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JO: Paris 2012, invité-surprise de la journée du 10 mars
Tue February 22, 2005 6:42 PM CET
par François Thomazeau
PARIS (Reuters) - La candidature de Paris pour l'organisation des Jeux olympiques de 2012 s'est retrouvée mardi au centre des discussions sur les préparatifs de la journée d'action syndicale du 10 mars dans la capitale française.
La manifestation prévue ce jour-là à Paris coïncide en effet avec la visite de la commission d'évaluation du Comité international olympique (CIO) chargée d'étudier sur le terrain le dossier de la candidature parisienne.
La CGT, FO, la CFDT et la CFTC ont lancé un appel à la grève et à des rassemblements le 10 mars afin de défendre l'emploi, les salaires et les 35 heures.
Le comité de candidature s'est empressé de rappeler que cette journée d'action n'avait rien à voir avec les Jeux et que la manifestation n'entraverait en rien les travaux de la commission, qui se trouvait mardi à New York après avoir rendu visite à Madrid et Londres, deux des autres villes candidates.
"Cette manifestation n'est en aucun cas liée à la candidature de Paris à l'organisation des Jeux olympiques et paralympiques en 2012", assure Paris 2012 dans un communiqué.
"Elle relève de la vie démocratique d'un pays où tous les acteurs sociaux ont le droit d'exprimer leurs positions, dans le respect de la loi", ajoute Paris 2012, qui estime que le mouvement "n'entravera en rien la bonne tenue de la visite" de la commission d'évaluation du CIO.
Le comité de candidature assure que "l'ensemble des partenaires sociaux et des syndicats français" soutiennent la candidature française.
Philippe Baudillon, directeur exécutif du comité de candidature, adopte même une attitude des plus positives vis-à-vis de cette affaire: "Paris est assez grand pour accueillir deux événements en même temps. Pour nous, c'est plutôt bien, cela nous permet de faire de la communication", a-t-il déclaré à Reuters.
CHARTE OLYMPIQUE
Le ministre des Sports, Jean-François Lamour, s'est également dit "convaincu que la commission sera accueillie dans les meilleures conditions possibles et que les syndicats ne feront rien pour nuire" à sa visite.
Champion de la candidature parisienne, le maire de Paris Bertrand Delanoë a rappelé pour sa part que la perspective des Jeux ne pouvait pas empêcher le déroulement normal du dialogue social.
"La démocratie sociale ne va pas s'arrêter pendant sept ans", a-t-il noté au cours d'un point de presse.
Un peu pris de court par cette fâcheuse concordance des dates, les syndicats eux-mêmes se sont engagés à ne pas perturber la visite de la commission du CIO.
"Les contacts et réunions qui se sont déroulés jusqu'à présent correspondent aux attentes de Force ouvrière, qui a déjà manifesté son engagement en faveur de la candidature de Paris", a estimé FO dans un communiqué.
Mais le syndicat voit dans les inquiétudes suscitées par la concordance entre le mouvement du 10 mars et la visite de la commission du CIO la démonstration "que le gouvernement craint le 10 mars".
Si la CFTC invite ses adhérents à ne pas manifester ce jour-là, la CFDT s'est engagée à "faire en sorte que les membres du CIO puissent circuler normalement".
"Paris ne sera pas assiégé, contrairement à ce qu'on dit. On est prêt à signer une charte pour s'engager par écrit à ne pas utiliser les JO 2012 pour régler les problème sociaux", a déclaré François Chérèque, le secrétaire général de la CFDT.
Le Medef a en revanche sauté sur l'occasion pour dénoncer "de l'irresponsabilité et de l'incivisime" dans le choix de la date de cette journée d'actions.
La section Ile-de-France du syndicat patronal appelle même les syndicats à "décider d'un moratoire visant à suspendre toute action revendicatrice jusqu'au 6 juillet 2005", date de la décision du CIO sur l'attribution des Jeux.