EDF-GDF

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Message par pelon » 10 Jan 2003, 23:02

On ne peut pas dire que la direction et les bureaucrates n'avaient pas mis le paquet pour l'emporter :


a écrit :
EDF-GDF : Consultation sur les retraites du 9 janvier, un référendum non démocratique  


La consultation du personnel d'EDF-GDF sur l'avenir du système des retraites a été fixée au jeudi 9 janvier. Nous n'en avons donc pas les résultats à l'heure où nous écrivons. Mais nous pouvons dénoncer les conditions de cette consultation.

Tout d'abord les 280 000 actifs et retraités d'EDF-GDF ont été informés de façon aberrante et scandaleuse. Les actifs - environ 140 000 - ont reçu, par un envoi central, un courrier avec le texte du relevé de conclusions (c'est le nom du projet d'accord) ainsi que les textes de différents syndicats, mais uniquement les partisans de la signature, à savoir la CGT, la CGC, la CFDT, et la CFTC. Mais rien, pas le moindre point de vue, des opposants. Rien de FO, qui pourtant a refusé de participer aux négociations ayant abouti au relevé de conclusions. Rien de Sud-Energie, opposé également à l'accord, et rien des nombreux syndicats CGT qui, s'opposant à la Fédération, ne voulaient pas signer l'accord.

Quant aux 140 000 retraités, ils ont été informés par les nombreux CAS (l'équivalent des Comités d'entreprise) et leur information est... extrêmement variable. Et ils ne reçoivent le point de vue des opposants que lorsque ces derniers tiennent en main des CAS, ce qui est très rare.

Que dirait-on d'une consultation électorale, quelle qu'elle soit, où les opposants n'auraient pas le droit de faire connaître leur position ? Qu'elle est truquée !

Ainsi, excepté certains secteurs et certaines régions où les opposants à ce relevé de conclusions ont pu se manifester, surtout par le canal syndical, dans le reste du pays le personnel n'a eu droit qu'à la propagande officielle. Laquelle prétend que ce projet d'accord est bénéfique, qu'il préserve l'essentiel, et cela avec la bénédiction de quatre fédérations syndicales, dont la CGT. De quoi faire une forte pression pour emporter la décision.

Autre élément déterminant, la date de la consultation. La direction et les syndicats signataires voulaient faire vite, afin de prendre le personnel par surprise, de ne pas lui laisser le temps de réfléchir, car plus le temps passe, plus les opposants au relevé de conclusions sont nombreux. Après avoir subi un camouflet le 20 décembre, date à laquelle les partisans de l'accord avaient d'abord prévu de signer mais où ils ont été désavoués par une opposition au sein de la CGT et celle d'une partie du personnel, ils ont remis ça, dans la précipitation, le 9 janvier, sans laisser au personnel le temps de prendre connaissance de tous les points de vue sur cette question pourtant de première importance.

En outre la consultation mélange sur un pied d'égalité les retraités et les actifs, alors que les retraités n'ont rien à perdre et quelques miettes à gagner au relevé de conclusions, tandis que les actifs d'aujourd'hui, retraités de demain, ont gros à perdre.

Et pour avantager les retraités, ces derniers pourront voter par correspondance, et seulement de cette façon, alors que les actifs ne pourront pas voter par correspondance, ce qui écarte tous ceux qui pour une raison ou une autre (RTT, stages, vacances, maladie, etc.) seront absents ce jour-là !

Tout était donc fait pour créer un scrutin sous influence.

Enfin, personne ne fait confiance aux syndicalistes partisans de l'accord, lorsque ce sont eux qui tiendront en main les bureaux de vote, pour ne pas " bourrer les urnes ".

Un vote a la CGT parisienne

Le lundi 6 janvier, le syndicat CGT de Paris, dirigé par des opposants au relevé de conclusions, a organisé un vote parmi les syndiqués. Il y avait pas mal d'absents pour raisons diverses, mais sur 835 inscrits, 528 (soit 63,23 %) ont pris part au vote.

Le résultat est sans appel : 4 nuls, 487 contre l'accord et 37 pour. Les contre représentent 92,94 % des exprimés !

Mais attention, ce résultat ne doit pas faire illusion : il est celui des endroits où les opposants au relevé de conclusions ont pu exposer leur point de vue et en débattre. Il représente le point de vue des syndiqués qui, dans cette affaire, sont probablement les plus combatifs. Mais il est indéniable que le temps travaille en faveur des opposants.

Nous souhaitons - et nous militons pour cela - que le non l'emporte. Mais si jamais c'était le oui, ce serait dû incontestablement aux conditions non démocratiques de cette consultation.

Correspondants LO



Lutte Ouvrière n°1797 du 10 janvier 2003
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Message par pelon » 10 Jan 2003, 23:05

A lire aussi. Cet article comme le précédent étaient écrits avant de connaître la consultation.

a écrit :
EDF-GDF: ce qui est en jeu  


Il y a deux aspects.

François Fillon déclarait lors d'une interview, le 31 octobre 2002 : "Toutes les décisions qui seront prises s'agissant de la retraite d'EDF doivent être compatibles avec la réforme, voire même préparer, au fond, cette réforme des retraites. "

C'est parfaitement clair : la " réforme " des retraites à EDF-GDF, c'est l'acte I des négociations Fillon qui viennent de s'ouvrir. Un non éventuel chez EDF-GDF serait une épine pour le gouvernement.

L'autre aspect, c'est que ce projet d'accord permettrait l'ouverture d'EDF et de GDF aux capitaux privés, en les débarrassant de ce qui est qualifié de " fardeau des retraites ". Le personnel cotiserait davantage (de 7,85 % à environ 12 % du salaire). Les retraités ne seraient plus payés par EDF et GDF, mais par une caisse indépendante présentant moins de garanties.

Et, comme le prévoit explicitement le relevé de conclusions, ce texte aura une durée de vie très limitée puisqu'il sera remis en cause par la discussion Fillon, laquelle a pour but, comme chacun le sait, de faire passer les annuités de cotisations dans la fonction publique de 37,5 à 40 ans pour toucher une retraite complète.

Bref, ce serait un gros recul pour les travailleurs et un succès pour les dirigeants d'EDF et GDF et pour le gouvernement.

Et quoi qu'il en soit du résultat de la consultation du 9 janvier, la position des principales fédérations syndicales sur cette question est particulièrement édifiante, et augure mal de leur prétendue volonté de s'opposer à la " réforme " générale des retraites.



Lutte Ouvrière n°1797 du 10 janvier 2003
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Message par Louis » 11 Jan 2003, 00:18

(wolf @ vendredi 10 janvier 2003 à 23:14 a écrit :c'est là que, une nouvelle fois, la position des dirigeants CGT et FO est décisive.

Si la direction et le gouvernement ont cherché jusqu'au bout à faire plonger la CGT (seul Cohen a plongé dans une piscine sans eau), c'est qu'ils craignent le personnel.

Pour faire plonger la CGT, ils ont accepté toutes les conditions des dirigeants de la fnme, à commencer par la tenue de ce référendum. Maintenant, Francis mer annonce le passage en force, dans des conditions plus défavorables que jamais pour le gouvernement. Mais les travailleurs deEDF en particulier, qui ont rejeté massivement (compte non tenu de retraités isolés) le protocole, peuvent TOUT arrêter dans ce pays. Même le forum LO!!

Alors, les dirigeants de la CGT doivent dire:
"halte là" à Francis Mer - def et au gouvernement
Vous ne passerez pas!
Retirez ce plan ou nous bloquons tout par la grève générale.

je ne puis imaginer que les travailleurs d'EDF ne ressentent pas comme une insulte (ça sort la veille du week end!) l'annonce de Mer.

Et par ailleurs, voilà bien une autre chose à exploiter: la participation des dirigeants syndicaux n'a d'autre but que de faire avaler une politique décidée à l'avance et qui s'applique avec ou sans l'accord. L'essentiel pour Mer comme pour Coubertin, c'est la participation.

Donc il faut une politique syndicale unitaire sur le point de vue très clair des salariés qui ont refusé le tripatouillage que leur proposait la direction ET les directions syndicales faillies (excepté FO)

On doit proposer un accord clair a l'ensemble des forces syndicales pour batir la nécessaire contre offensive : refus de la pricatisation et du tripatouillage des retraites . Les directions syndicales peuvent ou ne peuvent pas signer ce texte, a elles alors d'en payer les conséquences !
Louis
 
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Message par pelon » 11 Jan 2003, 08:54

Les grandes manoeuvres commencent pour la direction d'EDF et la fédé énergie CGT. Il fallait déjà sauver cohen :
a écrit :
Politiques

EDF-GDF: Mer passe en force
Le gouvernement maintient la réforme.

Par Grégoire BISEAU et Hervé NATHAN
samedi 11 janvier 2003


Même si 53 % des salariés EDF et GDF ont décidé de dire «non» au projet de réforme de leur régime de retraite, Francis Mer, ministre des Finances, mettra en oeuvre le «relevé de conclusions», établi le 9 décembre, après plusieurs mois de négociations. C'est en tout cas ce qu'il a annoncé, vendredi à Bercy, aux trois organisations syndicales déjà signataires du texte (CFTC, CFDT et CGC). Le refus définitif de la CGT de signer ne changera rien à la détermination du gouvernement.

Vendredi, la fédération CGT Energie a vécu une journée de grand déballage. Mais Denis Cohen, son secrétaire général, a finalement réussi à sauver sa peau. Il demeurera à son poste jusqu'en octobre. Le leader CGT qui avait approuvé, «à titre personnel», le projet de réforme du statut des électriciens et gaziers a même réussi à rassembler sur son nom 85 % des suffrages du conseil général de sa fédération. Le réflexe de conservation a manifestement joué, face à une offensive en règle de syndicalistes proches de l'extrême gauche.

Une nouvelle qui ravit et conforte la direction générale d'EDF. Cette dernière craignait en effet que son interlocuteur principal (la CGT pèse 52 % chez EDF) ne sorte définitivement discrédité de ce vote. Pour autant, François Roussely, le patron d'EDF, se retrouve aujourd'hui à la tête d'une entreprise tourneboulée. «Il va nous falloir mouiller la chemise pour expliquer et rassurer», dit-on dans l'entourage du patron d'EDF. Avec en ligne de mire : la réforme du statut de l'entreprise publique (prévue avant juin) puis une ouverture de son capital, normalement en 2004.



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Message par Laverdure » 11 Jan 2003, 11:15

:wavey: Mer et le Medef veulent mettre en place une grande offensive, hier soir sur la 3 la présentatrice a eu un lapsus (volontaire ?) sur la retraite de EDF et les régimes spéciaux SNCF. Bon va falloir de bonnes godasses !!! :bounce:
Laverdure
 
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Message par manu31 » 11 Jan 2003, 17:07

A votre avis, comment la CFDT justifie-t-elle la signature du soi-disant "accord"? Reponse aujourd'hui dans Le Monde:

a écrit : "Le pourcentage de réponses positives représente près d'un salarié sur deux, ce qui dépasse largement la représentativité des 3 organisations signataires", observe la Cfdt


Et les réponses négatives, elles représentent pas bien plus? Non seulement ils trahissent les travailleurs, mais en plus ils les prennent pour des c...! :headonwall:
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Message par pelon » 11 Jan 2003, 20:04

(manu31 @ samedi 11 janvier 2003 à 17:07 a écrit :A votre avis, comment la CFDT justifie-t-elle la signature du soi-disant "accord"? Reponse aujourd'hui dans Le Monde:

a écrit : "Le pourcentage de réponses positives représente près d'un salarié sur deux, ce qui dépasse largement la représentativité des 3 organisations signataires", observe la Cfdt


Et les réponses négatives, elles représentent pas bien plus? Non seulement ils trahissent les travailleurs, mais en plus ils les prennent pour des c...! :headonwall:

Très fort comme argumentation :bounce:
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Message par manu31 » 13 Jan 2003, 00:35

"Les retraires des salariés d'EDF, ce n'est pas l'affaire uniquement des salariés d'EDF"

dixit Bayrou chez Ockrent, qui réclame la retraite à 40 annuités pour tous, bien entendu au nom de "l'égalité". Sous-entendu: le gouvernement doit passer en force. Par contre, la privatisation d'EDF, c'est UNIQUEMENT l'affaire du gouvernement, des banques et de la Commission Européenne, pas des salariés d'EDF! Ne confondons pas! Ensuite il félicite Ballamou, qui a eu le "courage" de faire passer le privé aux 40 ans. Serge July, subissant peut-être une hallucination et se croyant redevenu mao, lui fait remarquer que quand même, Edouard était passé en douce, en plein mois d'Août: le justicier Bayrou lui rappelle avoir fait la fine bouche sur cette méthode, à l'époque.

Avec des types comme çà, y a de quoi ne pas se sentir en sécurité! :marteau:
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Message par emman » 13 Jan 2003, 17:17

A propos des syndicats, le sauvetage de Cohen à EDF - par contraste avec le succés du non à la consultation ds salariés - semble montrer qu'il est plus efficace de s'adresser à leur base et à l'ensemble des travailleurs qu'aux instances syndicales.
emman
 
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