LO, un rouage dans le systeme en place ?

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Louis » 27 Jan 2003, 19:45

(Screw @ lundi 27 janvier 2003 à 18:50 a écrit :
a écrit :
Du fait de sa position et de sa composition, la petite bourgeoisie nouvelle est prédisposée à remplir une fonction d'avant-garde par rapport à l'ensemble de la petite bourgeoisie. Cet avant-gardisme, en même temps qu'il lui permet de se distinguer des autres fractions petites-bourgeoises, fait d'elle l'alliée naturelle tant au plan économique que politique de la bourgeoisie nouvelle «libérale» et technocratique (elle-même en lutte avec la bourgeoisie traditionnelle conservatrice, pour le monopole de la domination) qui lui fournit ses modèles (la petite bourgeoisie nouvelle recherche en tous domaines ce qui est aristocratique, «racé», «distingué», «raffiné», qui a «de la classe», c'est-à-dire qui est digne de la classe supérieure, etc.)
Son avant-gardisme systématique s'exprime tout particulièrement dans les luttes qui ont pour enjeu la définition d'un art de vivre (vie domestique et consommation, rapports entre les sexes et entre les générations, reproduction de la famille et de ses valeurs). Le nouvel art de vivre dont elle se fait le promoteur se caractérise par une éthique «libérationniste» et permissive (par opposition à la morale répressive de la petite bourgeoisie en déclin et l'ascétisme de la petite bourgeoisie de promotion) dont les principaux traits peuvent se résumer ainsi :
• Propension à l'adoption de toutes les stratégies de subversion hérétique, c'est-à-dire de subversion des hiérarchies établies dans le champ (par opposition à une subversion proprement révolutionnaire visant à briser la logique même du système). Cette disposition à l'hérésie, à la dénonciation de la prétention au monopole technocratique de la compétence (du directeur, du médecin, du psychiatre, du «mandarin», du [grand] chef, du détenteur de pouvoir[s] supérieur[s]) alimente un discours idéologique d'euphémisation de leur rôle social, destiné à leur permettre de vivre avec bonne conscience (très inégale, très ambiguë) la fonction objective d'encadrement, de contrôle, d'intégration et de manipulation douce des masses qu'ils sont amenés à remplir du fait de leur situation en porte-à-faux dans la structure sociale.
• Déculpabilisation du rapport au corps et de la sexualité ; substitution de la thérapeutique à l'éthique (le discours dominant fait largement référence à une sorte de vulgate psychologique à forte coloration psychanalytique dont l'un des thèmes favoris est celui de la «communication», de «l'ouverture», etc.)
• Volonté de distinction, d'apparaître comme «inclassable», qui va jusqu'au rejet de tout classement et à l'hostilité déclarée ou latente envers toute hiérarchie, tout appareil, toute institution, tout ce qui est considéré comme un obstacle ou un frein à 1'«épanouissement», à l'«éclatement», à l'exaltation spontanéiste des puissances du Moi, au rêve de vol social permettant d'échapper aux pesanteurs des structures.
• La propension à «psychologiser» les rapports sociaux, à tout ramener à la «relation», personnalise les expériences vécues («ça c'est mon problème») et tend par là-même à empêcher ces agents de «politiser» les problèmes, c'est-à-dire d'appréhender ces problèmes de façon impersonnelle comme des cas particuliers de situations génériques communes à toute une (fraction de) classe ; d'où la disposition de ces agents à substituer aux formes organisées et durables de la lutte collective différentes formes de pratiques «communautaires», «sauvages», «naturelles», qui visent à apporter à leurs problèmes personnels des palliatifs (souvent illusoires) plutôt que des solutions de fond.
• Cette humeur anti-institutionnelle (anti-mariage, anti-école, antipartis, anti-Etat, anti-science, etc.) a pour corollaire la prédilection pour tout ce qui peut être catalogué non-catalogable.
• Ne pouvant accéder, faute du capital économique, social et culturel correspondant, aux consommations de la bourgeoisie nouvelle, la petite bourgeoisie nouvelle fait une grande consommation de produits en simili (simili-cuir, simili-bois, simili-caviar, simili-croisière, faux biens de luxe, ouvrages de vulgarisation scientifique, historique, psychologique, etc.) qui ont donc l'apparence de légitimité des produits hautement consacrés, ou bien encore elle s'efforce par des stratégies de «découverte» et de «restauration» de faire légitimer des produits et des pratiques «marginaux», «exclus», «underground» (produits régionaux, dialectes, méthodes pédagogiques nouvelles, bandes dessinées, mystiques orientales, etc.).



* D 'après Pierre Bourdieu, La Distinction, Les éditions de Minuit, 1979.


citer bourdieu :bounce: a ce forum me semble extremement dangereux et te fait courir le risque d'etre traité de petit bourgeois semi intelectuel :headonwall: qui détourne les masses du veritable combat : la construction du parti révolutionnaire :hinhin:
Louis
 
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Message par emma-louise » 27 Jan 2003, 19:52

(LouisChristianRené @ lundi 27 janvier 2003 à 20:45 a écrit :
(Screw @ lundi 27 janvier 2003 à 18:50 a écrit :
a écrit :
Du fait de sa position et de sa composition, la petite bourgeoisie nouvelle est prédisposée à remplir une fonction d'avant-garde par rapport à l'ensemble de la petite bourgeoisie. Cet avant-gardisme, en même temps qu'il lui permet de se distinguer des autres fractions petites-bourgeoises, fait d'elle l'alliée naturelle tant au plan économique que politique de la bourgeoisie nouvelle «libérale» et technocratique (elle-même en lutte avec la bourgeoisie traditionnelle conservatrice, pour le monopole de la domination) qui lui fournit ses modèles (la petite bourgeoisie nouvelle recherche en tous domaines ce qui est aristocratique, «racé», «distingué», «raffiné», qui a «de la classe», c'est-à-dire qui est digne de la classe supérieure, etc.)
Son avant-gardisme systématique s'exprime tout particulièrement dans les luttes qui ont pour enjeu la définition d'un art de vivre (vie domestique et consommation, rapports entre les sexes et entre les générations, reproduction de la famille et de ses valeurs). Le nouvel art de vivre dont elle se fait le promoteur se caractérise par une éthique «libérationniste» et permissive (par opposition à la morale répressive de la petite bourgeoisie en déclin et l'ascétisme de la petite bourgeoisie de promotion) dont les principaux traits peuvent se résumer ainsi :
• Propension à l'adoption de toutes les stratégies de subversion hérétique, c'est-à-dire de subversion des hiérarchies établies dans le champ (par opposition à une subversion proprement révolutionnaire visant à briser la logique même du système). Cette disposition à l'hérésie, à la dénonciation de la prétention au monopole technocratique de la compétence (du directeur, du médecin, du psychiatre, du «mandarin», du [grand] chef, du détenteur de pouvoir[s] supérieur[s]) alimente un discours idéologique d'euphémisation de leur rôle social, destiné à leur permettre de vivre avec bonne conscience (très inégale, très ambiguë) la fonction objective d'encadrement, de contrôle, d'intégration et de manipulation douce des masses qu'ils sont amenés à remplir du fait de leur situation en porte-à-faux dans la structure sociale.
• Déculpabilisation du rapport au corps et de la sexualité ; substitution de la thérapeutique à l'éthique (le discours dominant fait largement référence à une sorte de vulgate psychologique à forte coloration psychanalytique dont l'un des thèmes favoris est celui de la «communication», de «l'ouverture», etc.)
• Volonté de distinction, d'apparaître comme «inclassable», qui va jusqu'au rejet de tout classement et à l'hostilité déclarée ou latente envers toute hiérarchie, tout appareil, toute institution, tout ce qui est considéré comme un obstacle ou un frein à 1'«épanouissement», à l'«éclatement», à l'exaltation spontanéiste des puissances du Moi, au rêve de vol social permettant d'échapper aux pesanteurs des structures.
• La propension à «psychologiser» les rapports sociaux, à tout ramener à la «relation», personnalise les expériences vécues («ça c'est mon problème») et tend par là-même à empêcher ces agents de «politiser» les problèmes, c'est-à-dire d'appréhender ces problèmes de façon impersonnelle comme des cas particuliers de situations génériques communes à toute une (fraction de) classe ; d'où la disposition de ces agents à substituer aux formes organisées et durables de la lutte collective différentes formes de pratiques «communautaires», «sauvages», «naturelles», qui visent à apporter à leurs problèmes personnels des palliatifs (souvent illusoires) plutôt que des solutions de fond.
• Cette humeur anti-institutionnelle (anti-mariage, anti-école, antipartis, anti-Etat, anti-science, etc.) a pour corollaire la prédilection pour tout ce qui peut être catalogué non-catalogable.
• Ne pouvant accéder, faute du capital économique, social et culturel correspondant, aux consommations de la bourgeoisie nouvelle, la petite bourgeoisie nouvelle fait une grande consommation de produits en simili (simili-cuir, simili-bois, simili-caviar, simili-croisière, faux biens de luxe, ouvrages de vulgarisation scientifique, historique, psychologique, etc.) qui ont donc l'apparence de légitimité des produits hautement consacrés, ou bien encore elle s'efforce par des stratégies de «découverte» et de «restauration» de faire légitimer des produits et des pratiques «marginaux», «exclus», «underground» (produits régionaux, dialectes, méthodes pédagogiques nouvelles, bandes dessinées, mystiques orientales, etc.).



* D 'après Pierre Bourdieu, La Distinction, Les éditions de Minuit, 1979.


citer bourdieu :roll:
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Message par Louis » 27 Jan 2003, 19:55

(wolf @ lundi 27 janvier 2003 à 18:20 a écrit :
a écrit :LO qui n'est pas un centre de loisir


Nnnnnnon. :cry:

Et lcr n'est pas gentil organisateur, alors?

je suis effondré :roll:

"Emotional kid" est fâché avec la télé, on dirait?

Sérieux: sans organisation, emokid n'aurait jamais entendu parler de LO ni d'Arlette, ce forum n'existerait pas, et il ne pourrait pas dire que ça ne sert à rien d'être organisé. Ce qui serait quand même une perte innappréciable.

Plus sérieux encore: pour être vraiment indépendant, il faut, non pas refuser d'être organisé, mais refuser toute subvention d'Etat (en tout cas intégrée à son budget de fonctionnement ). J'espère que c'est le cas de LO, comme ca l'est du PT, mais pas de la LCR...

Mon cher wolf, je serais assez d'accord pour qu'on ouvre un post a part sur la question du fiancement des parti révolutionnaires

a écrit :refuser toute subvention d'Etat (en tout cas intégrée à son budget de fonctionnement ). J'espère que c'est le cas de LO, comme ca l'est du PT, mais pas de la LCR...


je suis au regret de te détromper, mais les camarades de lo touchent comme nous les "subventions" qui résultent de nos résultats aux élections Quand au pt, il est vrai qu'il a renoncé a ces subventions, mais personnelement je trouve que certaines de ses méthodes (qui l'ont conduit devant les tribunaux) sont largement plus condamnable que ce que nous faisons du point de vue de l'éthique révolutionnaire Maintenant, je n'ai pas outre mesure l'envie de polémiquer sur cela : si tu veux, discutons en en privé !
Louis
 
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Message par Screw » 27 Jan 2003, 19:58

Screw
 
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Message par Louis » 27 Jan 2003, 20:32

ben c'est parce que je m'occupe de mon gosse en meme temps que je répond a ce forum :bounce:


Et que ce petit monstre est en train de chialer ce qui nuit a ma conscience de classe (doit y'avoir qq chose dans Bourdieu la dedans) :ph34r:
Louis
 
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Message par emman » 27 Jan 2003, 20:36

(rojo @ lundi 27 janvier 2003 à 18:54 a écrit :Ma signature :

"La bourgeoisie n'a pas seulement forgé les armes qui la mettront à mort, elle a produit aussi les hommes qui manieront ces armes" est de Karl Marx.

C'est ce que je voulais dire ! J'aurais pas du retirer les avatars et les signatures dans ma config du forum... :halalala:
emman
 
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Message par Weltron » 27 Jan 2003, 23:09

a écrit :il voulait dire par là qu'il refusait de prendre la place de maitre à penser que les mouvements comme le votre lui ont donné par la suite. en gros qu'il refusait que l'on parle de "marxisme"

OK, c'est plus clair. Maintenant, ne crois-tu pas qu'on puisse être marxiste sans idéaliser le personnage ? Si certains aujourd'hui se disent marxistes, c'est parce qu'ils veulent défendre une certaine analyse de la société, analyse leur permettant de la transformer (la société). Cela ne veut pas dire qu'ils vouent un culte à Marx.
Seulement, dès qu'on essaye d'être présent sur le terrain des luttes théoriques, il est normal d'affirmer qu'on appartient à telle ou telle école de pensée, qu'on a telles ou telles opinions. Et il est bien plus facile et rapide de se déclarer marxiste que de résumer à chaque fois toute la théorie de Marx sans le citer, je pense que tu en conviendras ...

Maintenant, tu ne m'as pas répondu sur les méthodes à appliquer selon toi pour faire changer les choses ?
Weltron
 
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Message par manu31 » 28 Jan 2003, 00:30

(emokid @ lundi 27 janvier 2003 à 18:05 a écrit :Non mais j'ai lu quelques bouquins à teneur de 75% de Marx (cf "la societé du spectacle")

:D

C'est quoi un bouquin à 15, 30, 50, 75% de marxisme? Tu peux m'expliquer?

Tu crois que Marx se tuait à écrire le Capital à Londres alors que sa famille crevait de faim pour alimenter tes spéculations foireuses? Il pouvait très bien se recycler comme chroniqueur dans le premier journal bourgeois venu. Et bien non, il a choisi d'écrire un bouquin que nul autre ne pouvait écrire, et sans lequel tu ne pourrais pas venir nous assommer de ton nombrilisme.
Il écrivait le Capital pour les ouvriers, ceux qui (selon ta vision méprisante) regardent TF1 et le foot. Pourquoi? Parce que ceux qui changeront la société, c'est eux et pas toi.
Quand Pinochet a fait son coup d'état, tu crois qu'il a fait quoi? Qu'il a fait brûler les bouquins de Debord, Vaneigem &Co? Il a envoyé les avions de chasse bombarder les quartiers populaires, là où les travailleurs avaient mis en place des "cordones" pour faire tourner les usines sans les patrons. Les calembredaines autonomistes et autres, ça faisait pas peur à grand monde là-bas! Si les gens avaient été moins organisés, la bourgeoisie s'en serait frotté les mains.

Les gens comme toi, qui refusent de s'organiser et qui méprisent les "fans de" quelqu'un, ils sont comme les mecs bourrés qui croient que tout le monde a trop bu sauf eux. On en croise partout et ils se croient tous uniques, c'est même à çà qu'on les reconnaît. Alors, tes leçons...
manu31
 
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