par Valiere » 25 Juin 2004, 11:55
voici une première contribution que je viens d'écrire sur le pourquoi du renforcement des intégristes...Si cela intéresse je pourrais évoquer la question des politiques jeunesse
Valière
L’ASSOCIATION VECTEUR SOCIAL ET POLITIQUE INDISPENSABLE !
L’association de proximité, vecteur de socialisation reste un outil d’organisation et de structuration indispensable pour une organisation politique qui se veut ouvrière…
Certains militants ne le comprennent pas, il commettent là une erreur aux conséquences prévisibles : le lien social se rompt et la politique ayant horreur du vide, ce sont de nouvelles forces qui s’implantent et qui tiennent de plus en plus de leviers…
Les intégristes religieux ont occupé et occupent une place laissée vacante dans les cités par le parti communiste français, essentiellement… En effet historiquement, à part dans certaines régions d’implantation socialiste ouvrière comme le nord, le PS s’est plutôt investi dans des organisations à composition petite bourgeoise.
La période de reconstruction, d’expansion économique, appelée par certains économistes : les trente glorieuses a laissé place au milieu des années 70 à une nouvelle période marquée par un développement exponentiel du chômage et de l’exclusion et une désertification associative de la part du PCF.
C’est aussi la fin d’une période commencée en 1945 avec la floraison de multiples entités associatives périphériques au parti communiste français qui structuraient des centaines de milliers de familles…
Qui ne connaît pas le MRAP le Secours Populaire ou la Confédération Nationale du Logement, pour ne parler que des associations les plus connues, constituant une contre société ?
Un militant communiste, à cette époque était rattaché à une cellule, adhérent à la CGT ou à la FEN s’il était enseignant et militait dans une association de son lieu de résidence.
La crise du PCF, crise d’orientation liée à celle du stalinisme a aussi été marquée par un abandon, notamment de la part des nouvelles générations, de certains lieux de militance… Cette évolution s’est poursuivie pour s’aggraver au début des années 90…
Alors que les populations d’origines immigrées représentaient dans les cités une population très importante, elles étaient absentes des associations censées défendre l’intérêt de toute la population donc le leur…
Pour prendre un exemple, alors qu’à Beauval à Meaux plus de 80 nationalités étaient représentes, l’association de défenses des locataires, adhérente à la CNL n’était composée que de militantes et militants d’origine européenne….
Jamais aucune politique volontariste d’organisation de tous les locataires n’a été menée… La responsabilité n’en incombe pas à la présidente ou aux membres du bureau, presque tous retraités, mais des militants de gauche dirigeant encore la Municipalité mais délaissant le terrain associatif
Les religieux de toutes confessions ont occupé la place, obtenant par ailleurs le soutien de la part des municipalités ouvrières, négociant ainsi la pais sociale…
L’abandon du travail associatif, le vieillissement de cadres non renouvelés et la politique démagogique qui consistait à soutenir tout encadrement des populations ont eu les effets que nous connaissons :
- une légitimité donnée aux intégristes ;
- une désaffection électorale ;
- la fin du recrutement de nouveaux cadres formés par l’intervention associative et reconnus. ;
- la perte de municipalités de traditions ouvrières passées et restées à droite
Aujourd’hui il est indispensable pour les militantes et militants se réclamant de la classe ouvrière qu’ils retissent le lien social, construisent des associations ou qu’ils s’investissent dans celles qui existent afin d’y exercer une fonction politique et éducative en transmettant les valeurs qui sont les leurs.
On ne convainc pas que par le discours…Rien ne peut remplacer la présence au quotidien et les actes comme ceux qui consistent à développer la solidarité envers les familles en difficultés liant les soutiens élémentaires aux actions politiques.