a écrit :
Il n'y a pas que la classe participant activement, il y a aussi et c'est plus important le programme, les mesures et l'orientation mis en place.
L'un ne va pas sans l'autre, du moins à moyen terme.
Des conseils ouvriers sans direction politique peuvent n'être que d'"infâmes parlements ouvriers" (Lénine ou Trotsky ? Je ne me souviens plus.) Une direction sans base sociale est impuissante...
a écrit :
C'est donc, la ligne politique et les mesures mises en place qui est le fondamental.
Une ligne politique ne flotte pas dans le vide : elle est l'expression des intérêts d'une classe ou d'une autre. La ligne de Lénine a triomphé en 1917 car elle était l'expression de la classe ouvrière révolutionnaire. D'ailleurs Lènine s'est appuyé sur la base ouvrière radicale contre une partie de la direction du parti.
Dans les années 20, le "stalinisme", la théorie du socialisme dans un seul pays devient la théorie de classe de la bureaucratie, couche sociale qui s'est peu à peu autonomisée, a pris conscience de ses intérêts et de sa force.
Des mesures prises par en haut ne sont rien sans la participation consciente des travailleurs. A la différence du capitalisme qui se développe spontanément, la transition vers le socialisme est impossible sans cette action volontariste. D'ailleurs, il est permis de penser que les travailleurs trouveront d'eux-mêmes toutes sortes de méthodes pour réorganiser le travail d'une façon différente, que tout ne viendra pas d'en haut...
a écrit :
si cela signifiait en fait, un abandon de la révolution mondiale et le prétexte politique d'une nouvelle couche petite-bourgeoise qui avançait à tâtons et qui allait exploiter les masses, cela évidement ne se justifie pas.
Telle est en effet la signification du stalinisme. Sauf que "couche petite bourgeoise" est impropre : la bureaucratie occupait face au prolétariat la place de la bourgeoisie, elle détenait collectivement le smoyens de productions et décidait de l'utilisation de la plus value : biens de luxe pour elle, industrie lourde et militaire, miettes pour la population avec des miettes un peu plus grosses poour les stackanovistes...
a écrit :
L'analyse de Trotsky au moment où il l'a fait est on ne peut pas plus juste. Mais que le processus a pris une direction de plus en plus marquée vers le capitalisme je ne vois pas comment on peut le nier.
Trotsky a brillamment décrit le processus de dégénerescence de l'URSS. Son analyse, au moment où il l'a formulée, comportait un certain nombre d'hypothèses qui se sont avérées fausses, en particulier l'extrême instabilité de la bureaucratie, son jeu d'équilibre etc. Il s'est trompé sur le rapport de forces réel en URSS, il n'a pas mesuré la profondeur de la contre-révolution. Et il s'est trompé aussi sur la signification du maintien de l'étatisation de l'économie qui, à ses yeux, était une preuve de cette situation d'équilibre : selon lui, la bureaucratie n'osait pas rétablir la propriété privée par crainte du prolétariat. Il apparait à l'évidence que, disons en 1950, Staline ne redoutait pas un prolétariat atomisé et vaincu.
De plus, j'insiste là-dessus, la bureaucratie a su se constituer une base sociale : moyens et petits bureaucrates, aristocratie ouvrière, catégories privilégiées comme les chercheurs et salariés de l'armement etc.