Raffarin reçoit un accueil houleux en Corse

[Louis]

BASTIA (Haute-Corse) (Reuters) - Jean-Pierre Raffarin, venu faire campagne pour le "oui" au référendum du 6 juillet sur l'avenir institutionnel de la Corse, a été accueilli samedi à Bastia par des échauffourées, qui l'ont empêché de tenir une réunion prévue et ont contraint les forces de l'ordre à intervenir violemment dans l'aéroport.

Dès l'atterrissage de l'avion du Premier ministre, environ 200 manifestants altermondialistes d'Attac et de syndicats enseignants ont contraint le Premier ministre à abandonner le chapiteau où il devait tenir une réunion publique et qui était aux trois quarts vide à son arrivée.

Jean-Pierre Raffarin a alors rejoint Nicolas Sarkozy dans l'aéroport mais les manifestants ont envahi le hall, scandant "Raffarin démission, Chirac en prison" et des slogans hostiles à la réforme des retraites, avant d'entonner la Marseillaise.

Après environ 40 minutes de tension, les forces de l'ordre ont dû tirer des gaz lacrymogènes pour évacuer le hall.

Juchés sur des chaises en plastique, Jean-Pierre Raffarin et Nicolas Sarkozy ont tenu une réunion improvisée au premier étage du bâtiment. Mais des manifestants se sont infiltrés dans la foule de leurs partisans et ont injurié le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur.
Les policiers sont à nouveau intervenus pour chasser les manifestants.

Jean-Pierre Raffarin a alors pu prendre brièvement la parole.

UN REFERENDUM AU RESULTAT INCERTAIN

"Nous organisons un référendum pour que ce soit les citoyens eux-mêmes qui prennent la parole et non des organisations comme celles là", a-t-il dit.

"Nous ne nous laisserons pas impressionner. Nous voulons que la Corse ait toute sa place dans la République décentralisée", a-t-il ajouté.

Nicolas Sarkozy avait auparavant pris la parole en forçant la voix pour couvrir les slogans hostiles. "Il y a des gens qui n'ont pas la même conception de la démocratie que nous, ils n'ont pas compris que les problèmes de la Corse sont suffisamment sérieux", a-t-il lancé.

Le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur ont ensuite repris l'avion pour Ajaccio.

Là, Jean-Pierre Raffarin doit présider une cérémonie en l'honneur du préfet de Corse Claude Erignac, assassiné le 6 février 1998, puis rencontrer des associations et finir la journée par une réunion publique.

C'est la première fois que Jean-Pierre Raffarin s'engage dans la campagne du référendum du 6 juillet, dont le résultat, qui semblait acquis au départ, est de plus en plus incertain.

Les derniers sondages publiés cette semaine situent le vote pour le "oui" entre 51% et 55% des voix, mais beaucoup d'électeurs restent indécis.

Le scrutin propose aux 191.000 électeurs de la Corse de se prononcer pour la suppression des deux conseils généraux de l'île et le transfert de leurs pouvoirs à une Assemblée territoriale élargie à 91 élus, siégeant à Ajaccio.

La visite du Premier ministre intervient dans un contexte délicat pour la majorité: la Corse a été très touchée par les grèves contre la réforme des retraites et le procès de huit indépendantistes corses, assassins présumés de Claude Erignac, est en cours à Paris.

[titi]

:t3xla:
voilà au moins des personnes qui ont la hargne !

[Admiratrice]

Zavaient bonne mine,juchés sur leurs chaises,les deux ministres!

[Louis]

assez bizarrement, les spadassins de TF2 (j'les confond...) n'étaient pas la avec leurs caméras...