Les salariés doivent mettre un coup d'arrêt

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Louis » 27 Oct 2002, 23:37

ca me rapelle l'édito de rouge de cette semaine (dont je tire ma signature)

a écrit :
C'est le moment


Le 3 octobre, les agents d'EDF-GDF organisaient, avec leur grève et leur manifestation, une première démonstration de force contre la privatisation et la défense de leurs retraites. Le 17 octobre, c'était au tour des enseignants de faire grève contre les milliers de suppressions d'emplois. Les cheminots et leurs fédérations syndicales appellent à une journée de grève et de manifestations pour le 26 novembre.
Ces mobilisations constituent un premier avertissement au gouvernement Raffarin, qui est engagé dans une offensive tous azimuts contre les salariés et la jeunesse. Ce gouvernement ruse et manoeuvre, hanté qu'il est par le spectre d'une nouvelle révolte sociale comme celle de l'hiver 1995, mais il cogne, et cogne fort. Privatisations, retraites, régionalisation, nouvelles déréglementations du code du travail, sécuritarisme, cette politique va aggraver la "fracture sociale" du pays, et ce au moment où les plans de suppressions d'emplois se multiplient et où le chômage recommence à galoper. D'autant que la crise économique internationale et les impératifs de construction de l'Europe libérale remettent à l'ordre du jour de nouvelles politiques d'austérité.
Tous les salariés du public et du privé sont aujourd'hui confrontés aux mêmes problèmes, résultant d'un approfondissement de la contre-réforme libérale. Les résistances sociales se font sentir dans une série de pays d'Europe. L'Italie vient de connaître sa deuxième grève générale en six mois.
Nous devons opposer au patronat et au gouvernement un front social unitaire de tous les travailleurs et de leurs organisations. C'est un bras de fer qui commence. Il faut cesser de se battre en ordre dispersé et créer les conditions d'une convergence des luttes. Le 26 novembre, la grève des cheminots peut constituer un premier rendez-vous pour cette mobilisation d'ensemble. Ici et là, des prises de position syndicales se multiplient pour faire de cette journée un premier rassemblement. C'est le moment !

François Ollivier.

Rouge 1989 24/10/2002

Louis
 
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Message par ianovka » 31 Oct 2002, 16:19

(LouisChristianRené @ Sunday 27 October 2002, 23:37 a écrit :ca me rapelle l'édito de rouge de cette semaine (dont je tire ma signature)

Arf ... :D

Ca fait bizarre maintenant.

Extrait de l'édito de Rouge : "On peut obtenir beaucoup plus avec un mot gentil et un revolver, qu'avec un mot gentil tout seul."
:sygus: :sygus: :sygus: :sygus: :sygus: :sygus: :sygus: :sygus:
"Le capital est une force internationale. Il faut, pour la vaincre, l'union internationale, la fraternité internationale des ouvriers." Lénine
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Message par berni » 11 Nov 2002, 21:42

Mais comment faire dans une entreprise où la majorités des salariés ne sont plus motivés. :huh:
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Message par pelon » 12 Nov 2002, 17:35

(berni @ Monday 11 November 2002, 21:42 a écrit :Mais comment faire dans une entreprise où la majorités des salariés ne sont plus motivés. :huh:

Dans la plupart des entreprises, du privé en tout cas, les salariés n'ont pas la pêche, c'est une réalité. Il n'existe aucune recette miracle pour changer cet état de fait.
Cependant, il est indispensable que les militants, dans les entreprises, essaient d'appuyer toutes les actions, même limitées qui pourront être organisées. Il faut aussi que ces actions redonnent le moral et soient considérées comme une étape vers une mobilisation plus large. Bien entendu, entreprise par entreprise, nous ne gagnerons pas. Par contre, si un mouvement d'importance, même local démarrait, il faudrait que tout soit fait pour l'élargir.
Il dépend des militants de populariser la nécessité d'un plan de lutte. Les confédérations syndicales n'ont aujourd'hui qu'une idée en tête : les prud'hommales.
pelon
 
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Message par Louis » 12 Nov 2002, 19:23

Et dans rouge de cette semaine :

a écrit :
PLANS SOCIAUX
Interdisons les licenciements

les digues sont rompues. Une nouvelle vague de licenciements déferle sur la france et partout dans les pays développés suite à l'éclatement de la bulle boursière.

En France, 150 000 licenciements économiques ont été prononcés dans les six premiers mois de 2002. C'est 40 000 de plus que l'an dernier (+ 25 %), quand les licenciements boursiers, décidés pour faire flamber les profits de Lu-Danone (passer de 8 % à 12 % de profits !), Marks & Spencers, et auparavant Michelin, avaient provoqué indignations et mobilisations unitaires. En Ile-de-France, 46 405 emplois ont été rayés de la carte en un temps record, faisant dire aux syndicats métaux CFDT qu'une telle hécatombe n'avait pas été observée depuis très longtemps. La fédération métaux CGT dénombre 48 000 licenciements depuis juin dans la branche. Il ne se passe quasiment pas un jour sans de nouveaux drames humains.
Au niveau international, les sept géants mondiaux d'équipementiers du téléphone, dont Alcatel, ont détruit 220 000 emplois en un an. Alcatel lui-même ne cesse d'annoncer des coupes brutales. Son PDG, M. Tchuruk, s'est fixé l'objectif d'une "entreprise sans usines", tournant autour d'un centre de profits, tandis que les usines de montage, où se concentre la main-d'oeuvre, sont sous-traitées et dépendantes de la multinationale. C'est ce qui se passe en Bretagne, par exemple, autour des sites Alcatel repris par des sous-traitants des Etats-Unis, parfois connus pour fermer boutique après avoir ravi quelques marchés juteux. C'est aussi là que se développent les formes les plus dures de la précarité, l'intérim, les salaires de misère.
Il y a quelques mois encore, les businessmen mondiaux n'avaient qu'un mot à la bouche : la valeur. La "création de valeur pour l'actionnaire" occupait des pages entières de publicité pour inciter à l'achat d'actions et donner encore plus de fric à ceux qui sont déjà immensément riches. Mais la vague boursière s'est retournée, comme cela arrive sans arrêt dans l'économie capitaliste. Et ce retournement de la Bourse se traduit par des dégâts humains d'une extraordinaire brutalité.
Aujourd'hui, il faut le dire et le redire : les PDG, les gros actionnaires de fonds de pension, les spéculateurs de la Bourse sont de vrais irresponsables, des dangers publics et sociaux, des tueurs d'emplois. L'insécurité existe, mais elle s'enracine d'abord dans la dégradation sociale, l'avenir bouché, la fragilisation de l'existence quotidienne. L'argent facile dont se sont vantés certains, parfois au mépris de toute loi et de toute morale, devient un modèle à reproduire par tous les moyens. Grands ou petits vols, seul le résultat compte ! Résultats : les droits sociaux sont piétinés, les salariés considérés comme les dégâts collatéraux de la compétition mondiale.
Le gouvernement se prépare à accompagner la crise. La loi dite de "modernisation sociale", votée en pleine mobilisation des salariés de Lu-Danone, avait légèrement compliqué les délais légaux des licenciements. Elle sera donc "suspendue". Le gouvernement demande aux "partenaires sociaux" (syndicats et Medef) de négocier. Il nomme un "monsieur Licenciements", sous-ministre chargé, non pas de remettre en cause les décisions patronales (le ministre Francis Mer a précisé que les patrons sont les seuls maîtres en la matière), mais de les appliquer avec douceur, sous la forme de reclassements hypothétiques.
Face à ces attaques, c'est le droit de licencier lui-même qu'il faut combattre, c'est le droit de mettre quelqu'un à la rue, au chômage qui est inacceptable. Cela passe par une nouvelle loi contraignante, rassemblant un ensemble de revendications issues des mobilisations aujourd'hui dispersées : maintien du salaire et des avantages acquis, du contrat de travail, contestation du pouvoir financier et patronal, responsabilisation des donneurs d'ordre sur les sous-traitants. Cela ne pourra s'imposer que par des mobilisations interprofessionnelles d'ampleur.
Louis
 
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Message par lohen » 15 Déc 2002, 22:57

Salut,

Vous pourrez lire ci-dessous, le texte que je fais signer sur mon entreprise. Je ne pense pas pouvoir empêcher le vote de cette loi scélérate que l'on soit bien d'accord. J'essaie de regrouper une série de travailleurs, dans un secteur privé bien sinistré depuis facilement 30 ans, à titre indicatif dans ma boite, on est passé de 1980 à 1992 de 1500 salariés à 150.
La question qui est posée dans le deuxième projet de loi Fillon, c'est d'amener patronat et syndicats à discuter tous ensemble de comment licencier, avec tout ce que cela veut dire comme compromissions, etc...
Donc le l'axe de ce texte, c'est de dire aux directions syndicales, NE PARTICIPEZ AUX NEGOCIATIONS NATIONALES ET DE BRANCHES QUI VONT SUIVRE LE VOTE DE CETTE LOI.

----------------------------------------------------------------------------------------------
Lettre aux directions fédérales
CGT et CGT-FO de la Métallurgie.

Dans tout le pays, ce ne sont que charrettes, plans de licenciements, fermetures d’usine. Dans les usines, ce sont les travailleurs précaires qui trinquent : contrats à la semaine ou à la journée, incertitudes pour le lendemain, etc.…

Le 28 novembre, le gouvernement Chirac-Raffarin présente à l'Assemblée nationale un projet de loi Fillon sur les "restructurations et la négociation collective".

Ce projet de loi prévoit de faciliter immédiatement les licenciements, en renvoyant à une négociation interprofessionnelle (que le Medef s'est dit évidemment prêt à organiser) la définition d'ici dix-huit mois de nouvelles règles allant dans le même sens.

Mais encore ce projet de loi met en place un dispositif de "négociations" d'entreprise ayant comme objectif des "accords expérimentaux" définissant au niveau de chaque entreprise ses propres "règles" en matière de d'organisation des licenciements et des règles à respecter en matière de licenciements !

Comme l’explique justement un document de la CGT, avec le projet de loi Fillon, « la négociation engagée fera porter aux organisation syndicales la responsabilité de rendre les licenciements plus faciles ».

Aussi, dirigeants fédéraux de la Métallurgie, prononcez vous clairement :
Plus aucun licenciement !
(à commencer par les travailleurs précaires)!
Retrait du projet de loi Fillon !
(sur les "restructurations et la négociation collective"!)

· Déclarez immédiatement que vous refuserez de participer aux concertations prévues par cette loi, qui n'ont d'autre objectif que de liquider les garanties minimales existantes pour les salariés en matière de licenciements. Les syndicats n'ont pas à se faire les agents de la remise en cause de nos conventions collectives !"
· Adressez vous aux directions confédérales pour qu'elles adoptent la même position !

Face aux licenciements, les travailleurs ne doivent pas rester isolés entreprise par entreprise.
Appelez dans l'unité sur cette base à une
conférence nationale des travailleurs de la métallurgie.

Travailleurs de la Métallurgie, signez, faites signer cet appel


----------------------------------------------------------------------------------------------
Le texte joint est le même texte en format WORD que jutilise pour le faire signer.
lohen
 
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Message par com_71 » 17 Déc 2002, 18:06

(wolf @ Tuesday 17 December 2002, 13:32 a écrit :un matérialiste dialecticien sait que ce n'est pas en "regardant" qu'il pourra apprécier l'état d'esprit de la classe ouvrière, mais en y intervenant pour le transformer (comme dit Hegel, ou presque, on peut difficilement débattre autour d'une piscine de la meilleure façon de nager si l'on se refuse à aller dans l'eau avant d'avoir trouvé ).

Et il ne faut pas confondre la classe ouvrière et des appareils syndicaux qui n'ont pratiquement plus besoin d'elle pour vivre. Ou, si tu veux, ne pas confondre une piscine olympique et une boîte de sardines remplie d'eau. ;)
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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