(Philippe Poutou a écrit : «Je suis un ouvrier candidat mais je n’ai pas envie d’être le candidat ouvrier.»
très politique ça, finalement.
(Philippe Poutou a écrit : «Je suis un ouvrier candidat mais je n’ai pas envie d’être le candidat ouvrier.»
a écrit :Le NPA, de l'extrême gauche "new look" au repli sectaire
LEMONDE | 28.06.11 | 16h19 • Mis à jour le 28.06.11 | 16h19
NPA, trois lettres pour un nouveau départ. C'était en février 2009 et tout semblait réussir au "parti d'Olivier". Deux ans plus tard, il est pris de convulsions, comme au seuil d'une lente agonie. L'organisation, déchirée jusqu'au sein de sa direction, qui a perdu plus de la moitié de ses troupes, vient de désigner Philippe Poutou, ouvrier de l'automobile, un ancien de Lutte ouvrière, pour le représenter à la présidentielle. Un inconnu élu sur une ligne sectaire digne des années 1970.
Le monde politique semblait sourire à cette extrême gauche new-look. Le lancement du Nouveau parti anticapitaliste était censé tourner la page de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), sortir de la marginalité des aînés et hisser enfin le parti à la hauteur de la popularité de son leader. Environ 9 000 adhérents s'étaient pressés à la porte de cette organisation devenue le réceptacle des nouvelles radicalités. Une gauche plus ouvrière, plus jeune et plus rageuse.
Son leader, au look décontracté et au verbe percutant de salarié "comme les autres", tranchait avec les costumes-cravates des notables socialistes. C'était le seul opposant à Nicolas Sarkozy, la "vraie gauche" qui savait raconter des tranches de vie en montrant à son auditoire qu'il était des leurs. Et ses amis semblaient comme des poissons dans l'eau dans cette période faite de doutes vis-à-vis de la classe politique.
La métamorphose de la LCR avait marché. L'organisation d'Alain Krivine avait vu affluer dans ses meetings ces nouveaux visages de jeunes salariés qui s'identifiaient à la révolte portée par le postier de Neuilly-sur-Seine. Les médias commençaient à s'intéresser à ce nouveau phénomène qui ringardisait le PCF. Olivier Besancenot perçait électoralement, atteignant 4,27 % à la présidentielle de 2002. Face à un Parti socialiste KO, miné par ses luttes internes et incapable de sortir de son image de gestionnaire, le porte-parole du NPA a su capter tout ce qui bouge à gauche. On le voyait partout : dans les forums sociaux altermondialistes, à la sortie des usines menacées de fermeture, sur les estrades de la "gauche du non" en 2005, aux côtés des jeunes précaires, le "camarade Olivier" épousait toutes les causes radicales. La présidentielle de 2007 sera sa consécration : avec 4,08 %, il écrase tous ses concurrents de la gauche radicale, Marie-George Buffet, José Bové et Arlette Laguiller.
La LCR tient son champion et pousse les feux en créant un nouveau parti autour de lui. Mais avec des contours restés flous. Le texte fondateur explique que le NPA veut attirer ceux qui, "dans et autour des partis de la gauche institutionnelle, n'ont pas renoncé à changer la société". Mais le "camarade Olivier", lui, en donne une définition plus libertaire et mouvementiste : pour lui, il s'agit de "tourner la page du vieux mouvement ouvrier" et de regrouper "par le bas les héros de la vie quotidienne". Il pousse une stratégie qui l'isole. Finis les choix tactiques liés à ce que dit le PS ou ce que fait le PCF. "Il n'y a plus de place pour les réformistes", insiste M. Besancenot.
Terminées aussi les tentatives de regroupement à l'extrême gauche ; désormais, il faut "se représenter seuls". Le NPA se construit avec une nouvelle génération de militants qui haïssent le PS et attendent "Olivier" sur tous les fronts. Pourquoi douter puisque, porté par le vent de la crise, il apparaît dans tous les sondages comme le seul opposant à Sarkozy ? Malgré ce hiatus, les anciens - à l'exception de Christian Picquet - suivent, trop contents d'avoir trouvé leur leader messianique.
La réalité politique va cependant rattraper ces rêves de toute-puissance. Premier coup de semonce, les européennes où le NPA se fait distancer par le Front de gauche. C'est la "vieille gauche" - Marie-George Buffet et Jean-Luc Mélenchon - qu'ils avaient un peu vite enterrée que les militants voient passer devant. "On a été arrogant. On a sous-estimé l'effet politique de la sortie de Mélenchon du PS et on croyait le PCF mort", admet Pierre-François Grond, ancien bras droit de M. Besancenot. Les plus unitaires s'en vont. Les quelques figures de la gauche radicale que le NPA avait un temps attirées, comme l'ex-adjointe au maire de Paris Clémentine Autain, l'altermondialiste Raoul Marc Jennar ou le philosophe Michel Onfray, regardent désormais du côté de Mélenchon. L'affaire de la candidate voilée présentée aux régionales dans le Vaucluse va accélérer la crise, faisant fuir bon nombre de féministes.
Ayant perdu leur candidat naturel, les amis de Besancenot sont retournés à la marginalité politique avec des sondages qui les mettent à 0,5 % des intentions de vote. Le retrait du leader a servi de révélateur : sans lui, le NPA n'existe pas. "C'est Besancenot qui intéressait les électeurs pas le NPA", remarque Vincent Tiberj, chercheur à Sciences Po. En quelques mois, le parti a perdu plus de la moitié de ses adhérents. "Repli sectaire" ou "pulsion suicidaire", les anciens proches de M. Besancenot tentent de comprendre. Lui assure que le NPA et son espace politique "existent toujours". Mais il semble bien épuisé, un peu comme ces sportifs portés au pinacle, puis groggy après un combat perdu.
zappi@lemonde.fr
Sylvia Zappi
a écrit :Poutou : "Le Pen dégage"
Après une conférence nationale tendue, Philippe Poutou succède à Olivier Besancenot comme candidat du NPA pour l'élection présidentielle. Inconnu du grand public, mal connu par une partie du NPA, cet ouvrier du secteur automobile, syndicaliste CGT et un temps à Lutte Ouvrière, doit désormais mettre le parti anticapitaliste en ordre de bataille. Rude tâche. Coaché dimanche matin par Olivier Besancenot avant d'affronter sa première conférence de presse, ce quadragénaire livre au JDD.fr son analyse sur les combats qui l'attendent.
Vous n'êtes pas porte-parole. Vous n'appartenez pas à la direction du NPA. tes-vous surpris d'avoir été choisi comme candidat?
Non. On en discute depuis l'annonce de la non candidature d'Olivier [Besancenot] mais ce n'est pas forcément un cadeau. En tout cas, ce n'est pas une démarche personnelle mais un choix collectif. C'est très compliqué pour nous : nous sommes des salariés, on milite au quotidien mais la politique, ce n'est pas notre job. Au NPA, personne ne court après la candidature. C'est peut-être la différence avec le PS où tout le monde fait la queue pour y aller. Nous, on disait de celui qui allait être choisi : "pas de bol c'est tombé sur lui." Je rigole un peu, j'étais volontaire quand même. On va essayer de mettre en place une campagne collective avec plusieurs visages. Il n'y a pas de super candidat.
Succéder à Olivier Besancenot, est-ce compliqué?
Forcément, oui. Mais c'est difficile pour nous tous, ce n'est pas mon défi personnel. Olivier Besancenot a une popularité qui nous aurait simplifié la tache. On se reportait sur lui, on lui faisait confiance et puis il continuait le boulot. Sauf qu'humainement, pour lui,ce n'est pas possible. Nous ne sommes pas des professionnels de la politique.
Au sein du NPA, le débat a été tendu. Est-ce qu'aujourd'hui le NPA est en ordre de marche pour 2012?
Un peu plus de la moitié du NPA est en ordre de marche. Il y a une situation de crise au NPA, on ne peut pas la nier. Comment on gère la relation avec le Front de Gauche ou avec ce qu'on appelle la gauche radicale? Cela fait partie des débats que l'on a entre nous . Est-ce que ça veut dire qu'il y a des différences d'orientations profondes? Certains le pensent, d'autres pensent que ce n'est qu'une question tactique. On nous promet la crise du parti pour de bon. On se dit que la campagne sera l'occasion de se retrouver ensemble. La crise que l'on vit, tout le monde la vit dans les organisations militantes.
Quelles seront les grandes lignes de votre campagne?
On veut se faire le porte-parole de l'ensemble des salariés et des exploités, de tous ceux qui se battent au quotidien contre les reculs sociaux, contre la politique d'austérité. Il y a aussi le combat écologique : on dénonce le nucléaire et on veut une politique de l'énergie qui dépende d'un service public et pas de groupes privés.
Un des autres axes est la lutte contre le Front National?
On veut montrer que le FN est l'ennemi premier des salariés. Marine Le Pen et son parti sont des usurpateurs : ils veulent faire croire qu'ils ont le soutien des ouvriers. C'est une escroquerie. C'est toute la démagogie de l'extrême droite de s'appuyer sur le malheur et le désespoir des gens. Les salariés et les ouvriers peuvent être révolutionnaires et s'opposer à toutes ces idées de merde qui divisent les gens. On défend la régularisation de tous les sans-papiers. On a envie de reprendre les slogans des révolutions d'Afrique du Nord : le FN dégage. Le Pen dégage.
Pensez-vous que Jean-Luc Mélenchon puisse attirer des anticapitalistes?
Oui, bien sûr. Nous avons des idées communes avec le Front de gauche. On représente en partie le même camp social. On peut regretter qu'on ne soit pas ensemble mais nous avons des désaccords importants, comme sur le nucléaire. Dans cette campagne, le Front de Gauche ne sera pas un adversaire même si on se souvient que Jean-Luc Mélenchon a été au gouvernement [comme ministre délégué à l’Enseignement professionnel sous Jospin).
(redsamourai @ lundi 27 juin 2011 à 15:21 a écrit :(rougeole @ lundi 27 juin 2011 à 11:57 a écrit : Non de VdT
a écrit :l'exemple du limousin est révélateur : c'ets Mélenchon qui doit couper le cordon avec le PS...plus aucne alliance avce ses anciens potes, ca serait dure de tenir cette ligne pour lui...en tant qu'ancien ministre...
a écrit :qui sont du coup débordé par Mélenchon...qi a refusé d'aller boire un coup surla péniche, au milieu des paillettes et du bling bling de la gauche caviar...qui puise sa force chez les bobos parisiens
(Philippe Poutou a écrit : «Je suis un ouvrier candidat mais je n’ai pas envie d’être le candidat ouvrier.»
(Zappa @ jeudi 30 juin 2011 à 15:38 a écrit : Par contre ce qu'il a dit sur Mélanchon et le Front de Gauche est autrement plus problématique, pour parler avec douceur et délicatesse.
Euh ... problématique pour qui au fait ? Pour ceux qui croient que la politique du NPA devrait être différente de ce qu'elle est depuis qu'il existe ?
A mon sens, il n'est pas problématique, mais très cohérent avec les choix de son parti, et il les défend avec toute la loyauté d'un porte-parole conséquent.
(com_71 @ jeudi 30 juin 2011 à 15:04 a écrit :(Philippe Poutou a écrit : «Je suis un ouvrier candidat mais je n’ai pas envie d’être le candidat ouvrier.»
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