Foot : ce qu'on peut lire dans la main d'henry.

[Valiere]

Gaby

Le problème c'est qu'avec le foot, l'abrutisssement touche toute la population et dire cela ce n'est pas mépriser le peuple mais essayer de connaître et de comprendre voire de combattre une intoxication massive.

[luc marchauciel]

Gaby

Le problème c'est qu'avec le foot, l'abrutisssement touche toute la population et dire cela ce n'est pas mépriser le peuple mais essayer de connaître et de comprendre voire de combattre une intoxication massive.
En effet.
Dire que toute la population est abrutie, ce n'est pas mépriser le peuple.
Pas du tout.
ça n'a même strictement rien à voir.

[Sterd]

J'ai l'impression que tu sous entend qu'être anti sportif c'est un truc de snob et de bourgeois.. une sorte de mépris de classe.

Bien sûr. Il n'y a qu'à voir l'autoproclamé avant-gardiste ici comme artza qui traite quoi, 45 millions de français et proportionnellement autant dans le monde... d'imbéciles finis, racistes, etc. C'est l'éclairé face au barbare. Tout le monde ne se vaut pas, certes, mais certains se complaisent dans ce qui leur donne l'illusion d'être meilleur, et le font savoir.

Et tant pis pour l'immense travail accompli par des anonymes du monde du sport pour apporter un peu de bonheur et des valeurs à des millions de jeunes... Tous des cons ! Toutes les organisations sont moches ! Sauf une. Un paradis sur terre déconnecté de la société.

On pourrait dire (et certains ne s'en privent pas) exactement la même chose des religions. Des milliards de personnes, tous les jours, se pressent dans les temples, les églises et les mosquées.
Ces millions de gentils curés, imam, prêtres et bonnes sœurs œuvrent dans le vaste monde pour soulager les peines et les misères et aussi font pour beaucoup un travail éducatif formidable.

Et alors ?

[Sterd]

Gaby

Le problème c'est qu'avec le foot, l'abrutisssement touche toute la population et dire cela ce n'est pas mépriser le peuple mais essayer de connaître et de comprendre voire de combattre une intoxication massive.

En effet.
Dire que toute la population est abrutie, ce n'est pas mépriser le peuple.
Pas du tout.
ça n'a même strictement rien à voir.
La grosse majorité de la population mondiale se presse dans les églises et les temples de toutes les religions du monde toutes les semaines.

Tu irais communier pour exprimer ton non mépris pour les croyances de tous ces gens ? Tu flatterais leur sentiment religieux ?

[jeug]

Pourquoi est-ce que les partis communistes, tout du moins ses membres, se sont tant investis dans l'éducation sportive ?
Même si c'est rhétorique, une réponse : parce que ce n'était pas des gauchistes éloignés des préoccupations les plus importantes de la classe ouvrière.

Ca c'est vrai.
Et c'est une bonne définition du gauchisme.
Mais "partir des préoccupations" doit justement nous amener à faire évoluer la conscience.
En l'occurrence, ce peut être d'expliquer ce que serait la place du sport dans une société où il n'aurait pour objectif que l'épanouissement de l'individu.

[Gaby]

On pourrait dire (et certains ne s'en privent pas) exactement la même chose des religions. Des milliards de personnes, tous les jours, se pressent dans les temples, les églises et les mosquées.
Ces millions de gentils curés, imam, prêtres et bonnes sœurs œuvrent dans le vaste monde pour soulager les peines et les misères et aussi font pour beaucoup un travail éducatif formidable.

Et alors ?
On pourrait dire la même chose de l'éducation nationale. Et alors ? On peut se renvoyer la balle comme ça très longtemps, c'est très facile par allusions.

La religion remplit une fonction sociale relativement distincte des loisirs. La nécessité qu'éprouvent des milliards de personnes d'avoir une vie spirituelle, la finalité de la superstition, ne devrait pas d'ailleurs nous encourager à les traiter d'imbéciles.

En fait Sterd, tu réponds à l'argument qui voudrait qu'il faut aimer le sport pour flatter les travailleurs dans leurs torts. Mais personne n'a dit ça. La discussion ne se situe pas là. J'ai simplement dit que je suis toujours surpris que certains ne comprennent pas l'engouement du grand nombre pour le sport. Pour moi c'est symptomatique d'un goût pour la marginalité et d'un complexe de supériorité bien loin du militantisme tel qu'il devrait l'être pour quelqu'un qui croit en l'auto-émancipation des travailleurs. On part bien de quelque chose. Ce quelque chose ce n'est pas quelques centaines de personnes dans d'obscures organisations. Mais à en lire certains, qui ne voient qu'aliénation dans le quotidien de la classe révolutionnaire, on en viendrait à se demander si leur militantisme n'est pas un messianisme.

On en a lu des bêtises sur ce forum depuis 5 ans... Comment prendre du plaisir en général remplit un rôle contre-révolutionnaire. Rencontres sportives, concerts, l'amour, etc. J'en viendrais presque à penser que certains confondent dans une certaine mesure militantisme politique proposant des perspectives (heureuses) à la classe ouvrière et à la société toute entière... avec la promotion d'un mode de vie ascétique.

[Lao She]

[J'en viendrais presque à penser que certains confondent dans une certaine mesure militantisme politique proposant des perspectives (heureuses) à la classe ouvrière et à la société toute entière... avec la promotion d'un mode de vie ascétique.

Moi je préfère le football à sept, même si je ne le pratique plus !

[jeug]

Mais pourquoi dis-tu ça :

J'ai simplement dit que je suis toujours surpris que certains ne comprennent pas l'engouement du grand nombre pour le sport. Pour moi c'est symptomatique d'un goût pour la marginalité et d'un complexe de supériorité bien loin du militantisme tel qu'il devrait l'être ...

D'où te viens ce sentiment que la raison est celle-ci ?
Tu l'as déjà dit, c'est vrai, mais pas expliqué.
Invoquer des arguments à contre-courant ne veut pas dire qu'on se croit supérieur, qu'on veut se distinguer ou qu'on ne comprend pas.
Donc, je répète ma question : Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

[shadoko]

Shadoko, pour ce que tu dis sur les bons ou mauvais choix de l'équipe favorite... je suis (entre autres) un fervent supporter de l'équipe de France de basket. La FFBB c'était ma fédé', j'ai fait un bout de chemin avec, comme des centaines de milliers voire des millions de personne... Rencontré des coachs en stage, etc. La proximité, l'accessibilité des joueurs, tu ne pourras jamais la défaire. Le stade du coin auquel tu vas quand tu grandis, les joueurs avec qui tu as pu prendre une photo... Ca ne mourra jamais. Le nationalisme, ce n'est pas ça. Et l'internationalisme, ce n'est pas plus s'interdire d'aimer son bout de planète. Si c'était vraiment ça, quelle superficialité...

Et quelle diatribe à côté de la plaque...

Tu ne veux pas voir la différence entre s'intéresser à l'équipe du coin et le tapage auquel on a droit sur le foot, et bien très bien. Mais en attendant, je vais continuer à jouer au foot et à répondre à qui me dit "on a gagné" le lendemain d'une victoire de l'équipe de France, que je m'en tamponne le coquillard. Ça ne me paraît pas incompatible.

Il y a un certain nombre de sports, et le foot en fait partie, qui sont effectivement "l'opium du peuple", ne serait-ce que par leur utilisation régulière par les politiques pour faire diversion, et qui servent de prétexte à tout un tas d'idées nauséabondes, de comportements douteux, etc. Maintenant, bien sûr, ce n'est pas le foot en lui-même, mais toute l'organisation sociale construite autour. Et oui, même dans cette organisation, tout n'est pas à jeter. Mais il y a tout de même des choses sur lesquelles on peut réfléchir.

Mais bon, c'est sûr, on peut continuer pendant des heures à dire "oui, moi j'aime le foot, et ceux qui ne comprennent pas ça sont des intellos boutonneux, des snobs méprisants ou des pseudo-révolutionnaires qui se prennent pour l'élite". C'est à peu près aussi fin que l'attitude symétrique qui consiste à dire que ceux qui aiment le foot sont des bourrins sans cerveau.