la réforme des universités

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Paingrillé » 03 Juil 2007, 13:19

:huh:

a écrit :Un cow boy dans un western disait : "on t'écoutera toujours mieux si tu demandes gentiment avec un revolver à la main, que si tu demandes gentiment, sans revolver".
En politique c'est quand même iun peu pareil, je pense. Il vaut mieux prendre le pouvoir d'abord et après on pourra demander gentiment à la bourgeoisie de faire ce qu'on lui dit. C 'est ca le bon sens.
hein?

a écrit :Tu proposes de l'emmener dans la salle télé pour lui changer les idées, et zoum, au dernier moment, tu tournes à droite vers le bloc opératoire.

Il va gueuler, le patient, et tu pourras toujours te brosser pour qu'il te fasse à nouveau confiance un jour ! 

Alors pourquoi y a toujours des gens qui votent socialo ? Ils ne sont pas encore complètement malades mentaux, je crois, ni masochistes non plus d’ailleurs. Il y a des gens qui croient en un changement sans être coco. La lutte ca sonne mal d’un point de vue individuel.Tout le monde a peur de perdre, si maigres qu’ils soient, ses pauvres petits intérêts non ? J’ai pas dit qu’il fallait renoncer à votre serment d’Hippocrate…mais de toute façon pour arriver au pouvoir vous allez pas faire une boucherie non plus, ce sera forcément lentement mais surement, dans la confiance, si vs ne voulez pas de violences trop pousséeees
Paingrillé
 
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Message par Gaby » 03 Juil 2007, 13:30

(Paingrillé @ mardi 3 juillet 2007 à 14:19 a écrit : Alors pourquoi y a toujours des gens qui votent socialo ? Ils ne sont pas encore complètement malades mentaux, je crois, ni masochistes non plus d’ailleurs. Il y a des gens qui croient en un changement sans être coco. La lutte ca sonne mal d’un point de vue individuel.Tout le monde  a peur de perdre, si maigres qu’ils soient, ses pauvres petits intérêts non ? J’ai pas dit qu’il fallait renoncer à votre serment d’Hippocrate…mais de toute façon pour arriver au pouvoir vous allez pas faire une boucherie non plus, ce sera forcément lentement mais surement, dans la confiance, si vs ne voulez pas de violences trop pousséeees

Parcequ'on ne libère pas quelqu'un malgré lui. L'émancipation des travailleurs sera leur propre fait, dit-on. Les communistes ne veulent pas d'un Etat pour la classe ouvrière, mais un Etat par la classe ouvrière. C'est un problème qu'a rencontré l'URSS après quelques années, des suites de la guerre civile et du contexte international quand ceux qui étaient peut-être les meilleurs éléments de la révolution sont allés mourir pour défendre leur Etat.

Ce qui est finalement le plus révolutionnaire, ce n'est pas seulement la prise du pouvoir d'un parti défendant honnêtement les intérêts du prolétariat... ce parti ne pourra pas le faire si au travail et ailleurs, les travailleurs ne s'organisent pas. Ce qui compte, c'est la création d'instances de décision locales et plus larges, des moyens de redistribuer la production, de répartir les logements, de discuter les problèmes politiques, etc.

De toute façon d'ici à ce que LO ait de grands résultats électoraux, ce sera déjà le signe d'une grande colère sociale, avec un mouvement d'ampleur.
Gaby
 
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Message par Paingrillé » 03 Juil 2007, 16:45

ce qui est bien avec toi, Gaby, c’est qu’une fois qu’on a fini de te lire on est forcément d’accord et en même temps on a l’impression d’avoir été agréablement balladé. :D
Paingrillé
 
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Message par Tom » 04 Juil 2007, 09:51

Tract unitaire toulousain:

a écrit :Retrait total de la loi d’autonomie !!!

Valérie Pécresse a présenté mercredi 27 juin une nouvelle version de la loi d'autonomie des universités. Alors que ce projet de loi avait rencontré, lors de sa première présentation, une opposition de la part de différents organisations, les modifications apportées ne peuvent que difficilement cacher les logiques de sélection et de mise en concurrence qui sous-tendent l'ensemble des réformes qui touchent l'enseignement supérieur de puis plusieurs années (LMD/ECTS, LOPRI, Pacte pour la recherche...). Cette loi, loin de régler les problèmes de conditions d'études ou de plein emploi, répond à des nécessités économiques et vise à favoriser les intérêts du patronat.
Nous sommes conscients, à l'image des différentes Assemblées Générales qui se sont mises en place dans plusieurs universités de France (Toulouse, Rouen, Pau, Bordeaux, Poitiers,Lille...), que les concessions faites par le gouvernement ont pour unique objectif de contenir toute tentative de contestation. Nous devons organiser une riposte d'envergure pour contrer l'ensemble ce projet de loi.
Ainsi l'autonomie financière des universités vise à transformer les présidents d'université en chefs d'entreprise qui doivent trouver les moyens de faire tourner leur fac. L'Etat donnera de moins en moins de subventions ce qui contraindra les présidents à aller quémander des fonds dans les entreprises privées. En effet, les liens public-privé seront renforcés au dépend d'un service public d'éducation de qualité.
Evidemment comme dans ce monde rien n'est gratuit, les entreprises qui investiront dans les filières chercheront la rentabilité. Une rentabilité difficilement mesurable en sociologie ou en philosophie par exemple. C'est pourquoi, a terme, nous pourrons voir naître à Toulouse par exemple, des " Licence Airbus " comme c'est déjà le cas à Clermont-Ferrand avec la "Licence Michelin ". Mais que vaudront nos diplômes ultra spécialisés à la première évolution du marché du travail.
En clair, ce projet de loi est un moyen d'adapter l'éducation aux besoins de l'économie locale.
Dans cette logique, le phénomène de concurrence entre les facs sera évident. Les bassins économiques vertueux abriteront des universités prestigieuses. Les autres par manque de moyens deviendront des lieux d'enseignement de seconde zone qui finiront leur formation à la Licence.
Parallèlement à la recherche de financement externe, n'ayons aucun doute sur le fait que les frais d'inscription vont augmenter de manière substantielle. En Allemagne, l'autonomie financière a eu des conséquences directes sur le portefeuille des éudiants. Ils ont vu leur frais
d'inscription augmenter de 1 500€ en 5 ans.
Avec ce système, on voit clairement la logique de sélection financière mise en œuvre sous ce projet d'autonomie.
De plus, les facs tenues par le devoir de réussite accentueront la sélection à l'entrée de la fac pour que celles-ci deviennent des pôles d'excellence. Seule la partie la plus aisée de la population aura accès à l'enseignement supérieur : un principe contraire aux missions du Service Public.
Malgré le semblant de recul sur la sélection à l'entrée du Master, ne nous leurrons pas, cette loi offre aux universités la possibilité d'organiser
elles-mêmes la sélection : par le biais des frais d'inscription ou en fermant les filières non rentables. De plus, la mise en place de " l'orientation active " (ou pré-sélection) dès la Terminale, constitue une véritable remise en cause d'un accès pour tous à l'enseignement supérieur.
Cette loi s'attaque aussi aux personnels de l'enseignement supérieur en remettant en cause leur statut de fonctionnaire. Les personnels ne dépendront plus du ministère mais de la fac dans laquelle ils travaillent. Elle fixera elle-même les salaires, les conditions de recrutement,le type de contrat… Le personnel n'aura plus une mission de service public mais devrons faire tourner une entreprise rentable, ce qui dégradera nos conditions d'études.

AGET FSE, JC, JCR, Sud Etudiant
Par la mobilisation, exigeons :
- Le Retrait total de la loi d'autonomie
- Un cadre national des diplômes
- Le Réinvestissement massif de l'Etat dans l'enseignement supérieur.
Tom
 
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Message par Paingrillé » 04 Juil 2007, 11:56

Extraits du discours de politique générale de François Fillon le 3 juillet 2007 :
a écrit :
[…]
L’énergie nationale ne trouverait qu’imparfaitement son accomplissement si elle devait être privée de son principal ressort : je veux parler de l’intelligence française.

L’immense cohorte de nos savants, biologistes, mathématiciens, philosophes, juristes, historiens qui firent notre rayonnement ne doit pas s’arrêter au seuil d’un siècle, où, précisément, le pouvoir de la matière grise dessinera notre avenir.

Toute notre tradition spirituelle, philosophique et scientifique, toute l’ambition républicaine, convergent vers la nécessaire réforme de nos universités.

Depuis vingt-cinq ans, c’est le statu quo institutionnel.
Résultat : depuis vingt-cinq ans, nos universités perdent des places dans les classements internationaux.
Depuis vingt-cinq ans nous subissons une démocratisation de l’enseignement supérieur, sans nous en donner les moyens.
Résultat : depuis vingt-cinq ans, faute de courage, nous acceptons la sélection par l’échec plutôt que par l’orientation et le mérite.
Depuis vingt-cinq ans, la recherche scientifique s’éloigne de l’université pour tenter d’échapper à sa perte d’influence et à son manque de réactivité.

Nous allons rebâtir l’université française.
Nous nous fixons un double objectif :
  - conduire 50 % de notre jeunesse à un diplôme de l’enseignement supérieur.
  - faire de nos universités de véritables pôles d’excellence.

Pour cela, leur gouvernance sera clarifiée et renforcée. Leur autonomie sera réelle. Leurs responsabilités financières et pédagogiques seront accrues. Elles disposeront librement de leur patrimoine.
Cette réforme décisive s’accompagnera d’une concertation de fond, dès à présent engagée, sur les conditions de vie et de travail des étudiants.

Il s’agit de lutter contre l’échec en première année de licence, de promouvoir l’excellence des masters, d’assurer l’insertion professionnelle des étudiants, de mettre à niveau les infrastructures existantes, de créer des campus avec des logements, des installations sportives, des bibliothèques modernes ouvertes le soir et le dimanche comme il en existe dans tous les pays développés.

La rénovation de l’université française est une priorité absolue de mon Gouvernement. Je vous proposerai d’y consacrer 5 milliards d’euros supplémentaires d’ici 2012.

L’accroissement de notre effort de recherche est indissociable de la réforme de l’université. Je ne serai pas de ceux qui sacrifieront la recherche fondamentale au prétexte qu’elle serait improductive à court terme, mais j’engagerai l’évolution nécessaire de nos grands organismes publics par une stricte évaluation des programmes.

Je crois tout aussi nécessaire l’accroissement de notre effort dans les entreprises. Une simplification radicale du crédit impôt recherche sera engagée. Globalement la part du PIB consacré à la recherche doit tendre vers les 3 % reconnus comme indispensables par tous les Européens.

Cette ambition universitaire et scientifique ne peut trouver toute sa mesure que si elle s’adosse à un système éducatif puissant, animé par un personnel respecté et motivé.

Les conditions du métier d’enseignant seront débattues sans tabou.

L’école n’a pas besoin d’une réforme législative de plus, elle a besoin d’aller au bout de la réforme structurelle engagée en 2005.
[...]

La culture est l’un des relais de notre créativité. Elle nourrit les espoirs et les rêves de notre civilisation. Elle est le rempart aux maux qui la guettent : l’uniformité, l’utilitarisme, le désenchantement, la sauvagerie.

L’accès à la culture passe par l’éducation.
[...]

En nous fixant pour priorité la rénovation de notre contrat politique, social et intellectuel, je ne fais, en définitive, que vous parler de l’identité de la France. […]

Paingrillé
 
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Message par Puig Antich » 04 Juil 2007, 20:07

Petites infos : le CN de l'UNEF a été le théâtre d'un grand chahut, beaucoup de militants de la majorité se ralliant à la position de la minorité pour demander le retrait du projet de loi. La motion ne rejette finalement que certains de ses aspects, mais était titrée hier sur le site de l'unef " les étudiants prêts à une rentrée offensive pour faire à nouveau reculer le gouvernement".

Aujourd'hui, le titre a changé sur le site : "les étudiants prêts à une rentrée offensive pour des mesures budgetaires".

Bande de guignols. Ils ont peur de leur ombre. Heureusement que les étudiants n'attendront pas la direction de l'UNEF pour une rentrée offensive pour infliger une défaite au gouvernement, et que cette dernière sera piteusement obligée de suivre.
Puig Antich
 
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Message par Barnabé » 04 Juil 2007, 23:24

Sur le site du premier ministre, la présentation du projet de loi au conseil des ministres (c'est plus synthétique que le projet de loi lui-même) :
a écrit :Projet de loi relatif aux libertés des universités

La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a présenté un projet de loi relatif aux libertés des universités.

Ce projet de loi met en œuvre les engagements pris par le président de la République devant les Français. Il s’agit de permettre à toutes les universités d’affirmer leur excellence scientifique et d’offrir aux étudiants les conditions d’une réussite sociale et personnelle fondée sur le travail et le mérite. L’atteinte de cet objectif passe par une réforme profonde de l’organisation et du fonctionnement des universités.

1. L’orientation et l’insertion professionnelle sont expressément rangées parmi les missions du service public de l’enseignement supérieur.

2. La gouvernance de toutes les universités sera rénovée dans le délai d’un an pour les rendre plus réactives, simplifier les procédures, clarifier leurs missions et accroître leur capacité d’initiative. A cet effet, le conseil d’administration s’ouvre à davantage de personnalités extérieures à l’université et sa taille est divisée par deux, tandis que son autorité sur les composantes de l’université et le recrutement des personnels est renforcée afin d’affirmer son rôle de stratège. Les compétences du président de l’université sont également élargies. Choisi par les membres élus du conseil d’administration pour un mandat d’une durée de quatre ans, renouvelable une fois, détenteur de l’autorité en matière de gestion et d’administration de l’université et disposant d’un droit de regard sur toutes les affectations prononcées dans l’établissement, il doit s’imposer comme l’animateur d’une équipe de direction cohérente et le porteur du projet d’établissement.

3. Les compétences des universités seront renforcées pour leur permettre d’affronter dans les meilleures conditions la concurrence internationale :

-  une nouvelle procédure de recrutement des personnels enseignants, plus rapide, sera mise en place dans le but de permettre une gestion plus réactive des emplois mieux adaptée à la mobilité nécessaire au monde universitaire ;

-  toutes les universités disposeront, au plus tard dans un délai de cinq ans, d’un bloc de responsabilités et de compétences élargies en matière budgétaire (mise en place d’un budget global) et de gestion des ressources humaines (modulation des obligations de service, gestion des primes au niveau de l’université, possibilité de recruter des contractuels pour occuper des fonctions correspondant à des emplois de catégorie A, y compris des emplois d’enseignement et de recherche) ;

-  la pleine propriété de leur patrimoine immobilier sera transférée aux universités qui en feront la demande ;

-  les universités pourront créer des fondations sans personnalité morale dont la dotation sera facilitée par la mise en place de dispositifs fiscaux avantageux pour les particuliers et les entreprises, afin de favoriser le mécénat intellectuel.

4. La réforme des universités vers plus d’autonomie s’accompagnera d’une redéfinition du rôle de l’État fondée sur un contrat pluriannuel, un contrôle de légalité renforcé et le suivi attentif de l’application de la loi. Le caractère national des diplômes et la fixation des droits d’inscription par arrêté du ministre sont maintenus.

5. Les étudiants pourront choisir librement l’établissement dans lequel ils souhaitent poursuivre leurs études et bénéficieront d’une orientation active avec la mise en place d’une procédure de préinscription pour l’entrée en première année de l’université. Le projet de loi prévoit également la possibilité pour les présidents d’université de recruter des étudiants pour des activités de tutorat ou de service en bibliothèque. Il met en place un dispositif d’information et de formation des élus étudiants pour leur permettre d’exercer leurs mandats dans les meilleures conditions.

Ce projet de loi constitue le socle d’un projet ambitieux pour l’université, qui se construira par étape sur cinq piliers : la réussite en licence, l’amélioration des conditions de vie étudiante, la modernisation des conditions matérielles de l’exercice des missions de l’enseignement supérieur et de l’université ainsi que l’amélioration des carrières des personnels et de la condition des jeunes chercheurs et des enseignants-chercheurs. Ces chantiers trouveront leurs premières traductions dans le projet de loi de finances pour 2008.


En fait, le gros de l'attaque est dans le point 3. Sous couvert de "gestion plus réactive des emplois mieux adaptée à la mobilité nécessaire au monde universitaire", c'est la généralisation des contractuels en lieu et place de postes statutaires et, avec cela, la généralisation de la précarité chez les personnels des facs (surtout si on garde en tête dans le même temps le projet de contrat unique). Et évidemment la partie "autonomie bugétaire", enrobage pour parler de pénurie budgétaire organisée et, du coup, de poids accru du patronat dans le financement (et donc dans la définition des choix et contenus) de la recherche et de l'enseignement.
Notablement aussi il est annoncé que ce n'est que le premier volet d'un "projet ambitieux"...
Mine de rien ça provoque quand même un peu d'inquiétude parmi les personnels des facs. Il y a eu quelques petites AG dans pas mal de coins ces dernières semaines. C'est pas l'explosion mais c'est quand même un peu au-delà des milieux militants syndicaux habituels. Evidemment avec les vacances qui démarrent, et la volonté du gouvernement de passer vite (d'ici la fin juillet), on voit mal comment la loi pourrait ne pas passer. Du coup la petite agitation d'aujourd'hui pourra surtout servir à tisser les liens pour essayer de bagarrer à la rentrée (ou plutôt de militer pour une riposte à la rentrée).
Côté étudiant c'est difficile de savoir vu qu'il n'y a quasiment plus d'étudiants sur les campus à cette période de l'année. Il me semble que si la loi présentée conduira à une dégradation des conditions d'étude, les grosses attaques contre les étudiants (frais d'inscription et sélection) n'y sont pas encore (ça fait sans doute partie du "projet ambitieux"). Le truc sur la professionalisation ne me semble pas vraiment permettre de mobiliser des étudiants. Bien sûr on sait que par "insertion professionnelle" il faut entendre ajustement de l'enseignement aux besoins immédiats des patrons, cela dit on peut comprendre qu'a priori les étudiants ne soient pas choqués par l'idée que la fac puisse aussi servir à se former pour trouver un boulot (en tout cas c'est moins immédiatement perceptible comme une attaque que la remise en cause de fait du statut fonction public des personnels). C'est sans doute cela aussi que traduit la différence d'attitude entre la directrion de l'unef et celles des syndicats de personnels (qui sur le fond ne valent évidemment pas mieux que Julliard et sa bande).
Barnabé
 
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Message par abounouwas » 05 Juil 2007, 11:24

a écrit :
Reuters - il y a 1 heure 33 minutes

PARIS (Reuters) - Le montant des bourses universitaires sur critères sociaux sera revalorisé à hauteur de 2,5% pour la rentrée 2007, annoncent les ministres de l'Enseignement supérieur et du Budget.
(Publicité)

Cette augmentation est largement supérieure à celle qui était prévue à l'origine par la dernière loi de finances pour 2007, qui était de 1,5%, précisent Valérie Pécresse et Eric Woerth dans un communiqué.

"C'est la plus forte progression depuis 5 ans. Le gouvernement a ainsi souhaité non seulement tenir compte de l'évolution du coût de la vie pour l'étudiant mais aussi rattraper la baisse du pouvoir d'achat des étudiants boursiers ces dernières années", écrivent les ministres.

Ce rattrapage avait déjà été amorcé avec l'instauration par le gouvernement Villepin de l'Allocation d'installation étudiante (ALINE), destinée à amortir les frais de rentrée universitaire.

En outre, la ministre de l'Enseignement supérieur travaille dans le cadre du chantier sur les conditions de vie étudiante sur une modernisation de notre système d'aides sociales "afin de le rendre plus juste et de l'ouvrir davantage aux étudiants des classes moyennes."


Soit près de 7€ mensuels pour l'aristocratie boursière étudiante... Quelle gabegie! :hypocrite:
abounouwas
 
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Message par ianovka » 05 Juil 2007, 14:42

Lutte Ouvrière n°2031 du 6 juillet 2007

a écrit :Autonomie des universités : quand le gouvernement profite de l'été.

Le gouvernement devait présenter, mercredi 4 juillet, son projet de loi sur l'autonomie des universités, autonomie pour laquelle Royal et Bayrou tout autant que Sarkozy s'étaient prononcés.

Les principaux partis politiques, le patronat et un certain nombre d'universitaires (comme les présidents de faculté) voudraient que les universités soient plus liées aux entreprises, qu'elles puissent lever plus de fonds, en passant des contrats avec le privé, voire en augmentant les droits d'inscription acquittés par les étudiants. Ils voudraient également que les universités puissent sélectionner leurs étudiants, ou encore recruter (et débaucher) « librement » leur personnel, sans les « contraintes » que représentent les règles de la fonction publique.

Le modèle de Sarkozy ou de Pécresse, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, est le système britannique et surtout américain. Les États-Unis comptent quelques universités prestigieuses, qui achètent des terrains et spéculent en Bourse, vendent leur recherche aux entreprises privées, et recrutent leur personnel. Elles sélectionnent leurs étudiants, en général issus des milieux les plus aisés, qui doivent acquitter des droits d'inscription très élevés (quelque 40 000 dollars par an). À côté de cela, des centaines d'universités publiques accueillent localement les étudiants moins fortunés ou moins brillants, pour des cursus plus courts et moins cotés.

En France, officiellement, il n'y a pas de « sélection » : tout bachelier doit pouvoir entrer à l'université. Mais depuis longtemps cette règle est en partie contournée. Plusieurs universités ont déjà mis en place des procédures de sélection à peine déguisées pour certaines formations (comme l'exigence d'une mention au baccalauréat, ou la réussite à un test d'entrée). Enfin, au sein même des universités, certains examens sont suffisamment difficiles pour avoir la même fonction : le cas de la première année de médecine est le plus connu, mais de nombreux masters (bac + 5) exigent des notes de licence (bac + 3) qui en font des concours plutôt que des examens. Cependant, cela reste insuffisant pour tous ceux qui voudraient que le système se débarrasse de ses « archaïsmes  » et devienne plus ouvertement sélectif et inégalitaire.

Dans son projet de loi, le gouvernement n'a inscrit ni la sélection à l'entrée de l'université, ni la modulation des droits d'inscription : il craint de provoquer une mobilisation de la jeunesse étudiante. En revanche, il prévoit l'autonomie en matière de recrutement, de budget et de propriété immobilière. Après un premier projet qui faisait grincer des dents, le gouvernement a revu sa copie, sans rien changer sur le fond. Il avait programmé une sélection à l'entrée en master, mais a reculé là-dessus - on l'a vu, cette sélection fonctionne déjà dans les faits. Il avait envisagé de faire passer les conseils d'administration de 60 à 20 membres, avec plus de représentants d'entreprises et moins de syndicalistes ; il serait prêt à transiger à 28 ou 30, mais cela n'a aucune importance sur le fond. Il avait prévu que l'autonomie reste optionnelle ; la nouvelle mouture du texte prévoit qu'elle sera systématique, ce qui ne change rien non plus.

Sur le fond, le projet demeure donc. Pas un centime d'euro supplémentaire ne sera alloué aux universités ; en revanche l'autonomie de recrutement se traduira à terme par une précarité accrue des personnels, notamment des IATOS (ingénieurs, administratifs, techniques, ouvriers, de service) ; elle accroîtra les inégalités entre universités riches et pauvres, et préparera la mise en place d'une sélection accrue ; elle soumettra encore plus les universités aux entreprises et au marché.

Il est vrai que s'ils sont en apparence résolus, Sarkozy et Fillon marchent en réalité sur des œufs : en témoigne, pour le vote de la loi, le choix du mois de juillet, quand les universités... sont vides. Espèrent-ils que, d'ici la rentrée, les vacances auront fait oublier les mauvais coups de l'été ? Dans ce cas, étudiants et personnels pourraient leur réserver quelques surprises !

Michel BONDELET.
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Message par Tom » 05 Juil 2007, 14:46

Le Monde pour Matinplus, 05/07/07 :

a écrit :Qualifié par François Fillon de "peut-être la plus importante réforme du quinquennat", le projet de loi sur l'autonomie des universités a été présenté en conseil des ministres, hier, par Valérie Pécresse, la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche. Ce texte, dont l'examen débutera le 12 juillet au Sénat et probablement le 24 juillet à l'Assemblée nationale, vise à poser les bases d'une réforme profonde du système universitaire.

Enfin, la loi Pécresse prévoit que les universités puissent créer des fondations (sans personnalité morale), dont la dotation sera facilitée par la mise en place de dispositifs fiscaux avantageux pour les particuliers et les entreprises, afin de favoriser le mécénat intellectuel.
[-] fermer"Ce n'est pas une réformette, c'est un texte aussi fondateur que celui de la loi Edgar Faure de 1968", estime Michel Lussault, président de l'université de Tours et porte-parole de la Conférence des présidents d'université (CPU). Ce projet de loi consacre l'aboutissement d'une idée qui faisait figure de serpent de mer depuis près de quarante ans : l'autonomie des établissements.

85 UNIVERSITÉS THÉORIQUEMENT AUTONOMES
Nées du démantèlement des anciennes facultés, après Mai 68, les 85 universités françaises sont théoriquement autonomes depuis cette date. La "loi Edgar Faure" de 1968 comme la "loi Savary" de 1984 affichent ce principe d'autonomie. Dans la réalité, la marge de manœuvre des universités reste limitée. "On nous a accroché tous les boulets aux pieds, c'est miraculeux que nous arrivions quand même à avancer", résume Sylvie Faucheux, présidente de l'université de Versailles-Saint-Quentin. Sur le papier, les facs sont libres de voter leur budget, de fixer la répartition des emplois ou encore, par exemple, d'exercer le pouvoir disciplinaire à l'égard des enseignants-chercheurs. Dans leur quotidien, les établissements sont fortement dépendants du pouvoir central. Financées par l'Etat à près de 80 %, sur la base de dotations sur critères, les universités ne peuvent disposer librement de leur budget de fonctionnement et d'investissement.

En matière de gestion du personnel, le champ de leur responsabilité est également étroit. Les universités ne peuvent créer ou supprimer de postes librement. Et encore moins recruter et rémunérer à leur convenance leur personnel, qui relève du budget de l'Etat. Tout doit être soumis à l'accord de leur ministère de tutelle. Chaque année, les présidents d'université, selon les postes qui leur sont octroyés, doivent prendre leur bâton de pèlerin et négocier poste à poste avec le ministère. "Pour arriver à avoir un nombre de postes suffisants, et surtout ceux qui correspondent à nos besoins, il faut déployer une énergie de tous les instants", explique Louis Vogel, président de l'université Paris II Panthéon-Assas. Même le recrutement, sur les fonds propres des universités, doit se faire dans le cadre des grilles de salaires fixées par le ministère. "Il fallait grosso modo dix-huit mois pour recruter un professeur. Avec la nouvelle procédure, on devrait passer à trois mois", expliquait, hier, le porte-parole du gouvernement, Laurent Wauquiez.

Les lourdeurs sont similaires en matière de gestion immobilière, puisque, là aussi, c'est l'Etat qui gère le patrimoine. L'université n'a pas la possibilité d'acheter ou de vendre les bâtiments de son campus, car ils sont la propriété de l'Etat. En matière de formation, tout doit être validé par le ministère. Pour desserrer ce corset, tout repose sur la volonté et le pouvoir de persuasion des présidents d'université, eux-mêmes entravés par un fonctionnement interne très lourd, qui repose sur une superposition de conseils élus, avec au sommet un conseil d'administration de 30 à 60 membres. La nouvelle loi devrait alléger considérablement l'ensemble, en renforçant les pouvoirs des présidents mais aussi en conférant de nouvelles responsabilités aux universités.

LE NOUVEAU STATUT DES PRÉSIDENTS D'UNIVERSITÉS
Désormais élus pour un mandat de quatre ans renouvelable une fois (au lieu de cinq ans non renouvelables), les présidents deviennent de vrais "patrons" exécutifs. Désignés par 13 personnes (130 actuellement), ils pourront s'appuyer sur un conseil d'administration plus réduit – de 20 à 30 membres. Les universités auront enfin la maîtrise de leur budget, de leurs ressources humaines et de leur patrimoine immobilier. L'Etat fixera les grandes lignes de dépenses via un contrat pluriannuel passé avec chaque université.

Dans un délai de cinq ans, aux termes de la loi Pécresse, toutes les universités devront avoir revêtu ces nouveaux habits de l'autonomie. Globalement satisfaits, les représentants de la communauté universitaire se battent maintenant pour réclamer les moyens financiers promis par Nicolas Sarkozy pendant sa campagne. Mardi, lors de son discours de politique générale, le Premier ministre François Fillon a confirmé que le gouvernement consacrerait aux universités 5 milliards d'euros supplémentaires d'ici à 2012.

L'OUVERTURE AUX ENTREPRISES:
L'orientation et l'insertion professionnelle sont, selon la nouvelle loi, explicitement rangées parmi les "missions" du service public de l'enseignement supérieur. Nicolas Sarkozy a souhaité par ailleurs "que l'on puisse progresser rapidement sur (…) la possibilité pour des étudiants de créer des entreprises sur des campus".
Tom
 
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