a écrit :Il n'est pas impossible que parmi ces quelques centaines d'incendiaires certains soient recrutés pour entraîner les autres!
Nous ne le savons pas, et qu'importe. On peut le suggérer, et se tromper (ou non), c'est tout. Ce qui est certain, c'est que Sarkozy, en employant certains mots, certaines formules, le faisait en toute conscience . Cet homme est un homme politique, et il n'est pas sans ignorer que certains mots, certaines formules, peuvent être susceptibles de provoquer une explosion (cf. Ariel Sharon sur l'esplanade des Mosquées). Peu probable, en revanche, qu'ils disent des grévistes ou des travailleurs en général qu'ils sont des "racailles", même s'il le pense sans doute...
Sarkozy et ses experts du ministère de l'Intérieur le savent : une provocation exige un certain nombre de conditions pour réussir : en l'occurence, des "jeunes" inorganisés et sans conscience politique, la démoralisation et la peur des quartiers populaires (peur à la fois des jeunes et de la police), etc. Rien ne dit qu'il empochera la présidentielle par ce type de provocation, mais il peut compter s'en rapprocher. En attendant, aujourd'hui, il prend 12 points de plus dans les sondages, et comme l'a dit Pascal, "l'état d'urgence passe comme une lettre à la poste un jour sans grève"...
Bien sûr, Sarkozy défend ses intérêts de présidentiable ; mais, au-delà, ce qui compte pour lui, c'est de défendre les intérêts de la bourgeoisie. Appelons ça "complot", ou "manipulation" à la rigueur, mais c'est bien de lutte de classes dont il s'agit. Devant Sarkozy : une classe ouvrière qui ne combat pas (ou peu), mais qui prend des coups quand même. Rien que pour cela, il doit être très content de lui. Et si avec ça, la partie de la bourgeoisie qui doutait encore de lui (ceux qui ne voyaient en lui qu'une tête de noeud prétentieuse et fourbe) se met à le trouver efficace et fiable et à voir en lui l'homme de la situation, alors il n'aura vraiment pas perdu son temps.