a écrit :réponse : Je préfère prendre cela avec de l'humour car si c'est ta seule solution, on nage dans l'utopie la plus idéaliste.
Attends que je comprenne bien ta démarche...
Tu te poses la question de la mise en place du financement du transport gratuit dans un monde capitaliste.
Cool mais concrètement ça sert à quoi ?
Ce genre de problème ça ne peut se poser qu'à partir du moment où l'on est au pouvoir, et si un jour la majorité de ce pays se met à voter extreme gauche, je ne pense pas que la question d'un financement dans un monde capitaliste soit vraiment à l'ordre du jour...(à moins que l'extreme gauche vire comme le PS évidemment).
Maintenant je te propose des expériences de mise en place de transports gratuits concrètes et réalisable à l'échelle locale sans attendre une quelconque fronde électorale... Tout le contraire d'une utopie (en fait c'est plutot du hacking).
Mais bon si ça t'intéresse le billet ne finance que 10 à 35% des couts de transports (le reste on le paie avec nos impots), dans les villes moyennes les recettes des billets sont négligeables par rapport au cout des infrastructure, par exemple Vitré (15,000 habitants) s'est rendu compte que la billeterie fournissait 150 000 francs pour un cout de 1,3 millions de francs... du coup maintenant le transport est gratuit et elle fait des économies avec l'abandon des cout de maintenance du système répressif (tickets et controles).
Maitenant au niveau argument je préfère citer l'exemple de Hasselt en Belgique qui depuis la mise en place des transports gratuits a vu la fréquentation en terme de visites rendues en hopitaux et en maisons de retraite être multipliée par 4 la première année d'entrée en vigueur.
a écrit :«Bonjour, le collectif d'usagers pour les transports gratuits vous informe que vous êtes dans une zone libre de tous contrôleurs. Voyagez l'esprit tranquille...» A chaque arrêt d'une rame de tramway, trois têtes se glissent par les portes pour lancer cette annonce à la cantonade. Pendant une heure et demie, une quinzaine de militants armés de téléphones portables sèment dans le tram de grands sourires de connivence. Sur les quatre stations de ce tronçon qu'ils surveillent, ils informent les voyageurs de l'absence de danger d'amende, tout en propageant l'idée d'une gratuité des transports collectifs.
«On paye deux fois. Par nos impôts qui subventionnent la société de transport et par le tarif du ticket, explique patiemment une fille du collectif sur le quai de la station. Et on paye pour entretenir un système d'amende qui frappe les plus pauvres (1).» Ces militants font le calcul inverse du discours moral sur le coût de la fraude supporté par les clients en règle, maintiennent que le parti pris du transport payant alourdit les dépenses, de l'impression des billets à l'achat et la maintenance des machines pour les délivrer et les composter, en passant par les salaires des contrôleurs, voire les campagnes de communication contre la fraude.
Depuis le début de l'année, quatre opérations de ce genre, dénommées «free zones», ont eu lieu à Nantes. Parfois, certains chauffeurs sont entrés dans le jeu, prévenant leurs passagers de l'arrivée d'une escouade d'agents vérificateurs. Le tract diffusé à l'occasion édicte un nouveau savoir-vivre de solidarité quotidienne entre usagers. On y incite à déposer sur les poinçonneuses son ticket valable une heure, à le proposer aux usagers qui montent, à les avertir de la présence de contrôleurs à bord, voire à intervenir poliment en cas de contrôle zélé. Ou même à vérifier l'assermentation des contrôleurs.
Ce collectif de militants libertaires et de membres d'AC ! (Agir contre le chômage) appartient à un mouvement récent, né en Belgique en mai 1998 autour du CST, le Collectif sans tickets, actif à Bruxelles, Anvers et Liège. En France, d'autres collectifs mènent des initiatives similaires, à Paris, le Réseau pour l'abolition des transports payants, alias RATP, mais aussi à Lyon, Marseille ou Nantes. Ils dénoncent la marchandisation de la mobilité des citoyens, tendance qui cible et pénalise en priorité les insolvables, tant pour le train que les transports urbains. Ils mènent des actions politiques généralement reçues avec sympathie, invoquant les gains sociaux, environnementaux, du choix de la gratuité, mais aussi de qualité de vie et de solidarité. Dans des villes où hôpitaux, cinémas et centres commerciaux sont rejetés en périphérie, l'exigence d'un accès de tous aux transports n'est même pas contredite par la vision strictement gestionnaire d'un réseau de transport. «Le transport en commun gratuit, ça existe déjà, à Châteauroux, Vitré, Morlaix ou Mons en Belgique, explique un des animateurs du collectif nantais. OK, ce sont de petites villes, mais c'est possible. L'éducation, l'éclairage des rues sont bien des services publics gratuits....
(Nicolas La Casiniere, Libération, 29 mars 2003)
(1) A Nantes, chômeurs et RMistes ont droit à une carte d'accès gratuit en fournissant tous les trois mois des justificatifs de ressources et de domicile. Mais les enfants des chômeurs, les sans-papiers, les smicards et travailleurs précaires en sont exclus.
(article tiré de l'observatoire des transnationales)