Lettre de LO à la LCR

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par emman » 11 Juil 2003, 11:20

CITATION (LouisChristianRené @ jeudi 10 juillet 2003, 22:35)un accord n'a de sens que si il se fait sur les bases des deux parties participantes : soit vous désirez vraiment qu'on ait un accord, et voyons les modalités d'un accord qui concerve l'identité des parties requiérantes, soit vous ne proposez un accord que pour pas que vous payez le prix d'une attitude sectaire

A mon sens, la balle est dans votre camps Je croie vraiment que vous avez tout a perdre d'un replis sectaire, mais c'est vous qui voyez...[/quote]
Jusqu'à preuve du contraire, LO et la LCR se réclament encore du communisme et du trotskysme. Nous pouvons être d'accord grosso modo, sur les mots d'ordres de la campagne. Ce que propose LO c'est justement de faire une campagne commune, à partir de notre héritage commun et des points d'accord de nos politiques. Point barre. Si une telle démarche remet en cause votre identité, là on y est pour rien.
emman
 
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Message par tristana » 11 Juil 2003, 13:35

CITATION (pedro @ jeudi 10 juillet 2003, 22:30)Pour répondre à Tristana, cette lettre pose clairement les conditions d'un éventuel accord avec la lcr : sur nos bases, celles de la défense des intérêts directs des travailleurs, sur des bases Communistes, celles qui sont les nôtres, tout en rappelant les gravissimes erreurs commises par le passé, assez récent, par la lcr, notamment le vote en faveur de Chirac.
Il est probable, malgré tout, qu'un tel accord n'aie pas lieu. Cela n'aurait rien de dramatique. Nous n'avons pas vraiment amélioré nos scores électoraux, lors de nos alliances récentes avec la lcr. Après les présidentielles, le score, aux législatives, des deux formations à permis de voir toute l'étendue du chemin encore à parcourir. :lenine: [/quote]
Ce que la plupart des gens ici semblent ignorer, c'est que la gauche en France, ce n'est ni le PC, ni le PS, ni les verts.
Ils sont totalement discrédités par leur comportement lorsqu'ils gouvernent.
La gauche en France, c'est nous: LCR, LO, anars, alternatifs, altermondialistes, syndicalistes, etc...
Nous devons unir les forces de gauche, toutes les forces de gauche anticapitaliste, autour d'un seul mouvement.
Les élections se préparent de la même façon: puisque nous sommes la gauche , acceptons de la représenter dans sa diversité, et ne nous marginalisons pas en nous arcboutant sur le seul programme trotskyste.

PS: Arrêtez de ressasser cette odieuse contre vérité qui consiste à dire que le vote anti Le Pen fut une erreur, je répète que la position de la LCR était correcte, sur le fond et sur la forme.
Bien que n'ayant pas voté Chirac, je pense que l'on ne pouvait pas dire autre chose que "battre Le Pen, dans la rue comme dans les urnes"
tristana
 
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Message par pelon » 11 Juil 2003, 14:31

CITATION (tristana @ vendredi 11 juillet 2003, 14:35)Bien que n'ayant pas voté Chirac, je pense que l'on ne pouvait pas dire autre chose que "battre Le Pen, dans la rue comme dans les urnes"[/quote]
Faites ce que je dis, pas ce que je fais.

Moi, je suis assez intelligent pour comprendre que Le Pen n'est pas sur les marches du pouvoir, mais les travailleurs qui regarderaient du coté de l'extrème gauche sont des beaufs qui regardent le big-dil, ils sont incapables de comprendre ces subtilités. Donc autant ne pas risquer de ne pas être compris et laisser entendre que voter Chirac est une manière parmis d'autres de combattre le FN (pas la seule, il y a aussi dans la rue, mais quand même un moyen).

le premier devoir des révolutionnaires, c'est de dire la vérité aux travailleurs. Ta position, demander aux gens de plébiciter Chirac mais ne pas l'appliquer à toi, ça me fait :bleu-vomi:
pelon
 
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Message par Barnabé » 11 Juil 2003, 15:30

CITATION Ce que la plupart des gens ici semblent ignorer, c'est que la gauche en France, ce n'est ni le PC, ni le PS, ni les verts.
Ils sont totalement discrédités par leur comportement lorsqu'ils gouvernent.
La gauche en France, c'est nous: LCR, LO, anars, alternatifs, altermondialistes, syndicalistes, etc...
Nous devons unir les forces de gauche, toutes les forces de gauche anticapitaliste, autour d'un seul mouvement.
Les élections se préparent de la même façon: puisque nous sommes la gauche , acceptons de la représenter dans sa diversité, et ne nous marginalisons pas en nous arcboutant sur le seul programme trotskyste.
[/quote]

Non, nous ne sommes pas la gauche, et il n'y a pas deux gauches ou je ne sais combien. Nous sommes révolutionnaires. Il y a tout un tas de mouvements "de gauche" ATTAC, altérnatifs etc. La seule différence entre eux et le PS c'est que tout un tas de gens révoltés par la société et que le PS ne trompe plus se tourne vers cette "vraie gauche" qui n'a pas encore fait la démonstration que comme tout réformistes, ils sont prêt à trahir.
Maintenant, évidemment, cela ne veut pas dire que l'on ne doit pas s'addresser à tous ceux qui ont des illusions dans ces organisations et qui sont révoltés par la société, mais on doit le faire sur des bases claires, c'est à dire communistes et révolutionnaires. Aller se noyer dans les marais de la "gauche altérnative" serait le meilleur moyen d'aider à entretenir les illusions réformistes, et en cela irait dans le sens de mettre des obstacles à la construction du parti ouvrier révolutionnaire qui manque tant.
On se retrouve, et on se retrouvera encore au coté de militants "de gauche" dans les luttes, dans les manifs etc. Mais s'il s'agit d'apparition politique, ce qui est nécessaire c'est que les révolutionnaires se présentent comme tels.
C'est pour cela que je suis pour des liste commune LO-LCR (et même au delà des élections, que les révolutionnaire apparaissent ensemble chaque fois qu'une base politique commune le permet) et que je suis absolument contre la participation à des liste "tous à gauche autrement", "100% à gauche" etc.
Barnabé
 
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Message par Louis » 11 Juil 2003, 18:48

Besancenot t'as justement répondu dans le dernier libé

CITATION La France a besoin d'un parti de la grève par Olivier BESANCENOT vendredi 11 juillet 2003
Olivier Besancenot est porte-parole
de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR)
et gréviste.  

La logique folle du système capitaliste et la politique du gouvernement Raffarin n'en finissent plus de décliner leurs effets dévastateurs, avec Le Pen toujours en embuscade. A un pôle de la société, des millions de gens subissent de plein fouet l'augmentation du chômage et l'aggravation de la précarité pendant qu'à l'autre pôle, quelques milliers de privilégiés engrangent superprofits et cadeaux fiscaux. On détruit l'assurance chômage des intermittents du spectacle qui luttent pour leur survie. Et Jean-Marie Messier va toucher 20 millions d'euros d'indemnités ! Décisions de justice et projet de réforme constitutionnelle bétonnent l'impunité de ces délinquants qui nous gouvernent, pendant que les acteurs du mouvement social sont criminalisés et jetés en prison, comme José Bové. Coupes claires dans les budgets sociaux, suppressions de postes et privatisations s'enchaînent en une vaste entreprise de démantèlement des services publics. Illustrant jusqu'à la caricature le divorce entre monde du travail et politique professionnelle, le débat parlementaire sur le projet Fillon sanctionne la régression sociale exigée par le Medef et mise en oeuvre par le gouvernement.

Pourtant, le pouvoir en place ne jubile pas vraiment. Car il a senti le vent du boulet. Moins de huit années après la révolte antilibérale de l'hiver 1995 contre le plan Juppé, la société française vient de vivre une nouvelle secousse sociale et politique d'une ampleur exceptionnelle. Le pays n'a pas été paralysé. Mais les luttes du printemps ont dépassé en ampleur et en profondeur celles de 1995. Fait sans précédent : pendant plus de deux mois, enseignants et personnels de l'Education nationale ont construit une grève générale reconductible. Une nouvelle génération de jeunes salariés y a fait l'expérience de la lutte et a donné au mouvement son contenu revendicatif radical. Sans s'en remettre à quiconque, les grévistes de l'Education nationale se sont faits eux-mêmes les militants de la grève générale et de réponses alternatives, qu'ils ont portées dans les réunions avec les parents, dans les assemblées générales des dépôts RATP ou SNCF. Et dans la rue. Dans de nombreux secteurs de la fonction publique ou du secteur public, comme les impôts, les territoriaux, La Poste, France Télécom, la SNCF, la RATP, les transports urbains, des grèves reconductibles ont dessiné la possibilité d'une mobilisation à la hauteur de l'enjeu. Contrairement à la légende complaisamment entretenue par les grands médias, les députés de la majorité mais aussi les directions des grandes confédérations, de nombreux salariés du secteur privé ont, à plusieurs reprises, notamment entre le 13 et le 25 mai, manifesté leur disponibilité à l'action, de manière beaucoup plus significative qu'en 1995. Malgré les difficultés, la pression du chômage, le poids des défaites accumulées depuis vingt ans.

Alors que s'annoncent d'autres échéances de lutte (privatisation d'EDF, budget 2004, attaques contre la Sécurité sociale), il importe de faire le point. Pourquoi le mouvement n'a-t-il pas débouché ? Comment faire pour gagner la prochaine fois ? Autant de questions qui sont aujourd'hui débattues au sein des organisations syndicales et parmi tous ceux qui ont fait grève. Une pesante propagande gouvernementale et patronale, disposant de relais puissants, a tenté de justifier l'allongement de la durée de cotisation comme la seule réforme possible, «choc démographique» oblige. Alors que la véritable question est celle du financement des retraites et qu'elle renvoie à la question du chômage ­ chacun voit bien qu'un chômage zéro modifierait complètement la donne ­ et celle de la répartition des richesses. Et là, on peut être optimiste : tous les sondages témoignent qu'une majorité de la population a soutenu le mouvement de grè-ves. Nous avons gagné la bataille de l'opinion publique : la grève et la rue, n'en déplaise à Raffarin, ont entamé la légitimité des décisions gouvernemen-tales. Les thèmes portés par le mouvement altermondialiste sont également passés par là : de plus en plus nombreux, nous refusons que toutes les activités humaines (santé, éducation, culture, retraites, etc.) deviennent des marchandises.

Mais, au lieu d'exiger les 37,5 annuités pour tous, public et privé, l'annulation des mesures Balladur de 1993 et le retrait du plan Fillon, les directions confédérales se sont limitées à réclamer d'en renégocier certaines modalités. Sans surprise, la direction de la CFDT a une nouvelle fois soutenu la contre-réforme d'un gouvernement de droite. Parmi les autres syndicats qui étaient dans le mouvement, la volonté d'une confrontation avec la politique du gouvernement a manqué. Les journées d'action étalées sur deux mois devaient permettre «l'extension» du mouvement : échec. Le 13 mai, nous étions deux millions dans la rue, avec une participation significative du privé. Le lendemain, de nombreux cheminots et agents de la RATP reconduisirent la grève. Les directions syndicales s'y opposèrent. Pourtant, c'est à ce moment-là que nous étions les plus forts. La grève générale devenait une possibilité réelle. Oui, mais une grève générale victorieuse sur les retraites aurait entraîné une crise politique. L'absence de «débouché politique» crédible à gauche a-t-elle conduit directions syndicales et partis de gauche à tout faire pour éviter l'affrontement ? L'UMP contrôle tous les lieux du pouvoir politique : présidence, gouvernement, Assemblée, Sénat, régions, etc.

Mais là n'est pas la vérité des rapports de force. La société française ne s'est pas résignée à la déferlante libérale. En moins d'un an, à trois reprises, des centaines de milliers de manifestants ont envahi les rues : contre Le Pen après le 21 avril 2002, contre la guerre en Irak, pour défendre les retraites. Et si la droite est forte, c'est d'abord des faiblesses et des renoncements de la «gauche». Le PS a réclamé le retrait du plan Fillon mais accepté l'allongement de la durée de cotisations comme Jospin l'avait accepté lors du sommet de Barcelone, en février 2002. Même dans l'opposition mais les yeux rivés sur les prochaines élections, l'ex-gauche plurielle a été d'un faible secours pour les manifestants et les grévistes.

Cette situation confère une responsabilité particulière aux révolutionnaires, à Lutte ouvrière comme à la LCR. Dominique Voynet souhaite «réveiller la gauche». Pourquoi ? Y aurait-il un problème de ce côté-là ? Grévistes et manifestants étaient, eux, fatigués mais combatifs, déterminés et dynamiques ! J'en sais quelque chose : des seize candidats à la dernière présidentielle, j'étais, en ce printemps 2003, le seul gréviste ! Que penser des dirigeants du PCF expliquant les limites du mouvement par «ses dérives gauchistes» ? Ou du cri du coeur de François Hollande : «Il ne faut pas qu'une seule voix sorte de ce mouvement pour l'extrême gauche» ? Est-ce vraiment tout ce que leur inspirent les semaines que nous venons de vivre ? Un peu désolant !

Du 21 avril 2002 aux débats suscités par le mouvement gréviste de défense des retraites, il y a un fil rouge : le refus des politiques libérales, des politiques sociales-libérales ou des alliances de type «gauche plurielle», l'urgence d'une transformation radicale de la société. Il y a bien eu deux politiques à gauche. Et deux gauches. Une gauche d'accompagnement du libéralisme et une gauche radicale, anticapitaliste, qui défend jusqu'au bout le monde du travail, public et privé. Une gauche d'amendement de la contre-réforme Fillon et une gauche de la grève. Construire aujourd'hui une nouvelle force politique, c'est dessiner un projet anticapitaliste, réellement alternatif au système et nourri des revendications et propositions surgies dans les luttes. Et rassembler ceux et celles qui, militants associatifs et syndicaux, nouvelle génération ou simples grévistes, furent en quelque sorte les «militants de la grève générale».[/quote]
Louis
 
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Message par Barnabé » 11 Juil 2003, 20:34

Malheureusement comme d'habitude, il y a boire et à manger dans ce texte:
D'un coté on a ça:
CITATION Cette situation confère une responsabilité particulière aux révolutionnaires, à Lutte ouvrière comme à la LCR.[/quote] (c'est moi qui souligne)
De l'autre on a:

CITATION Il y a bien eu deux politiques à gauche. Et deux gauches. Une gauche d'accompagnement du libéralisme et une gauche radicale, anticapitaliste, qui défend jusqu'au bout le monde du travail, public et privé. Une gauche d'amendement de la contre-réforme Fillon et une gauche de la grève. Construire aujourd'hui une nouvelle force politique, c'est dessiner un projet anticapitaliste, réellement alternatif au système et nourri des revendications et propositions surgies dans les luttes. [/quote]

Au final quand je vais aller voir un militant de la "gauche" de la ligue, il va me dire: "Tu vois, ce qu'on dit c'est que le rôle des révolutionnaire c'est d'offrir un débouché politique, des perspectives révolutionnaires aux grévistes des mouvement de mai-juin". Et puis si je tombe sur un pote à Picquet ça va être: "on veut construire une force anticapitaliste de la vraie gauche, pas délimitée programmatiquement, en lien avec le mouvement social etc." :(

Cela correspond à la situation dans laquelle est la LCR, prête à discuter avec LO, mais sans fermer la porte au mouvement social (assoc. et autre). Souhaitons qu'au final il en sorte une campagne des révolutionnaires (et pas forcément que sur le terrain électoral), car je pense en effet que nous aurions tout à gagner pour intervenir politiquement dans les prochains mouvements, à ce que les révolutionnaires apparaissent en tant que tel et puissent représenter une perspective politique crédible pour les travailleurs.
Barnabé
 
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Message par Louis » 11 Juil 2003, 21:21

tout simplement parce que dans le cas des gens "non délimités politiquement" il y a sans doute des gens que l'on gagnera jamais, des gens qui sont confus dans leur téte, mais qu'il y a aussi un potentiel dans ces gens tout a fait intéressant ! A nous de le faire fructifier, d'entreprendre avec eux des discussions qui permettent de clarifier le débat etc etc

Enfin, je ne comprend pas que l'on fasse de cp le champion de ces gens la ! C'est plutot un type du genre "continuons a discuter avec le ps, le pc, les syndicats "officiels" (type cgt/fsu) et autres trucs du meme accabit qu'un "mouvementiste", le camarade piquet...
Louis
 
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Message par Barnabé » 11 Juil 2003, 21:28

Un article de la fraction dans Convergences Révolutionnaires sur la lettre de LO à la ligue:
CITATION
L'alliance LO-LCR repartie ? Vers quel horizon ?


Mis en ligne le 11 juillet 2003



Ainsi LO, rompant avec la politique adoptée immédiatement après les élections européennes de 1999, quatre ans déjà, vient de prendre les devants pour faire des propositions de campagne commune à la LCR [1].

Certes, il s'agit d'abord et avant tout d'une campagne pour les prochaines élections, régionales et européennes qui auront lieu dans le premier semestre de l'an prochain. Et quelles que soient les précautions oratoires chacun comprend bien que le souci primordial est de tenter de préserver des élus alors que le nouveau mode de scrutin va rendre l'élection de candidats d'extrême gauche plus difficile que les années précédentes. Souci légitime d'ailleurs à notre avis. Et que partage certainement la LCR. Ce qui inaugure assez bien des chances d'un accord final.

Certes, on peut regretter, et c'est notre cas, que ce changement d'attitude de la part de notre organisation vienne bien tard après quatre ans de refus systématique de développer une politique envers la LCR, voire de lui faire la moindre proposition d'action et de campagne communes comme le lui a proposé systématiquement et régulièrement la Fraction [2]. Un refus qui a fait, par exemple, que les possibilités d'intervention autour des licenciements à LU-Danone il y a deux ans ou encore de campagne contre les projets gouvernementaux sur les retraites cet hiver n'aient pas été exploitées comme elles auraient pu l'être si les deux organisations, qui avaient sur ces sujets les mêmes positions, avaient cherché à s'entendre.

Certes, certains ne vont pas manquer d'ironiser au vu du cadre dans lequel LO propose d'inscrire la campagne commune… qui était à peu près exactement celui proposé par la LCR à LO avant les dernières présidentielles et repoussé alors avec mépris par LO.

Ce n'est pas nous qui nous plaindrons de ce changement d'attitude, que nous avons tant réclamé, ce qui nous a valu critiques et attaques des plus malveillantes [3]. Nous espérons maintenant que la LCR saura se saisir de l'opportunité qui lui est offerte de faire l'alliance qu'elle a dit à maintes reprises rechercher. Il ne lui est plus possible cette fois d'invoquer un sectarisme de notre organisation qui ne lui laisserait que le choix de partenaires sur sa droite, dans le marais de la soi-disant « gauche de la gauche ».

Nous sommes donc tout à fait favorables à l'accord électoral avec la LCR, sur les bases proposées par LO à la LCR.




Mais pourquoi ne pas aller jusqu'au bout de cette politique ?



S'il est « tout à fait possible de trouver un accord pour transformer ces campagnes électorales en une lutte sur le terrain des revendications essentielles et vitales du monde du travail », comme l'écrit la direction de LO, il est sans aucun doute possible aussi de faire une campagne commune sur ces revendications hors et avant élections. D'autant plus que « une telle campagne devrait prolonger la lutte contre les mesures gouvernementales sur les retraites, la régionalisation à venir de toute l'Education nationale » comme le précise encore la même lettre. Les élections sont encore loin. Elles risquent de l'apparaître d'autant plus à ces milliers d'enseignants et autres travailleurs mobilisés ce printemps, qui regardent vers l'extrême gauche mais se demandent aussi ce qui va se passer à la rentrée. Peuvent-ils comprendre qu'il faut à LO et la LCR le coup de sifflet officiel du ministère de l'Intérieur décrétant la campagne électorale ouverte pour qu'elles puissent agir et intervenir en commun sur des questions où elles sont d'accord ?

De même d'ailleurs les chômeurs et licenciés victimes de cette « question de l'emploi » dont LO propose à juste titre de faire un axe essentiel de la campagne commune.

Ou encore de la question de la « réforme » de la Sécurité sociale projetée par le gouvernement, qui ne se cache pas de vouloir ébranler l'opinion du monde du travail justement hostile a priori, en se donnant le temps de développer durant les mois qui viennent ses campagnes mensongères et de négocier vraiment cette fois avec les grandes confédérations syndicales pour tenter de les mettre dans sa poche.

Dans les mois qui ont précédé la concrétisation du projet gouvernemental sur les retraites, l'extrême gauche a raté l'occasion de faire la campagne que seule elle pouvait faire. Ne ratons pas une nouvelle opportunité au moment d'un nouveau rapprochement LO-LCR.

5 juillet 2003

Jacques MORAND



--------------------------------------------------------------------------------

[1] Voir la lettre de Lutte ouvrière à la Ligue communiste révolutionnaire, LO numéro 1822, 4 juillet 2003

[2] Tous ceux qui pourraient en douter peuvent au moins consulter les textes d'orientation proposés aux congrès de LO depuis quatre ans par la Fraction comme ceux de la majorité évidemment, publiés régulièrement dans le numéro Lutte de classe qui suit ce congrès.

[3] Les amateurs d'anecdotes peuvent se reporter à la motion contre nous adoptée lors du dernier congrès de LO et publiée dans le numéro 69, décembre 2002, de Lutte de classe.

[/quote]
Barnabé
 
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