Lyon le 07/01/05
La fédération des travailleurs-euses de l'éducation, afiliée à la
Confédération Nationale du Travail, dénonce avec fermeté l'opération de
police menée sur l'ordre de Dominique de Villepin aux abords des
établissements classés en ZEP et zones sensibles.
Cette intervention sous couvert de lutte contre la violence scolaire
s'est non seulement faite dans une intention médiatique en totale
contradiction avec la démarche pédagogique que mènent les pesonnels
éducatifs (en entretenant la confusion entre éducation et répression), mais
elle stigmatise en plus particulièrement nos élèves des quartiers
défavorisés, développant à une grande échelle la logique du contrôle
sélectif, sur des critères de faciès et d'origine sociale. Outre qu'elle
subordonne, comme le dénonce le syndicat de la magistrature, la justice à la
police, elle procède d'une vision répressive de la société qui fait
totalement l'impasse sur le rôle des inégalités sociales et de la misère
liées au capitalisme dans la production et l'entretien des logiques de
violence. Les quartiers en question, dans lesquels par ailleurs le
gouvernement détruit le service public d'éducation (suppression massive
d'aides éducateurs et de surveillants, liquidation des services vie
scolaire), laissés volontairement dans une situation de déliquescence, et
dans lesquels par le jeu de la politique de logement, on parque les pauvres,
sont sans surprise un lieu où cette politique de casse sociale a les
conséquences les plus visibles.
La violence dans les rapports sociaux ne pourra reculer que dans la
construction d'une société basée sur l'égalité sociale et économique, en
totale opposition avec les pratiques des gouvernements actuels, qui jouent
aux pompiers pyromanes, en concentrant la pauvreté pour mieux s'en prendre
aux pauvres. Que le gouvernement et le patronat cessent de démolir
l'éducation et de s'attaquer aux classes populaires, et la violence
reculera.
C'est à cette tâche de conquète de l'égalité sociale par la défense des
droits des travailleurs-euses, et à une pédagogie de l'émancipation et non
de la répression, que notre syndicalisme s'attache, dans ces quartiers comme
ailleurs, loin du défouloire médiatique et des carcicatures aux fins
politiciennes.
Le secrétariat fédéral