reculer le gouvernement... Et nous sommes d'accord que Thibault est loin d'avoir tenu ce discours, ce n'est pas là le sujet du débat (relire la ldc de cet été).

Mais pour revenir au sujet du fil je m'étonne que des Trotskystes qui n'ont à la bouche que le mot de Front Unique pendant les élections n'essaient pas de faire en sorte que dans les MOBILISATIONS, les travailleurs rencontrent un succès.

Parce que imaginer, comme c'est en filigrane dans vos analyses, qu'une victoire électorale du PS va redonner le moral aux travailleurs! Et ne pas se dire que des manifestations réussies peuvent redonner envie de se battre à tout un tas de militants, y compris du PC, de la CGT...

Curieuse logique qui consiste à se placer sur le terrain des réformistes, le terrain électoral, mais à refuser d'être au coude à coude avec les militants dans les bagarres, mêmes partielles, même avec des arrières pensées de la part des directions.

Et je suis convaincu que malgré toutes tes citations hors contexte de :lenine: et :trotsky: , cette politique est une politique à la remorque des appareils réformistes puisqu'elle est fondamentalement la même: des prétextes pour ne pas amplifier des bagarres ("elle sert à couvrir ceci ou cela") et des prétextes pour ramener des voix à la gôche aux élections...

Une telle politique ne peut que tout embrouiller, et certainement pas à renforcer dans la tête des militants ouvriers que ce sont leurs luttes qui changeront les choses.


(pour faire bonne mesure, je rajoute que la lutte contre les licenciements, c'est avant tout une question de PROGRAMME. Ca veut rien dire mais ça fait joli. Personne n'a une citation appropriée?)
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