Violences policières à Saint-Denis: "Au lieu de calmer,

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Message par Louis » 24 Nov 2006, 00:31

Violences policières à Saint-Denis: "Au lieu de calmer, on frappe"
Par Sylvie HUSSON
BOBIGNY (AFP) - Trois policiers ont comparu jeudi devant le tribunal correctionnel de Bobigny où le ministère public a requis une peine de prison ferme contre l'un d'eux, pour avoir frappé, en 2001, des habitants de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), lors d'une intervention qu'il a qualifiée d'ubuesque.
Les policiers ont tous réfuté être les auteurs des "violences par personne dépositaire de la force publique" pour lesquelles ils étaient renvoyés sur la base des témoignages des plaignants.

Leur avocate a plaidé leur relaxe, estimant que les réquisitions du ministère public "versaient dans l'excès" et s'appuyaient sur des récits "incohérents". Le jugement a été mis en délibéré au 24 janvier.
Cinq ans après les faits, les quatre victimes, Lucas et Sofiane, mineurs à l'époque, la mère de Sofiane, et Juliette, une de leur voisine, ont raconté cette fin de journée du 17 octobre 2001, où en quelques minutes les plus jeunes ont été mis à terre et menottés, frappés à coups de pieds ou de matraques par des policiers qu'ils n'ont pas toujours été en position d'identifier.

Lucas, qui a eu le nez cassé, avait donné à l'époque une description précise de Thierry Jean, un policier chauve de 37 ans aujourd'hui formateur de ses pairs.

Contre M. Jean, la procureure Camille Hennetier a requis six mois de prison, dont quatre avec sursis, avant de demander deux et quatre mois de sursis contre Lucien Tel, 50 ans, et Sylvain Ghesquière, 33 ans.

Les trois policiers étaient venus aider des collègues dépassés par un banal contrôle d'identité sur la dalle de la place du Caquet, un lieu réputé "chaud" du centre de Saint-Denis.

Les débats ont montré la grande confusion (un policier gazant ses collègues) dans laquelle 33 policiers au total interviendront après l'appel radio paniqué d'une jeune adjointe de sécurité. Juliette, l'une des victimes, entend l'appel: "Emeute générale en centre-ville".

Selon le rapport de police, une vingtaine de personnes (des jeunes, des parents) commençaient à s'attrouper et à prendre à partie une patrouille de policier appelée pour un vol de portable.

"Au lieu de calmer les choses, on interpelle, on frappe et on met dans le panier à salade sans discernement. C'est ubuesque", a estimé la procureure. Pour Mme Hennetier, la réponse a été "disproportionnée", alors que, selon, elle la situation "n'était pas incontrôlable".

"Vous allez vers Sofiane, vous le menottez mais vous ne savez pas pourquoi", observe le président à l'intention d'un policier qui lui explique qu'il voulait "stabiliser" les personnes. "Pourquoi l'emmenez-vous au fourgon ensuite alors si vous n'avez rien à lui reprocher ?" "Parce qu'il était menotté", répond trois fois le policier au juge.

Les victimes étaient finalement sorties du commissariat avec des timbres-amendes pour tapage injurieux.

Pour la procureure, les violences commises à Saint-Denis sont "inacceptables" et "viennent briser encore un peu plus la relation de confiance qui doit exister entre une population et sa police", a-t-elle insisté, reconnaissant que c'était plutôt la "défiance" qui prévalait à l'époque.
Louis
 
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