(LouisChristianRené @ lundi 8 décembre 2003 à 08:25 a écrit :arrg ! Et je minaude aussi sur le fait de me présenter (ou pas) comme révolutionnaire...
Sur la question de l'altermondialisme : la question est de savoir si il s'agit d'un glissement a droite de forces qui se revendiquaient autrefois de la révolution et du communisme ou qu'il y a aussi également un glissement a gauche de gens qui sont passé de la dénonciation désincarnée de la "mondialisation" a une compréhension plus correcte "anticapitaliste". En bref, quelle est la dynamique de tout cela ? Moi, il me semble que c'est plutot la deuxieme proposition qui explique la dynamique du mouvement (mais je peut me tromper...)
Je ne crois pas que tu poses bien la question. Glissement à gauche, glissement à droite dans ce cas est une notion hors classe.
Bien entendu, nous ne sommes pas indifférents à l'évolution de ce que pense et fait la population, petite-bourgeoisie comprise. Par exemple, il est important de voir la jeunesse scolarisée plutôt hostile au racisme que le contraire. (Dans les années 30, une partie importante des étudiants se réclamait de l'extrême-droite qui est aujourd'hui beaucoup moins présente dans ce milieu.)
Contre la guerre en Irak, nombreux sont ceux qui ont manifesté.
Une partie importante des gens est sensible au problème des SDF, des pauvres, de la pollution...
Alors, les mobilisations autour de l'altermondialisation sont-elles un progrès ? Est-ce mieux que rien ? Oui et non.
Oui, je préfère voir des gens qui semblent comprendre que la planète ne tourne pas rond; qui soulignent les absurdités du système, les inégalités entre les régions du monde mais aussi à l'intérieur d'un pays.
Non, l'altermondialisation n'est pas une solution. Elle veut améliorer les aspects les plus barbares du système capitaliste sans vouloir l'abolir. Dans un sens, ce courant ne peut même pas être considéré comme réformiste au sens où on le comprenait dans le mouvement ouvrier. Le rôle historique de la classe ouvrière n'est pas reconnu, le programme maximum est un programme minimum (oh, bien sûr, pour les dirigeants réformistes, le socialisme était reporté aux calendes grecques et ne servait que pour les jours de congrès mais ils s'en revendiquaient formellement ce qui pouvait avoir une importance pour les militants socialistes ou communistes).
Ainsi, l'altermondialisme entretient 2 illusions : d'une part, que des améliorations importantes peuvent être réalisées sous le capitalisme grâce à l'Idée. D'autre part, que ces idées peuvent vaincre avec la pression de l'expression écrite (internet) et de manifestations marquantes.
Dans ce sens, pour ceux que l'injustice sociale rebute, le courant altermondialiste est une voie de garage. La LCR pense qu'il faut être à l'intérieur pour le "tirer les gens vers le haut". Encore faudrait-il qu'elle y ait une politique mais est-ce possible sans y être marginalisé ? La LCR n'a pas pris ce risque.