(Sandy Varlin @ lundi 17 février 2003 à 13:06 a écrit :Oui , perso, le FN est un parti fasciste , très traditionnel ...et innovant aussi ( Marine Haider : discours clean et non beuveries virilos-revanchardes des brasseries munichoises ou ratonnades anti-juives dans les quartiers ouvriers - populaires)
Alors que veut dire pour toi fasciste : d'extrème droite ? réactionnaire ? raciste ? nationaliste ?
Quelles différences fais tu alors entre Le Pen et De Villiers ou Pasqua (ou De Gaulle dans les années 50), que l'on peut affubler des mêmes épithètes mais qui, à ma connaissance, n'ont jamais connu ce qualificatif de la part de la LCR...
Pour moi, un parti fasciste "très traditionnel" c'est un parti qui organise la petite bourgeoisie et le lumpenprolétariat, y compris militairement, dans le but d'abattre le mouvement ouvrier organisé. Et ceci dans des périodes où la bourgeoisie n'est pas convaincue de pouvoir faire une plaine confiance à son appareil d'état (police et armée). En Italie et en Allemagne les fascistes sont d'ailleurs arrivés au pouvoir suite à des périodes pré révolutionnaire, où la bourgeoisie avait craint pour son pouvoir et n'avait dû son salut qu'aux trahisons de la social démocratie.
Je ne saurais trop te recommander la lecture de la courte brochure de Trotski
Qu'est-ce que le national-socialisme ? qui t'éclairera sur ce qu'il pensait sur tout cela.
Donc le FN ne cadre pas du tout avec cette définition. La bourgeoisie n'a pas besoin pour l'heure d'un parti fasciste, et le FN lui même n'organise pas des fractions de la population pour lutter contre la classe ouvrière organisée. Qu'il puisse, si la situation changeait et que le besoin s'en faisait sentir pour la bourgeoisie, former la charpente d'un parti fasciste est fort possible, mais nous n'en sommes pas là.
Alors je crois que le FN est un parti d'extrême droite, réactionnaire, véhiculant un fatras raciste et nationaliste, mais on ne peut pas le qualifier de fasciste.
Tu comprendras aisément que les petits commerçants ou des bandes de dealers organisées et armées par un tel parti fasciste nécessiteraient des réactions à leur mesure (des brigades ouvrières armées) en réaction. Nous n'en sommes pas là. Lutter contre l'extrême droite réclame donc de répondre à la pourriture sociale et politique qui fourni le terreau propice à son développement. Pour cela il faut opposer le programme marxiste, la lutte de classe : il faut construire un parti communiste révolutionnaire.