a écrit :
Quand à l'Afghanistan, c'est bien plus tard ... la bureaucratie de l'époque de Khroutchev avait déjà déclenché le ralentissement d l'économie en URSS ... les années d'après les bureaucrates ont poursuivis cette politique ... la guerre en Afghanistan c'est la énième guerre de la bureaucratie sur le globe, la façon la plus radicale de détruire une partie des forces productives, des moyens de production, une façon radicale de ralentir l'économie en URSS et d'augmenter ses riches et son pouvoir
1) Tu prêtes vraiment à la bureaucratie des intentions machiavéliques ! Le ralentissement de la production n'est pas le fruit d'un complot de la bureaucratie mais essentiellement d'un changement de situation : échec du passage du développement extensif au développement intensif. La bureaucratie a au contraire, avec les réformes de Khroutchev, essayé d'apporter des solutions à ce ralentissement, à la baisse de la productivité et de la rentabilité du capital investi.
2) Non, la guerre d'Afghanistan n'est pas non plus le fruit d'un complot de la bureaucratie pour détruire des forces productives. Cette guerre est la conséquence, d'une part de la résistance du peuple afghan à tous les envahisseurs depuis des siècles, d'autre part elle a été envenimée par le soutien militaire très efficace des Etats-Unis aux forces hostiles à l'URSS. (Fameux soutien à Ben Laden, envoi massif de lance missiles permettant d'abattre les hélicos etc)
La guerre d'Afghanistan a joué un grand rôle dans l'effondrement de l'URSS.
a écrit : badou
Et je rajoute qu'il n'y ont jamais été par la suite. A l'époque de l'URSS il y avait moins de skin, de mafia, de bidonville, d'enfants drogués, d'exploitation, de chomage. Si la bureaucratie a mis fin à l'économie planifiée c'est qu'elle était un frein pour leur enrichissement, cela n'était pas l'intérêt du prolétariat. La fin de cette économie a amené un recul socio-économique inédit en période de paix
Tout cela existait déjà au moins depuis les années 80 sous Brejnev. Il suffit de se souvenir de l'affaire du coton ouzbek, dans laquelle était mouillé le gendre de Brejnev, pour comprendre que les mafias existaient depuis longtemps. Les drogués ? C'est la guerre d'Afghanistan qui a introduit massivement la drogue en URSS, comme pour la guerre du Vietnam aux Etats-Unis.
Tout cela existait - avec 30 % d'alcooliques ! Mais c'était dissimulé. Par exemple il était interdit de se déplacer d'une région à l'autre sans passeport intérieur et il y avait des dizaines voire de centaines de milliers de "sans papier" à Moscou, qui pouvait se faire renvoyer chez eux du jour au lendemain. Le changement de régime a mis tout cela au grand jour, mais ne l'a pas créé.
Quant au recul, il est réel, mais il y a eu d'autres reculs dans l'histoire tout aussi important ou plus importants, par exemple lors de la crise de 1929 quand la production a baissé de 50 % dans certains pays, ou plus récemment en Argentine par exemple.
Ce qu'il faut comprendre, c'est que cet effondrement consacre la défaite de l'économie russe exangue, arriérée, face à la concurrence des grandes puissances occidentales au travers de la course aux armements, que l'URSS ne pouvait plus suivre en dépit de son budget militaire monstrueux. Cette défaite sonne le glas de sillusions sur le développement fabuleux de l'URSS. L'ouverture au marché international a permis la destruction de forces productives archaiques par rapport au niveau général international.
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Une remarque sur la discussion.
Ca serait sympa de cesser de me soupçonner, voire de m'accuser carrément d'anti-communisme ! Les trotskystes ont été accusés d'anti-communisme par les staliniens pendant plus de 50 ans. Evitez de partir sur leurs traces.
Les propos les plus violents ont été tenus contre le régime stalinien par Trotsky, qui l'a comparé au régime nazi, auquel il ressemblait sous bien des aspects. Trotsky a évoqué une dictature totalitaire (il a employé le mot), une des plus horribles de l'histoire de l'humanité. Certes il n'y avait pas de chambres à gaz dans les camps, aucune population n'a été l'objet d'une extermination systématique, mais il y avait tout de même des camps où l'espérance de vie était de l'ordre de un an. La durée de vie de sdétenus était calculé en fonction d eleur meilleure rentabilité, en s'inspirant de méthodes esclavagistes américains.
(Lire
Un monde à part de Gustav Herling, un des chefs d'oeuvre de la littérature concentrationnaire, pas du tout anti-communiste.)
A côté de cette critique féroce, une différence d'appréciation sur l'efficacité d ela planification, le rythme du développement et le caractère positif ou non de cette planification à l'échelle historique, c'est presque une divergence mineure ! Or certains ont tellement à coeur de défendre l'ex patrie du socialisme, qu'ils en arrivent à oublier cela et à idéaliser les conditions de vie de la population etc. Curieux phénomène psychologique pour des trotskystes, dont le courant n'a cessé de dénoncer les mensonges du stalinisme sur ces conditions de vie. Conditions de vie que Trotsky n'a jamais mises en avant pour justifier son analyse !