La spirale de l'utra violence

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par roudoudou » 25 Fév 2006, 10:44

ls ont grandi ensemble, dans les HLM de Bagneux (Hauts-de-Seine), plus attachés à leur cité qu'à leurs origines, diverses. Une puissante solidarité les lie, et l'appât du gain les motive. Pour les policiers de la brigade criminelle, les individus écroués pour avoir participé à la séquestration et à la mort d'Ilan Halimi formaient une bande de cité classique, jusqu'au déchaînement de violence contre la victime.



"Ces jeunes se sont connus à l'école ou au collège, ils sont fanas d'Internet et de téléphonie, discutent à longueur de journée, vivent en autarcie, montent des business ensemble, passent du vol à l'arraché le matin au vol à main armée le soir, diagnostique François Jaspart, directeur de la police judiciaire parisienne. Dans leur organisation, on trouve un chef, des cadres et des ouvriers. Ils veulent profiter de la société de consommation, qui n'est pas à leur portée, mais qu'ils voient fonctionner."

Plusieurs rapports des renseignements généraux (RG), dont Le Monde a eu connaissance, se sont penchés sur la composition des bandes, leur usage de la violence, ainsi que sur un thème abordé traditionnellement à reculons par les policiers : l'origine ethnique de leurs membres. Ces groupes se structurent autour d'un noyau de cinq à quinze personnes, issues du même quartier.

Contrairement aux Etats-Unis, ils ne se regroupent pas en fonction de leur appartenance à un groupe ethnique spécifique, mais à un territoire - leur cité -, élément clé de leur identité. Il peut s'agir d'un simple regroupement de copains qui traînent ensemble au pied de leurs immeubles ou, au contraire, d'une organisation beaucoup plus structurée se livrant à des activités crapuleuses.

A Bagneux, le noyau dur, rompu aux actes délinquants, était animé par Youssouf Fofana. Puis se sont agrégés des jeunes et des adultes du quartier, plus ou moins impliqués, pas tous décidés à basculer dans la violence pure. La séquestration prolongée de la victime, sans issue financière positive, en a d'ailleurs conduit plusieurs à s'interroger sur l'intérêt de l'opération.

Les petits trafics constituent la source de revenus essentielle des bandes, mais ils peuvent aussi servir de sas vers des actes plus graves. L'effet d'entraînement et de mimétisme joue à plein. "Les liens sont de plus en plus étroits entre la violence urbaine et la délinquance acquisitive pouvant aller jusqu'au grand banditisme", notaient les RG dans un rapport, en janvier 2005. Ce passage très rapide de la petite délinquance de quartier à la grande criminalité entraîne parfois un manque de professionnalisme et de technique, comme l'a illustrée, selon la brigade criminelle, l'incapacité de Youssouf Fofana et de ses proches à obtenir le versement d'une rançon.

En 2005, les RG ont recensé 435 affrontements entre bandes (contre 225 en 2004 et 281 en 2003) ; ils ont fait 8 morts, contre 14 en 2004. L'Ile-de-France concentre la moitié des faits recensés. "Face à l'effritement des anciennes formes de solidarité (famille, communautés d'origine, syndicats, Eglises, associations...), le "caïdat" local, suivi de près par le radicalisme religieux, a investi les quartiers sensibles, apportant un semblant de repères identitaires à des jeunes désoeuvrés", soulignait la direction centrale des renseignements généraux (DCRG) en janvier 2005.

Une telle violence peut aussi se retourner contre les habitants de la cité. Le gang de Bagneux a exercé de telles pressions. Une jeune fille de 19 ans, prénommée Leila, a ainsi été mise en examen pour non-dénonciation de l'enlèvement d'Ilan Halimi. Son petit ami, Jérôme, s'était retiré de la bande de Youssouf Fofana le 30 janvier en raison de la tournure des événements.

Toutefois, le juge des libertés et de la détention a choisi de ne pas écrouer cette jeune fille en invoquant notamment le "climat de peur et de contrainte" qu'elle avait subi. "Cette bande est bien organisée, avec un certain degré de sophistication et une capacité à terroriser beaucoup de gens qu'on ne soupçonne pas", explique Me Jean Balan, avocat d'une autre jeune femme ayant servi d'appât.

Les renseignements généraux ont établi un profil type des principaux délinquants dans ces groupes, à partir de l'étude de 436 meneurs, recensés dans 24 quartiers sensibles. Parmi eux, 87 % ont la nationalité française ; 67 % sont d'origine maghrébine et 17 % d'origine africaine. Les Français d'origine non immigrée représentent 9 % des meneurs, selon les RG.

Si les auteurs des actes de délinquance sont de plus en plus jeunes, la moyenne d'âge des meneurs, en revanche, est assez élevée. Plus de la moitié ont entre 19 et 25 ans. Comme Youssouf Fofana, âgé de 25 ans. Près de 80 % d'entre eux ont été mis en cause pour divers délits de droit commun, en particulier l'usage et le trafic de stupéfiants.

Si les bandes sont rarement homogènes d'un point de vue ethnique, les jeunes d'origine africaine ancrés dans la délinquance présenteraient tout de même des particularités, à en croire une note du 3 octobre des renseignements généraux de la préfecture de police (RGPP). L'une d'elles serait "l'extrême violence de leurs actes".

Selon le rapport, "ces jeunes réagissent en effet, de façon démesurée, surtout lorsqu'ils sont en groupe, le dérapage pouvant intervenir à tout moment. Le fait de tuer est complètement banalisé par la télévision, qui filme la mort en direct (...). Donner la mort s'inscrit dans une sorte de parcours initiatique qui permet d'être reconnu et de s'élever dans la bande, d'autant que l'excuse de la provocation, sous une forme quelconque, vaut toujours absolution."

Dans le même rapport, quatre mois avant les faits, les policiers parlaient déjà d'"acharnement", de "sauvagerie" et de "barbarie", citant l'utilisation épisodique d'armes destinées à infliger des blessures graves, comme des gourdins à clous, sans parler des armes à feu. Exemple relevé par les RG, celui de jeunes d'Etampes (Essonne) qui snifferaient des produits comme de la colle ou de l'acétone avant d'affronter des groupes rivaux, afin de se rendre insensibles à la douleur.

"C'est vrai qu'on constate un passage à l'acte violent plus précoce et plus rapide, mais il ne faut pas présenter ces jeunes comme des sauvages, note le chercheur Thomas Sauvadet, spécialiste du phénomène des bandes. Ils vivent dans un environnement violent, sont violents entre eux et subissent des discriminations ressenties comme des violences. Tout cela s'articule pour créer un jeune en état de guerre psychologique."

Les renseignements généraux n'ont pas conduit d'étude spécifique sur l'antisémitisme en banlieue. En revanche, les violences constatées à l'occasion de la manifestation lycéenne du 8 mars 2005 contre la loi Fillon ont incité les policiers à se pencher sur le racisme anti-"Blanc", "une réalité quotidienne", selon le titre d'une étude du 4 juillet 2005.

Les RG y citent des exemples de menaces et d'agressions, notamment contre les personnes qui travaillent pour les bailleurs sociaux ou les services publics.
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Message par Jacquemart » 25 Fév 2006, 10:56

Roudoudou, quand tu postes des articles, peux-tu indiquer leur source ?
Merci :wavey:
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Message par Ottokar » 25 Fév 2006, 11:01

Le Monde d'hier soir à Paris, daté du 25 février 06, page 3. T'aurais mieux fait de lire au lieu de faire rien que d'embêter Roudoudou !
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Message par roudoudou » 25 Fév 2006, 12:38

Bonjour les copains pardon j'ai oublier mais je les lu donc je les trouvé réaliste sur la situation . :huh1:
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Message par roudoudou » 25 Fév 2006, 12:57

Le monde la suite

e gang mis en cause dans l'enlèvement et la mort du jeune Ilan Halimi est soupçonné d'autres tentatives d'extorsion de fonds auprès de personnalités française en 2004, selon des informations publiées samedi 25 février dans Libération, conifrmées de source judiciaire.


Un lien a pu être établi par les enquêteurs avec des tentatives avortées d'extorsion de fonds exercées sur Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières, Me Joseph Cohen-Sabban, un avocat pénaliste ou encore Jérôme Clément, le PDG de la chaîne de télévision Arte.



Le groupe réclamait des rançons de centaines de milliers d'euros que les victimes devaient transmettre par la Western Union. Il signait ses demandes, entre autres, du sigle d'Armata corsa, un groupe armé corse. Les policiers ont établi un lien entre un suspect arrêté dans l'affaire Halimi et une photo versée au dossier de l'affaire de 2004 montrant un jeune homme dans un cybercafé où il relevait les courriers de "cibles".

Selon Libération, de nombreuses autres tentatives auraient visé un dirigeant des magasins d'électroménager BUT, un haut fonctionnaire, un syndicaliste retraité des PTT. Environ un quart de ces personnalités étaient de confession ou d'origine juive, selon le quotidien. La police avait déjà établi un lien entre le groupe impliqué dans l'affaire Halimi et des tentatives de racket ayant visé des médecins à Paris fin 2004 et début 2005. Des personnes se faisent prescrire des arrêts maladies de complaisance exerçaient ensuite un chantage.

De plus, le lien a été démontré entre l'affaire Halimi et six tentatives d'enlèvement d'hommes attirés par des jeunes femmes recrutées par le gang. Une grenade a explosé devant le cabinet d'un médecin parisien en 2005 et des coups de feu et des coktails motolov ont visé la résidence de Rony Brauman en 2004.

ANTISEMITISME EN TOILE DE FOND


L'ensemble de ces dossiers n'est pas encore juridiquement regroupé dans une seule et même affaire, les faits visant les personnalités étant instruits à Nanterre (Hauts-de-Seine), l'affaire Halimi et les autres à Paris.Dans tous ces cas, l'antisémitisme n'est pas absent mais ne semble pas le mobile principal, a précisé un magistrat parisien.

Comme pour Halimi, le gang semble s'en être pris en 2004 à des juifs et en 2005 à certains médecins dont les noms avaient une consonnance juive, en supposant qu'ils avaient de l'argent.Ils ont visé d'autres catégories de personnes avec les mêmes présupposés.

Les juges d'instruction chargés de l'affaire Halimi, Baudoin Thouvenot et Corinne Gœtzmann ont retenu la circonstance aggravante d'antisémitisme, notamment en raison de ce stéréotype antisémite dans les motivations, et en raison de maltraitances qui auraient explicitement été infligées à Ilan Halimi pour des raisons antisémites. Le parquet et les enquêteurs se disent en désaccord avec cette analyse. Pour eux, un crime est juridiquement raciste plutôt quand l'antisémitisme est le mobile unique des faits et non quand il constitue une toile de fond.

Dans l'affaire Halimi, les policiers pensent que la victime aurait été tuée alors que ses ravisseurs s'apprêtaient à la libérer près d'une gare RER de l'Essonne, car il aurait vu accidentellement un ou des visages de ses ravisseurs.

Avec Reuters
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Message par roudoudou » 25 Fév 2006, 13:10

La polémique le monde

u moins 100 000 personnes sont attendues dimanche à Paris pour manifester contre le racisme et l'antisémitisme après le meurtre d'Ilan Halimi, mais les préparatifs sont troublés par la volonté du Front national et du Mouvement pour la France (MPF) d'y participer.


Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a lancé l'appel avec SOS Racisme et la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra). Un placard dans la presse y associe le Consistoire, le B'nai B'rith, l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), le Conseil des démocrates musulmans de France, l'UMP, le Parti socialiste, l'UDF.
Mais le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) s'est retiré "du fait de la participation annoncée" du Front national et du MPF de Philippe de Villiers, qui "met en lumière le caractère ambigu de cette manifestation et son instrumentalisation politique". Son secrétaire général Mouloud Aounit explique viser "ceux qui essaient de s'accaparer des sympathies électorales ou qui se servent de l'horreur que représente ce drame dont le caractère antisémite devra être démontré pour distiller d'autres formes de racisme".

La Ligue des droits de l'Homme (LDH) maintient son appel "parce qu'il est plus que jamais nécessaire de répondre ensemble à ces fléaux" mais ne veut "pas de xénophobes dans la manifestation contre le racisme et l'antisémitisme".


"TENTATIVE DE RÉCUPÉRATION"

"Il n'a même jamais été question que nos organisations permettent la présence du FN et du MPF", soulignent vendredi la Licra et SOS Racisme qui "appellent à l'unité du mouvement antiraciste". Pour SOS Racisme, "ces deux partis xénophobes sont responsables en partie des discours de haine et de rejet qui entretiennent les tensions et les préjugés racistes dans notre pays, ces mêmes préjugés qui ont conduit Ilan à la mort".

La Licra dénonce "la tentative éhontée de récupération par certains de la légitime émotion suscitée par l'assassinat d'Ilan Halimi", rappelant les condamnations du leader du FN pour antisémitisme et négationnisme. "Le FN par son discours anti-républicain d'amalgame de l'immigration et de l'insécurité est disqualifié tout comme le leader du MPF par ses propos plus que tendancieux à l'endroit des musulmans", selon la Licra.

Le Crif, lui, rejette la présence du FN mais pas celle du MPF, expliquant que seul le premier a été concerné par des condamations en justice pour racisme ou antisémitisme. "Nous ne voulons pas faire d'exclusions qui ne seraient pas motivées par des raisons objectives", dit M. Cukierman.
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Message par roudoudou » 25 Fév 2006, 13:13

a écrit :Le Crif, lui, rejette la présence du FN mais pas celle du MPF,


Sans commentaire a vomir :bleu-vomi:
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Message par artza » 25 Fév 2006, 14:21

(roudoudou @ samedi 25 février 2006 à 14:13 a écrit :
a écrit :Le Crif, lui, rejette la présence du FN mais pas celle du MPF,


Sans commentaire a vomir :bleu-vomi:

LE CRIF est dans la droite ligne des "institutions représentatives "juives des années 1930 qui n'hésitaient pas à fricoter avec les ligues de droite extrême et d'extrême droite du genre des Croix -de-feu.

Les mêmes sous l'occupation "l'Union générale des israëlites de France" furent pro-Pétain. lire avec profit à ce sujet les bouquins de Maurice Rajsfus: "Sois juif et tais-toi" et un autre sur l'UGIF dont je n'ai plus le titre en tête.
artza
 
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Message par roudoudou » 25 Fév 2006, 15:55

Bonjour Artza merci pour les précisions et les titres des bouquins surtout ;)
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