(maville.com a écrit :Les « Angers à gauche » battent la campagne
Coller des affiches, distribuer des tracts, provoquer débats et discussions : Militants du PCF et de LO, co-listiers associatifs et syndicalistes sont sur le pont.
De part leur engagement personnel, ils connaissent bien le terrain. Les 59 militants de la liste du Parti communiste et de Lutte ouvrière, et autant de « supporters » ont donc aucun mal à arpenter la ville et ses quartiers. « Nous ciblons surtout les marchés, les grands magasins et les entreprises. Là où les gens sont plus disponibles pour discuter... Nous ne faisons pas de porte à porte, ça dérange trop ! » Jean-Louis Grégoire, tête de la liste, précise : « À part sept retraités, tous les membres d'Angers à gauche travaillent. Donc, chez nous, tout se fait en fonction de sa disponibilité, de ses horaires. »
Vendredi soir, une quinzaine de militants s'est retrouvée devant la grande surface du « Chapeau de gendarme », à battre le pavé. « La plupart des gens ne nous parlent pas du tramway ou de l'avenir d'Angers, mais de Sarkozy, relève Jean-Francois, comptable, cinquantième de la liste. Ils sont surtout préoccupés par leur pouvoir d'achat, le prix de l'essence, leur vie quotidienne. »
Aucune hostilité chez les personnes rencontrées. Ce soir-là, il ne fait pas froid et on veut bien discuter, devant son chariot rempli de courses achetées au minimum. « Sarkozy nous a bien eus avec les franchises médicales, affirme un couple de retraités. Toujours les mêmes qui sont taxés ! » Monique, 16e de la liste, agent à la CPAM, militante syndicale, leur répond : « On bataille pour plus de solidarité. Une sécu pour tous. »
À une autre entrée, Marie-José, de Lutte ouvrière, infirmière au CHU, discute avec une mère et sa grande fille. La maman voudrait changer son appartement T5 contre un plus petit, ses enfants étant partis. « On lui propose un T3 rénové, plus cher que son grand logement qui pourrait dépanner une famille. Elle ne peut pas financièrement. » Henri, militant syndical, constate que les gens sont de plus en plus politisés : « Ils font nettement la différence entre la droite et la gauche. Ces élections municipales auront bien l'effet d'un test national. »
Des moyens financiers réduits
La liste « Angers à gauche » étant composé de trois forces, PCF, LO, et militants associatifs et syndicalistes, son organisation est à trois têtes. « Chaque composante a son responsable. C'est lui qui coordonne et mène les actions, en fonction naturellement de ce qui a été décidé collectivement.
Côté finances, les cordons de la bourse sont plutôt tenus. « Nous ne dépenserons que 10 % du plafond autorisé, entre 10 000 et 15 000 euros, annonce Jean-Louis Grégoire. Nous ne pouvons pas plus. Et déjà, cette somme est amputée de la moitié par le matériel électoral, professions de foi, bulletins de vote, affiches officielles... » Les deux partis, PCF et LO, financent le plus gros. Quelques donateurs participent. « Se pose quand même un problème d'équité à faire connaître nos propositions par rapport aux listes Béchu et Antonini, beaucoup plus riches. »
L'autre grosse dépense concerne un quatre pages tirés à 30 000 exemplaires et 2 000 affiches. « Là, nous avons fait appel à un imprimeur, un professionnel. » Autrement pour les tracts, les communiqués, les militants font du sur-mesure. « Ils sont réalisés par les moyens du bord, en fonction du temps et de la capacité des militants à les fabriquer et diffuser. »
Vendredi soir, sur le parking du grand magasin, aucun tract n'a été jeté.
Yves LAUNAY.
Ouest-France