Page 24, il donne la parole à un "sociologue, spécialiste des banlieues et du lien social". Voici les passages qui me semblent les meilleurs :
a écrit :[...] La plupart des émeutiers ne sont pas des délinquants à la dérive, mais des jeunes gens ordinaires dans des familles de banlieues ordinaires, avec tout ce que cela suppose comme ressentiment, comme exclusion,, comme avenir bouché... S'il n'y avait eu que des délinquants notoires, que des gamins livrés à eux -mêmes et abandonnés par leurs parents, la contagion n'aurait jamais été aussi importante.
Question du Parisien : " Les parents ont-ils quand-même une part de responsabilité ? "
Réponse : La plupart d'entre eux ne condamnent pas ces émeutes ; ça ne veut pas dire qu'ils approuvent la manière dont leurs enfants se sont révoltés. Beaucoup ont trouvé que ça allait trop loin et ont cherché à les raisonner, à les retenir... Mais au fond, ils comprennent. Et cette compréhension tacite des adultes, ce soutient muet de tout le quartier, on le retrouve dans toutes les émeutes de banlieue, que ce soit [...] en Angletterre dans les années 1980, au Minguettes, à Vaux-en-Velin, au Mirail dans les années 1990... Une émeute n'est pas possible si ce feu vert inconscient n'est pas donné.
Question du P "Il y a aussi des familles dépassées, qui ne savent plus comment faire..."
Réponse : Bien sûr, mais l'idée que les jeunes de banlieue > est finallement assez angélique. [...] Leurs parents souffrent depuis des années de ne pas être incorporés, pas écoutés, pas reconnus. Leurs enfants n'ont pas envie de leur ressembler, pas envie de subir la reproduction du même schéma. C'est aussi pour exprimer cette douleur parentale qu'ils ont tout cassé. [...]
Cette analyse me semble très bonne. Qu'en pensez-vous ?