J'allais commencer à répondre sur la nature du PS quand Barnabé m'a ôté les mots du clavier.
Je suis totalement d'accord avec lui sur le point de méthode : ce n'est certainement pas le programme ou l'activité du PS qui permette de trancher sur sa nature. A moins de prendre au sérieux la démagogie de G. Moleet, de Blum et quelques autres. Sans oublier qu'en termes de crimes contre la classe, depuis Noske, on a rarement fait pire du coté de la social-démocratie. Donc si on prend la question par là, voie sans issue ! Partir de là, c'est forcément renforcer les illusions qui peuvent exister au lieu de les combattre.
D'autre part, comme il arrive aux militants de CPS de sortir il savent parfaitement que le PS n'a pas de base ouvrière réelle. Sauf que...
1/ Pour les besoins de sa démonstration Barnabé exagère la substance de classe des PS des années 30.
C'est malheureusement un petit peu plus complexe... On trouvera des textes de :trotsky: où il parle de la SFIO comme d'un parti bourgeois (au sens où il est colonisé par les avocats, etc.). Et que dire du PS américain ? Il n'est donc pas juste de dire que Pendant longtemps, le PS a eut une base ouvrière réelle.
C'est une certaine mythologie tkyste à laquelle il faut faire la peau. La vérité est au contraire qu'historiquement le PS français a toujours eu des liens des plus ténus avec la classe, et ça ne date pas d'aujourd'hui mais de l'époque où s'est constitué le mvt ouvrier français.
2/ Ceci étant précisé, il est tout aussi certain que le PS d'aujourd'hui a vu ses relations d'organisation avec la classe quasi disparaitre. Il n'entretient désormais plus que des relations de type électoral avec le gros du prolétariat.
Par ailleurs, il est évident que les relations entre sa direction et le Capital se sont développées depuis les années 1980 au niveau d'une quasi osmose. Sauf que ça n'épuise pas la question de fond : pourquoi le PS existe-t-il toujours ? Quelle est sa fonction ?
3/ La réalité est que le PS n'existe et ne perdure - sur le terrain électoral - que pour peu qu'il se réfère à une certaine tradition politique, celle du "socialisme démocratique", bref du réformisme. On ne vote pour un candidat du PS que pour peu qu'il s'identifie à cette tradition.
Soit dit en passant, c'est pour cela que tous ceux qui ont tenté de mettre la théorie du PS en accord avec sa pratique - bref le transformer en parti bourgeois se sont cassé la gueule (Chevènement, dernier en date).
C'est en ce sens que le PS demeure un parti du mouvement ouvrier - dont les liens avec la classe sont distendus à l'extrême. Ceci étant il est notable qu'à chaque mouvement de classe, on peut voir ses répercussions se développer au sein du PS.
(il serait très intéressant de discuter de ce qui se déroule dans le Labour Party de ce pt de vue).
4/ De là découle la politique de CPS, qui effectivement appelle régulièrement à voter PCF-PS contre l'UMP. Sans illusion, mais parce que - comme on le voit actuellement de façon éclatante - une victoire politique de la bourgeoisie se paye au prix fort par la classe ouvrière.
De là découlent aussi les tâches des révolutionnaires : encourager tt ce qui va dans le sens de la préservation du PS comme organisation du mvt ouvrier, contre les liquidateurs qui sont à sa direction.
5/ Question subsidiare. Personne ici n'est d'accord avec Emmanuelli & Co. Mais imaginez vous sérieusement un courant comme "Nouveau Monde" à l'UMP ou à l'UDF ?