a écrit :
Cela sous entend que l'on ne peut pas développer les forces productives de manière conséquente sans utiliser les méthodes de Staline, ou bien cela n'était valable que pour la Russie, ou bien il faut attendre la révolution mondiale avant de faire la révolution dans un pays
1) ou bien il faut attendre la révolution mondiale avant de faire la révolution dans un pays
Je comprend mal comment tu peux utiliser cet argument, qui est celui, traditionnel, des staliniens contre les trotskystes ! :33:
D'une part, comme tu le sais, quand elles se lancent à l'assaut du pouvoir, les masses ouvrières et populaires ne nous demandent pas notre avis, ni celui des économistes pour savoir si l'économie est suffisamment développée.
D'autre part, l'objectif, dans un pays isolé, est d'utilisre la révolution comme tremplin pour la révolution mondiale. Pas de construire le socialisme dans un pays isolé et sous-développé.
2) Cela sous entend que l'on ne peut pas développer les forces productives de manière conséquente sans utiliser les méthodes de Staline
On ne refait pas l'histoire, donc on ne peut pas savoir si Trotsky aurait fait mieux avec des méthodes moins barbares. De toute manière, Trotsky ne pouvait pas être à la place de Staline, sinon il aurait joué le rôle de Staline au service de la bureaucratie. Sauf évidemment si une nouvelle révolution etc. Il le savait pertinemment puisqu'il a refusé de tenter un coup d'Etat, c'est à dire d'employer le sméthodes de Staline.
A l'échelle de la Russie de la fin des années vingt, sans l'aide de la révolution mondiale, de l'industrie et de la technologie des autre spays plus avancés, seule une dictature féroce pouvait en effet extirper la totalité du suproduit social, qui venait à l'époque en majeure partie de la paysannerie, sans une dictature féroce.
On peut remarquer que Mao, qui avait pourtant au départ une base paysanne, a agi d ela même façon avec la paysannerie - quoi qu'en dise notre ami Convidado.
Comment aurait-il été possible d'imposer une discipline pareile à un pays comme la Russie, alors que l'Etat n'avait pas les moyens matériels d'offrir à la population des biens de consommation suffisants pour compenser ses efforts ?
Les seuls moyens étaient, d'une part la répression, d'autre part la motivation de couches privilègiées, par des avantages matériels et honorifiques, des perspectives de promotion sociale etc. Cette période a combiné les traits les plus brutaux de l'esclavage industriel du 19ème siècle avec ceux d'un Etat totalitaire moderne.
S'il existait d'autres moyens, cela signifierait tout simplement qu'il est possible, sinon de construire le socialisme dans un seul pays, d'engager au moins la transition vers le socialisme dans un seul pays - ce que de nombreux trotskystes ont cru, quand il qualifiaient l'économie de l'URSS d'économie "de transition", alors que Trotsky la considérait comme une "économie transitoire", c'est à dire ultra provisoire, précaire, qui ne pouvait pas durer plus de quelques années voir de quelques mois. Mais, en cinquante ans, si l'URSS a transité vers quelque chose, ce n'est pas vers le socialisme mais vers le capitalisme le plus traditionnel, sans qu'il soit nécessaire pour cela de détruire l'Etat : la bureaucratie stalinienne, le KGB, l'armée, la police sont toujours en place sous Poutine.
On constate une fois de plus que les trotskystes, comme Badou, hésitent perpétuellement entre la critique de Staline comme "mauvais dirigeant de l'URSS" et la critique de Staline représentant d'une couche sociale hostile au prolétariat.
Ne parlons même pas de LO qui considère que l'Etat de Poutine-Medvedev est toujours "ouvrier dégénéré" aujourd'hui... :wacko: