kouchner s'en va-t-en guerre

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par pedro » 16 Sep 2007, 22:56

a écrit :à la une  PARIS (AFP) - 16/09/07 22:24
Iran: Kouchner appelle à se "préparer au pire", plaide pour des sanctions UE
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L e chef de la diplomatie française Bernard Kouchner a estimé dimanche que le monde devait se "préparer au pire", c'est-à-dire à la possibilité d'une "guerre" avec l'Iran et a demandé des sanctions européennes, tout en appelant à "négocier jusqu'au bout" pour éviter que Téhéran ne se dote de l'arme atomique.

"Il faut se préparer au pire", a dit M. Kouchner, invité de l'émission radio-télévisée le Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI. Interrogé pour savoir ce que cela signifiait, il a répondu sans précaution diplomatique: "c'est la guerre".

M. Kouchner a estimé "qu'il n'y a pas de plus grande crise" à l'heure actuelle que celle du programme nucléaire iranien, suspecté de servir de paravent à des activités militaires malgré les démentis de Téhéran.

"Nous n'accepterons pas que cette bombe soit construite" car cela constituerait un "vrai danger pour l'ensemble du monde", a dit le ministre.

Ce langage particulièrement dur à l'égard de Téhéran rappelle celui du président Nicolas Sarkozy, le 27 août. Rompant avec la réticence des dirigeants occidentaux à évoquer ouvertement un conflit, M. Sarkozy avait mis en garde contre "une alternative catastrophique: la bombe iranienne ou le bombardement de l'Iran".

A Washington, le secrétaire à la Défense Robert Gates a déclaré que la diplomatie restait "pour le moment la meilleure approche" pour traiter avec l'Iran. Mais "toutes les options restent ouvertes", a-t-il ajouté.

Evoquant le risque d'un bombardement contre l'Iran, M. Kouchner a toutefois cherché à démentir qu'une attaque soit imminente.

Il a indiqué "qu'aucun signe ne nous permet de penser en dehors des préparations militaires" qu'un bombardement américain de l'Iran soit proche. "Je ne crois pas que nous en soyons là" mais il "normal qu'on fasse des plans", a-t-il dit.

M. Kouchner a souligné que la négociation restait l'option privilégiée pour amener Téhéran à suspendre sa production d'uranium enrichi. "Nous devons négocier jusqu'au bout", a-t-il insisté.

Mais il a aussi déclaré que Paris plaidait pour que l'Union européenne prenne des sanctions économiques contre Téhéran, en dehors du cadre des Nations Unies jusqu'ici suivi.

Cette attitude traduit un durcissement de la position française, et une crainte que l'adoption d'un nouveau train de sanctions par le Conseil de sécurité -souhaité par Washington, Londres et Paris notamment- ne se heurte à l'hostilité de la Russie ou de la Chine.

"Nous avons décidé, pendant que la négociation se poursuit --et elle doit s'amplifier-- de nous préparer à des sanctions éventuelles en dehors des sanctions de l'ONU, qui seraient des sanctions européennes", a-t-il déclaré.

"Nos amis allemands l'ont proposé", a-t-il ajouté, en précisant qu'il s'agirait de "sanctions économiques à propos des circuits financiers" visant notamment "les grandes fortunes, les banques" en Iran, pas la population ordinaire.

Sans attendre ces sanctions supplémentaire, Paris, a-t-il ajouté, a décidé de demander aux grandes entreprises françaises de ne plus investir en Iran, en particulier dans l'important secteur des hydrocarbures, a-t-il dit. Cette démarche a concerné la compagnie pétrolière Total ainsi que Gaz de France "et d'autres", a-t-il dit.

La perspective d'une nouvelle résolution du Conseil de sécurité instituant de nouvelles sanctions contre Téhéran, sera au centre de visites de M. Kouchner à Moscou lundi et mardi, puis à Washington en fin de semaine.

Les six grandes puissances (France, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Chine Russie et Allemagne) impliquées dans les discussions sur le dossier nucléaire iranien étudieront vendredi prochain à Washington un projet de résolution de l'ONU prévoyant de nouvelles sanctions, a annoncé le département d'Etat américain.
pedro
 
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Message par Gaby » 16 Sep 2007, 23:02

Des noises leurs grands discours sur la liberté. L'impérialisme se méfie d'un nouveau venu qui marque des points sur le marché crucial de l'énergie, notamment en piquant des "amitiés" à l'Est.
Gaby
 
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Message par Puig Antich » 17 Sep 2007, 00:50

Puis, en ligne de mire, pour apres, il y a la Chine et l'Inde, qui concurrencent le vieux monde impérialiste déclinant.

Mais entre ce qu'ils disent, et ce qu'ils peuvent effectivement faire compte tenu du poids social des opprimés en France, avec ou sans french docteur, ça fait deux. Ils pourraient bien s'en rendre compte au détriment de l'existence même de leur sale gouvernement. :x Il faut noter aussi les possibles rivalités au sein de la bourgeoisie françaises, vis à vis de l'Iran qui est un partenaire pour certains secteurs de l'etat et certains trusts. Ces rivalités - en gros entre les atlantistes et les "gaullistes" - ne joueront pas pour leur classe sociale.

Quoi qu'il en soit, nous prendrons nos responsabilités et ferons la guerre à la guerre, si tant est que nous n'arrivons pas à la prévenir. Si nous n'y arrivons pas, c'est que nous n'aurions pas su utiliser les cartes que nous avons en main.

En tout cas, soldats français ou non, les masses iraniennes ne méritent vraiment pas cela, après avoir subi la contre-révolution islamique conjuguée à une boucherie comparable à la guerre de 14-18 dans les années 80, sans compter l'oppression des femmes et des minorités et les raidissements constants du régime. Petite note optimiste : il serait vraiment hasardeux - pour ne pas dire complètement fou -pour les USA, et donc pour la France, de s'engager là dedans compte tenu du moral de leur armée et de leur marge politique. Si ils le font, c'est vraiment une course en avant délirante, symptomatique de la décomposition du capitalisme, en particulier aux USA mais aussi partout ailleurs... Mais, maintenant ou dans dix ans, ils n'ont pas vraiment le choix. Il n'y a pas d' "autre politique", d'"autre mondialisation", tant qu'on reste dans le capitalisme : les choix subjectifs des dirigeants peuvent accélerer ou ralentir le rythme et changer quelques détails...

L'Iran est un pays montagneux, propice à la guerre de guerrilla. Le nationalisme y est fort, et le régime a une certaine base sociale. Les belligérants pourront jouer sur les révoltes nationales. L'opposition monarchique et libérale attend son heure de fantoche gouvernemental dans les vasiles de l'occident, y compris avec ses cautions gauches. La menace de guerre joue contre la mobilisation révolutionnaire des iraniens pour renverser le régime, et pour l'union nationale derrière la Republique Islamique. Il est inutile de dire - compte tenu de ces paramètres - qu'une guerre risque d'aboutir à un désastre encore plus grand que ce qui règne actuellement en Irak, en terme de dislocation de la société, etc. ; avec toutes les conséquences sur la région et sur le monde.

Le capitalisme arrive véritablement à une impasse. Il faut espérer que le déroulement des événements à venir éduque une partie assez grande du prolétariat au niveau du monde pour que les cadres nécessaires à la construction de partis communistes émergent des luttes à venir.

Les couches populaires n'ont intérêt à s'enroler ni derrière le drapeau étoilé, ni derrière le drapeau vert des mollahs. Et, j'ose espérer qu'en France ils n'arriveront pas à transformer le miteux orgueuil national poussiéreux de certains de nos compatriotes en union nationale. La guerre c'est pas le rugby. Tous ces drapeaux sont pourris, il ne restera que le rouge.

L'espoir en Iran : les derniers mois ont été riches en manifestations, émeutes et grèves, ouvrières, populaires ou étudiantes. Les partisans d'une révolution socialiste et d'une république des conseils arriveront-ils à s'unifier pour créer à temps le parti nécessaire à la victoire? Partout ailleurs, la question est la même.
Puig Antich
 
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Message par yzro » 18 Sep 2007, 12:12

a écrit :Le capitalisme arrive véritablement à une impasse. Il faut espérer que le déroulement des événements à venir éduque une partie assez grande du prolétariat au niveau du monde pour que les cadres nécessaires à la construction de partis communistes émergent des luttes à venir.


C'est bien là le problème : les contradictions sont là mais la propagande capitaliste a fait en sorte que plus aucun parti progressiste ne soit entendu.

Espérons que les divisions entre impérialismes effaceront les effets de la propagande et permettront la construction de partis communistes, comme tu le dis Puig. Mais j'ai bien peur qu'elles favorisent plutôt la radicalisation de mouvements facistes à travers le nationalisme et la religion, ce que souhaite bien évidemment le capital. J'ai vraiment l'impression que la "doctrine du choc" de Friedman se met en place et que le spectre de la guerre ne soit qu'un outil de terreur de plus pour que les peuples acceptent les pires sacrifices.

Dés que leurs intérêts les amènent à se foutre sur la gueule, les capitalistes se mettent une balle dans le pied seulement si cette division peut servir une politique progressiste qui leur résiste. Sans resistance au capital, ce sont les peuples qui paient la facture, jamais les bourgeois qui malgré leurs conflits d'intérêts en retirent toujours un profit. Le système capitaliste est morbide et s'accomode très bien des pires événement.

Reste à espérer qu'ils ont fait un très mauvais calcul en enfonçant dans la tête des gens que seul leur système est le bon. Car actuellement le capital se comporte comme si rien ne devait lui résister. Espérons que sa vanité le perdra.
yzro
 
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