Grève reconductible public-privé !

[Louis]

Ce 3 avril, les manifestations et la grève pour les retraites ont mobilisé des centaines de milliers de personnes. Plus que le 1er février, malgré le refus d'appel de la CFDT.
Les personnels de l'Education nationale sont engagés dans des grèves reconductibles dans plusieurs régions (Bordeaux, Marseille, Le Havre...), en défense des retraites et contre le démantèlement du service public. Mais Raffarin compte passer en force. Il fait semblant de discuter, pour diviser le front syndical. Mais il attaque sur tous les fronts, il prépare la suppression massive d'emplois publics pour 2004. Il persiste à baisser la qualité de l'enseignement public sous couvert de décentralisation, à baisser les impôts des riches, à précariser les jeunes, à laisser faire les licenciements.
Point de départ de la dégradation des retraites, pour tous, les décrets de Balladur de l'été 1993. C'est la baisse des salaires, par rapport aux profits, qui n'a pas cessé depuis 20 ans. C'est le chômage de masse, qui tue la protection sociale solidaire en même temps que l'espoir d'emploi. Abolir les décrets Balladur, c'est possible ! Revenir à un véritable droit à la retraite à 60 ans au maximum (55 ans pour les travaux pénibles), après 37,5 annuités de cotisation maximum (privé et public) et avec 75 % du salaire (100 % pour les smicards), c'est possible !
Pour cela, il est nécessaire de renverser les politiques favorables au patronat et aux financiers. C'est possible financièrement ! A condition d'augmenter les cotisations sociales patronales (0,37 % par an jusqu'en 2040 suffirait), de faire jouer la solidarité par une répartition des richesses en faveur du monde du travail, et de lutter contre le chômage et les licenciements.
C'est possible, non par la négociation, mais par l'action, par la grève interprofessionnelle unitaire et reconductible ! Un grand mouvement prolongé est à l'ordre du jour en avril-mai. Il n'y a pas d'autre façon de forcer Raffarin et Chirac à reculer. Comme nous l'avions fait à en décembre 1995 contre Juppé...

Dominique Mezzi.