(Byrrh @ Monday 02 December 2002, 21:39 a écrit :a écrit :C'est pour cela que je me demandais si il ne manquait pas une étape dans la révolution permanente. Celle qui éjecterait le parti une fois la guerre civile terminée (avant la dictature du parti).
Il me semblait que la formule de révolution permanente désignait - entre autres aspects - le fait que la révolution commence dans un ou plusieurs pays et ne se termine qu'après la victoire totale du prolétariat sur toute la surface du globe. Cela signifie donc qu'un parti révolutionnaire a une durée de vie infiniment plus longue que ce que tu sous-entends.
J'ai l'impression qu'il est impossible, dans cette discussion, de tirer des plans sur la comète. Existe-t-il, a-t-il jamais existé dans l'histoire une forme d'organisation humaine exempte d'une possible dégénérescence bureaucratique, oligarchique ? Seule une société communiste aboutie, c'est-à-dire celle qui naîtra de la disparition des classes sociales et de l'Etat, pourrait le garantir. Mais jusqu'à présent, toute action humaine, collective, subit l'influence destructrice des antagonismes de classes. Un risque existe, et il existera toujours, tant que le capitalisme n'aura pas définitivement rendu l'âme.
Il n'y a pas d'autre solution que de prendre ce risque ; bien qu'étant imparfait, le parti révolutionnaire moderne, tel qu'il fut expérimenté par Lénine et Trotsky, est la forme la plus aboutie que peut prendre l'organisation collective des exploités. Il est sans doute bien plus dangereux d'imaginer autre chose qu'un parti centralisé, quand on sait que les coups les plus rudes qu'a dû subir le mouvement ouvrier l'ont été à ses moments de faiblesse.
D'accord avec toi. Le risque existe. Comme dans tout combat y compris la plus petite grève où on risque de perdre et de se faire licencier ensuite.
Alors le jeu en vaut-il la chandelle ? Faut-il s'organiser pour se donner quelques chances pour que les révoltes ne se transforment pas en massacre des masses ?
Seulement si on considère que ce monde est pourri et révoltant. Sinon, pour ne pas prendre le risque d'une contre-révolution, il suffit qu'il n'y ait pas de révolution.
Cela fait longtemps que les petits bourgeois installés dans la vie et dans leur tête l'ont compris. Eux, ils adorent les révolutions vaincues : Commune de Paris, Spartacus. C'est beau. Morts rapidement, ils n'ont pas affronté les risques de la corruption par le pouvoir (un peu Spartacus, si on doit croire Koestler).
Mais je crois que nous sommes d'accord.