(Albert Li @ mardi 18 mai 2004 à 11:50 a écrit :Tu sera d'accord qu'il faut bien que certains prennent le risque d'acheter ces outils de production, d'y investir leur argent pour que les simples salariés qui utilisent ces outils puissent produire quoi que ce soit et donc gagner leur vie.
Qui le fera le jour ou vous aurez décrété que celui qui ose faire cela est un exploiteur à qui on peut confisquer son bien ?
Personne.
L'économie privée de ses capitaux s'effondrera, portant préjudice aux plus pauvres en premier lieu.
Si les plus pauvres bénéficieront bien sur dans un premier temps des confiscations des biens des riches, à long terme, ils en patiront car l'économie sera désormais exsangue.
C'est le discours classique des capitalistes, de ces marchands de main-d'oeuvre qui nous prennent et qui nous jettent comme des Kleenex (ce qui montre d'ailleurs à quel point c'est risqué de travailler aujourd'hui pour se faire voler par le patronat). Avec ce même type de raisonnement, tu pourrais nous dire qu'il faudrait en revenir aux privilèges, voire à la noblesse héréditaire, dans la sphère politique parce qu'il serait légitime que les dirigeants soient récompensés des risques qu'ils font pour le pays, alors que les risques ce n'est que très rarement eux qui les prennent (pendant les guerres, c'est le prolétariat qui se fait décimer et pas la bourgeoisie qui spécule tranquillement sur la destruction et sur la mort). Il apparaît donc clairement que tout risque qui est pris dans une entreprise composée de plusieurs personnes, est un risque collectif, et que donc ce risque doit être partagé.
Sous le communisme, selon moi (car il y a diverses pratiques du communisme), la prise de risque pourra être soit individuelle pour les entreprises unipersonnelles, soit collective pour les entreprises coopératives. La prise de risque sera tout de même très limitée puisque les conseils de consommation feront remonter des demandes non satisfaites, et puisqu'en cas d'échec indépendant de la bonne volonté de la ou des personne(s) ayant pris le risque, d'autres chances seront offertes. Mais de toute façon, la volonté de monter une entreprise (c'est-à-dire de lancer un projet) émane bien souvent de la volonté de faire quelque chose dont on nous a eu l'idée et qu'on aimerait réaliser.