la rumeur ne courera plus !

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Louis » 27 Mars 2003, 05:09

d'après boispikeur

Le Ministère de l'intérieur poursuit en justice le groupe La Rumeur pour « délit de diffamation publique » envers la police nationale.
Hamé, un membre du groupe a écrit un texte de circonstances. Il mérite d’être lu. Et jusqu’au bout.
J’avoue avoir hésité à le mettre carrément comme nouveau sujet, comme texte de réflexion, mais j’ai des doutes que ça intéresse tout le monde (mais je trouverai dommage le contraire).
Je laisse donc le soin à un-e de vous de faire le choix de le déplacer ou pas...

a écrit :Ca y est, les partisans chevronnés du tout sécuritaire sont lâchés. La bride au cou n'est plus et l'air du temps commande aux hommes modernes de prendre le taureau par les couilles. Postés sur leurs pattes arrières, les babines retroussées sur des crocs ruisselant d'écume, les défenseurs de «l'ordre» se disputent à grands coups de mâchoires  un mannequin de chiffon affublé d'une caquette Lacoste.

Sociologues et universitaires agrippés aux mamelles du ministère de l' intérieur, juristes ventrus du monde pénal, flics au bord de la crise de nerfs en réclamation de nouveaux droits, conseillers disciplinaires en zone d'éducation prioritaire, experts patentés en violences urbaines, missionnaires parlementaires en barbe blanche, journalistes dociles, reporters et cinéastes de «l'extrême», philosophes amateurs des garden-parties de l'Elysée, idéologues du marché triomphant et autres laquais de la plus-value ; et bien évidemment, la cohorte des  responsables politiques candidats au poste de premier illusionniste de France. Tous, jour après jour, font tinter en prime-time le même son de cloche braillard : «Tolérance zéro » !!! «Rétablissement de l'ordre républicain» bafoué  «dans ces cités où la police ne va plus».

Ils sont unanimes et hurlent jusqu'à saturation, à longueur d'ondes et d'antenne, qu'il faut «oser» la guerre du «courage civique» face aux hordes de «nouveaux barbares» qui infestent la périphérie de nos villes.
Qu'on en finisse avec le diable !!! L’ennemi intérieur, fourbe et infâme, s'est immiscé jusque dans nos campagnes et y a pris position. Ne craignons pas les contrats locaux de sécurité, les couvre-feux, l'abaissement de l'âge pénal à 13 ans, l'ouverture de nouveaux centres de détention pour mineurs, la suppression des allocations familiales aux familles de délinquants.

Que la caillera se le tienne pour dit, la République ne laissera pas sombrer le pays dans le chaos apocalyptique des vols de portables, du recel d'autoradios ou du deal de shit sous fond de rodéos nocturnes.
La République menacée, la République atteinte mais la République debout!!!

Quelle leçon d'héroïsme ! Quelle lucidité d'analyse !

Et quel formidable écran de fumée !!

A la table des grand-messes, la misère poudreuse et les guenilles post-coloniales de nos quartiers sont le festin des élites.
Sous les assauts répétés des faiseurs d'opinion, les phénomènes de délinquance deviennent de strictes questions policières de maintien de l'ordre ; les quartiers en danger se muent en quartiers dangereux dont il faut se protéger par tous les moyens ; et les familles immigrées victimes de la ségrégation et du chômage massif, endossent la responsabilité du «malaise national».
La crème des auteurs de la pensée sécuritaire joue à l'idiot à qui on montre la lune du doigt et qui regarde le doigt.

Exit les causes économiques profondes.

Exit les déterminismes sociologiques.

Exit le risque que le débat prenne un jour l'aspect d'un réquisitoire contre les vrais pourvoyeurs d'insécurité : ceux-là même qui ont réduit des centaines de milliers de famille à vivre avec 4000 francs par mois ; ceux-là même qui appellent de leurs voeux les plus chers la marche forcée vers « l'économie de marché débridée ».

Nous ne lirons pas, dans la presse respectable, que les banlieues populaires ont été, depuis une vingtaine d'années, complètement éventrées par les mesures économiques et sociales décidées depuis les plus hautes sphères de l'Etat et du patronat pour pallier à la crise sans toucher à leur coffre-fort.

Nous n'entendrons pas sous les luminaires des plateaux de télévision, qu'à l'aube maudite du mitterrandisme, nos parents et nos plus grands frères et soeurs ont été les témoins vivants d'une dégradation sans précédent de leur situation déjà fragilisée.

L'histoire officielle ne retiendra pas l'énergie colossale déployée par les gouvernements des trois dernières décennies pour effacer les réseaux de solidarité ouvrière enracinés dans nos quartiers (1). Pas plus qu'elle ne retiendra le travail de récupération et de sape systématique des tentatives d'organisation politique de la jeunesse des cités au milieu des années 80 (2).

Qui parmi les scribouillards du vent qui tourne s'indignera de l'opacité entretenue vis-à-vis de la vallée de larmes et de combats que fut l'histoire de nos pères et grands-pères ?
Parmi ces hommes de paille éructant la «croisade républicaine», combien déclareront la guerre du «courage civique» devant les ravages psychologiques du mépris de soi pour des générations qui atteignent la vingtaine avec 8 ans d'échec scolaire et 3 ans de chômage ?
Les logiques d'autodestruction (toxicomanie, alcoolisme, suicide.) où certains d'entre sont conduits par pur désespoir et complète perte de foi en l'avenir, mériteront-elles quelconque voix au chapitre de l'insécurité?

Les pédagogues du dressage républicain n'auront pas en ce sens la  critique fertile. Ils n'esquisseront nulle moue face à la coriace reproduction des inégalités sociales au travers des échelons du système scolaire, ni l'élimination précoce du circuit de l'enseignement de larges franges de jeunes qui ne retiennent de l'école que la violence qui leur a été faite.

Les rapports du ministère de l'intérieur ne feront jamais état des centaines de nos frères abattus par les forces de police sans qu'aucun des assassins n'ait été inquiété. Il n'y figurera nulle mention de l'éclatement des noyaux familiaux qu’a provoqué l'arsenal des lois racistes Pandrau-Pasqua-Debré-Chevènement et l'application à plein rendement de la double peine. Les études ministérielles sur la santé refermeront bien  vite le dossier des milliers de cancers liés à la vétusté de l'habitat ou au non-respect des normes de sécurité sur les chantiers de travail. La  moyenne effroyablement basse de l'espérance de vie dans nos quartiers ne leur semblera être, elle aussi, qu'un chiffre indigne de tout commentaire.
Bref, ils n'agiteront jamais au vu de tous le visage autrement plus violent et criminel de l'insécurité.

Aux humiliés l'humilité et la honte, aux puissants le soin de bâtir des grilles de lecture. A l'exacte opposée des manipulations affleure la  dure réalité. Et elle a le cuir épais. La réalité est que vivre aujourd'hui  dans nos quartiers c'est avoir plus de chance de vivre des situations  d'abandon économique, de fragilisation psychologique, de discrimination à l'embauche, de précarité du logement, d'humiliations policières régulières, d'instruction bâclée, d'expérience carcérale, d'absence d'horizon, de  repli individualiste cadenassé, de tentation à la débrouille illicite. C’est se rapprocher de la prison ou de la mort un peu plus vite que les autres.

Les hommes et les femmes qui dirigent ce pays savent tout cela.
Ils  savent aussi que la libéralisation massive de la vie économique française est  en très bonne voie.
Ils savent que les privatisations, les fusions, les délocalisations de nombreux secteurs d'activité vont se généraliser  comme va se généraliser la paupérisation. Ils savent que la nouvelle configuration du marché exige la normalisation du salariat précaire et l'existence d'une forte réserve de chômeurs et de sans-papiers.
Et ils savent surtout que les banlieues populaires (parce qu'elles subissent de plein fouet et avec le plus d'acuité les mutations de la société française) sont des zones où la contestation sociale est susceptible de prendre de radicales formes de lutte si elle trouve un vecteur qui l'organise.

On comprendra qu'il est de nécessité impérieuse d'installer toujours plus d'instruments de contrôle et de répression «éclair» au sein de nos quartiers.

On comprendra que le monde du pouvoir et du profit sans borne a tout intérêt à nous criminaliser en disposant de notre mémoire et de nos vies comme d'un crachoir.

Hamé

(1) Dans les années 60-70, les quartiers du monde ouvrier étaient encore traversés de réseaux de solidarité vivaces et actifs au travail ou sur  les lieux de vie. Les milieux de l'immigration ouvrière ont toujours  combattu en première ligne lors des grands conflits sociaux qui secouèrent la France.

En dépit de conditions de vie extrêmement pénibles : maigres salaires, logement extrêmement précaire (bidonvilles, caves, chambres insalubres à plusieurs.), situations de ségrégation, crimes xénophobes, déchirement intérieur de l'exil. Nos parents avaient conquis les instruments de lutte (cellules, partis, syndicats) indispensables à la formulation d'un rêve de progrès collectif et d'un avenir plus enviable à offrir à leurs  enfants. Ils avaient conscience de participer à l'histoire et de maîtriser ne serait-ce qu'une parcelle de leur destinée. Cette culture ouvrière politisée a volé en éclats sous l'impact des effets multiples de la crise (licenciements massifs, paupérisation, répression de fer des foyers de résistance et de grève, démantèlement, délocalisation des bastions ouvriers - Renault-Billancourt par exemple -, enfouissement rapide de la mémoire de ces luttes sous l'euphorie mitterrandienne, sauve qui peut individualiste.).
Pour l'instant, rien ne l'a remplacée.

(2) Notamment au travers d'organisations comme SOS racisme, crée de toutes pièces par le pouvoir PS de l'époque pour contribuer à désamorcer le radicalisme des revendications de la Marche des beurs : l'égalité des droits devient l'égalité devant l'entrée des boîtes de nuit. La justice pour les jeunes assassinés par la police disparaît sous le colosse slogan médiatique «Touche pas à mon pote !» ou «Vive le métissage des couleurs !», etc.
Louis
 
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Message par emma-louise » 27 Mars 2003, 14:23

:-P
emma-louise
 
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Message par ravine chien » 27 Mars 2003, 14:32

"tout cela finira dans un bain de sang, parole de descendant de coupeur de canne...",la rumeur courera encore
ravine chien
 
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Message par Louis » 27 Mars 2003, 19:14

ohhh ben olivier dans rock n folk dit qu'il aime bien le rap qu'on teste à terre. J'espère que la ligue se mobilisera pour ce véritable déni de justice !
Louis
 
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Message par boispikeur » 27 Mars 2003, 23:09

Pour donner un peu plus d'infos, puisque je ne suis pas le seul à trouver ce texte intéressant... (Merci LouisChristianRené)

Cette accusation vise trois passages du texte cité plus haut, paru dans La Rumeur, le magazine (gratuit de 16 pages, distribué le 29 avril 2002, dans le cadre de la promotion de l'album L'ombre sur la mesure) :

Voici les passages incriminés :

« Les rapports du ministère de l'intérieur ne feront jamais état des centaines de nos frères abattus par les forces de police sans qu'aucun des assassins n'ait été inquiété. »

« Aux humiliés l'humilité et la honte, aux puissants le soin de bâtir des grilles de lecture. A l'exacte opposée des manipulations affleure la dure réalité. Et elle a le cuir épais. La réalité est que vivre aujourd'hui dans nos quartiers c'est avoir plus de chance de vivre des situations d'abandon économique, de fragilisation psychologique, de discrimination à l'embauche, de précarité du logement, d'humiliations policières régulières, d'instruction bâclée, d'expérience carcérale, d'absence d'horizon, de repli individualiste cadenassé, de tentation à la débrouille illicite. C’est se rapprocher de la prison ou de la mort un peu plus vite que les autres. »

« (…) Au travers d'organisations comme SOS racisme, crée de toutes pièces par le pouvoir PS de l'époque pour contribuer à désamorcer le radicalisme des revendications de la Marche des beurs : l'égalité des droits devient l'égalité devant l'entrée des boîtes de nuit. La justice pour les jeunes assassinés par la police disparaît sous le colosse slogan médiatique «Touche pas à mon pote !» ou «Vive le métissage des couleurs !», etc.»

Qui peut croire que la justice bourgeoise laisserait passer ça ??

Une première audience de relais aura lieu vendredi 28 mars 2003 à 13h30 au tribunal de grande instance de paris, 4 bd du Palais, 17ème chambre correctionnelle 3eme division a1 service de l'audiencement (sic…)

Le mail de Hamé [url=mailto:OcreEtNoir@aol.com]OcreEtNoir@aol.com[/url]

Je mettrai des infos sur cette affaire sur ce thread quand j'en aurai
boispikeur
 
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Message par boispikeur » 06 Avr 2003, 17:34

Comme promis, des infos sur l'affaire.

Voici des extraits d'une interview de Hamé (La Rumeur), auteur des lignes incriminées.
J'ai procédé à des coupures, pour alleger le texte qui demeure assez bien

> L'historique de l’affaire.
L'article mis en accusation est paru dans un magazine édité par notre maison de disque à but promotionnel, mais nous entendons nous saisir de toutes les tribunes à notre porté pour inoculer un certain virus.
Ça se passe durant la campagne présidentielle, juste avant les élections.
L’idéologie sécuritaire, ce déferlement hystérique, repris par les médias, présent dans la bouche de tous les élus, de tous les prétendants au titre, est trop rependue. Le climat est à la criminalisation des quartiers populaires, de franges bien précises de la jeunesse avec tout ce que cela représente. C’est en réaction que j¹ai écrit cet article qui s’intitule « Insécurité sous la plume d’un barbare », pour d'une certaine manière démasquer cette pensée qui ne date pas d’hier. Au XIXe siècle les idéologues bourgeois annonçaient classe laborieuse classe dangereuse, aujourd’hui ils parlent de quartiers dangereux.

Quartier dangereux ou quartier en danger ? C’est la question qui a amorcé cet article.
L’insécurité la plus dévastatrice, de mon point de vue, c’est l’insécurité sociale, économique, liée à des conditions de vie précaires, discrimination à l’embauche, l’instruction bâclée, au fait qu’une entreprise peut mettre 1000 personnes sur la paille avec la bénédiction des autorités. Cette insécurité était complètement absente des débats, pas par naïveté ou méconnaissance du problème, mais par réel but politique. Voilà, j’essaye, avec un peu d’ironie, de sarcasmes, de renverser la vapeur, de renverser les termes de l’insécurité. Les premiers à la vivre sont justement les quartiers populaires, dans la mesure où ils font partie des catégories de la population les plus opprimées, exploitées, fragilisées socialement et économiquement.
(…)

> Ton sentiment sur cette accusation
En France, le racisme et la fascisation n'ont pas besoin de l’extrême droite pour être effectifs. Ils sont aujourd’hui institutionnalisés, au sens large, entre autres dans ce genre d’expression.
Pour ce qui est des rapports malheureusement très souvent sanglants avec les forces de l’ordre, et a notre détriment, on ne peut pas dire que la police tue, dire que sur des décennies et des décennies l’histoire des quartiers est ensanglantée part des morts par balle du fait de la police. Elle fait son travail honorablement, protège les citoyens honnêtes, les biens, et n’outrepasse pas ses droits. Elle ne sort jamais de la légalité. Voilà, aujourd’hui il faudrait s¹en tenir là.

> Sur les évolutions depuis la publication du texte.
Sarkozy est un très bon communicant, il use parfaitement de la démagogie et du populisme. Il prétend venir en aide aux pauvres alors qu¹il est flic comme jamais. Il se contente, d’une certaine manière, de poursuivre un dispositif policier répressif qui existait déjà, sous les gouvernements de gauche comme de droite, en y mettant sa touche personnelle. Le climat est favorable à une intensification de la présence policière, tous les prétextes sont bons, insécurité routière, insécurité dans les quartiers, terrorisme religieux, les keufs qui pendant la campagne électorale manifestent et réclament de nouveaux droits, la montée des scores du FN, le 21 avril…
Ça rentre comme dans du beurre. Il y a 20 ans, avec les dispositifs mis en place aujourd’hui, il se serait pris des caillasses, on aurait assisté à une levée de bouclier criant au liberticide. Aujourd’hui la France semble avoir besoin de sécurité. Le commerce de la peur, cette espèce de fantasmagorie de la psychose, est extrêmement lucratif et porteur dans un contexte de précarisation et de licenciement. Franchement depuis six mois c’est effrayant, l’agressivité des patrons, l’arrogance et le mépris. Un nombre de plus en plus croissant de familles ouvrières modestes est plongé dans l’insécurité, avec comme pendant à cette politique, le répressif. Une coïncidence ?
D’un côté ils précarisent, ils appauvrissent, de l’autre ils intensifient la possibilité d’intervenir sur d’éventuelles poussées ou effervescences de colère. Le pont est vite fait. C’est de cette manière que je conclue mon article.
Personnellement cela ne me surprend pas. Ce qui est regrettable c¹est qu’à priori beaucoup de gens tombent dans le panneau. Mais tout ceci ne dure qu’un temps. On ne peut prévoir une réaction de masse, ce n¹est vraiment pas une science exacte. Fin 95, à une semaine près, les économistes, les observateurs de la vie sociale ont été incapables de prévoir les évènements.
Depuis longtemps je n'attends plus rien des institutions, si ce n¹est des balles, des coups de bâtons et des lettres de licenciement.

Aujourd’hui je ne crois plus qu’aux mobilisations populaires. Du haut de mes 27 ans c’est
la seule certitude que je puisse encore avoir.
Les positions que j¹exprime sont partagées par la Rumeur, cela ne fait aucun doute. Maintenant nous sommes nombreux à nous être exprimés, à avoir chantésou écrits sur le sujet, pas seulement dans le rap. Mais, dans le rapport de force social nous ne pesons pas encore suffisamment.
Cette question ne doit pas être traitée de manière détachée, en vase clos.
Les crimes policiers, les morts par balle, sont aussi l’expression, à un certain paroxysme d¹une oppression plus globale. Ce ne sont pas des dommages collatéraux ou des effets pervers, mais l’extrême limite de cette logique.
Lorsque l’on institutionnalise le mépris et la discrimination, en s’asseyant sur l’histoire véritable de l’immigration, et en criminalisant à longueur de journée dans les médias la pauvreté et la misère des quartiers populaires, on génère les crimes policiers. Ils sont les conséquences et non la cause qu’aujourd’hui tout le monde se refuse à voir.

(…)

Il ne faut pas avoir son petit combat à soi dans son coin. Tous ceux qui dans ce pays ont des raisons d’être en colère de se révolter devraient s’organiser, c'est ce vers quoi j’aspire. Quelque part nous ne concevons pas notre musique en dehors de cette aspiration. Nous sommes tous des enfants de l¹immigration, du travail.
D’origine Algérienne, issu d¹un milieu ouvrier, je sais dans quelles conditions la génération de nos parents est arrivée dans ce pays, je connais les luttes qu¹ils ont pu mener. À ce titre, nous voudrions, mais c’est peut-être ambitieux, que notre musique soit un peu le prolongement, la fertilisation de cette histoire. Voilà pourquoi l’aspect historique est important dans notre album, dans tout ce que l¹on fait, dans la mesure où nous prétendons nous situer politiquement. Quelqu’un qui prétend faire de la politique sans faire d’histoire est, soit un ignorant, soit un menteur.
Il est soit naïf soit dangereux.
À ces problèmes collectifs, il n'y a que des solutions collectives.
boispikeur
 
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