l'huma parle de LO et de l'URSS

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par finimore » 02 Avr 2009, 14:19

(Vérié @ jeudi 2 avril 2009 à 08:30 a écrit :Au moins, on sait avec qui on discute !

Personne ne t'oblige à discuter avec moi.

(Vérié @ jeudi 2 avril 2009 à 08:30 a écrit :Faut-il sur ce forum polémiquer avec les thèses mao-staliniennes ?  :33:

Les "thèses mao-staliniennes" comme tu dis, sont-elles intéressantes pour comprendre et éclairer le sujet ? moi je pense que oui !
Je remarque que dans ton message, tu n'hésites pas à faire une carricature grossières des positions "thèses mao-staliniennes" afin de valider tes propres thèses.
finimore
 
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Message par badou » 02 Avr 2009, 15:01

Verié

a écrit :A côté de cette critique féroce, une différence d'appréciation sur l'efficacité d ela planification, le rythme du développement et le caractère positif ou non de cette planification à l'échelle historique, c'est presque une divergence mineure ! Or certains ont tellement à coeur de défendre l'ex patrie du socialisme, qu'ils en arrivent à oublier cela et à idéaliser les conditions de vie de la population etc. Curieux phénomène psychologique pour des trotskystes, dont le courant n'a cessé de dénoncer les mensonges du stalinisme sur ces conditions de vie. Conditions de vie que Trotsky n'a jamais mises en avant pour justifier son analyse !


Concernant la différence mineure
a écrit :Quand un mécanicien nerveux examine une auto qui a servi, par exemple, à des gangsters pour échapper à la poursuite de la police sur une route défoncée, et qu'il découvre un châssis déformé, des roues tordues et un moteur partiellement détérioré, il est parfaitement en droit de dire: "ce n'est pas une voiture, c'est une ruine". Une semblable définition n'aura aucun caractère scientifico-technique, mais elle exprimera l'indignation légitime du mécanicien devant l'oeuvre des gangsters. Imaginons pourtant que ce même mécanicien soit appelé à réparer l'objet qu'il a traité de "ruine". Dans ce cas, il partira de la constatation qu'il a devant lui une voiture détériorée. Il déterminera les parties saines et les parties abîmées pour décider de la façon d'entreprendre la réparation. C'est la même attitude qu'un ouvrier conscient adoptera vis-à-vis de l'U.R.S.S. Il est parfaitement en droit de dire que les gangsters de la bureaucratie ont transformé l'Etat ouvrier en une "ruine". Mais, quand il passe de cette explosion d'indignation à l'étude du problème politique, il est bien obligé de reconnaître qu'il a devant lui un Etat ouvrier faussé, dont le moteur économique est endommagé, mais qui continue à tourner et pourrait être réparé complètement par le remplacement de quelques pièces. Bien sûr, ce n'est qu'une comparaison. Mais elle mérite qu'on y réfléchisse.

Trotsky, Encore et encore une fois sur la nature de l'URSS

a écrit :La première concentration des moyens de production entre les mains de l'Etat que l'histoire connaisse a été accomplie par le prolétariat au moyen de la révolution sociale et non par les capitalistes au moyen des trusts étatisés. Cette brève analyse suffit à montrer combien sont absurdes les tentatives faites pour identifier l'étatisme capitaliste et le système soviétique. Le premier est réactionnaire, le second réalise un grand progrès.

Trotsky, La révolution trahie

D'ailleurs si l'Allemagne et l'URSS n'étaient séparé que par une "divergence mineure", à quoi bon défendre l'URSS?


la psychologie,
a écrit :"Trotsky, disent-ils, a pris part à la révolution russe ; il lui est donc difficile de renoncer à l'idée d'un Etat ouvrier, c'est-à-dire de désavouer dans une certaine mesure l'oeuvre de toute sa vie" [1], etc. Je pense que le vieux Freud qui était fort perspicace aurait tiré les oreilles à ce genre de psychanalystes. En ce qui me concerne, je ne m'aventurerai, bien entendu, jamais dans une semblable entreprise. Mais je peux néanmoins assurer mes critiques que subjectivisme et sentimentalisme ne sont pas de mon bord, mais du leur.

Trotsky, Encore et encore une fois sur la nature de l'URSS

les conditions de vie,
a écrit :Les immenses résultats obtenus par l'industrie, le début plein de promesses d'un essor de l'agriculture, la croissance extraordinaire des vieilles villes industrielles, la création de nouvelles, la rapide augmentation du nombre des ouvriers, l'élévation du niveau culturel et des besoins, tels sont les résultats incontestables de la révolution d'Octobre, dans laquelle les prophètes du vieux monde voulurent voir le tombeau de la civilisation. Il n'y a plus lieu de discuter avec MM. les économistes bourgeois: le socialisme a démontré son droit à la victoire, non dans les pages du Capital, mais dans une arène économique qui couvre le sixième de la surface du globe; non dans le langage de la dialectique, mais dans celui du fer, du ciment et de l'électricité. Si même l'U.R.S.S. devait succomber sous les coups portés de l'extérieur et sous les fautes de ses dirigeants ce qui, nous l'espérons fermement, nous sera épargné, il resterait, gage de l'avenir, ce fait indestructible que seule la révolution prolétarienne a permis à un pays arriéré d'obtenir en moins de vingt ans des résultats sans précédent dans l'histoire.

Trotsky, La révolution trahie

a écrit :Tout cela existait - avec 30 % d'alcooliques ! Mais c'était dissimulé. Par exemple il était interdit de se déplacer d'une région à l'autre sans passeport intérieur et il y avait des dizaines voire de centaines de milliers de "sans papier" à Moscou, qui pouvait se faire renvoyer chez eux du jour au lendemain. Le changement de régime a mis tout cela au grand jour, mais ne l'a pas créé.

Je ne nie pas que ce n'était pas le paradis. Mais tu veux porter des jugement absolus. L'URSS constituait-elle un progrès par rapport au tsarisme et la restauration du capitalisme un recul. Si tu répond par l'affirmative à quoi cela est-il du. Effectivement la monarchie c'est "mal" et le capitalisme aussi: y en a-t-il un qui constitue un progrès par rapport à l'autre? Ma réponse est sans équivoque le capitalisme. On pourra argumenter que le Tibet du dalai-lama serait plus progressiste que la chine capitaliste, je ne m'y risquerai pas.
a écrit :Dans un contexte de privatisations hâtives et d'inflation persistante, la transition s'est d'abord traduite par une quasi-division par deux du produit intérieur brut, ce qui a fait naître des controverses sur le rôle joué par le Fonds Monétaire International (FMI). Le chômage, qui s'élevait à moins de 0,1% de la population active au début des années 1990, a grimpé à 0,8% en 1992 et jusqu'à 7,5% en 1994

Wikipédia

Il y a une différence majeure en terme d'inégalités, tu te borne aux statistique du PIB sur une période de 80 ans. La restauration du capitalismes a eu des conséquences néfastes pour la masse de la population et le maintient de l'économie planifiée était dans leur intérêt.
C'est le sujet de la discussion qui ne porte pas sur les crimes de la bureaucratie qui peuvent certes donner ici une dimension émotive et "psychologique" à l'argumentation mais qui ne correspond pas à la réalité économique subie par le prolétariat de Russie.
Je réitère mon commentaire:
a écrit :4)Ce développement a-t-il apporté des acquis significatifs à la population ? Les travailleurs d'URSS ont répondu non à cette question car ils n'ont pas levé le petit doigt pour défendre le régime.

Ta phrase correspond exactement au célebre "j'écoute ceux qui ne manifestent pas".
Ce n'est pas l'économie planifiée qu'il fallait balayer, c'est la bureaucratie dont les anciens éléments font le gros de la bourgeoisie russe aujourd'hui. Mais si le peuple russe ne manifeste pas c'est peut-être que cette économie et cet état (qui peut-être est moins bureaucratique?) leur apporte satisfaction objectivement.
Donc désolé si tu te sent accusé d'anti-communisme, mais si tu utilisait des argument de bonne foi cela ne risquerait pas d'arriver.
badou
 
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Message par Vérié » 02 Avr 2009, 16:00

a écrit : Trotsky cité par Badou
La première concentration des moyens de production entre les mains de l'Etat que l'histoire connaisse a été accomplie par le prolétariat au moyen de la révolution sociale et non par les capitalistes au moyen des trusts étatisés. Cette brève analyse suffit à montrer combien sont absurdes les tentatives faites pour identifier l'étatisme capitaliste et le système soviétique. Le premier est réactionnaire, le second réalise un grand progrès.


Il faut alors donner une explication sérieuse de l'apparition de régimes semblables, avec concentration des moyens de production aux mains de l'Etat, en Chine, en Corée du Nord etc. Car Trotsky défendait ce point de vue avant la seconde guerre mondiale.

L'explication marxiste qui me semble la meilleure, c'est que ces régimes correspondaient à une tentative d'industrialiser des pays arriérés ou semi-arriérés à marches forcées. Ces tentatives étaient incarnées par des bureaucraties, car la bourgeoisie privée n'était pas assez développée et trop liée à l'impérialisme pour procéder à une telle tentative. C'est pourquoi l'idéologie et le "modèle" staliniens ont eu autant de succès dans le tiers monde auprès de la petite bourgeoisie nationaliste, candidate à jouer ce rôle.

LO accepte en gros cette explication pour la Chine et les autres pays, sauf pour l'URSS, sans aller jusqu'au bout de son analyse, c'est à dire sans mettre en lumière toutes les significations de ce phénomène.

Une fois que le prolétariat a perdu le pouvoir en URSS - on peut évidemment discuter de la date - la révolution russe, qui était une révolution "double", c'est à dire une révolution bourgeoise dirigée par le prolétarait, est "retombée" au niveau d'une révolution bourgeoise de cette forme nouvelle et exceptionnelle pour l'époque, et ce en dépit du maintien de l'économie étatisée, qui n'avait pas de caractère de classe en elle-même..

Autrement dit, les régimes de la Chine et de l'URSS ne représentent pas un dépassement du capitalisme, mais au contraire un capitalisme archaïque qui utilisait les formes d'exploitation les plus brutales, comme le travail forcé, c'est à dire les méthodes du 19ème siècle à une échelle gigantesque, pour procéder à l'accumulation primitive du capital dans des pays isolés.

a écrit :
L'URSS constituait-elle un progrès par rapport au tsarisme et la restauration du capitalisme un recul

La révolution russe, "retombée" au rang de révolution bourgeoise après la perte du pouvoir par le prolétariat représente un progrès par rapport à un régime semi-féodal, de même que la révolution chinoise a représenté aussi un progrès au même titre. En détruisant les structures féodales, ces révolutions ont permis le développement du capitalisme.

Le problème est que ce développement du capitalisme n'a plus le caractère progressiste qu'il avait avant que les forces productives soient suffisamment développées pour passer à une forme d'organisation socialiste.

Le programme stalinien de développement d'industries nationales dans des pays arriérés n'est pas un programme progressiste, par rapport au développement complètement différent que connaîtraient ces pays si le socialisme mondial avait la possibilité de mettre l'industrie des pays les plus développés à leur service.

Quant à ce que tu appelles la restauration du capitalisme, ce n'est que le passage d'une forme de gestion de l'économie incapable de continuer à développer les forces productives (stagnation et même recul sous Brejnev) à une autre.

La fermeture de gigantesques usines russes - et aussi chinoises - obsolètes peut se comparer à la fermeture d'entreprises non compétitives sur le marché mondial dans n'importe quel pays du monde. Pour les travailleurs concernés, c'est bien évidemment une catastrophe, mais l'alternative, ce n'est pas le retour à un capitalisme d'Etat moribond, c'est la révolution mondiale.
a écrit :
Ta phrase correspond exactement au célebre "j'écoute ceux qui ne manifestent pas".


Non, car quand Sarkozy ou d'autres, face à des manifestations, déclare qu'il écoute ceux qui ne manifestent pas, cela signifie qu'il y a justement des gens qui manifestent, même s'ils sont moins nombreux (comme presque toujours) que ceux qui restent chez eux ou au boulot. Mais, en URSS personne n'a manifesté pour défendre le régime. Tous les travailleurs du monde se mobilisent, à des degrés divers, quand on leur reprend des acquis importants. Les travailleurs russes ne sont pas plus stupides que les autres.

A Cuba par exemple, où il reste des acquis de la révolution - du moins il en restait il n'y a pas très longtemps -, une partie au moins de la population se mobiliserait contre un débarquement américain ou d'émigrés de Miami, même si elle critique Castro. Certes cette mobilisation aurait aussi un contenu nationaliste, mais pas seulement.
a écrit :
Donc désolé si tu te sent accusé d'anti-communisme, mais si tu utilisait des argument de bonne foi cela ne risquerait pas d'arriver.

Tu fais visiblement partie de ces gens qui sont tellement convaincus d'avoir raison, qu'ils ne peuvent pas admettre qu'on puisse défendre... de bonne foi un point de vue différent. Mieux vaut t'y habituer : s'il y a un jour un parti révolutionnaire influent parmi les travailleurs, il sera certainement parcouru par différents courants, tout le monde n'aura pas nécessairement le même point de vue sur tout.
a écrit : Finimore
Les "thèses mao-staliniennes" comme tu dis, sont-elles intéressantes pour comprendre et éclairer le sujet ? moi je pense que oui !


Disons qu'il est difficile de discuter de la même façon avec des nostalgiques du stalinisme qu'entre militants qui possèdent un certain nombre de références communes en dépit de leurs divergences.

Or, je n'avais pas clairement compris jusqu'ici que tu te revendiquais du mao-stalinisme, dont le système de pensée, les concepts etc sont totalement différents de ceux du courant trotskyste. Le stalinisme est à mon avis l'idéologie de classe de la bureaucratie, en cela il s'écarte complètement du marxisme. Staline a transformé une méthode d'analyse vivante en une série de dogmes à géométrie variable servant uniquement à justifier sa politique. Ne parlons même pas du maoisme qui tient carrément de la superstition avec la déification de la "pensée mao tsé toung" mise à toute les sauces.

Les ouvriers du Yunan qui ont redécouvert le cirage grâce à la pensée de Mao (Pékin Information), ça ne te rappelle rien ?
Vérié
 
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Message par Vérié » 02 Avr 2009, 17:40

Avec Convidado, nous voilà revenus à l'époque du petit livre rouge. Ca ne nous rajeunit pas. Mais ça me rappelle ma jeunesse...

Bon, Convidado, tu avait eu l'honneteté, dans un autre post, de nous dire que tu t'interrogeais sur les positions mao-staliniennes que tu avais défendues... dans ta jeunesse. Et voilà que tu nous sors un torrent d'insultes, sans même un seul argument. Franchement, c'est dommage, j'avais l'impression qu'on avait commencé à discuter un peu... :blink:
__
PS Mao le génial soleil des peuples et Lin Piao le traître, tu y crois toujours ? :33:
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Message par finimore » 03 Avr 2009, 07:04

(Vérié @ jeudi 2 avril 2009 à 16:00 a écrit :
Disons qu'il est difficile de discuter de la même façon avec des nostalgiques du stalinisme qu'entre militants qui possèdent un certain nombre de références communes en dépit de leurs divergences.


Ce n’est pas difficile si tu opposes des arguments, des concepts. Evidemment si tu commences par caricaturer et me mettre une étiquette de « nostalgiques du stalinisme », cela ne peut pas aidé à la discussion et à la compréhension des points de vues.

(Vérié @ jeudi 2 avril 2009 à 16:00 a écrit :
Or, je n'avais pas clairement compris jusqu'ici que tu te revendiquais du mao-stalinisme, dont le système de pensée, les concepts etc sont totalement différents de ceux du courant trotskyste.


Le marxisme-léninisme plus précisément le PCRML fait partie de mon parcours politique et de ma filiation idéologique. Cela fait partie de mon histoire, je ne m’en cache pas. De plus, je travaille depuis des années sur les archives du mouvement marxiste-léniniste et maoïste des années 60-70-80 (PCMLF, UJCML, GP, PCRml, UCFML). Tu trouveras des éléments de cette Histoire sur le site
ht tp://www.infos-edipro.org/Dochml/dochml.htm

(Vérié @ jeudi 2 avril 2009 à 16:00 a écrit :
Le stalinisme est à mon avis l'idéologie de classe de la bureaucratie, en cela il s'écarte complètement du marxisme. Staline a transformé une méthode d'analyse vivante en une série de dogmes à géométrie variable servant uniquement à justifier sa politique. Ne parlons même pas du maoisme qui tient carrément de la superstition avec la déification de la "pensée mao tsé toung" mise à toute les sauces.


Là tu ne fais que répéter une sorte de catéchisme basé sur des affirmations fausses et caricaturales.

(Vérié @ jeudi 2 avril 2009 à 16:00 a écrit :
Les ouvriers du Yunan qui ont redécouvert le cirage grâce à la pensée de Mao (Pékin Information), ça ne te rappelle rien ?


Sur ce sujet, Convidado à commencé de te donner des éléments de réponses.

Revenons au sujet « l’Huma parle de LO », en fait l’Huma pratique sur ce sujet une démarche assez similaire avec la tienne Vérié : caricatures, hors contextes, amalgames…
finimore
 
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Message par Vérié » 03 Avr 2009, 07:53

a écrit : Finimore
Ce n’est pas difficile si tu opposes des arguments, des concepts. Evidemment si tu commences par caricaturer et me mettre une étiquette de « nostalgiques du stalinisme », cela ne peut pas aidé à la discussion et à la compréhension des points de vues.


Non, ce n'est ni une calomnie ni une caricature de traiter ces partis (aujourd'hui disparus) de "staliniens". Ils se revendiquaient d'ailleurs de Staline, tout comme Mao se revendiquait de Staline.

J'ai encore le souvenir précis d'un article de L'Humanité rouge (PCMLF)affirmant que "Trotsky a été assassiné pour une affaire de moeurs." (sic) Alors, pour la calomnie, les mao staliniens n'ont vraiment de leçons à donner à personne.

Il est donc en effet difficile de "discuter" avec des gens qui, encore aujourd'hui, considèrent comme un grand chef révolutionnaire un des plus effroyables tyran de l'histoire, qui a assassiné davantage de communistes que Hitler.

Sur la Chine et Mao, nous avons une divergences conceptuelle de fond : le courant dont je me revendique considère, comme LO, que seule la classe ouvrière en chair et en os peut mettre en place un Etat ouvrier ou "socialiste", puisque les maoistes ne parlent pas d'Etat ouvrier, mais d'Etat socialiste. Nous considérons donc la révolution chinoise, dans laquelle la classe ouvrière n'a joué aucun rôle autonome, comme une révolution bourgeoise radicale et non comme une révolution prolétarienne. L'idéologie stalinienne, dont l'idéologie maoiste n'est qu'une variante, n'est rien d'autre que l'idéologie particulière de la classe sociale qui a mené cette révolution, une petite bourgeoisie qui s'est constituée en bureaucratie d'Etat et s'est dissimulée derrière l'étiquette "communiste".

Toute analyse qui voit dans la Chine un Etat socialiste ou ouvrier revient à considérer que d'autres forces sociales que le prolétariat peuvent accomplir la révolution socialiste. Et par conséquent s'écarte définitivement d'une conception marxiste fondamentale. La discussion est donc difficile quand on ne peut pas se mettre d'accord sur le rôle irremplaçable de la classe ouvrière...

A propos, que penses-tu d ela Corée du Nord ? :33:
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Message par Vérié » 03 Avr 2009, 09:32

a écrit : Convidado
Il (Mao) a écrit nombre d'articles pour expliquer cela.


Ce qui compte, ce sont les faits sociaux : une révolution paysanne dirigée par un appareil composé d'intellectuels urbains, laissant le prolétariat complètement à l'écart... sauf dans les articles.

a écrit :
Autre chose Vérié: le stalinisme n'est pas une "idéologie" mais une variante à peine cachée du menchévisme. Et le "maoïsme" a quelques particularités, mais il est bien plus proche, à mon modeste avis, de la théorie de la révolution permanente que tu l'imagines.

Il y a des liens de parentés en effet entre le menchevisme et le stalinisme (et de ce fait avec le maoisme, variante du stalinisme). Quand je parle d'idéologie, c'est dans le sens où l'employait Marx, c'est à dire un système de dogmes, fermé, qui sert à justifier toutes sortes de politiques contradictoires. On sort les dogmes du sac selon les besoins du jour. Contrairement au marxisme qui est une méthode d'analyse sociale vivante.

Quant à dire que les théories de Mao rejoindraient la théorie de la révolution permanente, ce n'est pas sérieux. Trotsky n'a jamais envisagé qu'une autre classe sociale que le prolétariat puisse mettre en place un Etat ouvrier.

Le principe essentiel de la théorie de la révolution permanente, ce n'est pas la transformation d'un Etat bourgeois ou "mixte" en Etat ouvrier, mais le prolétariat qui prend la tête de la révolution nationale et bourgeoise dans un pays arriéré, la dépasse et se fixe pour objectif de favoriser l'extension de la révolution. Si tu ne l'as pas fait, tu devrais au moins lire Trotsky et l'analyse de Cliff sur la Chine, en s'appuyant sur l'analyse de Trotsky.
a écrit :
Hélas les trotskystes chinois ont donné, comme partout, le spectacle de leur absolue impuissance et nullité.

Ce n'est pas une question de "nullité". La révolution chinoise est une grande révolution, une des plus grandes de l'histoire, Mao est un grand révolutionnaire, mais il s'agit d'une révolution bourgeoise, survenue dans un contexte historique de défaite et de disparition du prolétariat de la scène politique.Un révolutionnaire ne peut jouer un rôle dans l'histoire que lorsque la classe dont il représente les intérêts historique se mobilise.

C'est à peu près comme si tu disais :
-Staline a été bon et Trotsky nul, puisque Staline a gagné.
ou
-Thorez, Seguy, Marchais, Krasucki et Thibaud ont tout juste puisqu'ils ont dirigé le mouvement ouvrier et que les trotskystes n'ont joué aucun rôle significatif de 1936
à aujourd'hui.

Il y a nécessairement des périodes historiques où les révolutionnaires communistes sont isolés et relativement impuissants.
Vérié
 
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