Emeutes de Clichy-sous-bois

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Koceila » 31 Oct 2005, 23:41

Avez vous des informations sur les émeutes de Clichy-sous-Bois? la presse diffuse des information contradictoires concernant la mort des deux jeunes, est-ce dû à un accident ou pas? J'ai suivi un débat sur la trois où il est souvent question de grenades lancées contre une mosquée; j'avoue que je n'ai pas suivi tout celà et j'aimerai avoir votre avis sur les événements qui secouent cette banlieue ........révolte, guerrilla urbaine?

Que pensez-vous de tout celà?
Koceila
 
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Message par boispikeur » 01 Nov 2005, 00:15

Pas certain que l'on arrive à savoir le fin mot de l'histoire.
ici, un article de Libé qui semble donner les dernières info.
Je rentre pas sur le débat émeute/guerrilla.

Le truc, c'est que des jeunes, poursuivis ou non par les flics, sont morts en voulant se soustraire à un contrôle.
Ca en dit long sur le climat de frayeur qui règne dans certains quartiers.
boispikeur
 
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Message par Koceila » 01 Nov 2005, 12:43

Ce n'est pas moi qui emploi les termes de guerilla urbaine ou d'émeute je rapporte ce que j'ai lu dans la presse.


quote Libération lundi 31 octobre 2005

a écrit :Dans la clairière, le père de Zyed parle du «petit». «S'ils avaient volé, j'aurais compris que la police les cherche. J'aurais dit tant pis. Mais là... Alors peut-être que le terrain de foot n'était pas à eux, mais est-ce que c'est une raison pour leur courir après ?»

«Pourquoi ces garçons se sont-ils exposés à un tel risque ? s'interroge Me Mignard. Pourquoi une telle frayeur ?» L'avocat déplore que le ministre de l'Intérieur ait cru pouvoir «tirer des conclusions... alors même que l'enquête qu'il souhaite n'est pas achevée». Il s'interroge aussi sur l'absence d'ouverture d'une enquête judiciaire «sur les causes de la mort» par le parquet de Bobigny.


D'après l'article, les jeunes électrocutés ce sont de tous jeunes gamins

a écrit :Vers 17 h 30, Bouna, 15 ans, Zyed, 17 ans, et Metin, 21 ans, ont franchi le mur de la centrale électrique de la ville. Fuyant la police, ils se sont cachés dans un enclos en parpaings abritant un transformateur. Seul Metin en est sorti vivant, grièvement blessé. A 18 h 12, une coupure de courant frappe les villes alentours. Chacun s'en aperçoit, sans savoir que l'interruption est due au décès des jeunes fuyards.
Koceila
 
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Message par pedro » 01 Nov 2005, 14:54

Et l'on voit aussi que sont les religieux qui sont chargés de gérer la jeunesse des quartiers déshérités, de tenter de ramener le calme, discuter avec les émeutiers, servir d'intermédiaires, notamment...
pedro
 
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Message par Crockette » 01 Nov 2005, 21:33

En fait au départ c'est des jeunes qui ont joué toute la journée au foot. En sortant du terrain ils sont interpellés par la police. Une partie prend la fuite.

Sur France 2, le reportage dit que la police ne les a pas poursuivi. Mais ce qui est contradictoire, c'est que la police a retrouvé un jeune de la bande..caché ds une voiture épave dans un coin pommé.
Donc si la police ne les poursuivait pas, comment ont ils retrouvé ce jeune là ?

J'espère que toute la lumière sera faite par l'enquete. Cela dit la responsabilité a aussi des limites.

Une histoire tragique aussi il ya quelques années avec un tagueur poursuivi par la police et qui se noie en tentant de se soustraire au controle. Je pense aussi que ds ces histoires il ya le facteur accidentel à prendre en compte, on peut pas tjs dire "c'est la faute de la police..."
Crockette
 

Message par Apfelstrudel » 01 Nov 2005, 22:23

a écrit :Une histoire tragique aussi il ya quelques années avec un tagueur poursuivi par la police et qui se noie en tentant de se soustraire au controle. Je pense aussi que ds ces histoires il ya le facteur accidentel à prendre en compte, on peut pas tjs dire "c'est la faute de la police..."

Crockette, ne penses-tu pas que quand on prend des risques pareils, c'est qu'on pense déjà très sérieusement qu'il vaut mieux ne pas tomber entre les pattes de la police ? Se réfugier dans un transformateur parait peut-être encore cent fois plus risqué que de traverser un canal à la nage, mais si c'est en pleine nuit, en plein hiver... D'ailleurs je crois qu'on avait aussi reproché à la police de n'avoir rien fait pour sauver le gars en question de la noyade.
Apfelstrudel
 
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Message par Ottokar » 01 Nov 2005, 22:24

(Crockette @ mardi 1 novembre 2005 à 21:33 a écrit : Je pense aussi que ds ces histoires il ya le facteur accidentel à prendre en compte, on peut pas tjs dire "c'est la faute de la police..."

Certes, mais si la police avait un autre comportement les jeunes ne se sauveraient pas en la voyant. Enfin, si la police avait un autre comportement, ce ne serait pas la police bourgeoise !
Ottokar
 
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Message par com_71 » 02 Nov 2005, 01:13

l'éditorial d'Arlette de cette semaine :
a écrit :  LA VIOLENCE DANS LES QUARTIERS POPULAIRES ET SES RESPONSABLES

    Depuis quatre jours, depuis la mort de deux jeunes, électrocutés en cherchant à fuir la police, la ville de Clichy-sous-Bois est le théâtre, chaque nuit, d'affrontements entre la police et plusieurs centaines de jeunes d'un quartier populaire.
    Clichy-sous-Bois, c'est la banlieue parisienne. Mais la violence aurait pu exploser dans les banlieues de Lyon, Strasbourg, Lille ou ailleurs, et pour les mêmes raisons.
    Bien sûr, les principales victimes de ces violences sont les habitants de ces banlieues. Les voitures qui brûlent ne sont pas des voitures de milliardaires ou de ministres, mais celles de travailleurs qui vivent dans ces quartiers. C'est pourquoi, lorsque les jeunes s'en prennent aux pompiers en tant que représentants de l'autorité, cela ne montre pas une bien grande conscience.
    C'est là-dessus que s'appuie Sarkozy pour déployer toute sa démagogie sécuritaire en promettant de "nettoyer au karcher" La Courneuve, "d'éradiquer la gangrène" à Argenteuil et de s'en prendre à "la racaille", à Clichy-sous-Bois. Et de tenter de se poser en défenseur des quartiers populaires en leur promettant d'y rétablir la sécurité !
    Mais ce ne sont que les propos démagogiques d'un homme qui cherche à plaire à l'électorat d'extrême droite en surenchérissant sur Le Pen. Même sur le plan strictement policier, il n'y a pas, dans les quartiers dits sensibles, plus de police de proximité ou de postes de police permanents. La politique de Sarkozy, c'est d'envoyer ponctuellement une armada de CRS pour mener la guerre contre un quartier en s'en prenant à tout ce qui est jeune, à tous ceux dont le faciès leur déplaît, quand ils ne s'amusent pas à tirer des grenades lacrymogènes à l'intérieur d'une salle de prières. La démagogie de Sarkozy ne rend pas les quartiers populaires plus sûrs pour leurs habitants, mais, en revanche, elle encourage les attitudes les plus répressives de la police et le racisme de nombre de ses éléments. Et, en face, elle sème la haine.
    Aujourd'hui, le Parti socialiste s'élève contre Sarkozy et ses méthodes. Même les concurrents de Sarkozy à l'intérieur de la majorité le font. Mais, au-delà du personnage du ministre de l'Intérieur qui ne se dit pas d'extrême droite mais en mène la politique, si la vie devient de plus en plus dure dans les quartiers populaires, les gouvernements de gauche du passé ont tout autant leur part de responsabilité que la droite.
    Avec l'appauvrissement général des classes laborieuses, les quartiers populaires minés par le chômage de leurs habitants se transforment en ghettos : pas d'infra-structures pour les jeunes, pas d'éducateurs, pas d'animateurs de quartier, des écoles surchargées, des bureaux de poste fermés, des commerces qui désertent.
    La violence au quotidien dans ces quartiers est peut-être le fait de voyous ou de trafiquants. Mais des voyous, il y en a toujours eu, pourquoi trouvent-ils aujourd'hui le soutien d'une bonne partie des jeunes ? Pourquoi les explosions de violence entraînent-elles contre la police bien plus de jeunes que ces petits caïds de quartier ? Parce qu'il n'y a pas un jeune dans ces quartiers qui n'ait touché du doigt qu'aux yeux de la police de Sarkozy, la "racaille", ce sont les pauvres, tous les pauvres, et pas seulement quelques voyous ou quelques trafiquants. Parce que, pour la majorité d'entre eux, l'avenir est bouché et sans espoir.
    La dégradation de la vie dans les quartiers pauvres fait partie de la dégradation de la condition ouvrière sous l'effet des coups que le grand patronat comme les gouvernements qui se succèdent ont portés aux classes populaires. Et ce qu'on peut souhaiter, c'est que la classe ouvrière, en retrouvant sa capacité à réagir à l'offensive du patronat et du gouvernement, trouvera l'oreille de la jeunesse des quartiers populaires et que celle-ci, de son côté, pourra, aux côtés de l'ensemble du monde du travail, exprimer ce qui est légitime dans sa révolte en laissant les voyous et les petits trafiquants sur le bord du chemin.

    Arlette Laguiller
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par gerard_wegan » 02 Nov 2005, 02:35

... effectivement ! :33:

En partie sur le même sujet, l'éditorial des bulletins Etincelle de la semaine.

a écrit :
Qui sème la misère, récolte la colère
Jeudi dernier à Clichy-sous-Bois en région parisienne, trois adolescents pour fuir un contrôle d’identité ont cru pouvoir se réfugier dans un transformateur électrique. Deux d’entre eux sont morts et le troisième est hospitalisé. Cet événement a déclenché au cours du week-end des séries d’affrontements entre des jeunes et la police et la mise en état de siège de la ville, avec à la clé plusieurs dizaines d’interpellations. Le procureur de Bobigny prétend que les victimes ont cru à tort être poursuivies. Mais s’ils l’ont cru, ce n’est pas pour rien. Car le gouvernement des Sarkozy-Villepin a multiplié ces derniers temps les gestes encourageant à davantage de répression policière, multipliant les exactions contre les immigrés de toutes générations. En se plaçant sur le terrain sécuritaire de Le Pen et de l’extrême droite, il tente de diviser les travailleurs pour mieux mener son offensive contre eux. Cette politique répressive s’est illustrée avec la démagogie d’un Sarkozy qui prétend « passer les cités au karcher ».
Les violences de Clichy-sous-Bois sont l’expression parmi les jeunes des quartiers les plus pauvres, de la dégradation continue des conditions de vie, de l’aggravation de la misère et du chômage.
Elles sont la conséquence de la politique menée depuis des années par des gouvernements au service du patronat, qui n’offre comme seul avenir aux jeunes que le chômage et la précarité. L’effet de cette politique c’est le délabrement des quartiers populaires, leur transformation en de véritables ghettos de misère. C’est d’abord cela la cause des violences qui secouent régulièrement les cités.
Incendier des bureaux de poste ou les voitures n’est certes pas une solution. Car cela lèse avant tout les habitants du quartier eux-mêmes. On comprend que ceux-ci rejettent ces violences et qu’ils souhaitent donner une autre image des lieux où ils résident. Mais les marches silencieuses, les déclarations d’apaisement ne règleront rien. Et les appels au calme de la part des politiciens qui partagent la responsabilité de la situation sont révoltants d’hypocrisie. Alors oui, la colère des jeunes de Clichy est parfaitement légitime. Mais il faudra que cette colère parvienne à s’exprimer contre les vrais responsables de la situation sociale, qu’elle se mette au service du combat contre la politique des patrons et du gouvernement. Un combat qui concerne tous les travailleurs, ceux qui ont un emploi comme ceux qui l’ont perdu ou qui n’ont jamais eu la chance d’en avoir.
Car ce qui s’exprime sporadiquement par ces explosions de colère de la jeunesse des cités, c’est l’effet d’une politique du gouvernement Villepin au service du grand patronat, comme ses prédécesseurs, qui continue l’offensive contre l’ensemble du monde du travail. La semaine dernière deux nouvelles attaques sont venues s’ajouter à une liste déjà longue. Il s’agit de l’annonce du forfait de 18 € pour les actes médicaux de plus de 91 € et de celle du démarrage de la privatisation d’EDF. Par ailleurs les licenciements se multiplient comme à Peugeot Poissy pour les derniers en date, et le pouvoir d’achat baisse sous l’effet des hausses de prix comme celle du gaz après celle de l’essence.
Le ras-le-bol est réel et partagé parmi les travailleurs comme l’a montré la réussite de la journée de grève et de manifestation du 4 octobre dernier. Mais si ces journées restent sans lendemain, on l’a bien vu, elles seront insuffisantes pour faire enfin ravaler à Villepin son arrogance et remballer ses attaques.
Les élections ne sont pas plus efficaces. Les dernières nous ont montré que si elles permettaient de donner notre avis, le pouvoir et les patrons n’en tenaient aucunement compte. Le seul effet de la claque électorale infligée à Raffarin lors du référendum a été son remplacement par de Villepin qui continue, plus fort encore si c’était possible, la même politique anti-ouvrière. Alors n’attendons rien de nouvelles élections en 2007.
L’échec de la grève des marins de la SNCM montre aussi que l’on ne parviendra pas à gagner contre ce gouvernement, à faire reculer la misère, tant que les luttes resteront isolées. C’est une riposte d’ensemble, une grève générale comme en mai 68, qu’il faut dès à présent préparer.
31 octobre 2005
gerard_wegan
 
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