impôts : la lâcheté des socialos

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par pedro » 12 Jan 2007, 22:38

a écrit :

http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,...664@7-37,0.html

Aucun courage, ces socialos, mais on s'en doutait : oui, il faut faire payer les riches : augmenter les tranches les plus hautes, de l'impôt sur le revenu, l'isf, l'impôt sur les entreprises.
Il serait quand même quelque peu normal que l'on paye des impôts en fonction de ce que l'on gagne, surtout, de la richesse que l'on possède. En matière d'impôts sur le revenu, c'est le contraire qui se passe : ce sont, en proportion, les tranches les plus hautes qui obtiennent les ristournes les plus conséquentes, et les classes populaires n'ont que des réductions minables.
L'impôt sur les sociétés, de 50 % sous giscard, est tombé à 33% (les socialistes ayant contribué à cette baisse).
L'isf est à peine une piqûre de moustique, pour ces "pauvres riches".
Quant aux impôts indirects, ils sont, eux aussi injustes, vu que, pour le même taux, un riche paie autant qu'un modeste travailleur.
Face à une droite décomplexée, nous avons une gauche de poules mouillées, qui fait très peu de promesses (en tout cas, de promesses susceptibles de froisser les classes possédantes), et semble essentiellement attendre que la droite, déconsidérée, se ramasse.
C'est une des raisons, et non des moindres, pour laquelle les travailleurs de ce pays, lors des prochaines élections, ne doivent pas, au premier tour, donner de chèque en blanc à Ségolène Royal.
pedro
 
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Message par satanas » 13 Jan 2007, 12:34

Il y a plus que de la lâcheté là dedans.

Royal et son équipe viennent de donner un message clair aux riches et aux patrons :
vous n'avez rien à craindre de nous ,les cadeaux fiscaux vont continuer ...

Espérons aussi que les travailleurs comprendront le message :
c'est nous qui allons continuer de payer et les capitalistes à encaisser.

D'ailleurs le "courageux" Hollande se contentait d'évoquer vaguement un peu plus d'impôts sans autre précision.Mais même ça ,c'est encore trop...!
satanas
 
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Message par pedro » 13 Jan 2007, 13:54

C'est sûr, ils sont à plat ventre devant les possédants, de façon plus hypocrite que la droite. Enfin, bon, on le savait déjà, mais cet exemple en dit long.
pedro
 
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Message par meichler » 13 Jan 2007, 17:14

Ce qui est surtout remarquable dans cette affaire c'est que Royal trouve la proposition de Hollande encore trop "ambitieuse", alors qu'elle est en fait extrêmement "modérée". Hollande parlait en effet de 4000 euros nets par mois de revenus pour une personne seule et 8000 euros pour un couple ! (et compte tenu des modalités de calcul de l'impôt sur le revenu en France, il faudrait sans doute aussi tenir compte des enfants à charge) Combien de gens en France gagnent ces montants ?

Je crois que c'est en effet une limite intéressante, 4000 euros par mois pour un célibataire. Ce doit être (en tous cas dans ce que Hollande voulait dire) la limite à partir de laquelle on peut accumuler du capital, autrement dit la limite objective du prolétariat et de la bourgeoisie, la "frontière de classe" en quelque sorte (bien sûr ce n'est pas aussi simple en réalité, et d'autres critères d'appréciation sont à prendre en compte).

Et Royal signifie ipso-facto : pas question ! Pas question de donner ne serait-ce que l'impression qu'on va faire une politique "de classe" ! Secondairement et accessoirement, elle signifie aussi : pas question pour elle de se laisser dicter en quelque façon que ce soit (même par son "compagnon") par le PS sa ligne de conduite. Autrement dit: elle n'est pas "la candidate du PS" mais accepte seulement le soutien du PS, aucun contrôle par ce qui peut rester de références ouvrières (bien faibles il est vrai) de ce parti sur la "candidate Royal".

Au passage, la façon dont Villepin a pris la polémique: en disant que c'était le salaire d'un "prof agrégé" et d'un "conducteur de TGV" est particulièrement scandaleuse : ces deux catégories sont en réalité bien loin de gagner ces sommes.
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»

(Baruch SPINOZA)
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Message par zejarda » 14 Jan 2007, 11:27

ce qui est marrant, c'est la façon dont les journalistes font leurs métier:
Ils ne servent que de porte voix aux déclarations des uns et des autres. Ils n'arrivent même pas à faire un "petit" boulot d'investigation.
Hollande dit que :"4000 euros nets par mois de revenus pour une personne seule et 8000 euros pour un couple" cela représente 200 000 contribuables.
Copé répond que cela fait 1.200.000 foyer fiscaux.

Il ne doit pas être trés compliqué d'avoir les chiffres exact, non?
Combien de personnes gagnent plus de 4.000€ net/mois

Voila, impossible de savoir dans l'article qui à raison.

Un autre extrait du monde
(l'article)
a écrit :M. Hollande a indiqué, dans Le Parisien du 11 janvier, qu'il s'en tiendrait à celles "proposées par la réforme Villepin pour 2007". Selon lui, sont concernés les contribuables touchant un salaire net de plus de 4 000 euros par mois, soit "200 000" personnes. Un chiffre correspondant peu ou prou au nombre de foyers dans lesquels les deux conjoints ont un tel salaire. M. Copé, lui, cite le chiffre de 1,2 million de foyers fiscaux, obtenu, selon Bercy, après extraction des fichiers déclaratifs et correspondant au nombre de foyers dans lequel l'un au moins des deux conjoints a déclaré un revenu net imposable de 4 000 euros par mois. Pour le Syndicat national unifié des impôts (SNUI), enfin, 300 000 à 500 000 contribuables sont visés par les mesures PS.



A la radio (j'ai pas vu la télé), ils reprennaient les propos de Copé, sans dire que c'était du pipo.
zejarda
 
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Message par zejarda » 16 Jan 2007, 10:13

Vérié, les avis subjectif sont intéressants :-P , mais sur un sujet comme celui-ci, il doit être possible d'avoir des chiffres précis, non? :whistling_notes:

Un article du monde:
("LEMONDE.FR | 15.01.07 | 20h27" a écrit :
VINCENT DREZET, SECRÉTAIRE NATIONAL DU SYNDICAT NATIONAL UNIFIÉ DES IMPÔTS
"L'augmentation des prélèvements depuis 2002 a pesé sur les classes moyennes et modestes"

ombien de contribuables seraient concernés par une hausse des impôts touchant les revenus supérieurs à 4 000 euros nets par mois ? François Hollande parle de 250 000 personnes, Jean-François Copé, de 1,2 million...

D'abord, nous nous réjouissons qu'en émerge un débat fiscal dans la campagne. Si l'on prenait la proposition de François Hollande au pied de la lettre, 350 000 à 400 000 personnes, voire 500 000, seraient concernées. C'est relativement peu, par rapport aux 35 millions de foyers fiscaux français.

Quelle proportion des foyers fiscaux est non imposable ?

50 %. En 2005, le revenu fiscal des 18 millions de foyers imposables était de 470 milliards d'euros, pour un revenu fiscal moyen de 25 900 euros. Celui des foyers non imposables était de 115 milliards d'euros, pour un revenu fiscal moyen de 7 000 euros. Pour les foyers non imposables, les prestations sociales viennent compléter ce revenu.

Les prélèvements obligatoires ont-ils augmenté depuis 2002, pesant sur le revenu des classes moyennes, comme l'affirme François Hollande ?

Effectivement, la hausse des prélèvements obligatoires a d'abord touché les ménages. Car elle est due à la hausse de la CSG. De plus, le rendement de la TVA a augmenté, bien que le taux n'ait pas changé, parce que les gens se sont endettés pour consommer, leur pouvoir d'achat étant trop faible. L'impôt sur les sociétés a également rapporté plus, mais cela est dû à la hausse des bénéfices des entreprises, la pression fiscale dans ce domaine étant inchangée, à 33 %.

Enfin, les impôts locaux représentent une bonne part de l'augmentation des prélèvements. Ils représentent 5,7 % du PIB en 2007, contre 4,9 % en 2002. On y trouve la taxe d'habitation, la taxe foncière et la taxe professionnelle.

Mécaniquement, si la hausse de la CSG, de la TVA et de la taxe d'habitation a fait des perdants, c'est bien du côté des classes moyennes et modestes.

Confirmez-vous l'affirmation de François Hollande selon laquelle 70 % des baisses de l'impôt sur le revenu depuis 2002 ont profité aux 10 % des foyers les plus riches ?

Sur ce point, nous disposons du chiffrage de la Cour des comptes. Effectivement, elle conclut que la baisse des barèmes a profité à une minorité de contribuables aisés. Mathématiquement, cela s'explique parce que l'impôt sur le revenu est progressif. Si on le baisse, cela profite aux revenus élevés. L'argument avancé était la relance de la croissance et de la consommation mais, en fait, il eût mieux valu baisser les impôts sur la consommation, comme la TVA. Les ménages les plus aisés, profitant de la baisse de l'impôt, épargnent plus qu'ils ne consomment.

De plus, les contribuables les plus aisés ont aussi bénéficié des baisses de l'imposition sur le patrimoine : exonération d'impôt sur la fortune sur 75 % des titres détenus dans un pacte d'actionnaires, abattements fiscaux sur les donations et successions et bouclier fiscal.

Combien de personnes sont concernées par le bouclier fiscal mis en place par la majorité pour limiter le taux maximal d'imposition ?

Selon le ministère de l'économie et des finances, il y aura 93 000 bénéficiaires du bouclier fiscal. 77 000, qui ne sont pas soumis à l'ISF, se verront redistribuer 50 millions d'euros. Et 17 000 d'entre eux, imposables à l'ISF, toucheront 350 millions d'euros. Il s'agit d'une population très minoritaire.

Que sait-on du nombre de contribuables qui fuient la France pour des raisons fiscales, un phénomène souligné par la majorité UMP ?

Nous ne disposons que de statistiques sur un seul impôt, l'ISF, et celles-ci concernent les départs, pas les arrivées ni les retours. Nous demandons un travail de fond pour mieux évaluer ces migrations, dans les deux sens.

Nous savons que 350 personnes soumises à l'ISF quittent la France chaque année. Mais fait-on une politique fiscale nationale pour 350 personnes ? On ne peut se contenter, en l'absence de données globales, de jouer sur la peur des délocalisations fiscales.

Que pensez-vous d'une fusion entre l'impôt sur le revenu et la CSG, telle que la prône, entre autres, le Parti socialiste ?
Nous sommes très réservés, en l'absence de précisions. En effet, une telle fusion pose la question du financement de la protection sociale : l'impôt sur le revenu alimente les caisses de l'Etat, la CSG celles des organismes sociaux. De plus, les règles qui régissent l'impôt sur le revenu sont différentes : il est "familiarisé" et comporte des niches fiscales.

Tout dépend donc de ce que veulent faire les partis de droite et de gauche : veulent-ils créer une sorte de "flat tax" qui reviendrait à un super-impôt non progressif, ou au contraire, instaurer un impôt à assiette large et progressif qui éliminerait des privilèges fiscaux ? A prélèvements obligatoires constants, la fiscalité n'est qu'une question de répartition de la pression sur les citoyens plus ou moins aisés.

Propos recueillis par Alexandre Piquard
zejarda
 
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Message par Ottokar » 16 Jan 2007, 10:33

Une simple visite sur le site INSEE donne certains éléments : le niveau de vie d'après les revenus fiscaux (et sans corriger de la dissimulation) donne pour 2004 un revenu moyen de 18 030 € et un revenu médian par individu de 15 766 €. En clair, un individu sur deux a un revenu inférieur à 15 776 € par an, toutes sources confondues, soit moins de 1314 € par mois.

Le revenu moyen par ménage est de 28 935 € et le revenu médian de 24 599 €. Il y a donc un ménage sur deux qui vit avec moins de 2000 € par mois (2049,91 € pour être précis), toutes sources de revenu confondues.

Les revenus par décile et par UC sont les suivants pour la France métropolitaine : 15 849 € pour l'ensemble, 5 862 € pour le 1er décile (les 10 % qui gagnent le mons vivent avec moins que cela) 32 221 € pour le dernier décile (les 10 % qui gagnent le plus vivent avec plus que cela).

Donc les 10 % les plus pauvres vivent avec moins de 500 € par personne et par mois (488 € exactement, c'est cela, les "UC" un calcul qui recalcule les revenus du ménage pour les traduire en revenus par personne, en fonction de la taille et de la composition du ménage, enfants, adultes, etc.). Les 10 % les plus riches disposent de plus de 2685 € par mois et tête de pipe (bébé compris, ces bébés de luxe peuvent avoir des couches culottes de chez Dior).

Côté salaire, on a aussi des chiffres. Pour les salaires nets annuels des salariés à temps complet du secteur privé et semi-public, le premier décile est à 12 055 € (10 % des salariés gagnent moins de 1000 € par mois. Cela ne tient compte ni du public ni des temps partiels) et le dernier est de 35 513 € (les 10 % qui gagnent le plus gagnent plus de 2959 €, ce qui veut dire que 90 % des salariés gagnent MOINS de 3000 € par mois). Quatre cinquièmes des salariés, 80 % gagnent moins de 26 788 € par an, ce qui veut dire que les quatre cinquièmes des salariés gagnent MOINS de 2230 € par mois.

A 1500 € par mois, les 10 000 balles du temps du Franc, on est à la médiane, c'est-à-dire qu'un salarié sur deux gagne moins de 1500 € et un sur deux gagne plus.
Ottokar
 
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