Un article d'un petit journal de la CGT : Ensemble! :
a écrit :
Heures supplémentaires : la face cachée du "travailler plus pour gagner plus"
Une étude publiée par l'Acoss, la banque de la sécu, a jeté un pavé dans la mare : le dispositif sur les heures supplémentaires, voté l'été dernier (loi tepa), ne rencontre pas le succès escompté. Le nombre d'heures supplémentaires déclaré aux Urssaf est même en repli.
Le Président de la République a beau se dire "favorablement impressionné par le succès sans précédent" des heures supplémentaires - ajoutant "Cela prouve que la France n'attendait que cela pour se mettre au travail" - La réalité est quelque peu différente. Une étude de l'Acoss (agence centrale des organismes de sécurité sociale), publiée le 20 février dernier, révèle que le nombre d'heures supplémentaires déclarées aux Urssaf au cours du dernier trimestre l'an passé (144 millions) est inférieur d'un tiers à ce qu'il était antérieurement (225 millions, selon le ministère du travail). La loi Tepa n'a donc pas engendré d'activité supplémentaire, bien au contraire. La ministre de l'Economie et de l'Emploi, Christine Lagarde, reconnait qu' "il y a une forte corrélation entre le volume de temps travaillé et la croissance économique", avançant par là même une explication au repli du nombre d'heures supplémentaires effectuées par les salariés. Dès lors les dispositions de la loi Tepa ont d'abord constitué un effet d'aubaine pour les employeurs. Selon l'Acoss, le montant des exonérations sociales et fiscales auxquelles ont donné lieu les heures supplémentaires s'est élevé à un peu plus de 500 millions d'euros. Le coût devra être épongé par le budget de l'état, c'est à dire, essentiellement par les salariés. Une très bonne affaire pour les patrons qui bénéficient d'un côté d'une exonération de cotisations sociales et qui, de l'autre distribuent du pouvoir d'achat aux frais du contribuable à travers la défiscalisation des heures supplémentaires. "Le financement de cet allègement réduit le revenu des salariés qui ne font d'heures supplémentaires", souligne très justement le Conseil d'analyse économique. Sachant que ces derniers sont majoritaires. C'est la face cachée du "travailler plus pour gagner plus". L.M.